AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Eliot Pattison (26)


Eliot Pattison
C'était là une vision des choses typiquement tibétaine. La violence était comme une tempête, qui prenait dans ses griffes ceux qui la commettaient aussi bien que leurs victimes. Essayer de l'expliquer n'était que une perte de temps, il suffisait simplement de s'enterrer en lieu sûr et d'attendre qu'elle s'épuise d'elle -même.

Mon expérience au Tibet m'a enseigné une chose: aider mes ennemis est habituellement moins douloureux qu'aider mes amis.

Au Tibet, camarade, garder un secret signifie simplement qu'on n'en parle pas aux Chinois.
Commenter  J’apprécie          70
Quand tu te trouves dans le monde extérieur, imprimes-en de petits fragments colorés dans ta mémoire pour les jours gris et sombres à venir.
Commenter  J’apprécie          70
Plus forts les attachements
Plus élevé le prix à payer
Plus grands les amassements
Plus profonde la perte
Commenter  J’apprécie          50
Shan se leva et, quittant le bâtiment, s'avança au-delà de la dernière maison du village, jusqu'au bord de la haute falaise où il se laissa battre par les rafales du vent furieux en essayant de se perdre dans l'immense vide qui s'étendait sous ses pieds. Chodron n'avait pas la moindre idée du cauchemar qu'il était en train de créer. Afin que cessent les tourments qu'il infligeait à Gendun et à l'inconnu dans le coma, le chef du village devrait être arrêté dans ses œuvres par un acte de violence délibérée. Mais si Shan levait ne fut-ce qu'une main sur cet homme indigne pour sauver Gendun, plus jamais il ne serait capable de s'asseoir au côté du vieux lama. Il s'était déjà vu contraint au mensonge, en son nom qui plus est, devant lui, pour lui épargner la cruauté de Chodron. Ce matin, il était parti du village pour trouver une réponse aux meurtres, cependant une seule et unique chose important désormais : sauver Gendun et Lokesh. En définitive, contrairement à ce qui leur était apparu de prime abord, le village de Drango n'avait rien d'une enclave rustique se servant de traditions d'un monde ancien pour se préserver du monde moderne. C'était un lieu étrange et grisâtre qui avait trouvé le moyen de combiner le pire des deux mondes.
Commenter  J’apprécie          50
"Au Tibet, il est des sons comme en nul autre endroit à la surface de cette terre. Sans raison apparente, des geignements désincarnés, des grondements de tonnerre dévalent les flancs des pics enneigés ou roulent dans les vallées sous des ciels pourtant sans nuages. Et dans les déserts d'altitude, les nuits de lune, Shan Tao Yun avait entendu de minuscules tintements flotter jusqu'aux montagnes tel un message des étoiles." (10/18 - p.11)
Commenter  J’apprécie          50
- Ce qui est drôle, c'est que deux jours après mon retour à la maison, l'heure de ma femme est arrivé.
Shan le fixa d'un oeil incrédule.
- Je suis...
Je suis quoi ? pensa-t-il. Désespéré ? Furieux ? Paralysé par l'impuissance face à ce qui était arrivé ?
- Je suis désolé, dit-il.
Lokesh haussa les épaules.
- Un prêtre m'a dit que quand une âme est mûre, elle se contente de tomber de l'arbre, comme une pomme. J'ai pu être à ses cotés quand son heure est venue. Grâce à toi.
Commenter  J’apprécie          50
Shan commençait à accepter ce que les habitants de ce pays ne cessaient de lui répéter : il se trouvait sur une terre d'ombres oubliée de tous, une terre d'entre les mondes, où les êtres survivaient tels des spectres tapis loin de la lumière, où la vie ne valait pas bien cher.
Commenter  J’apprécie          40
- C'est la seule chose qui soit nôtre et pourtant nous la cherchons ailleurs. Un autre enseignement. Nous portons la vérité en nous, simplement, nous ne la connaissons pas.
Commenter  J’apprécie          40
- Dans les casernements de la prison, j'ai eu un professeur qui disait que, pour apprendre vraiment, il fallait tourner le dos à son savoir pour le laisser derrière soi. Et pour connaitre le monde, il fallait s'immerger dans ce qui n'était pas son savoir.
.... J'ai lu un livre sur le sujet, intervint Corbett avec malice. On appelle ça l'esprit du débutant.
Commenter  J’apprécie          40
Quelle est la voie de l'existence humaine ? demande l'étudiant. C'est un homme qui chute dans un puits les yeux grands ouverts, répond le maître.
Commenter  J’apprécie          40
C'est au Tibet que poussaient les graines des ciels de nuit. C'est là que les étoiles étaient les plus denses, l'obscurité la plus noire, le paradis le plus proche.
Commenter  J’apprécie          40
"Au Tibet, tout commence par le vent. C'est le vent qui fait aux cieux l'offrande des drapeaux de prières, le vent qui apporte à la terre le froid, la chaleur et l'eau source de vie, le vent qui fait se mouvoir les montagnes lorsqu'il envoie les nuages dévaler les pics et les crêtes. [...] c'est au Tibet que l'âme humaine avait, pour la toute première fois, pris conscience d'elle-même, parce que dans ce pays le vent ne cesse jamais de pousser contre ses habitants et qu'une âme ne se définit bien qu'en bataillant pour pousser le monde en retour." (10/18 - p.11)
