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Critiques de Enrique Serna (41)
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Amours d'occasion

1. L'aliment de l'artiste

Un couple de strip-teaseurs a besoin d'être vu pour être excité et bien faire l'amour.



2. Roger l’orphelin

Une riche américaine pleine de bon sentiments part au Mexique pour adopter un orphelin et finit par un délit de fuite cynique et sans pitié après avoir renversé un enfant avec sa voiture.



3. L’extrême-onction

Un prête vient bénir sur son lit de mort une vieille croyante de sa connaissance, qui l’a humilié par le passé, et se venge en la violant avant de l’envoyer ad patres, au paradis ou en enfer…



4. Homme avec minotaure

Un enfant avec un minotaure tatoué sur sa poitrine par Picasso devient un objet culturel, une pièce de musée ne peut se défaire de son statut, même adulte, et cherche tous les expédients pour retrouver sa liberté.



5. La dernière visite

Dissensions en famille sur les attitudes et relations à l'égard des tiers



6. Eufemia

Une jeune femme passionnée par la dactylographie tombe amoureuse du jeune réparateur de machine à écrire. La suite la déterminera à devenir écrivain public, à écrire des lettres pour les autres.



7. Borges et l'ultraïsme

Un professeur et écrivain universitaire se venge d'un collègue, plus célèbre que lui et qu'il déteste, en ayant une liaison avec sa femme. Mais la vengeance va se retourner contre lui.



8. Amour-propre

Un travesti a une aventure d'un soir avec son idole, l'artiste qu'il parodie dans son spectacle. La séparation au petit matin sera plus rude…



9. le collectionneur de fautes

Un homme qui a tout pour être heureux se flagelle et orchestre sa déchéance par culpabilité



10. La nuit étrangère

Une famille dont le dernier est aveugle de naissance décide de l'élever en lui cachant son handicap au prix de mensonges, de ruses, de subterfuges, de prouesses langagières, etc. Jusqu'au jour où l'aîné décide de tout lui avouer…



11. La Gloire de la répétition

Un jeune homme pressé de perdre sa virginité essuie revers ou déboires avec les filles qu'il approche jusqu'à, par dépit et désespoir, se jeter dans une discothèque pour homosexuels. Nouveau déboire. Il envisage le suicide mais un bon repas lui redonne un appétit de vie, puis le sommeil bienfaiteur le remet sur la bonne voie.



Des nouvelles où il est question d'amour, de sexualité, de désirs contrariés, le tout avec ironie, humour, cynisme, et une très belle plume.



Mes nouvelles préférées "Borges et l'ultraïsme" et "La Gloire de la répétition" pour leur humour. Voir un extrait en Citations

Seule « La dernière visite » ne m'a pas intéressé.



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Quand je serai roi

Quand je serai roi de Enrique Serna est ma 2e lecture mexicaine après Gabacho de Aura Xilonen et j'y ai retrouvé ce mélange de cru et de références intellectuelles, cette violence racontée dans un mélange de réalité et d'imaginaire glauque... Ici, le roman noir mêle dans une construction de récit qui recherche l'originalité plusieurs personnages perdus dans une société sclérosée par l'argent - celui qui manque ou qu'on désire ou qu'on a sans être heureux, et qui joue toujours un rôle dans les actions - et complètement embrouillée dans les valeurs bien / mal.

J'avoue avoir fini par lire en diagonale, lassée de trop de mocheté sans trouver un peu de lueur d'humour et/ou de tendresse.
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La double vie de Jesús

Une histoire d’amour, de passion et de cul qui chamboule tout sur son passage, l’intégrité, les certitudes, les valeurs.

Une histoire politique, qui dénonce la corruption, la haine de celui qui est différent, la terreur imposée par les armes.

Une histoire dure, violente, brutale.



"Le charme de la clandestinité érotique avait-il fait de lui un pourri? Ou se flagellait-il parce qu'il éprouvait la nostalgie de sa droiture tranquille?



