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Citations de Emmanuel Berl (70)


"Je comprends bien qu'on doit apprendre à regarder, à écouter, à lire, mais il faut quand même maintenir une différence entre ce qu'on voit et ce qui nous est montré, entre ce qui nous est suggéré et ce qu'on a ressenti."
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"La différence de langages n'empêche pas plus l'amitié que l'amitié n'empêche la différence de langages [...]."
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Emmanuel Berl
Une idée ne devient une trahison que si elle est maintenue par la paresse et par la peur.
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Emmanuel Berl
J’écris non pas pour dire ce que je pense, mais afin de le savoir
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Je suis assez fier, pourtant, de n'avoir pas subi cette maladie contemporaine, fille de l'idéalisme philosophique et de la névrose. Je ne pense pas que la jalousie soit la mesure de l'amour ; c'est plutôt la marque de son échec. Le rôle de l'amour n'est pas de nous faire sentir la fragilité des choses, mais de nous faire entendre le son profond de permanence que, malgré tant d'anéantissement et d'angoisses, rend quand même l'Univers.
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Nous n'aimions plus notre amour. Mais nous croyions l'un et l'autre à sa force et nous redoutions ses sursauts.
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Jean Chouan n'est pas, comme certains le pensent, un personnage de légende. Son vrai nom était Jean Cottereau, né en 1757, dans la forêt de Concise, en Saint-Berthevin, près de Laval. Longtemps faux saunier avec ses frères, il se mit à la tête des résistants royalistes de sa région après l’exécution de Louis XVI, participa à la guerre de Vendée, puis, après la défaite du Mans, passa en Bretagne. Traqué par les « bleus », il fut mortellement blessé dans un engagement le 27 juillet 1794 (c'était le 9 thermidor). Mais pourquoi ce sobriquet de Chouan ? Ce surnom - contraction de chat-huant - venait sans doute de l'imitation du cri de l'oiseau, adopté par les rebelles comme signe de ralliement dans les landes ou les forêts.

2106 - [p. 248]
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Est-ce que je ne l'aime plus ?
Est-ce que je ne suis plus ?
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Un amour en naissant porte son destin que connaissent du premier coup ceux qui l'éprouvent. Mais on a soif de se démontrer ce qu'on sait très bien qui est, ce qu'on ne voudrait pas qui soit. Nul, hors le génie, n'est capable de contempler, comme il faut, l'évidence !
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Je crois bien que je ne l'aime plus. Quand on me parle d'elle, les syllabes de son nom n'exercent plus sur moi leur étrange pouvoir d'arrêter ma vie.

