Citations de Emmanuelle de Boysson (151)
Pour être libre, il faut en avoir les moyens.
Une comédienne est la plus exposée des femmes. On veut l’aimer et, en même temps, la détruire.
Mieux vaut maintenir une distance respectable avec ceux qui loueront ton talent, sans jamais te le pardonner.
Il faut qu’un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux sentiments, pousser le doux, le tendre, le passionné.
Le mariage ne doit jamais arriver qu’après les autres aventures.
On n’a jamais l’âge du cœur.
L’amour ne meurt jamais de besoin, mais souvent d’indigestion.
On n’entre pas chez une dame sans frapper.
Pour ces gens-là, l’hypocrisie et la perversité s’appellent délicatesse.
On ne péche que pour survivre.
Venise, cité des amoureux... Certains s'étonnent parfois que cette ancienne capitale des plaisirs et du commerce, symbole de la courtisanerie triomphante et des plaisirs faciles, soit devenue la ville de ceux qui s'aiment. Sans doute parce que tout y parait rêvé, le calme de la lagune assaillie par l'Adriatique, la splendeur baroque des palais, les façades mystérieuses, les jeux d'ombres sur la piazzetta qui, naguère fut un verger donnant sur la mer...
En amour, il n'y a pas de garantie, rien que des promesses. Chacun fait tout ce qu'il peut pour les tenir mais, parfois, on manque de patience, de courage... Aimer, c'est un peu comme attendre qu'une plante fleurisse, il faut y croire, tout faire pour que les conditions soient les meilleures...
Les hommes, c'est comme les souliers, au début, ils ne sont pas souples, mais, après quelques semaines, il se font...
Donner de l'amour ne suffit pas, on ne le fait que dans la vérité, faute de quoi le don lui-même est vicié, l'amour ne se construit pas sur un mensonge.
Médecin de campagne et médecin humanitaire, ce n'est pas le même métier, la même vocation. D'un côté des habitués, des cas faciles, de l'autre des inconnus, des cas désespérés. Ce n'est pas la même psychologie, l'urgence suppose une tension permanente et un certain détachement, sans quoi, tout ce malheur vous broie.
Des fumées montent de fermes tapies dans la nuit. Watteau vaut bien plus que ces gens bien nés, prêts à exploser comme le crapaud de la Fontaine, s'amuse Marquise. Dans la nuit où toutes les vaches sont noires, elle se tracasse : ai-je bien fait d'accepter l'invitation du Roi? Watteau a sans doute raison : autant voir ce vieillard avant qu'il ne s'éteigne.
- Ne vous leurrez pas. Vous ne faites pas partie de ce petit nombre. Elles se suffisent à elles-mêmes, se flattent, s’encensent, s’enivrent de leurs trouvailles, se séduisent, se trahissent et n’ont que faire ni des petites parvenues ni des hommes. Comme dit ma servante : « Les hommes, il faut les faire courir pour tout ce qu’ils nous font marcher ».
Seule près du berceau vide, Emilie est prise de vague à l’âme. Les femmes du monde n’allaitent pas. Je suis une femme du monde. De quel monde ? songe- t-elle.
Le besoin des femmes de se faire remarquer est peut-être un signe de leur fragilité, suggère Emilie. Les critiques qu’elles provoquent dérangent. Jusqu’à présent, elles n’avaient droit ni à la parole ni à l’écriture. N’est-ce pas un progrès que de voir une poignée d’entre elles ouvrir la voie ?
L’amitié qui succède à une passion est le seul sentiment qui dure.