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Critiques de Ernest Renan (133)
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Pensées pour moi-même

Un de mes philosophes prefere



Un livre facile a lire, un homme face a la vie comme nous comme nous, qui s'interoge sur des choses simples :

l'amitiée, l'amour, la mort ...
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Pensées pour moi-même

Alors bien sûr, ce n'est pas la philosophie la plus fine qui soit. J'ai tout de même bien aimé prendre mon temps pour m'imprégner de certaines pensées et suis passée plus rapidement sur d'autres.

Je conseille à la limite de ne lire que le manuel d'Epitècte d'où est principalement tirée la pensée de Marc Aurèle. De toute façon (puisqu'il paraît qu'il faut le rappeler) il n'y a rien de novateur dans la pensée de Marc Aurèle, il s'agit du stoïcisme intégré et mis en oeuvre par un individu au destin hors du commun.

Toutefois, il ne faut pas négliger le côté bienfaiteur de cette philosophie et son côté "référence". Que l'on y adhère ou pas, il faut la connaître pour aller plus loin en philo et même dans la vie...

Un classique très facile d'accès et qui ouvre les portes des grandes pensées.
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Vie de Jésus

La lecture de cet ouvrage est au début très facile puis on est submergé de notes de bas de page se référençant souvent aux évangiles. On est presque obligé, si l'on veut bien rendre compte du travail de Renan, de le paraphraser et de le citer beaucoup.

Gardons à l'esprit ces phrases essentielles qui expliquent beaucoup ce que Renan a - à mon sens – essayé de transmettre à ses lecteurs :



"N'imposons pas nos délicatesses à ceux dont le devoir a été de conduire la pauvre humanité. Entre la vérité générale d'un principe et la vérité d'un petit fait, l'homme de foi n'hésite jamais. "



La vie de Jésus de Renan est autant une biographie de la personne de Jésus qu'un essai critique sur les évangiles et les évangélistes. Il s'agit moins pour lui de dénigrer des croyances – bien qu'il rompît avec l'église après s'y être engagé – que de reformuler les évangiles et en particulier ce qu'il appelle "le quatrième évangile", celui de Jean plus œuvre d'écrivain qui brode et invente, à la manière d'un Oriental de son temps.



" On ne voit jamais le fond de la pensée d'un Oriental ; car, souvent, ce fond n'existe pas pour lui-même. La passion, d'une part, la crédulité, de l'autre, font l'imposture. Aussi aucun grand mouvement ne se produit-il en ce pays sans quelque supercherie."



Que ce soit Jésus lui-même ou ses proches, l'auteur le rend plus humain que divin. S'il est divin, c'est dans sa philosophie qui parle à tous. Loin de critiquer Jésus, il prend simplement de la distance entre ce qu'on dit de lui et comment on peut le comprendre dans une perspective historique et notamment dans les miracles qui eurent lieu dans un certain pays dans une certaine époque ;



" Beaucoup de circonstances, d'ailleurs, semblent indiquer que Jésus ne fut thaumaturge que tard et à contrecœur. Souvent il n'exécute ses miracles qu'après s'être fait prier, avec une sorte de mauvaise humeur et en reprochant à ceux qui les lui demandent la grossièreté de leur esprit."



Sans avoir lu les philosophes grecs ni connaître le bouddhisme, Jésus en possédait les idées sans même le savoir.

S'il fut cru et suivi, c'est d'abord qu'il était hautement charismatique mais aussi parce que le peuple qui le suivait avait grand besoin de croire. Qui plus est, il remettait en cause une certaine idée du judaïsme encroûtée dans la tradition parce que certains personnages de pouvoir voulaient garder leur prérogatives.



" Une sorte de besoin amenait cette théologie, pour corriger l'extrême rigueur du vieux monothéisme, à placer auprès de Dieu un assesseur, auquel le Père éternel est censé déléguer le gouvernement de l'univers."



Il est d'ailleurs significatif que Renan utilise le mot 'secte' à plusieurs reprises et insiste sur le côté crédule du peuple qu'avait favorisé l'oppression romaine :



" On conçoit d'un autre côté, que ces âmes tendres,

trouvant dans leur conversion à la secte un moyen de réhabilitation facile, s'attachaient à lui avec passion."



Même si les évangélistes se trompent souvent, Jésus reste un personnage indépassable, à classer parmi les grands philosophes et penseurs tels Socrate, Platon, Aristote mais aussi les fondateurs de religions.



" Jésus reste pour l'humanité un principe inépuisable de renaissances morales. La philosophie ne suffit pas au grand nombre. Il lui faut la sainteté."