[Incipit]
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Avant de rencontrer Christiane, j'examinais avec le barman du Royal comment il pourrait me faire connaître une femme qui plaisait beaucoup, disait-il, à cause de son odeur sauvage. Quels ancêtres portons-nous donc dans nos corps trop imprégnés de mémoire ? Et quels animaux palpitent, fils directs du vieil Océan, dans notre sang salé autour de nos os rocheux ? Très vite les fourrures, objets de vénération, nous ramènent aux forêts primitives et nos désirs s'agrippent aux toisons, comme des poux. Ils métamorphosent les femmes dans nos bras en chiennes, en juments, en panthères.
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J'ignorais encore que le propre de la confidence est d'anéantir l'objet qu'elle confie, en quoi, d'ailleurs, elle nous sert.
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[D]ans son ensemble, la Montagne était plus rousseauiste et croyait réellement à cette “volonté générale" que sans cesse elle invoquait. Dans ce système, on ne peut admettre les divergences, puisqu’on ne peut contrarier la volonté générale sans, par là même, devenir traître à la nation. Un citoyen, à plus forte raison un député, un membre du gouvernement, s’il est en désaccord avec la politique pratiquée, ne peut être que corrompu. Car seule la corruption explique que sa volonté particulière ne concorde pas totalement avec la volonté générale. Le seul fait que des députés se concertent entre eux, à l’insu de leurs collègues, est déjà une forfaiture : c’est tenter de “se faire un parti", de “former une faction" - ce qui contitue un crime - puisque cela signifie qu’on cherche à s’opposer à la volonté générale. D’où l’effarante propensions des conventionnels à se soupçonner les uns les autres de menées contre-révolutionnaires et même d’intelligences avec l’ennemi. Il paraît incroyable, mais il est probable, que deux hommes aussi purs que Robespierre et Carnot ont été persuadés chacun que l’autre songeait à livrer la France soit aux Anglais, soit aux Autrichiens. Le “complot de l’étranger", la “lutte contre les factions" avaient beaucoup surexcité, dans la Montagne, cette tendance maladive, mais elle tenait à la nature même des choses et de la doctrine.
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Emmanuel Berl
J'écris non pas pour dire ce que je pense mais afin de le savoir.
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Emmanuel Berl
J’ai toujours écrit pour essayer de mettre un peu d’ordre dans l’extrême confusion de mes idées. J’ai dit que j’écrivais non pas pour dire ce que je pense, mais pour le savoir.
Emmanuel Berl
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En ce temps, je vis quelquefois, dans sa chambre tapissée de liège, et remplie de fumées nauséabondes, Marcel Proust. Il étouffait d'asthme. Mes poumons mal scléres me faisaient tousser. Nous parlions de la solitude humaine. Il la croyait absolue, et enfermait dans son livre, comme dans un sarcophage au bout d'un labyrinthe, son cœur de monade. Je croyais la solitude, autant que le reste, précaire, et la grâce possible.
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Nous disions les phrases qui disjoignent, nos deux corps rapprochés.
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J'ai connu toutefois bien des familles dont les propriétés excédaient de loin les 40 hectares, et qui néanmoins parlaient argent une heure sur deux et y pensaient douze heures sur douze... L'obsession tient à la convoitise autant et plus qu'au manque. Il arrive qu'elle accable le financier et épargne le savetier. Christine et les siens étaient défendus contre elle par la nature de leur ferme autant et plus que par ses revenus. Aussi bien la conjoncture ne passait pas pour propice à l'élevage.

330 - [Le Livre de Poche n° 4243, p. 29]
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p. 212 Il ne me semble pas que je doute de Dieu, ni que j'en aie douté.
Mais je ne me fie pas à lui. Je suis convaincu qu'il est présent ailleurs et pour d'autres. Il l'était pour Rembrandt, et pour Giotto - et pour Abraham. Mais pour moi, dans mon espace vital, il ne l'est pas. Je mentirais si je disais que je crois en lui, comme je mentirais si je disais que je doute de lui. Je ne peux dire que : il me manque. Comme je lui manque. Il est absence pour moi, comme je suis pour lui offense ; les rares instants où il m'a paru que son absence diminuait, ma présence diminuait également; je ne le conçois présent que si je me suppose évanoui.
Comment d'ailleurs me fier à lui? Il faudrait pour cela l'aimer et croire qu'il m'aime. Or, c'est impossible. Il ne peut pas m'aimer, il aurait tort : je ne suis pas aimable. Quand on me répond: vous n'en savez rien, vous ne le connaissez pas, on m'irrite; car je ne le connais pas mais je me connais. Sans même prendre le vocabulaire louche et poisseux de l'amour, comment imaginerais-je l'amitié entre Dieu et moi? Je n'imagine déjà pas l'amitié entre moi et Einstein.
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Il semble que les sociétés soient d’autant plus ignorantes des cultures défuntes qu’elles profitent plus de leur héritage. L’hellénisme nous renseigne un peu sur l’Égypte, il nous fait deviner l’Inde, mais il nous laisse complètement ignorer Mycènes et les peuples de la mer auxquels il devait davantage. De même, les Occidentaux parlent plus volontiers d’Athènes que de Byzance, de Bénarès et de Pékin que de Bagdad et de Cordoue.
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