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Critiques de Elizabeth Gaskell (563)
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Autour du sofa

Round the Sofa est une nouvelle que Gaskell a écrite afin de faire le lien entre plusieurs de ses autres oeuvres (My Lady Ludlow, The Poor Clare, Half a Lifetime Ago, etc.).

J'ai bien aimé la plume de Mrs Gaskell, que j'ai bien envie de découvrir plus en détail. Malgré la brièveté de cette nouvelle, je me suis sentie totalement entraînée à une autre époque.
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Charlotte Brontë

Cette biographie a été publiée en 1857, deux ans après la mort de Charlotte Brontë. Ecrite par son amie et romancière Elizabeth Gaskell, à la demande du père, Patrick Brontë, elle se lit comme un roman. Ces éléments me semblent intéressants, car ils permettent de se faire une idée, la plus juste, de ce que fut cette femme de lettres. Si l'entrée en matière a été difficile pour moi, les deux premiers chapitres décrivant les lieux de vie des Brontë, et les moeurs des habitants de cette lande hostile des siècles lointains (que Charlotte décrit très bien dans ses romans), dès que l'on entre au coeur de cette famille Brontë, il est difficile de lâcher le livre.

C'est captivant, et les nombreuses lettres de Charlotte à telle amie, tel éditeur, nous permettent d'en savoir plus sur ses états d'âme, et ses difficultés, notamment pour trouver un éditeur. Son souhait d'écrire sous un pseudonyme masculin, Currer Bell, est expliqué, à travers ses lettres notamment. Cette bio, dont on imagine la relecture de chaque phrase par son pasteur de père, est toutefois dénuée de toute allusion à la vie sentimentale de Charlotte. Les recours aux notes en fin d'ouvrage ont donc été incessants (fastidieux parfois), mais il est nécessaire d'y aller pour une version plus précise de certains faits.

J'ai apprécié découvrir les retours de lectures de Charlotte Brontë, et ses avis sur ses propres romans. J'ai eu l'impression de mieux la connaître, et à travers elle, ses soeurs, car cette bio est aussi celle des soeurs Brontë. Une vie recluse et austère, en compagnie d'un père Pasteur, qui, bien qu'il n'ait jamais entravé la liberté de ses filles, les laissant voyager, seules parfois, jusqu'en Belgique, mener leurs vies comme elles l'entendaient, n'a pas suffi à les maintenir en bonne santé.

Elles ont toutefois, grâce à leurs lectures et leur soif de connaissances, acquis un niveau intellectuel leur permettant de sortir du cadre strict dans lequel la société victorienne cantonnait les jeunes filles. En avance sur leur temps, elles ont refusé le rôle qu'on leur assignait, et leur courage peut être salué. Cette biographie de Charlotte en témoigne, à chaque page.
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Charlotte Brontë

Challenge ABC 2013/2014

4/26



Etant une grande admiratrice des soeurs Brontë et d'Elisabeth Gaskell, je ne pouvais que m'intéresser à cet ouvrage !



Ce n'est pas la première biographie que je lis de l'une ou l'autre des soeurs et je pense pouvoir dire que ce n'est pas ma préférée non plus.



Ayant été amie de Charlotte durant les dernières années de sa vie, Elisabeth Gaskell possède un grand nombre d'avantages en tant que biographe puisqu'elle a pu collecter beaucoup de sources matérielles et de témoignages directs en plus de sa propre connaissance de l'intéressée. Ainsi, le récit est rendu très vivant par les nombreux extraits de lettres qu'écrivit Charlotte à ses amis et j'ai beaucoup apprécié de lire ses propres mots. Mais, en même temps, ça rend l'ensemble un peu lourd et j'ai dû faire de fréquents arrêts dans ma lecture.



