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Critiques de Emmanuel Brault (69)
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Les Peaux rouges

Premier roman qui nous met dans la peau d'Amédée, raciste envers les rouges. L'immersion dans la vie de ce personnage est totale, l'écriture inventive (on lira de nombreuses expressions loufoques : bouc-éviscère, travail au rouge...), malheureusement l'histoire est assez classique (le profil social d'Amédée est très stéréotypé) et pas très passionnante. Une belle découverte néanmoins.
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Les Peaux rouges

L'idée de départ du roman, qui consistait à tourner en ridicule le racisme ordinaire, m'enthousiasmait beaucoup.



Le début du roman était également génial : la scène de départ où Amédée Gourd, anti-héros, raciste de première catégorie (un peu caricatural cependant, notamment de par son manque d'éducation manifeste) était extrêmement bien écrite mais, au fur et à mesure de la lecture, l'intrigue patine de plus en plus, le roman devenant de plus en plus ennuyeux au fil des pages. J'ai espéré, à un moment déterminant de l'intrigue, que le roman eût pu reprendre un certain rythme; malheureusement, il n'en est rien. J'ai eu l'impression que c'était un noircissement de pages sans intérêt particulier...



Cependant, ce qui sauve quelque peu le roman, c'est le style d'écriture, un style tout ce qu'il y a de plus oral, avec des confusions dans les expressions françaises les plus évidentes (sans doute pour conférer à Amédée Gourd un côté, un peu idiot, que son nom évoque déjà).Un style d'écriture relativement amusant, en somme !



En résumé, un roman avec une chouette écriture, dont l'intrigue entame, malheureusement, une longue pente descendante au fil des pages et ce, jusqu'à la fin.
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Les Peaux rouges

Il est vraiment intéressant ce roman, jusque dans certaines de ses maladresses. l'auteur a su construire un personnage qu'on devrait prendre pour un parfait "salaud" et , par certains côtés il l'est, mais en même temps on se dit que les anges de la bienveillance incarnés par les éducateurs du fameux centre censé guérir Amédée de son racisme sont eux aussi désespérants à cause d'une certaine forme de ce que Flaubert appellerait la bêtise...Quoi de neuf en effet dans cette pseudo-thérapie qui rappelle les groupes de parole de type "alcooliques anonymes" d'une naïveté et d'un convenu voués à l'échec. C'est même franchement drôle ou pathétique, c'est selon. Amédée est un personnage complexe qui veut être simple et banal...la haine ordinaire aurait dit Desproges mais qui peut être absolument sûr et certain de n'avoir jamais, fût-ce un instant, fugacement, dans un moment d'exaspération...ou même pas, incriminé l'autre et souhaité son retour ailleurs ? "Je suis Amédée, Je suis le dernier blanc" résonne comme une reprise (involontaire ? parodique ?) du Rhinocéros de Ionesco, Amédée envoyant au diable les médecins et rééducateurs au service d'un invraisemblable univers bisounours...aseptisé, sans objet et sans sujets, celui de la bienveillance comme principe déconnecté du réel et de ses difficultés. Si l'universelle bienveillance guérissait de tout, cela se saurait ! Maintenant on peut regretter que ce raciste soit un ouvrier inculte et pauvre en mots ,c'est peut-être un peu "facile" on aurait pu imaginer un personnage appartenant à la bonne bourgeoisie en proie aux affres d'un racisme dont toute l' éducation, le milieu social auraient dû le protéger.

Un bon roman en tout cas, et qui donne à réfléchir en ces temps désertés par la pensée.

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Les Peaux rouges

Les peaux rouges, ce sont, on le devine, des immigrés qui ont fui la persécution dans leur pays. Réfugiés en France, ils ne sont pas vus d'un bon œil par tout le monde, notamment le narrateur, viscéralement raciste, qui est condamné pour avoir insulté une peau rouge.

Sous la forme d'une politique-fiction, l'auteur traite sur un mode totalement burlesque du sujet de l'intolérance, du racisme, mais aussi de la solitude sociale, de la bêtise, de l'isolement, de la prison, etc... Avec, bien entendu, des clins d'œil plus ou moins appuyés à notre réalité.

