Écrit en 1995, La peur des bêtes, mon tout premier roman mexicain choisi au hasard est une découverte.
Evaristo Reyes, déçu par la censure pratiquée dans son ancien métier de journaliste, fait partie de la police judiciaire de Mexico qu'il sait corrompue, attiré par l'appât du gain. Son poste de secrétaire lui permettrait d'écrire pour dénoncer la violence et les tortures pratiquées en toute impunité par les policiers. Mais pris dans l'engrenage d'une spirale infernale, loin de ses idéaux il tente d'oublier en se réfugiant dans l'alcool sombrant peu à peu.
C 'est le Mexique de la corruption et de la violence que l'auteur nous décrit dans cette fiction bien noire, entrainant la chute d'un homme qui peu à peu fini par perdre ses illusions. Mais cet homme, Evaristo, las des méthodes policières, a décidé de découvrir le véritable coupable d'un journaliste assassiné, désobéissant à son supérieur mais se rachetant une conduite.
À travers l'enquête d'Evaristo l'auteur nous décrit une sphère littéraire pourrie où tout n'est que corruption et hypocrisie détruisant la belle image de la culture mexicaine. Dans ce Mexique bien sombre il nous entraîne dans un monde dans lequel la dénonciation est monnaie courante et où la police, cruelle, n'hésite pas à tuer, créant une ambiance de peur où chacun risque sa vie à tout moment.
De la violence, de l'action, de la drogue, de l'alcool et un brin de sexe sur le thème général de la corruption sont les ingrédients de cette histoire. Loin de mes lectures habituelles, ce récit au langage cru m'a fait découvrir un Mexique peu reluisant vu par Enrique Serna.
À découvrir.
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