Par ailleurs, on voit bien qu'Elisabeth Gaskell a été confrontée à quelques conflits d'intérêt. Par exemple, elle a délibérément passé sous silence certains sujets "gênants" comme la mort de Branwell, l'amour de Charlotte pour son professeur ou encore les circonstances de son mariage qui semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Elle a également dû au fil des éditions retoucher voire adoucir certains passages peu flatteurs à l'égard de personnes encore en vie. Evidemment, l'édition présente n'a aucune censure et, au contraire, possède de très bonnes notes explicatives. Subsiste néanmoins l'impression que Gaskell marche sur des oeufs et prend des pincettes. En outre, j'ai trouvé les repères temporels quelques peu brumeux.



Au final, j'ai plus la sensation que c'est une biographie faite pour les contemporains des deux femmes que, pour nous, lecteurs d'aujourd'hui qui pouvons trouver un récit plus objectif dans d'autres ouvrages. Mais, entendons-nous, cela reste toujours un agréable moment de lecture pour tout fan des soeurs Brontë !
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Charlotte Brontë

1816. Charlotte Brontë naît à Haworth où elle passe une jeunesse plutôt austère en compagnie de son frère et de ses quatre soeurs ; les parents sont quasiment absents : sa mère est malade et meurt d'un cancer alors qu'elle n'a pas cinq ans, son père vit dans son monde spirituel de pasteur du village et n'en sort que pour imposer ses vues d'éducation : ses enfants doivent vivre très simplement (pas de repas avec viande, pas de dorloteries inutiles etc...). Ensuite, c'est la découverte du monde de l'école morbide : ses deux soeurs ainées meurent à 10 et 11 ans la même année fautent d'y avoir été correctement soignées.

la suite :
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Charlotte Brontë

Un livre que je trouve très bien qui se lit d'une traite.
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Charlotte Brontë

Que vous soyez fan des sœurs Brontë ou que vous aimiez lire des biographies, cet ouvrage est pour vous !

C’est une biographie comme je les aime : l’auteur a été la correspondante et l’amie de Charlotte Brontë. Elle a rédigé cette biographie à la demande du père de Charlotte, juste après le décès de celle-ci, mais n’est pas complaisante envers son sujet pour autant : la preuve en est qu’elle a dû apporter un certain nombre de modifications après la première publication, sous la menace de poursuites judiciaires. Elizabeth Gaskell base cette biographie sur de nombreuses lettres rédigées par ou adressées aux membres de la famille Brontë et sur des témoignages de leurs proches. Elle fait ici le portrait, non seulement de Charlotte, mais de toute la famille. Pour ceux qui ont lu Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent, attendez-vous en lisant ces lignes à replonger dans l’atmosphère pesante, envoutante de ces romans, à vous retrouver dans la lande, au milieu de la bruyère, et peut-être y croiserez-vous le fantôme de Charlotte Brontë…
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Cousine Phillis

Comme dans Cranford et Les Confessions de Mr Harrison, l’action de Ma cousine Phillis se situe dans une petite ville imaginaire, cette fois baptisée Eltham. Il ne s’agit pourtant pas dans cette novella de la vie de vieilles demoiselles entre invitations à boire le thé et ragots sur le compte des voisins, mais plutôt de la vie de famille dans une ferme isolée, entre travaux de la ferme pour les messieurs, travaux d’aiguille pour les dames, et lecture pour celles et ceux qui en ont le goût.



La lecture et l’étude tiennent une place très importante dans la vie de plusieurs personnages de cette novella, mais ils n’ont pas tous le même rapport au savoir. Le père de Paul est pragmatique. Il lit et étudie pour développer des inventions utiles. Il est très doué dans son domaine, mais un peu ridicule aussi, notamment quand il prend des notes sur les vaches alors qu’il découvre ces animaux (ce qui lui donne même un petit côté Bouvard et Pécuchet). Holdsworth, l’ingénieur, est également quelqu’un d’instruit, mais il tire son savoir au moins autant de ses voyages et d’une vie d’aventures que de l’étude studieuse. Quant à Phillis et son père, ils n’ont que les livres et les contacts avec de rares visiteurs pour parfaire leur instruction. Leur soif de savoir est sans limite et se porte vers des domaines parfaitement étrangers à Paul, même un peu effrayants pour lui, notamment l’étude des langues mortes (cette histoire de langues mortes est un peu le "running gag" de la nouvelle).