Pas désagréable à lire, ce roman n'est néanmoins pas ma tasse de thé, trop farfelu à mon goût, et le style choisi (un parler plein de fautes de français, surtout d'expressions déformées par le narrateur) me paraît trop stéréotypé.



Roman lu dans le cadre du jury pour le Prix René Fallet 2018.
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Les Peaux rouges

Un antihéros dont la naïveté et la haine parviennent tout à la fois à nous offusquer, nous faire rie ou nous émouvoir.

Dans une société où le racisme se soigne en thérapie, Amédée, nous agace. Pourtant, sa "simplicité" nous le rend tendre, et nous amène évidemment à réfléchir sur les moments où nous simplifions aussi la réalité, par mauvaise foi. Un acte injustifiable peut-il s’argumenter?

Une agréable découverte

SP
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Les Peaux rouges

Drôle de titre et drôle de livre!

L'histoire d' Amédée Gourd, un ouvrier d'usine qui vit avec sa mémé qu'il chérit .

Un matin, il sort, plutôt pressé, insulte et bouscule " une rougeaude ".

Alors sa vie prend un autre tour et se complique sérieusement ....

Les "peaux rouges " ne sont pas des indiens dans cet ouvrage, juste des personnes arrivées en nombre dans le pays imaginaire (, non cité ), suite à des massacres chez eux .

Amedée Gourd est un raciste assumé .

Il pense comme il parle, mal, très mal.....

La société entreprend de le rééduquer ....

Dans ce premier roman, au sein d'une société factice, à l'écriture orale, inventive: (bouc eviscére) au langage familier, à la cohorte de gros mots qui dénaturent le début, ( à dessein) , on se demande si la violence verbale, l'appauvrissement du vocabulaire jusqu'à l'absurde ne nuisent pas au développement d'une pensée complexe ? Non caricaturale, ne la banalisent pas?

Cette narration déjantée, une sorte de fable étrange, à l'humour un peu désespéré , noir, parfois loufoque dégage un certain malaise .....

Je n'ai pas compris la fin mais ce livre posséde le grand mérite de nous faire réfléchir intensément. .

Traiter ce sujet explosif, délicat il fallait oser tout de même !

Rappelons nous que c'est une Fiction !

Emprunté à cause du titre .....

Attendons le deuxième ouvrage de cet auteur .....
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Les Peaux rouges

Encore un roman lu grâce à Net Galley et aux éditions Grasset, que je remercie énormément pour leur confiance :)

Nous sommes dans une société imaginaire, il existe les peaux rouges, une race persécutée qui a été massacrée. Depuis les événements, les racistes n'existent plus, et ceux qui le sont sont très mal vus !

Etre raciste est presque aussi grave qu'être accusé de crime sexuel !

Amédée Gourd a un bon travail, une vie correcte, il vit avec sa Mémé, dont il s'occupe et qu'il aime profondément. Mais il est raciste, même s'il est le seul à le savoir.

Malheureusement pour lui, un jour il bouscule une rouge dans la rue et il l'insulte. La femme est enceinte, elle a ses deux enfants avec elle, plusieurs personnes ont entendu Amédée l'insultait et la dame, traumatisée, porte plainte.

Commence alors les ennuis car évidemment il va se retrouver en prison pendant un an pour ce délit.

Il reste peu en prison car il va ensuite aller dans un centre, pour être rééduquer et ne plus être raciste.

Cela va t'il marcher sur Amédée ?

Quand j'ai compris que le personnage principal était un raciste pur et dur, j'ai eu un peu peur. Comment m'attacher à un mec pareil ? J'ai du mal avec les racistes, mon père l'était (et pas qu'un peu), en grandissant j'avais beaucoup de difficultés à supporter son comportement. D'ailleurs, j'ai vite cessé de cautionner ses agissements.

Alors, comment m'intéresser à ce genre de anti-héros quand j'ai cessé de voir mon père pour ses idées racistes ?

Curieusement, par moment, j'ai bien aimé Amédée. Pas son comportement, même si on peut comprendre qu'il ai péter un plomb, aucun de nous n'est à l'abri de péter un câble un jour !