Mon deuxième Serna après La peur des bêtes qui, treize ans après est toujours dans ma mémoire. Sûrement pas le dernier.



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La double vie de Jesús

Dans ce roman endiablé d'Enrique Serna, le titre La double vie de Jesús annonce l'écartèlement qui trame ce récit à l'humour grinçant : double vie parce qu'il y a la vie réelle et celle possible ou rêvée, la vie quotidienne et celle inavouée, la vie subie et celle qu'on ambitionne ; et quand on se nomme Jesús, il y a de fortes chances que l'idéal que l'on porte demande un jour un sacrifice aux contours christiques.

Familier du genre soap-opéras (Serna en a créé un nombre conséquent avec son camarade Carlos Olmos pour les plus grands studios mexicains), l'auteur en reprend les coïncidences et les revirements feuilletonesques qui frisent l'invraisemblance, en y ajoutant un esprit analytique méticuleux puisqu'Enrique Serna est un essayiste réputé.

Dans la ville de Cuernavaca, Jesús Pastrana, fonctionnaire modèle, vertueux et idéaliste, marié avec enfants, se lance dans la campagne d'investiture de sa mairie pour sauver sa ville et ses habitants de la gangrène de la corruption à tous les étages et de la violence des narcotrafiquants. Son ambition politique et sa moralité vont croiser la route passionnelle d'une prostituée marginale transsexuelle.



A partir du microcosme d'une ville sous haute tension, Enrique Serna dresse le portrait caustique d'une société mexicaine et d'un pays dont le sport national est la corruption, avec pour devise le trafic de drogue qui contamine toutes les institutions et les pouvoirs, et une passion assez bien partagée pour le crime, la trahison, l'hypocrisie et la déliquescence politique et sociale.

C'est aussi une analyse plutôt pessimiste du pouvoir et de ses stratégies dans tous les domaines des rapports sociaux : pouvoir politique, pouvoir de l'ambition, pouvoir du désir et du sexe, pouvoir de l'argent, pouvoir de la mort et de la violence avec sa farandole de stratégies pour accéder à ce pouvoir ou pour déjouer les éventuelles oppositions idéologiques et autre culpabilité morale : tout est bon pour parvenir à ses fins y compris amoureuses, tout devient excusable au nom de l'ambition, du désir et des intérêts.

Dans ce roman éruptif qui se déploie dans les labyrinthes vertigineux de la transgression, tout déborde : la violence, la corruption, les désirs, les instincts. Rien ni personne n'est épargné par ce récit dévastateur qui interroge la valeur des idéaux et des sacrifices quand il n'y a rien ni personne à sauver. Pour paraphraser Octavio Paz, il semble que dans ce roman d'Enrique Serna, le désir de pouvoir et l'érotisme ignorent les classes et les hiérarchies : "ils dorment et ne se réveillent que pour dominer et se rendormir".
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Quand je serai roi

Une folle chorale baroque et foisonnante nous plonge dans l'enfer sur terre. Les nombreux personnages sont tous secondaires parce qu'il n'est pas question dans ce monde urbain mexicain d'être principal en quoi que ce soit. Dans cette satire sociale à la fois sombre, bariolée et pleine d'un humour plus corrosif que des vapeurs de colle, Enrique Serna nous dit l'absence d'avenir d'une société à la dérive, quelle que soit la classe sociale, individualiste, intellectuellement indigente, rapace et lâche, où règne l'indécence, le mépris social et surtout l'absence de perspective pour d'innombrables marginaux : lire Enrique Serna amuse et terrifie.

Ecrite sur le ton d'un Balzac mexicain, cette comédie humaine dresse le portrait d'un monde malade de ses excès, bourré de contradictions et d'hypocrisie, sans jamais se départir d'un sens aigu de l'autodérision.

Même si ses personnages sont d'une âpreté parfois insoutenable et confrontés à des situations d'une grande cruauté, Enrique Serna choisit toujours le côté humain de ses protagonistes.