Phillis est l’héroïne romantique par excellence. Elle tombe éperdument amoureuse et voit sa santé décliner ou s’améliorer selon qu’elle se sent aimée ou mal aimée de l’élu de son coeur. Tout au long de la nouvelle, on a un peu peur pour elle, parce qu’on la sent capable de mourir d’amour. Ce qui la sauve, c’est qu’elle tient beaucoup à sa dignité. En bonne jeune victorienne, elle ne doit rien laisser paraître de ses sentiments ou de ses déceptions et ravale donc son chagrin en silence. Mais comme toute sa personne trahit ses sentiments, il n’y a finalement que sa mère, bien moins perspicace que sa servante, pour n’avoir pas percé à jour le secret de polichinelle de sa fille.



La construction de la nouvelle est habile. Le récit commence avec l’histoire de Paul, le narrateur, bien avant sa rencontre avec Phillis. Aussi cette rencontre apparaît comme une étape dans sa vie. Le lecteur est alors persuadé qu’il va y avoir une histoire d’amour entre les deux cousins. Mais il n’en est rien ! C’est exactement au milieu de la nouvelle qu’Elizabeth Gaskell a placé des révélations importantes nous permettant cette fois de bien saisir la situation et d’anticiper la suite. Au début, chaque apparition de Phillis donnait à penser que Paul était en train de tomber amoureux. Mais Phillis et Paul sont bien trop différents. Paul trouve Phillis ravissante, bien que trop grande pour lui, mais il est conscient que ce qui les sépare plus que toute autre chose ce sont les langues mortes, ou plus sérieusement la soif de connaissances de Phillis. Paul ne va donc finalement pas être un acteur de l’histoire d’amour de Phillis mais un simple témoin, bienveillant et maladroit.



Décidément j’aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J’ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l’on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J’espère donc que L’Herne va continuer à publier l’intégralité de l’oeuvre d’Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d’être beaucoup plus connue en France.


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Cousine Phillis

Un nouveau livre (enfin nouveau, façon de parler ...) d'Elizabeth Gaskell est toujours un événement dans ma vie de lectrice. Les éditions de l'Herne ont eu la bonne idée de publier ce court roman ou cette longue nouvelle, au choix, qui pourra peut-être surprendre, de prime abord.



Paul Manning a dix-neuf ans, et pour la première fois de sa vie, il est indépendant. Installé par son père dans un petit logis de la ville d'Eltham, Paul débute son existence d'employé aux écritures sous les ordres d'un ingénieur chargé de construire une petite ligne de chemin de fer. Une occupation professionnelle qui va se révéler enrichissante pour le jeune homme. Il se prend d'amitié pour son mentor, l'ingénieur, M. Holdsworth, et surtout, il fait la connaissance de cousins éloignés qui vivent à Hope Farm (j'aime ce nom !). Les Holman sont des gens paisibles, et le couple est très attaché à leur fille unique, Phillis, de deux ans plus jeune que Paul.



Celui-ci ne tarde pas à éprouver une tendre affection pour cette petite famille, et en particulier sa cousine, jolie jeune fille, cultivée et calme. Elle m'a plu notamment en raison d'une phrase en particulier, un léger reproche qu'elle adresse à son cousin Paul :



- Ah bon ? Tant mieux, j'en suis ravie ! J'avais peur que vous n'aimiez pas les animaux, comme vous n'aimez pas les livres."





Et puis un jour, il prend l'initiative de présenter Holdsworth aux Holman. Le jeune ingénieur est charmeur, cultivé et fait rapidement la conquête de la famille...



Sur ce sujet tout simple, Elizabeth Gaskell évoque un peu de société rurale qui vivait encore un peu à l'écart des turbulences du monde moderne qui s'étend implacablement jusque dans les coins les plus reculés.