Mais son attachement pour sa Mémé est touchant, on sent qu'il l'aime, et il s'inquiète de s'avoir ce qu'elle va devenir quand il sera emprisonner.

Les peaux rouges est un bon roman, sur une société anti-raciste assez caricaturale, tellement "trop" par rapport à notre société actuelle !

C'est pas mal, ça fait réfléchir, et j'ai apprécié ce livre.

J'ai aimé les passages se déroulant au centre, avec le groupe qui fonctionne un peu sur le principe des alcooliques anonymes, mais pour les racistes.

Il y a de bonnes choses dans ce roman, qui est une découverte très intéressante de la rentrée littéraire.

Mais j'enlève une demi-étoile pour le langage, trop familier à mon goût. Un peu moins de gros mots aurait été appréciable :)

Et j'enlève une demi-étoile pour le fin, qui ne m'a pas plu, j'ai du mal à comprendre cette fin, c'est dommage.

4 étoiles donc pour Les peaux rouges que je vous invite à découvrir à votre tour :)
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Les Peaux rouges

Livre qui se veut probablement une critique de notre société qui veut tout régir, y compris ce que doivent faire et penser ses sujets, mais avec lequel je n'ai pas été très à l'aise au cours de la lecture ...En effet, même si parfois l'auteur est tendre avec son personnage (la relation avec sa mémé), parfois drôle aussi par l'absurdité des situations, le thème, du moins la façon de le traiter, ne m'a pas finalement plu tant que ça... Peut-être suis-je trop bien pensante dans le sens péjoratif du mot mais au cours de cette lecture, je n'y ai pas trouvé mon compte...
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Les Peaux rouges

C'est un livre troublant, drôle et grinçant que j'ai vraiment adoré lire. Les jeux de mots d'Amédé sont croustillants. Je trouve qu'Emmanuel Brault, en deconstruisant la langue, en la malmenant, apporte au récit une fraîcheur et dépeint avec des personnages Felliniens une société burlesque.

Il m'a fait réfléchir comme les bons films qu'on voit et qui mûrissent en nous et nous font prendre du recul.

Un livre étonnant, qui nous donne à manger de la littérature.
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Les Peaux rouges

Amédée est raciste. C’est plus fort que lui, il ne peut pas les voir, les sentir, les toucher les « rouges », les « rougeauds ». Ils ont fui la guerre et l’occupation de leur pays, pour venir se réfugier dans le pays d’Amédée Gourd, et il ne peut pas le supporter. En oubliant toute notion de politiquement correct, Emmanuel Brault nous fait entrer, dans ce premier roman, dans la tête d’un raciste. Le style oral, et très personnel de cet anti-héros, abandonné par ses parents et élevé par sa grand-mère, rend le livre d’une richesse infinie, loin de toute étude sociologique, et pourtant si proche d’une partie de notre société.



« Le raciste est un sans-patrie, personne veut de lui, il est le parieur, celui qu’on jette comme une merde. » Amédée Gourd se sent comme la victime d’un système qui le rejette, un système qui ne s’occupe pas de lui. Il a un petit boulot qui lui permet à peine de survivre, il vit toujours chez sa grand-mère sénile, il ne voit pas grand-monde… Mais surtout, il est plein de colère, une colère sourde qui ne passe pas et qui rejaillit sur ceux qui l’entourent. Un jour, il insulte une femme enceinte qu’il a bousculé, une « sale rougeaude », et l’affaire finit au tribunal. Commence alors une descente aux enfers pour cet homme qui se pense dans son bon droit, et ne comprend pas que la société s’acharne.



Les peaux rouges est un roman tragique, construit intelligemment et avec des qualités stylistiques certaines – on ne peut qu’être impressionné par les expressions françaises pleines de fautes qu’Amédée ne cesse d’utiliser – qui nous pousse à nous interroger sur la société dans laquelle on vit.
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Les Peaux rouges

Amédée Gourd est manutentionnaire, peu cultivé, et vit avec sa Mémé qui l'a élevé et pour qui il ferait tout. Brut de décoffrage, il parle mal, jure, déteste les Rouges, peuple voisin qui pour fuir l'extermination s'est réfugié dans son pays.