Son écriture énergique est particulièrement travaillée, dense et intense, et rappelle que, dans un Mexique ravagé par l'analphabétisme et la corruption à tous les étages, la littérature est d'abord et avant tout un plaisir, puis ensuite une manière d'aiguiser son intelligence.
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Coup de sang

C'est bien connu, l'homme a deux cerveaux : un petit et un gland. C'est le second qui mène nos trois protagonistes par le bout de la queue dans les rues de Barcelone : un mexicain soumis à la beauté d'une métisse égocentrique, un comptable traumatisé par un échec de jeunesse qui l'a rendu impuissant et un acteur de porno en fin de gloire qui a la mauvaise idée de tomber amoureux. Enrique Serna signe une comédie tragique, acide, aux rebondissements savoureux. Un roman truculent qu'on ne peut lâcher avant la fin.
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La double vie de Jesús

L'auteur met ici en lumière les dessous de la politique. Qu'il s'agisse d'une élection municipale dans une grande ville mexicaine transforme le récit en parabole des prosélytismes et lobbyismes devenus la règle du jeu dans le monde des dirigeants. Jésùs est l'archétype du candidat encore vierge dont l'esprit est tout idéaliste, droit et prêt à ramener sa ville dans un fonctionnement social plus juste et dénué de la corruption qui la gangrène jusqu'à un niveau régional. Avec un humour très fin l'auteur nous montre les étapes du dessillement de son héros et c'est avec une anxiété jouissive qu'on l'accompagne au long de ce "dépucelage" d'anthologie. D'autant plus jouissive que s'y entrecroise une histoire d'amour aussi abasourdissante avec un transsexuel archétypal pour l'époque et le lieu (le transgenrisme est de nos jours moins spectaculaire car il est sorti de la marginalité). Les quelques scènes d'amour sont crues et torrides sans être le moins du monde choquantes et c'est le fruit d'une écriture qui colle tout au long de ses aventures et mésaventures à l'expérience directe du héros. Il garde le contrôle de sa vie quoique le destin, le hasard ou la fatalité lui fasse rencontrer. Il avance sans jamais renoncer alors même que tout semble se jouer de lui et l'auteur nous fait nous prendre de sympathie et d'amitié pour lui d'une façon que j'ai trouvé délicieuse.
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Quand je serai roi

Le Nopal, c’est le chef d’une bande de gosses de treize ans, shooté à la colle et gagnant quelques pièces en lavant les pare-brise aux feux rouges. C’est le fils de Carmen, pieuse repentante de ses ébats infâmes révolus avec son mari Jorge Osuna. Marquitos, lui, est un enfant hors du besoin, fils du riche directeur d’une station de radio « populaire » lequel organise un concours d’ »enfants héros ». On n’imagine pas ce que peuvent faire des parents et des enfants pauvres pour obtenir le million de pesos, ni ce qu’un gosse de riche désoeuvré peut faire avec la belle carabine de son père…



Une peinture féroce de la société mexicaine, où aucun personnage n’est épargné, chacun prêt à la pire bassesse dès qu’il y a un peu d’argent en jeu. Un roman dur et grinçant.
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Quand je serai roi

Jorge Osuna, douze ans, surnommé le Nopal, vit dans la rue, dans le Mexico des pauvres, avec sa bande de copains, inhale de la colle et gagne quelques pesos en lavant les pare-brise des voitures. Sa mère survit comme femme de ménage dans un bar minable, en tentant d'oublier Jorge père, parti en les abandonnant.

Marcos Valladares a fait fortune en créant une station de radio qui sponsorise un concours dont l'objet est de récompenser un enfant héros et sa famille. Il vit en parvenu, entretenant sa femme, son fils Marquitos et l'inévitable maîtresse.

Le Nopal et Marcos n'auraient jamais du se rencontrer. Mais Marquitos tue par imprudence Jorge Osuna père, et tout se dérègle...