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Pensées pour moi-même

Heureusement qu'il y a ici et ailleurs des personnes pour expliquer ce qu'est le stoïcisme et que ces "pensées pour lui-même" s'y rattachent, ainsi que le manuel d'Epictète qui les suit car l'idée même de donner mon avis sur ce recueil m'était un peu pénible et j'ai eu pas mal d'impatience à survoler ces pages qui sont d'interminables variations sur quelques thèmes Autrement dit : Marc-Aurèle présente un certain talent - si ce n'est un talent certain - pour redire et redire la même chose de manières différentes. Une fois qu'on en a lues quelques-unes, on a l'essentiel de la morale et du modèle de conduite que l'empereur romain s'efforce d’appliquer chaque jour.

Parfois assez difficile à saisir, en général plutôt simples à comprendre, ces pensées font écho, en opposition, avec nombre de comportements de nos politiques actuels (et qui ne sont même pas empereurs, heureusement pour eux et pour nous).

Quel sage que ce Marc-Aurèle, qui semble avoir hérité malgré lui de la lourde tâche de diriger pas moins que l'Empire romain du 2ème siècle ap JC. Il n'a pas fui les responsabilités que son père adoptif - Antonin - lui a confiées et c'est tout à son honneur. Pour tenter de bien "œuvrer pour la communauté", ne pas se laisser distraire, ne se fâcher avec personne, garder la tête froide, il couche sur le parchemin les principes qu'on lui a enseignés et qu'il fait siens, convaincu que c'est la seule conduite possible.

Si cela peut être utile à certain(e)s, allez-y !
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Pensées pour moi-même

Marc Aurèle a écrit ses Méditations comme une série de pensées ou d'exercices spirituels. Dans quelle mesure peuvent-ils nous aider à nous sentir mieux dépendra de notre croyance dans le progrès humain. Marc est clair sur le point. Tout cela s'est déjà produit auparavant - la même intrigue du début à la fin, la même mise en scène. Les gens se répètent de génération en génération - "se marier, élever des enfants, tomber malade, mourir, faire la guerre, organiser des fêtes, cultiver, flatter, se vanter, se méfier, comploter, espérer que d'autres vont mourir, se plaindre..."

Rien de nouveau sous le soleil , et rien que nous puissions faire pour le changer : "Vous pouvez retenir votre souffle jusqu'à ce que vous deveniez bleu, mais ils continueront à le faire." La vie n'est pas belle. C'est comme de la viande pourrie dans un sac. Ou comme les bains - "l'huile, la sueur, la saleté, l'eau grisâtre, tout cela dégoûtant". Bref, c'est une "vie misérable de singe pleurnichard". Mais une fois que vous acceptez cela, dit Marc, vous retrouverez le moral.



Tout est né pour mourir : c'est son deuxième grand thème. Mourir est un processus naturel, aussi nécessaire que le sexe et l'accouchement, et que nous mourions aujourd'hui ou dans 50 ans n'a pas beaucoup d'importance, puisque nous ne sommes qu'une goutte dans l'océan du temps : « Avant longtemps, nous serons tous disposés côte à côte." Célébrités, présidents, médecins fronçant les sourcils devant des lits de mort interminables - ils doivent tous partir. De Pompéi à Herculanum, les villes aussi doivent connaître leur fin. "Les vies humaines sont brèves et triviales. Hier une goutte de sperme; demain fluide d'embaumement, de la cendre." Pourquoi pleurer la mort ? La vie est si mesquine et si fatigante - "l'agitation inutile des cortèges, des airs d'opéra, des troupeaux de moutons et de bétail, des exercices militaires, un os jeté aux caniches de compagnie, un peu de nourriture dans l'aquarium" - la mort devrait être accueillie comme une précieuse libération. C'est l'esprit qui compte, pas la "caisse battue" du corps. "Vous avez embarqué, vous avez mis les voiles, vous avez fait le passage. Il est temps de débarquer."



Les problèmes arrivent. Les dieux sont insondables. Personne n'est à blâmer. La ligne de Marc à ce sujet pourrait sembler induire une certaine passivité. Mais stoïcisme ne veut pas dire quiétude. "Faites tout comme si c'était la dernière chose que vous faisiez dans votre vie", conseille-t-il - vous pouvez commettre des injustices en ne faisant rien. Avant tout, efforcez-vous de devenir une meilleure personne. Contrôlez votre arrogance. Arrêtez de vous fâcher avec des gens stupides et désagréables. Soyez droit, modeste, direct et coopératif. Lorsque vous avez du mal à sortir du lit le matin, rappelez-vous que ce qui vous rend humain, c'est de travailler avec les autres. Et quand les gens deviennent pénibles et que vous voulez vous éloigner de tout, à la campagne, à la plage ou à la montagne, rappelez-vous que vous pouvez vous échapper à tout moment, en allant à l'intérieur, sur "les petites routes de vous-même".