Un matin où il est en retard pour aller travailler, il bouscule une femme enceinte avec ses enfants et la traite de rougeaude. C'est le début des ennuis : jugement, prison puis stage de rééducation, à la mode Bisounours.



Ce livre est court et écrit gros.



J'ai failli arrêter à la 2ème page après avoir lu 2 fois le mot "chier".



J'ai continué pour voir qui étaient ces Peaux Rouges, comment le héros allait se transformer



Mais je suis restée sur ma faim.



Je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur : dénoncer le racisme, ou pas, puisque dans ce pays imaginaire une insulte raciste est aussi mal vue que "le viol d'un gamin".



Ce livre m'a rappelé un sketch de Coluche, avec ses expressions revisitées : fier comme un bar-tabac. Amédée, le narrateur, en sort de bonnes...







- A chaque jour suffit sa veine...



- Mon coeur bat la charade



- Je peux dire haut et fort : j'aime pas les vieux, mais si j'aime pas les rouges, là rien ne va plus, les voeux sont faits.



- Le bouc éviscère
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Les Peaux rouges

Amédée es raciste mais il ne sait pas bien pourquoi. Un jour, il bouscule une rouge et c’est le début des ennuis pour lui : tribunal, prison et peut-être si tout va bien, prise de conscience…

C’est clairement le genre de récit qui met mal à l’aise. Au début, je ne peux m’empêcher d’imaginer que c’est un peu biographique. Puis, petit à petit, j’arrive à entrer dans l’histoire et me dis qu’il s’agit d’une morale. Quoique… trop facile… Je ne sais pas sur quel pied danser : témoignage, conte moderne, anti héros ?

Le narrateur est assez limité et il le sait, tout le prouve, il se trompe d’expressions, pense de façon très linéaire, même son nom nous l’indique : Amédée Gourd.

La fin me laisse tout aussi dubitative… Je ne sais vraiment pas quoi penser de cet ovni. Un avis à partager ?
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Les Peaux rouges

J'aime bien les auteurs qui osent, ceux qui sont tout sauf consensuels et qui ne font pas dans la facilité. Suite à la lecture de LES PEAUX ROUGES, j'ai l'impression qu'Emmanuel BRAULT est de ceux-là et je salue d'autant plus son audace qu'il s'agit de son premier roman.



Evoquer le racisme, rien de bien original me direz-vous; sauf quand on choisit de se placer du côté du raciste, d'en faire le "héros" de son roman et de nous présenter un personnage jusqu'au-boutiste.



Oui, Amédée GOURD est raciste, il ne supporte pas les rouges, et il est où le problème, il assume, et comme on ne peut plus le dire hé bien il décide de nous l'écrire. Sauf que parfois ça déborde et qu'il le dit quand même, comme cette fois où il se cogne à une femme rouge enceinte, qu'elle tombe, s'énerve contre lui et qu'il répond en retour "fais pas chier sale rougeaude". Condamné pour des violences et des insultes à caractère raciste, Amédée part en prison.



LES PEAUX ROUGES est un livre courageux, parce qu'il s'attaque au racisme en donnant la parole au raciste et pas aux victimes, c'est à dire à un sujet toujours tangent car rarement dépassionné, en tout cas un sujet pas du tout "bankable" quand il est traité de ce point de vue-là. Qui se préoccupe du raciste?



C'est aussi un livre intelligent, subtil.



D'abord, en choisissant de faire des rouges et donc d'une population imaginaire la cible du rejet d'Amédée, Emmanuel BRAULT évite toute critique liée au fait de mettre en avant une population ou une religion plutôt qu'une autre.



Ensuite, l'auteur évite de tomber dans le cliché du raciste que vous ne pouvez que détester - j'y reviendrai - créeant un contraste entre l'ignominie du personnage, la violence avec laquelle il déteste les rouges, et le dévouement et la tendresse qui transpirent de lui lorsqu'il s'occupe de sa grand-mère et l'évoque. Emmanuel BRAULT nous parle de ce raciste du quotidien, celui qui fait profil bas la plupart du temps mais n'en pense pas moins, celui qui est raciste sans savoir pourquoi, juste parce que les rouges ne sont pas comme lui, celui dont le rejet n'est en fait que l'expression de la peur et de l'incompréhension de la différence.