Enrique Serna nous emmène à la rencontre d'une métropole où une richesse sans pudeur côtoie la misère la plus sordide, sous l'œil intéressé d'une police et d'une justice corrompues.

Il le fait dans un langage où la poésie et l'humour, la férocité et l'horreur cohabitent et cherchent à embrouiller le lecteur. Il efface certains repères temporels, et estompe la frontière entre rêves délirants, ou hallucinés, et réalité. Le résultat ne se lit pas facilement, mais le plaisir est là.

L'auteur ne cherche pas à rendre ses personnages attachants. Il les décrit dans toute la nudité de leurs sentiments, et plus souvent dans leur cruauté, exprimée ou cachée, que dans leurs amours ou amitiés.

Un roman dur et sans fard qui nous entraîne dans les bas-fonds, physiques ou moraux, de Mexico, dans une ambiance glauque. Et c'est brillamment réussi !
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Coup de sang

Voilà un roman qui sent fort la testostérone et je ne sais même pas si les femmes sont vraiment autorisées à le lire. Le maître-moi ici est érection, qu'elle soit présente ou qu'on la recherche. C'est de l'anti-Houellebecq dont les personnages quinquagénaires vont souvent la queue basse. et cherchent ailleurs à oublier leur manque de vigueur. Les hidalgos d'Enrique Serna, qu'ils soient mexicains, argentins ou catalans, ne se résignent pas à l'impuissance et font tourner leur vie autour de leur verge dressée... quand elle le veut bien. La mexicaine vit sa propre vie, l'argentine obéit à la seule pensée de son propriétaire et la catalane, brimée à la sortie de l'adolescente, ne daigne se réveiller qu'avec un coup de pouce chimique.

C'est plein d'humour fort heureusement mais on frise l’écœurement d'autant que nos trois héros sont trois beaux spécimens de machos latins, sobrement homophobes, et pour lesquels le qualificatif méprisant de putain peut s'appliquer un jour ou l'autre à chaque femme.

La morale de tout ça est finalement à l'eau de rose : seul l'amour vous conduira à une sexualité satisfaisante. A méditer avant votre prochaine orgie, messieurs ... et mesdames !
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La double vie de Jesús

Voilà un roman qui possède des qualités indéniables mais aussi de grandes faiblesses. C'est un roman accessible, de la littérature populaire qui n'en évite aucun des pièges. D'un autre côté, il porte un regard social et politique qui lui donne une dimension en plus.

Commençons avec les qualités. Tout d'abord l'intrigue, qui prend place dès les cinquante premières pages.

Le politicien d'une ville mexicaine corrompue et gangrenée par les narcotrafiquants, champion sincère de l'intégrité, marié et père de deux enfants, brigue le poste de maire afin de libérer sa ville de la criminalité, tout en amorçant une relation passionnelle avec une prostituée transgenre qui est par ailleurs le frère jumeau du chef d'une des bandes de narcotrafiquants qui infestent la ville. Ouf! Quelles prémices! On ne peut nier le piquant et l'intérêt d'une telle mise en bouche.



Ensuite, le rythme. On retrouve ici toutes les qualités du thriller. Les rebondissements relancent le récit à point nommé, ce qui rend la lecture haletante. Aussi, la dimension politique. Les amateurs d'intrigues politiques sont servis, d'autant plus qu'ici nous est présentée la scène politique mexicaine, ce qui n'est pas pour diminuer la curiosité du lecteur.

Le portrait social et politique qui est dressé est parfaitement aligné sur les problèmes que connaissent le pays.



Autre qualité : certains rebondissements surprennent et échappent à la prévisibilité. C'est le cas entre autres d'un revirement dans la relation entre les deux protagonistes principaux. L'auteur joue avec les rôles de manière inattendue. Enfin, en terminant cette liste des « plus», l'auteur n'hésite pas à décrire les scènes sexuelles de manière crue, ce qui vient casser le ton par ailleurs conventionnel du récit.