Il y a question aussi, enfin je crois, du sort des jeunes filles élevées dans un cocon dont elles ont bien du mal à s'extirper. Le révérend et sa femme sont des gens simples, ayant bon coeur et aimant tendrement leur fille. Mais bien qu'elle ait atteint l'âge de dix-sept ans, ils la voient toujours comme une petite fille, ce dont Paul, le narrateur de ce récit, se rend compte presque immédiatement.



Phillis cherche à se cultiver sans cesse et ses efforts sont touchants. Elle a appris à lire le latin, s'efforce d'apprendre l'italien seule, et lit beaucoup.



Le contraste avec les hommes est saisissant. Paul, à dix-neuf, vient de trouver un emploi, il fait des choses qui le passionne, l'ingénieur Holdsworth semble également avoir une vie captivante. Certes, Phillis mène une vie paisible et préservée, mais que sait-elle en-dehors de ses livres ? Qui fréquente-t-elle sinon les ouvriers qui travaillent à la ferme et quelques voisins ?



L'arrivée d'un jeune séduisant et si différent va brusquement chambouler son univers et semer le désordre au sein du cercle familial.



L'auteur excelle dans le portrait de ces gens simples de la campagne et nous restitue leur existence avec finesse et une certaine mélancolie. J'ai beaucoup aimé ce court récit qui me conforte dans mon intention de me procurer tous les Gaskell qui me manquent !
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Cousine Phillis

L’auteur nous emmène dans un petit village de l’Angleterre. Et pourtant, comme le pasteur qui règne en ses lieux est progressiste ! Il veille au bien-être de chacun, animaux – il n’oublie pas les soins qu’il doit à une vache malade – ou humains – il procure du travail à un ouvrier agricole dans le besoin, mais très long à la comprenette. Il n’a plus qu’une fille, son fils est mort au berceau, et celle-ci lit énormément, le latin, le grec, s’essaie à l’italien, ce qui n’est pas sans provoquer la peur de son cousin Paul, et les sarcasmes de personnes étrangères à ce petit monde. Une jeune femme n’a pas besoin d’être instruite, heureusement, dès qu’elle sera mère, elle ne s’en préoccupera plus ! Phillis est pourtant loin d’être une bas-bleue, elle aide activement son père et les villageois dans les travaux des champs, tout en restant libre sur le plan intellectuel.

L’avenir s’annonce radieux pour Paul, puisque son père a signé un contrat fort intéressant grâce à l’une de ses inventions. Si ce dernier aime l’argent, ce n’est pas pour lui-même, mais pour le confort qu’il peut apporter à ceux qu’il aime – sa femme, son fils, à qui il souhaite le meilleur dans sa vie professionnelle et personnelle. Paul continue à rendre visite à ses cousins, auprès de qui il se plaît bien. La vie y est heureuse, rythmée par les saisons. Avec lui, il emmène son ami, l’ingénieur Holdsworth. Contrairement aux autres personnages, il ne tire pas son savoir des livres mais de ses voyages, de ses expériences personnelles – il a vécu deux ans en Italie, et peut ainsi enseigner l’italien à Phillis, qui découvre Dante. Comme le récit est fait du point de vue de Paul, celui-ci ne voit pas à quel point son ami peut être séduisant, et légèrement méprisant, parfois. Ne compare-t-il pas Phillis à la Belle au bois dormant ? N’est-il pas sûre qu’elle l’attendra, elle qui est couvée, choyée par ses parents ?