Enfin, le passage sur la cure imposée à Amédée par le juge m'a beaucoup intéressée. S'il veut abréger sa peine de prison, Amédée va devoir suivre - et réussir - une cure d'antiracisme, une sorte de groupe de paroles autour du suivi psy, de la musique... et du "pourquoi c'est mal, le racisme". Personnellement, j'ai songé à la déradicalisation... et plus généralement ce passage suscite plein de questions. L'auteur instille une certaine forme de suspense, notre curiosité est titillée : pendant cette cure Amédée est-il sincère ou se conforme juste à ce que le juge attend de lui? Une fois sorti, est-ce qu'il va tenir le coup ou est-ce que la naturel va revenir au galop? Peut-on vaincre le racisme d'un individu juste avec des bons sentiments?



LES PEAUX ROUGES est également un livre dérangeant, dans le bon sens du terme, ce genre de livres qui vous bouscule dans votre confort et qui pousse vos certitudes dans leurs retranchements. Je me suis surprise à rire lors de ma lecture, à rire d'Amédée, puis avec lui, à le plaindre et même à le trouver touchant... avant de ressentir une certaine gêne à éprouver la moindre forme de complicité et de compassion envers lui. Parce que c'est un raciste, quand même, ce genre de personne ne peut - ne doit pas - susciter de ma part ni empathie ni aucune autre forme de réaction positive. Et pourtant si, ce qui démontre à mon sens toute l'intelligence et la subtilité de ce roman.



Seul bémol, la fin que je n'ai pas vraiment comprise, mais je conçois qu'il était d'avance compliqué de trouver un terme à l'histoire d'Amédée.



LES PEAUX ROUGES est assurément un roman pas comme les autres et ça n'arrive pas si souvent; je suis certaine qu'il suscitera des réactions diverses et variées et sûrement pas toujours aussi positive que la mienne; à vous de tenter cette drôle d'expérience qu'est cette rencontre avec Amédée GOURD.

Merci à BABELIO et aux Editions GRASSET pour avoir permis cette découverte.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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Les Peaux rouges

Emmanuel Brault est un inconnu. « Les Peaux rouges », son premier roman, détonne dans cette rentrée littéraire 2017 où la Guerre d’Algérie, tout comme d’autres thèmes majeurs, n’a jamais été aussi présente (Alice Zeniter avec « L’art de perdre », Brigitte Giraud et « Un loup pour l’homme » etc.) Le thème de ce premier roman d’Emmanuel Brault ? Le racisme, ni plus ni moins. Simple poil à gratter ou pépite de cette rentrée littéraire ? Lettres it be vous dit tout !



// "Si on dit tout, il va rien rester à l'intérieur. Qu'est-ce que c'est que cette mentalité de film de cul. Tout montrer, tout le temps." //



# La bande-annonce





« Ce matin, je sors, plutôt pressé, et j’ai pas fait trente mètres, que paf… une rouge avec sa marmaille me rentre dedans au coin de la rue. Elle se casse la figure et me gueule dessus. Elle me dit que je l’ai fait exprès, que c’est une agression. En temps normal, on se serait excusés, j’aurais fait mon sourire de faux cul et tout serait rentré dans l’ordre. Mais non, je trouve rien de mieux que de lui cracher : “fais pas chier sale rougeaude” et manque de pot, une passante qui arrive derrière moi a tout entendu. C’était puni par la loi du genre super sévère depuis les événements, à égalité avec viol de gamin ou presque. On était à trente mètres de chez moi, ils m’ont facilement retrouvé. Et là mes amis, mes problèmes ont commencé, et des vrais comme on n’en fait plus. »



Amédée Gourd est raciste. Il pense comme il parle. Mal.

La société entreprend de le rééduquer.



Grinçant par son sujet, ce roman tendre et loufoque met en scène un antihéros comme on en voit si peu dans les livres, et si souvent dans la vie.

Une histoire d’amours ratées mais de haine réussie.





Une fable humaine, trop humaine.