Les faiblesses maintenant : en premier lieu, les innombrables invraisemblances du récit et les rebondissements commodes. Aussi, les nombreux clichés et le manque criant d'épaisseur des personnages.

Le personnage transgenre et celui de l'épouse sont affreusement stéréotypés. Pire que cela, les personnages agissent souvent en parfaite incohérence avec leur nature, et les justifications données à ces revirements de comportements sont bancales.

Le personnage principal, particulièrement, n'a pas de consistance. Par moments il semble être un politicien aguerri et prudent, conscient des tenants et aboutissants des choix politiques qu'il doit faire, et pourtant dans de nombreuses autres situations il agit de façon téméraire, absurdement bête. Ces deux attitudes paradoxales rendent le personnage peu crédible. Les contradictions aident habituellement à rendre un personnage plus réaliste, à lui ajouter de la profondeur, mais dans ce cas-ci elles sont si grossières et exagérées que cela produit l'effet inverse.

Le manque de subtilité en général affecte en fait tout le roman. Les fils sont trop visibles.



On est vraiment dans le feuilleton, dans le telenovela, voire le mélodrame. le ton est même enfantin, et devient souvent agaçant. Au final, je ne saurais dire si j'en recommanderais la lecture tellement mon appréciation est ambivalente. Je dirais oui et non, alors à vous de décider!
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Quand je serai roi

Voici un roman noir pas très facile à aborder. Entre les délires hallucinatoires du Nopal, jeune chef de bande sniffeur de colle, qui ne parvient pas à sortir de ce corps d'enfant, il rêve de son premier poil pubien, les abjects bassesses de la société bien pensante, où l'argent est roi, et justifie tout, on s'achète même une bonne conscience, la flicaille corrompue à la solde des gens plus ou moins fortunés, les parents indignes, bourreaux et victimes, bref. rien de réjouissant, c'est une peinture féroce de la société mexicaine. Le style demande beaucoup de concentration.
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Coup de sang

Bulmaro Diaz, paisible garagiste mexicain, a tout quitté, femme, enfants, garage, pour suivre, à Barcelone, Romélia, la bombe dominicaine, chanteuse de salsa, qui voulait connaître la gloire sur la scène. Au Mexique, il gagnait largement sa vie et ne manquait de rien. A Barcelone, il n’est plus que l’homme à tout faire de Romélia : courses, cuisine, ménage et il survit en vendant du faux Viagra. La nuit, le corps de Romélia est la récompense de tous ses efforts.

Ferran Miralles, ancien expert-comptable, en prison, rédige sa biographie. Il raconte que depuis son adolescence, il souffre d’une « infirmité »: il ne peut bander. A son bureau, il a la réputation du célibataire endurci. Un jour il a recours au Viagra, et tout change pour lui. Il peut alors collectionner les maîtresses. Jusqu’au jour où …

Juan Luis Kerlow avait le don, depuis l’enfance, de bander sur commande. Adulte, il conserva le pouvoir absolu sur son pénis. C’est ce qui fit de lui un des acteurs pornos les plus demandés. Mais il rencontre Laia, il tombe amoureux et tout devient différent.

Les routes de ces 3 personnages obsédés par le sexe, bander, jouir et faire jouir, se croisent fatalement dans ce roman où les pages chaudes alternent avec d’autres franchement hilarantes !

Belle satire de la sexualité contemporaine, qui donne peut-être des complexes à des lecteurs moins gâtés en ce domaine par Dame Nature.