Bien sûr, des péripéties surviennent qui modifient complètement le dénouement attendu – par Paul, pas par les lecteurs. Les conséquences de ce retournement de situation ne tardent pas à bouleverser la vie du pasteur – et de sa fille. Elles nous valent des scènes mémorables, comme celles où deux pasteurs, désapprouvant leur confrère trop tourné vers le bien-être terrestre de ses ouailles et de sa famille, lui explique que cette épreuve est une punition envoyée par Dieu. Je vous avouerai que cette thématique, que j’ai retrouvé dans plusieurs romans (et dans les propos de certaines personnes dans "la vie réelle") me fascine. Comment peut-on imaginer que la mort des autres puisse être une épreuve qui vous est envoyé à soi ? Quelle absence d’humilité ! Tout tournerait donc autour de notre seul et unique personne, et les personnes qui meurent n’accomplissent-elles pas leur propre destin ! J’imagine aisément ce qu’un autre romancier aurait fait à la place d’Elisabeth Gaskell. Fort heureusement, son héros est trop ancré dans la réalité, dans la véritable humilité, pour écouter ses confrères et si cette épreuve lui apporte quelque chose, c’est de s’apercevoir que sa fille n’est plus une enfant, et que la générosité, l’attention, peuvent venir de qui on ne l’attendait pas.

Ma cousine Phillis, un très beau et court roman d’Elisabeth Gaskell.
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Cousine Phillis

Ma cousine Phillis est le premier ouvrage d'Elizabeth Gaskell à me décevoir. Pourtant je suis une adepte de cet auteur. Hélas, bien que le personnage principal, Paul, soit très attachant, je n'ai pas réussi à apprécier pleinement une histoire qui m'a paru à peine esquissée, bâclée et dont la fin laisse un arrière goût d'inachevé. L'histoire de Philis n'a pas le moindre charme... dont le dénouement m'a laissé perplexe. Pourtant nombre d'idées ont un puissant potentiel, la personnalité du cousin Holman et de sa fille en particulier ou bien encore l'atmosphère qui se dégage de Hope Farm. Je pense sincèrement que ce n'est pas le talent d'Elizabeth Gaskell qui est à remettre en question, simplement le genre même de la nouvelle ne lui réussit pas.



Appart : Je tiens à noter tout de même un très bon point pour l'édition de l'Herne dont les notes de bas de pages sont toujours très éclairantes !
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Cousine Phillis

Paul Manning rencontre une branche familiale inconnue. Immédiatement sous le charme de sa jolie cousine, Phillis, il sait qu’elle ne sera jamais son épouse. « Qui ne l’aimerait pas, l’ayant vue comme je la voyais et pouvant apprécier ce caractère de jeune fille exceptionnel comme sa beauté ? » (p. 70) La jeune fille est instruite, savante, curieuse et dotée d’un caractère pur et noble, et elle éprouve pour ce nouveau cousin toute l’affection d’une sœur pour un jeune frère un peu turbulent. Le malheur viendra de ce que Paul introduit son ami Holdworth dans la paisible famille Holman. L’équilibre serein d’Hope-Farm en sera à jamais brisé.



Avec une originalité certaine, Elizabeth Gaskell fait le portrait d’une jeune fille idéale brisée par l’amour et l’inconstance d’un jeune homme qui s’est déclaré trop vite. La douce résignation et l’apaisement auquel elle se force après sa grande émotion sont superbement dépeints. Beaucoup comparent Elizabeth Gaskell à Jane Austen. Pour ma part, je ne vois rien de commun entre ces deux grandes auteures : la première reste grave quand la seconde insère avec subtilité une ironie dans tous ses textes. Si la comparaison ne tient pas selon moi, je reconnais l’immense talent des deux auteures et je refuse de choisir entre elles, comme cela semble être l’habitude chez certains lecteurs de textes britanniques.

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Cousine Phillis

Qui prend ce petit livre après 'Nord et sud' ne doit pas s'attendre à y retrouver une œuvre de la même puissance ni de la même ampleur. Ici, Elizabeth Gaskell s'offre une petite pause au cœur de l'Angleterre rurale du XIXème siècle. L'Angleterre, la belle Angleterre, avec ses haies, ses alignements de chênes et ses murettes, ses pâturage verdoyants où gambadent les agneaux, ses grandes collines d'où dévalent les torrents... J'y étais il n'y a pas une semaine, et j'aimerais y être encore.