# L’avis de Lettres it be



Vous l’aurez compris, Emmanuel Brault opte pour la difficulté avec ce premier roman qui embrasse un thème plus que complexe et qui, dans notre société contemporaine, dérange. Le pari est risqué, d’autant plus que l’auteur né en 1976 ose l’exercice de style : ce roman est avant tout, et selon ses mots, une farce. Le rire plus fort que le reste ?



Le reste de la critique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Les Peaux rouges

Un livre rafraichissant qui bouscule notre petite caboche bien pensante !

On en ressort bousculé avec un sourire compatissant pour Amédée et aussi un petit clin d'oeil pour ce héros qui finalement est en nous tous.

C'est une agréable lecture aussi grâce à un langage inventif et parfois inventé.

J'y repense souvent et ce livre me restera en tête.

Je recommande vivement ce beau premier roman.
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Les Peaux rouges

Un livre qui se lit facilement, simple mais qui donne envie d'être lu!



Ce n'est pas le meilleur livre du mois, pas un chef d'oeuvre.

Il ne me laissera pas un souvenir brillant.

Mais je suis content de l'avoir lu...



Bref, il fallait que je fasse une critique pour le challenge 2022 de lecture..
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Les Peaux rouges

L'auteur nous embarque dans la vie (et dans la tête) d'Amédée Gourd, raciste , il l'assume complètement mais évite de le dire alors il l'écrit. Mais un jour c'est le dérapage, il se retrouve en prison pour agression raciale et va devoir subir une cure d' "anti-racisme".

Cette histoire est située dans une société imaginaire. Afin d'éviter de mettre en avant une population ou une religion en particulier, l'auteur a habilement choisi les "rouges" comme cible. Ce qui est important n'est pas tant la couleur de peau mais le phénomène du rejet engendré par la peur de la différence et l'ignorance.

On devrait détester ce genre de personnages mais on se surprend à être attendri par moment par sa maladresse et surtout son dévouement envers sa grand-mère.

C'est justement l'ambivalence des sentiments qui rend ce livre intéressant, subtil et intelligent.

Ce roman surprenant jette un regard noir et pessimiste sur notre société.

L'écriture est sèche, brute de décoffrage (comme le personnage), rude et sans fioritures.

A découvrir (c'est le premier roman de l'auteur)

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Les Peaux rouges

Je remercie Babélio et les éditions Grasset pour ce livre reçu dans le cadre de l’opération Masse critique.



Ce livre se démarque, dans cette rentrée littéraire, en attaquant presque de front, grâce aux ressorts de la fiction, le thème du racisme.



Amédée Gourd est un manutentionnaire menant une existence monotone et paisible en compagnie de sa grand-mère. Le récit est entièrement conté à la première personne. D’entrée de jeu, le ton est donné : il se trouve accusé, jugé et condamné pour insultes racistes envers une Rouge. Tout le long du livre, le lecteur évolue du point de vue d’Amédée avec son flux de pensées : il écorche les expressions d’une façon comique et montre bien son niveau culturel bas.



Il est traîné sous le feu des projecteurs et livré au défoulement de la meute. On peut facilement voir un parallèle établi avec notre société, sauf que quelques points sont très différents. Ces peaux rouges sont une population d’un pays voisin victime de génocide ; ils ont fui massivement, ça se comprend. Leur nombre augmente donc considérablement dans le pays où se déroule cette histoire.



Je n’ai pas pu m’empêcher de m’attarder sur le nom attribué au protagoniste :

Amédée : un nom pas très jeune ;

Gourd : comme pas très doué, pas dégourdi, maladroit, voire inadapté.



Que dire de cette thérapie de groupe, sorte de cure de désintox au racisme par laquelle la société entreprend de le rééduquer ? Tout doit y être sympa. On doit s’extasier de tout, ambiance bisounours et négation des différences. La question est même soulevée que, derrière tout conflit avec un Rouge, il y aurait du racisme déguisé.