« Splendeurs et misère de l’orgueil masculin » annonce la quatrième de couverture. Misère quand leurs performances ne sont pas à la hauteur de leurs espoirs. Plaisir, besoin, , obsession, souffrance, fantasme, délire jusqu’à la folie. A ne pas éviter …

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La peur des bêtes

Un très bon polar dans les milieux littéraires mexicains mais pas que…. car finalement la trame policière est assez mince, c'est surtout une réflexion sur les méthodes policières, la corruption ,les milieux politiques de droite ou de gauche qui instrumentalisent leurs idéaux pour parvenir à leurs fins ,les magouilles diverses pour se faire éditer et qui existent à des degrés divers dans la plupart des pays C'est bien sûr la ville de Mexico ,ses rues ,ses bars ,son ambiance ,c'est comment on devient écrivain et la responsabilité qui en découle.
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La double vie de Jesús

Je termine juste La double vie de Jesús et je lis un article annonçant l'assassinat de cinq responsables politiques en une semaine au Mexique. Terrible écho de la réalité au roman qui nous plonge dans le Mexique violent, corrompu et machiste.

Jesús, fonctionnaire honnête, veut devenir maire de Cuernavaca ce qui va l'obliger à s'affronter aux narcotrafiquants et aux politiciens avides d'enrichissement personnel. Confronté à des règles du jeu qui ne sont pas les siennes, Jesús va devoir marcher sur la corde raide de son idéalisme en limitant les entorses à ses principes. D'autant qu'après avoir quitté sa femme, il tombe éperdument amoureux d'une prostituée transsexuelle ... passion qu'il doit dissimuler pour ne pas griller sa candidature.

Pas étonnant que Gabriel Garcia Márquez ait apprécié l'écriture d'Enrique Serna : on a l'impression que certains passage sont de lui ! La description de la vie politique mexicaine et des compromissions croisées est glaçante et passionnante. J'étais tout de même heureuse de parvenir à la fin du roman car l'angoisse commençait à tourner en rond (mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle, super bonne nouvelle, etc).

J'ai été nettement moins convaincue par la présentation de l'histoire d'amour entre le notable qui vise les étoiles et la putain qui se complaît au caniveau. Leslie est caricaturale (voire pas toujours crédible) en diva superficielle et Jesús, gay ou pas, reste un gros macho.

Il me semblait connaître le Mexique à travers des lectures plus rurales sur les états du Guerrero, de Oaxaca et du Chiapas ; l'éclairage urbain apporté par Enrique Serna est convaincant bien que réellement effrayant.

Lecture à recommander pour garder à l'esprit que comme le dit plusieurs fois Jesús "le Mexique n'est pas la Suède".
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La double vie de Jesús

Un homme idéaliste, prêt à défendre ses convictions veut accéder au poste de maire de la ville de Cuernavaca. Très établi et fier de sa droiture, il trouve l'amour authentique auprès d'un transexuel. Ce mélange des genres est il compatible avec des élections. On découvre horrifiée les luttes d'influence, l'infiltration des narcotraficants, le corruption ambiante....jusqu'à une fin violente comme la société mexicaine. ...
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La double vie de Jesús

Il s'appelle Jesús , il a quarante trois ans, deux beaux enfants et une femme aigre, "le mufle hargneux", avec laquelle son "devoir conjugal” est devenue une corvée des plus difficiles. Cet homme intègre, homme d'honneur, commissaire aux comptes dans un Mexique corrompu jusqu'à la moelle, postule comme candidat à la mairie de Cuernavaca, infestée de requins mafieux aux soldes des narco trafiquants. Pour gagner des alliés dans toutes les couches sociales, il doit se prêter à de stupides mascarades sociales, ne pas s'isoler, flatter des crétins, utiliser à son profit les ambitions des autres.....mais le pire reste à venir. Or Jesús dont la propre femme confond austérité et médiocrité et prend l'argent pour seul paramètre possible pour mesurer succès ou échec, "n'est pas à la hauteur" pour lutter avec cette faune et leurs magouilles. Une constatation, qui suite à un safari nocturne va le foncer droit dans les flammes et lui faire franchir un point de non-retour, "un billet pour l'enfer" et ce n'est que le tout début........arrivera-t-il à changer le cours de son destin ?