L'histoire en elle-même, aussi simple que charmante, n'est qu'un prétexte à la plongée dans ce monde cher à son âme. Un jeune ingénieur travaillant sur un chantier de voix ferré rend visite à des cousins éloignés qu'il a dans la région. Son oncle, pasteur dissident, gère sa terre en fermier modèle. Sa cousine l'impressionne par sa beauté, son intelligence et sa maturité d'esprit. Il leur présente son mentor et chef, un jeune ingénieur aussi brillant qu'énergique...



Malgré son caractère anodin, bien des choses apparaissent en filigrane dans ce petit texte. La nostalgie de la nature et de l'Angleterre rurale des habitants des villes industrielles, noyés sous la poussière et les fumées – Manchester, pour Elizabeth Gaskell. Le bouleversement des modes de vie (symbolisé par le destin de la pauvre Philis) que représente le chemin de fer pour les habitants des campagnes. Et enfin, le don d'Elizabeth Gaskell pour faire émerger des figures féminines complexes et fascinantes.



Vous aussi vous avez besoin de vacances, je le sais...
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Cousine Phillis

Paul, un jeune homme de 17 ans (au début du roman) est le narrateur. Il vient d'entrer en apprentissage (comme employé de bureau) auprès d'une compagnie de chemin de fer . L'action se passe au XIXème siècle en Angleterre. Il est loin de sa famille et est donc logé dans une pension. C'est la campagne et en dehors de son travail il s'ennuie un peu. Ainsi il se rappelle un jour qu'il a dans cette région une cousine qu'il n'a jamais vue. Il se décide à aller lui rendre visite : sa cousine est mariée à un homme qui est fermier pendant la semaine et clergyman le week-end . C'est sa cousine Phillis, 17 ans comme lui, qui l'impressionne le plus par sa personnalité à la fois calme, érudite et passionnée. Il présente un peu plus tard son chef à cette famille, ce qui créera pour tous un changement important. Deux ans plus tard, le lecteur se rendra compte de l'évolution de Paul et de Phillis.

Pour ma part ce livre m'a attristée : la jeune et jolie Phillis, malgré toutes ses qualités, n'arrive pas à se sortir de sa condition de jeune femme bien élevée du XIX eme siècle… en dehors du mariage point de salut….
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Cousine Phillis

Il faut tout le talent et l'expérience d'Elizabeth Gaskell pour rendre un portrait de femme aussi sensible et nuancé. Phillis est une jeune femme qui vit à la campagne chez ses parents, son père étant le type du clergyman-farmer.



A dix-sept ans, Phillis tient à la fois de l'enfant et de la femme et Elizabeth Gaskell situe son récit à cette période charnière de la vie d'une femme.



Phillis est une sorte d'éponge. Elle absorbe tout savoir à sa portée. Dans les livres de son père, elle a appris le latin et se lance dans l'Enfer de Dante pour apprendre l'italien en autodidacte.



A côté de cela, Phillis est une jeune beauté épanouie par le travail au grand air. Aimée des gens et des animaux de la ferme, elle élève les volailles, jardine dans le potager, cuisine dans l'office, coud et brode au salon. Compagne complaisante pour sa mère, élève disciplinée pour son père.



Les hommes ? Phillis n'en connait d'autres que son père, son supérieur, et les laboureurs, ses inférieurs. Paul, son cousin, le narrateur, essaye d'émouvoir cette nature à la fois placide et fine, sans succès. Pas assez de maturité aux yeux de Phillis dont l'esprit a été élargi par ses nombreuses lectures dont certaines, peut-être, ont fait naître en son âme une soif de l'amour idéal et absolu, de celui qui soulève et blesse, éprouve et contente, qui n'est jamais en repos et qui efface tout le reste.



Roman publié en feuilleton, "Ma cousine Phillis" est un récit pastoral attachant qui dépeint un destin de femme dans un cadre académique mais avec une grande modernité. On sent poindre l'émancipation, le libre-arbitre et l'indépendance dans les actes de Phillis. Mi-oie blanche, mi-femme de tête, elle nous offre le spectacle d'un amour initiatique riche de conséquences et d'enseignements. Simplement beau et touchant.