Emmanuel Brault exprime bien à travers les réflexions de son anti-héros le comportement des Blancs qui fait penser à de la repentance à l’égard des Rouges, une sorte d’admiration d’eux-mêmes (les Blancs) dans leur attitude de bienveillance et de commisération. Parmi les remarques intéressantes à relever, p.70 : « […] société de dégénérés qu’ose plus se regarder en face alors elle regarde les autres et elle fait semblant de les aimer. » Je rapproche cette réflexion d’une phrase qu’avait prononcée Alain Finkielkraut dans ONPC en 2013 (en parlant de l’affaire Léonarda) lorsqu’il y était venu présenter « L’identité malheureuse » : « Ils aiment leur amour de l’Autre ». C’est comme un moyen de se donner bonne conscience en payant son tribut au sacro-saint « vivre-ensemble ».



Ce livre est étrange, loufoque, assez baroque et la lecture en devient pénible à force. Une sorte de malaise s’installe. On sent qu’il touche un point névralgique. Il montre cette crispation hystérique d’une société lancée dans une chasse aux sorcières. Et plus elle traque le racisme, plus elle le nourrit.



Dans ce livre, la société traite le symptôme plutôt que sa cause. A.G. se présente comme raciste et explique pourquoi : l’État privilégie les Rouges au détriment des autochtones. Il soulève des questions très sensibles. Au stade où en est la société dans ce livre, ceux qui sont définis comme racistes sont considérés comme des malades mentaux. La question n’est même pas sujette à débat. Il y a d’une part ceux qui se conforment au dogme pour ne pas se retrouver exclus du groupe et pointés du doigt ; et les autres sur lesquels la horde déverse toute sa fureur. On voit bien comment l’antiracisme, dans sa dérive, devient un fanatisme en tendant vers l’absolutisme et une « pureté » intolérante envers toute opinion n’entrant pas exactement dans le moule simpliste de son dogme essentialisé. La réflexion et le doute mêmes sont dangereux pour l’antiracisme.



Comment en vient-on à pervertir une chose aussi noble que l’antiracisme ? Cette question dépasse le sujet du livre qui nous immerge simplement dans cette situation très concrète et un peu exiguë. Je trouve qu’elle ne permet pas de prendre du recul. Il manque une partie du décor : qui a commis le génocide en question ? L’État dont A.G. est citoyen ? Ce sont ces petits détails auxquels il est régulièrement (mais très brièvement, en passant) fait allusion, qui à la fois éclairent un peu le propos tout en le brouillant et créent ainsi une impression de flottement et engendrent un malaise. La mise en perspective est intéressante mais elle est très bancale.



Une citation d’un de ces moments ambigus, p.167 : « Histoire de se regarder en face et de se dire les choses. T’as pas d’amis rouges, tu fais comme tout le monde, tu les fréquentes pour être la bonne fifille bien ouverte qui fréquente les rouges. Histoire d’arrêter de les sucer sous prétexte qu’on se sent coupable de quoi je vous le demande. J’ai rien à voir avec nos voisins moi, sauf que je suis blanc. S’ils sont assez cons pour s’être laissé faire à l’époque, qu’est-ce que j’y peux. C’est pas moi ou toi qu’ils doivent bassiner c’était à l’époque. Là, tout le monde est clamsé, fallait se réveiller avant les rouges. Histoire d’arrêter de traiter tout le monde comme des gosses sous prétexte que tu as la science infusée. Tu me fais chier, c’est quoi ton monde de cons où on se dit tout, un monde de merde avec des rideaux mauves et des culs rouges, vous vous chiez tous dessus, vous avez peur de tout, vous dites il faut parler mais vous parlez pas, vous blablatez, vous faites semblant comme les acteurs, vous jouez un rôle, mais toi et tous les autres vous en avez rien à foutre des rouges […] »



Il vide son sac en étant totalement emporté par sa rage, excédé par cette façon binaire de traiter la question. C’est une réaction fréquente à quoi mène cette réduction au racisme (et la marginalisation qui s’ensuit) de bien des gens : ils sont poussés à la faute verbale et tombent dans le piège. Pour la liberté d’expression, l’espace public est devenu un terrain miné avec dévoiement du sens des mots, amalgame, procès d’intention et autres stratégies sournoises visant à salir le discours, à jeter le soupçon. Si l’expression par l’échange raisonné et respectueux n’est plus possible, c’est par la violence verbale (dépourvue de nuances et catégorique) puis physique que les gens se défendent car ils n’ont pas l’intention de se laisser écraser. Évidemment, il est difficile de distinguer les vrais racistes des gens simplement exaspérés et à bout de nerfs. Et il suffit bien souvent de tenir une seule fois un propos raciste devant témoin pour être étiqueté « raciste » à vie. Avec l’appauvrissement du vocabulaire et de l’expression qui caractérise notre époque, la tendance est à la simplification de toutes les idées, à l’élimination des nuances, à l’empêchement de développer une pensée critique permettant de saisir la complexité des situations et leurs subtilités. Cela renforce une conception binaire de la vie, alimente la superstition et la bêtise.