Ne lisez pas la quatrième de couverture , lisez le livre, un roman à suspens truculent très fort qui vous embarque sur des montagnes russes avec pour décor un tableau trés noir de la société et de la vie politique mexicaine où les amours, les cadeaux de mariage et les beaux-frères sont particuliers. Une richesse narrative exceptionnelle dont le mérite en partie revient à l'excellente traduction qui reflète pleinement le sel de ce roman, une forte sensualité relevée d'un humour ravageur.

J'avais déjà lu "Amours d'occasion " de lui, beaucoup aimé, avec celui-là je me suis régalée, donc je ne le quitte plus ! Mais comme le dit mon amie Pecosa mieux vaut lire Serna en prenant "des préservatifs ", on ne sait jamais :).





"Nous pouvons parfaitement fuir notre destin le plus authentique, mais c’est pour nous retrouver prisonniers aux étages inférieurs de notre destin."

(José Ortega y Gasset)





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La peur des bêtes

Résumé : Evaristo Reyes, flic à la police judiciaire mexicaine, s’est fourré dans un sale guêpier. Chargé de rendre une « petite visite » à un journaliste, il est le dernier à l’avoir vu vivant et, par conséquent, le premier sur le banc des suspects. Obstiné, Evaristo mène l’enquête en solo. Sage décision : entre magouilles politiques et corruption, mieux vaut ne faire confiance à personne…



Commentaires : J’avais hâte de lire ce roman noir d’un auteur qualifié par Gabriel García Márquez comme l’un des meilleurs écrivains mexicains et que j’ai brièvement rencontré au Salon du livre de Montréal en novembre 2016. Et je n’ai pas été déçu. Le personnage créé par Enrique Serna évolue dans un contexte où violence et corruption alimentent le quotidien des forces de l’ordre et des autorités politiques dans le milieu littéraire mexicain où un retour d’ascenseur est attendu à la suite de tout service rendu : « je fais une bonne critique de ton recueil de poèmes et tu me donnes un coup de pouce pour le prochain prix littéraire ».



« En littérature et surtout en poésie, tu n’es rien si tes collègues t’ignorent. Tu as besoin du soutien de l’establishment, sinon tu es considéré comme un poète quelconque, même si tu es un génie » (p.165)



Constat : même les figures publiques du journalisme ou de la littérature populaire qui semblent, à première vue, lutter contre les injustices sont, en privé, les pires coupe-gorges.



« Parce que tu ne sais pas comment fonctionne la critique […]. Ce qu’on déclare en public ne compte pas. Pures formules de politesse. C’est dans les conversations de café ou les réunions entre amis qu’on dit vraiment ce qu’on pense de quelqu’un, à condition qu’il ne soit pas là. » (p. 87)



Évidemment, c’est presque devenu une constante dans le roman policier, le personnage principal a une propension marquée pour l’alcool, le sexe et la drogue. En soi, sa personnalité « polardienne » est peu originale. Il se démarque cependant par son intérêt pour la littérature, pour l’écriture romanesque, au point d’être qualifié par ses collègues d’intello. Un policier dont la culture littéraire est définitivement non compatible avec milieu pourri dans lequel il lutte pour sa survie, mais qui lui permettra de résoudre le crime dont il est injustement soupçonné. Et de découvrir, après avoir transposé sa recherche de la vérité dans une fiction, l’identité du meurtrier révélée en toute fin.



J’ai beaucoup apprécié La peur des bêtes parce que ce roman soulève, évidemment dans le milieu littéraire mexicain, la problématique des nouveaux auteurs qui se butent à percer dans un univers contrôlé par une clique de célébrités prêtes à tout pour conserver leur statut d’écrivains adulés. Dans un environnement politique qui lui aussi aspire à une stabilité permettant aux différents protagonistes de profiter des avantages du pouvoir et du contrôle des masses populaires à garder dans l’ignorance.