Challenge PLUMES FEMININES 2021

Challenge RIQUIQUI 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021

Challenge XIXème siècle 2021

Challenge SOLIDAIRE 2021
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Cousine Phillis

Deuxième livre que je découvre d'Elizabeth Gaskell avant d'attaquer Nord et Sud qui me tente bien.

Ce court roman se passe à la campagne anglaise.

Paul Manning le narrateur , un jeune homme de 18 ans, rend visite à des membres de sa famille qu'il ne connaît pas, la famille Holman. Il tombe rapidement sous le charme de sa jolie cousine Phillis âgée de 17 ans. Egalement très instruite puisqu'elle entreprend d'apprendre l'italien par elle même.

Paul s'attache à Phillis et est témoin des sentiments naissants de Phillis

pour l'ingénieur Holdsworth, homme qu'il a lui même présenté à la famille Holman. Si celui ci semblait éprouver des sentiments pour elle, il a choisi d'en épouser une autre. Phillis en bonne jeune fille victorienne ne laisse rien paraître.

J'ai été surprise que le narrateur soit un homme et que l'histoire d'amour ne se joue pas entre les deux cousins. Paul est bien conscient des différences qui opposent Phillis à lui.

















Décidément j'aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J'ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l'on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J'espère donc que L'Herne va continuer à publier l'intégralité de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d'être beaucoup plus connue en France.



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Cousine Phillis

Ce récit raconte la rencontre d'un jeune homme, tout jeune engagé dans le domaine ferroviaire, avec des membres de sa famille, dont sa cousine Phillips. Sa cousine représente l'écartèlement entre vie passée et future, tradition et modernité. Elle va découvrir en peu de temps l'amour, les peines de coeur... Très beau récit, très bien écrit. Pas aussi drôle que certains de ses romans, comme Crandord. Mais cela reste très original et très bien analysé. de plus, au début, l'auteur montre par le ridicule certains travers du monde religieux parfois, en décalage complet avec le monde contemporain. À découvrir !

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Cousine Phillis

Pour l'anecdote, ce roman est le premier livre numérique que j'ai lu.



Dans ce roman, Elizabeth Gaskell choisit comme narrateur, Paul Manning, qui évoque ses jeunes années et son entrée dans la vie active. Celui-ci relate aussi sa rencontre et son attachement envers des cousins qui résident non loin de son lieu de travail.



Je ne dévoilerai pas le reste du récit mais , en tout cas, j'ai été charmée par ce livre où, comme à son habitude, Elizabeth Gaskell excelle dans l'étude des caractères et des tourments du coeur. La romancière n'est pas en reste pour évoquer son époque et la vie à la campagne.



Ce roman n'a pas la force et l'intensité de "Nord et Sud", ni l'humour charmant des "Confessions de Mr Harrison", mais se lit avec un certain plaisir et c'est déjà très appréciable.



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Cousine Phillis

Le jeune Paul Manning a la joie de devenir réellement indépendant. A 17 ans, il a été embauché par une ligne de chemin de fer qui met en place une voie ferrée entre Etham et Hornby. Loin de ses parents, il découvre les plaisirs de la vie adulte et travaille assidûment avec M. Holdsworth, ingénieur de son état. Les travaux avancent petit à petit durant un an et approchent du petit village de Heathbridge. A la lecture de ce nom, la mère de Paul l’informe que son oncle et sa tante Green habitent le village. Le jeune leur rend donc visite et fait la connaissance de sa cousine Phillis : « Je la revois encore – ma cousine Phillis. Le soleil déclinant l’éclairait directement et déversait un flot de lumière oblique dans la pièce qui s’ouvrait derrière elle. Sa robe, en tissu de coton bleu sombre, lui montait jusqu’au cou et descendait sur ses poignets, avec un petit ruché assorti partout où le vêtement touchait sa peau blanche. Et Dieu sait qu’elle était blanche, cette peau ! Je n’en ai jamais vu de pareille. Sa chevelure était claire, plus proche du jaune que de tout autre couleur. Elle me dévisageait sans ciller, de ses grands yeux paisibles et étonnés, mais que la vue d’un inconnu n’était pas pour inquiéter. » Une forte affection lie dès cet instant les deux cousins. Paul assistera avec tendresse et inquiétude à l’éveil sentimental de sa cousine Phillis.