Face à cette incompréhension qu’il entretient, A.G. se retrouve acculé et semble basculer dans la paranoïa et la détestation totale. Cependant il réclame le débat, il veut maintenir le dialogue et déplore l’unilatéralisme des politiques et des médias qui ne cherchent même pas à le comprendre. Pour eux, il n’est qu’un malade mental.



C’est étrange d’avoir présenté ce personnage comme un raciste. Un vrai raciste propose-t-il le débat et la discussion ? Pour lui, tout est clair et tranché : la couleur de peau veut tout dire. A.G. est un personnage étrange parce qu’il semble hybride. Il paraît se soumettre de son plein gré à ce jeu d’étiquetage tout en entretenant des réflexions sur le conditionnement de la société vis-à-vis des questions sur le racisme. C’est un personnage contradictoire qui ne me semble pas crédible.



C’est un livre étonnant qui suscite beaucoup d’interrogations mais qui, par l’étrangeté de la composition de ce personnage d’Amédée Gourd et le flou du contexte, me fait penser à un mélange d’idées pas franchement vraisemblable. L’auteur a peut-être été dépassé par son histoire et son sujet. Ce livre a le mérite de susciter des réflexions. Je le trouve bancal et cependant intéressant.
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Les Peaux rouges

L'histoire commence plutôt bien avec ce raciste assumé, qui se trouve quand même piégé dans un quiproquo que pour une fois il n'a pas cherché. Mais ça se gâte assez vite dans une intrigue banale, avec l'apparition de cette "Mémé" dont on se demande si elle n'est pas là dans le simple but de donner sa part d'humanité à Amédée GOURD. Et j'ai un peu de mal à accepter l'utilisation du rouge à la place du noir. Et enfin le style est moyen, me semble-t-il, pour ne pas dire gratuitement grossier à maintes reprises. Bref, pour un premier roman, qui lui a valu d'être invité chez Ruquier, Emmanuel BRAULT n'accouche pas d'un chef d'œuvre, loin s'en faut.
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Les Peaux rouges

Dans ce livre, on va suivre l'histoire de Amédée Gourd qui est raciste. Il vit tranquillement avec sa grand mère. Lorsque un jour il va insulter une personne rouge (je cite) de "sale rougeaude". Il est mis en prison. (Dès le début du livre on comprend que ce livre va être dur.) Puis dans un centre de "déracisme". Amédée s'en sortira t-il je vous laisse le découvrir en lisant ce livre!

J'ai beaucoup apprécié le fait que l'histoire soit écrit de son point de vue (interne), cela nous permet de prendre conscience de ce qu'il peut ressentir, de lire ses pensées... J'ai bien aimé le fait que tout soit dit dans ce livre aucune de retenu de la part de l'auteur. Les choses sont dites tels quels sont.

Beaucoup de problèmes sur la société d'aujourd'hui sont énoncés dans ce roman. Mais aussi beaucoup de questions philosophiques glissées entre les lignes : pourquoi est-ce mal d'être raciste? pourquoi aller travailler ? ... Ce livre nous remet beaucoup en question!

Le fait de suivre un anti-héros m'a changé des lectures que je peux lire habituellement et ce n'est pas pour me déplaire!

Quelques longueurs parfois, qui ralentissent la lecture. (seul petit bémol)



Bilan : Un super bouquin! Très intéressant et qui nous apprend beaucoup! Que je conseille tout de même plus pour le lycée et après. Avant je pense qu'il est trop tôt. Je suis très pressée de rencontrer l'auteur au salon du premier roman!!!
Lien : http://machalise.blogspot.fr/
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