« Tu vois ces millions de livres entassés ? Eh bien, personne ne les lira jamais, parce que ce gouvernement qui diffuse la culture à grands renforts de trompette est le même qui a besoin d’un peuple ignorant pour perpétuer son pouvoir. » (p. 278)



Ce que j’ai aimé : La thématique et, entre autres, la réflexion de l’auteur sur le pouvoir des écrivains : « …les mots sont notre seule arme, une arme que nous utilisons pour donner une voix à ceux qui n’ont visage ni terre, aux oubliés d’aujourd’hui et de toujours » (p. 199)



Ce que je n’ai pas aimé : -
Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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La double vie de Jesús

Période électorale dans une ville du Mexique ou la corruption fait loi. Jesus Pastrana est le candidat qui veut restaurer le système pour que le peuple et les dirigeants ne soient plus sous l'emprise des narco trafiquants. Difficile tâche pour cet homme confronté à des adversaires dangereux et à sa propre personnalité complexe.

L'auteur décrit très bien la situation politique mais aussi les démêlés psychologiques des personnages. Un roman bien écrit qui nous tient en haleine.

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La double vie de Jesús

Après deux grosses déceptions, comme c’est agréable de lire un bon livre !



Emprunté tout à fait par hasard à la bibliothèque, alors que je ne connaissais absolument pas l’auteur, la double vie de Jesus d’Enrique SERNA est une vraie découverte pour moi, un vrai coup de cœur.



L’histoire se déroule au Mexique, à Cuernavaca, située à environ 80 km de Mexico, et capitale du Morelos, petit état du pays.



Jésus Pastrana, commissaire aux comptes à l'administration, surnommé le « sacristain » par ses collègues, est un fonctionnaire vertueux, fondamentalement honnête et qui croit dur comme fer en une justice idéale. A l’opposé, Cuernavaca est une ville totalement gangrénée par la corruption, dans laquelle fusillades, enlèvements, assassinats et règlements de compte sont le lot quotidien de la population. C'est tout simplement une ville entièrement soumise aux différents gangs de narcotrafiquants, qui règnent en maîtres absolus.

Faisant fi de tout cela, Jesus a décidé de se lancer dans la campagne pour l’investiture de la mairie. Il veut envers et contre tout sortir sa ville du marasme dans laquelle elle se trouve.

Malheureusement pour lui, notre héros va rendre sa position de « candidat » très compliquée en croisant Leslie, un soir de totale déprime, et en en tombant follement amoureux. Car Leslie n’est pas une femme comme les autres. Jeune, magnifiquement belle, c’est aussi une prostituée transsexuelle qui vit en totale marginalité de la société. Et surtout, c’est le frère jumeau, de Lauro Santoscoy, chef d’un des deux gangs faisant régner la terreur dans la ville.

Malgré cela, Leslie va devenir le grand amour de sa vie mais un amour interdit et scandaleux, tout simplement fatal pour un homme qui se définit comme le seul rempart contre la corruption et la malhonnêteté.

Une passion totale mais destructrice.



Harcelé, menacé de toutes parts tant par le pouvoir corrompu que par les narcotrafiquants, notre Jésus devra bien malgré lui et pour sauver sa peau, mettre le doigt dans l'engrenage de l’illégalité.

Mais jusqu’où sera t-il prêt à aller pour devenir maire et ainsi sauver sa ville ?



J’ai adoré ce livre qui se lit d’une traite comme un thriller. Du début à la fin, un incroyable suspens se noue autour de la candidature ou non de Jésus au poste de maire, celui-ci étant tout le long du livre prix entre deux feux : la raison ou la passion.

Enrique Serna dépeint avec un humour ravageur et cruel un univers impitoyable où tous les coups sont permis. Le Mexique devient sous sa plume un pays d’une noirceur extrême, où aucune issue ne semble possible. Connaissant ce pays absolument magnifique ainsi que sa population extrêmement gentille et sympathique pour y être allée il y a quelques années, cette lecture m’a profondément touché.



Roman passionnant de bout en bout, un conseil ami(e)s lecteurs, ne passez pas à côté !

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