Cette longue nouvelle fut publiée en feuilleton dans The Cornhill Magazine de novembre 1863 à février 1864. Elizabeth Gaskell avait tout juste achevé « Les amoureux de Sylvia » (enfin disponible en français aux éditions Fayard) et allait s’atteler en 1865 à l’un de ses chefs-d’œuvre « Femmes et filles ». A travers « Ma cousine Phillis », Elizabeth Gaskell parle de ce qui lui tient à cœur : la beauté de la campagne anglaise et sa disparition programmée par l’industrialisation galopante. Ce thème est présent dans toutes les grandes œuvres de l’auteur : « Cranford », « Femmes et filles » et « Nord et sud ». Elizabeth Gaskell décrit avec une tendresse nostalgique cette vie rurale. La campagne profonde semble un lieu paisible, protégé. La ligne de chemin de fer, symbole de la modernité, brisera le calme de cette vie.



Elizabeth Gaskell exploite également son talent pour la psychologie de ses personnages. Phillis en est un bel exemple, elle est décrite avec beaucoup de délicatesse. La jeune femme est pleine de fraîcheur, d’authenticité. Elle connaîtra les palpitations de l’amour mais aussi ses souffrances. » Ma cousine Phillis » n’est pas simplement la chronique d’un premier amour, c’est également celle d’une famille. L’amour des parents de Phillis est immense, ils l’entourent, la choient comme un petit enfant. L’harmonie de la famille séduit Paul qui bénéficiera lui aussi des largesses affectives de son oncle et sa tante.



Les éditions de l’Herne continuent la publication des œuvres de Elizabeth Gaskell qui reste méconnue en France. « Ma cousine Phillis » est une œuvre mineure, néanmoins elle concentre ce qui fait le talent de l’auteur : l’amour de la vie rurale et la finesse psychologique. La mélancolie due à un monde qui disparaît, la tendresse pour ses personnages font encore une fois merveille. « Ma cousine Phillis » séduira sans peine les amoureux tels que moi de la grande romancière anglaise.
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Cousine Phillis

Je ne connaissais Elizabeth Gaskell qu'en tant qu'amie et biographe de Charlotte Brontë. Mais je n'avais jamais rien lu d'elle. Je ne sais pas si j'ai commencé par le bon titre.

Ma cousine Phillis m'a d'abord plutôt ennuyé. Tout le monde est tellement vertueux, raisonnable, humble et mesuré. Mais trop de perfection chez les personnages les rend lisses et sans intérêt. Quand les premiers sentiments amoureux commencent à poindre, ça donne de l'allant à l'histoire et du caractère aux personnages. Bien sûr, la description de la vie dans la campagne anglaise est très rafraîchissante, mais j'ai trouvé que ce court roman, quoique bien écrit et agréable à lire, manquait un peu de profondeur.

Je m'inquiète de n'être plus capable d'apprécier les textes classiques, que j'aimais beaucoup lire étant plus jeune. Peut-être que le manque de temps me poussant à lire leurs oeuvres les plus courtes (mais peut-être pas les plus réussies) est en cause... A creuser.
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Cousine Phillis

Faux départ que j'ai pris dans ma lecture avec le mot ministre, ai-je cru qu'il s'agissait d'un ministre du gouvernement, j'avais alors mal situé ma lecture quand j'ai compris par la suite qu'il s'agissait d'un ministre de l'église protestante, qui est d'ailleurs le père de notre illustre cousine Phillis, une exceptionnelle jeune fille, grande lectrice, pouvant lire le latin, le grec et l'italien, cela fait peur à son cousin Paul, notre cher narrateur...

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Nord et Sud

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