Commenter  J’apprécie          40
[...] lorsque j'entame un long voyage, mon esprit est souvent rongé par le doute quant à la destination et à ce qui se passera après le millième pas, ou le dix millième. Alors j'essaie de ne me préoccuper que du pas suivant, et ensuite du suivant, de sorte que, finalement, le dix millième ne soit qu'un pas de plus.
Commenter  J’apprécie          40
Le marché était un fouillis d’étals enchevêtrés et de vendeurs à la sauvette devant leur couverture disposée à même la terre battue. Shan ouvrit grands les yeux pour mieux absorber tout ce qui se présentait dans son champ de vision. devant lui, il y avait plus de vie qu’il n’en avait vu en trois ans. Une femme proposait du fil en poil de yack, une autre déclamait les prix de pots de beurre de chèvre. Il tendit la main et toucha le dessus d’un panier plein d’œufs. Il n’avait pas mangé d’œufs depuis son départ de Pékin. Il aurait pu rester là des heures, simplement à les contempler. Le miracle des œufs. Un vieil homme s’affairait à disposer avec raffinement un ensemble de torma, les effigies à base de pâte et de beurre utilisées comme offrande. Des enfants. Le regard de Shan s’arrêta sur un groupe d’enfants en train de jouer avec un agneau. Il lutta contre l’envie violente d’avancer et d’en toucher un, pour se prouver qu’il existait encore une telle jeunesse, une telle innocence.
Commenter  J’apprécie          40
"Les choses avaient-elles réellement changé depuis les toutes premières caravanes ? Les bergers s'aventuraient toujours à pied dans ce paysage dur et rocailleux, ils continuaient à briser le sel à l'aide de pilons en bois, ils dormaient sous des tentes fabriquées à partir de poils de yack, et ils empaquetaient leur sel dans des pochettes tissées avec la laine prise sur ces mêmes animaux, en se réjouissant toujours du goût sucré du lait que leur donnait les bêtes pâturant parmi les fleurs de printemps. Rien n'avait changé." (10/18 - p.118)
Commenter  J’apprécie          30
Chaque fois qu'on envoyait Shan Tao Yun récupérer un corps, les sherpas ne manquaient pas de lui répéter que personne ne mourait sur le mont Chomolungma. Bien sûr, un homme pouvait geler sur pied au point que ses doigts se brisent comme des allumettes, ou ses os exploser comme des fétus de paille après une chute de trois cents mètres, cependant la montagne déesse-mère - l'Everest pour les Occidentaux - capturait leurs esprits qu'elle gardait en vie, toujours prisonniers, afin de servir ses propres desseins. S'ils n'étaient pas exactement vivants, ils n'étaient pas non plus morts au sens convenu du terme, l'avait prévenu un vieux sherpa.
Commenter  J’apprécie          30
- J'ai remarqué quelque chose à propos des nomades, répondit Shan en haussant les épaules. Ils ont tendance à bouger.
Commenter  J’apprécie          20
"Il se surprit à contempler dans le bureau extérieur un employé qui taillait des crayons. Il avait oublié qu'on taillait les crayons. Tout comme il avait oublié les innombrables gestes minuscules qui rythmaient les heures de la journée dans le monde extérieur. Il serra la mâchoire, luttant contre la question qu'aucun prisonnier du camp n'osait jamais se poser : serait-il capable de vivre à nouveau hors des murs ?" (10/18 - p.92)
Commenter  J’apprécie          20
Trente rayons convergent au moyeu
Ce qui n'est pas là donne son utilité à la roue
L'argile est mise en forme pour faire un pot
Ce qui n'est pas là donne son utilité au pot
Portes et fenêtres sont taillées pour donner sa forme à une pièce
Ce qui n'est pas là donne son utilité à la pièce
[...]
Prends avantage de ce qui n'est pas là
En faisant usage de ce qui n'est pas.
Commenter  J’apprécie          20
On dit que la montagne est en colère, cette année.
En colère ? ricana Jin en lachant deux jets de fumée par les narines. Moi, je pense qu'elle est devenue garce, en guerre contre le monde entier, ajouta-t-il en désignant le corps sur le mulet. Maudits imbéciles. Ils doivent avoir envie de mourir pour s'acharner à grimper là-haut. A se comporter comme des dieux, convaincus qu'ils ont le droit d'être au sommet de la planète.
...
Ils se contentent de porter les sacs de ceux qui voudraient être des dieux, le corrigea doucement Shan. Pour nourrir leurs familles.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Eliot Pattison (256)Voir plus

Quiz Voir plus

Verres

Dans le conte de Charles Perrault, il est parfois écrit que Cendrillon porte une pantoufle de vair. Qu'est-ce que le vair?

Un synonyme de verre
De la fourrure

10 questions
64 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}