Dans l'univers de Marc, tout a un but, des chevaux aux sarments de vigne. Le but de l'homme, en tant qu'animal pensant, est de vider son esprit des déchets - de se débarrasser des illusions. L'acclamation des pairs est une illusion. L'acclamation de la postérité - "des gens que vous n'avez jamais rencontrés et que vous ne rencontrerez jamais" - en est une autre : "être rappelé ne vaut rien. Comme la gloire. Comme tout." Abandonnez vos vaines ambitions, acceptez que vous êtes "minuscule, éphémère, insignifiant", et vous pouvez commencer à jouer votre petit rôle dans le tout interconnecté : "Les choses se poussent et se tirent, et respirent ensemble, et ne font qu'un."
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Pensées pour moi-même

Marc Aurele eut un goût poussé pour la philosophie très jeune.



Il épousa la doctrine des stoïciens. Son savoir et sa sagesse le poussèrent à accéder au titre d'Empereur.



Il prônait la bienveillance, la mesure, la justice, la raison et la concorde avec les Dieux.



Ainsi fut tourné son règne.



Sans courir après la gloire, la richesse et le pouvoir, il a essayé de gérer chaque action de la façon la plus juste, sans se désemparer devant le moindre obstacle, qu'il voyait comme une épreuve le permettant de grandir.



Cet écrit reprend ses pensées, qu'il écrivait lors de ses méditations, certaines sont personnelles, d'autres un peu redondantes, mais l'ensemble est cohérent, et permet d'en savoir plus sur la structure de ses raisonnements.

On y voit un Empereur qui peut parfois se trouver perturbé par l'adversité, ou par son ressenti, mais qui cherche à relativiser, et qui trouve toujours une issue à ses combats.



Ainsi, Marc Aurèle fut reconnu comme un bon Empereur, y compris par ses adversaires, et même par les chrétiens (qui étaient toujours persécutés sous son règne).



Tous en gardèrent l'image d'un Empereur bon, indulgent, généreux envers les pauvres, et non rancunier.

Chose étonnante pour un Empereur qui dut affronter une guerre civile, deux invasions barbares, un tremblement de terre, une épidémie de peste, et une tentative d'usurpation durant son règne.



Une figure du pouvoir, et une méthode de penser dont tout le monde pourrait s'inspirer.



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Pensées pour moi-même

Marc-Aurèle nous a légué ses "pensées" qui s'avèrent finalement être un guide pour gérer nos émotions et ne pas nous laisser emporter par nos passions.

On peut appliquer beaucoup de ses "pensées" à notre vie personnelle. Vous ne serez pas d'accord sur tous les points avec Marc-Aurèle mais ça reste intéressant de réfléchir à des concepts auxquels on ne pense pas forcément.

Ce livre peut aussi aider les gens timides, anxieux, stressés, etc.

Facilité de lecture : 3,5/5
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Pensées pour moi-même

Un ouvrage dont j'ai particulièrement apprécié la sagesse. Marc-Aurèle (et avant lui, Epictète), prônent une forme d'impassibilité et d'acceptation à l'égard des événements de la vie. Il convient, en effet, de les accepter comme tels, et non de désirer qu'ils ne se produisent pas, car il est dans la nature des choses que les événements nous arrivent. Il faut simplement les accepter, et trouver en nous la force intérieure pour les traverser. De même, lorsque quelqu'un nous met en colère, ce n'est pas son comportement en soi qui est énervant, mais c'est notre jugement qui nous fait croire cela. Dans ses Pensées pour Lui-Même, Marc-Aurèle nous invite donc à nous débarrasser de l'opinion et du jugement, afin de mener une vie d'acceptation heureuse.

Toutefois, je me permets de critiquer certains aspects de sa philosophie (tel est le but d'une critique, après tout).

L'affirmation selon laquelle les Dieux existent, et qu'ils agissent toujours conformément à la sagesse et à la justice est à mon sens risquée, voir pour ce second point, dénuée de sens.

A mon sens, l'homme ne peut s'empêcher de penser qu'il existe forcément un Bien ou des êtres dotés d'un sens aigu de la justice et du Bien dans l'existence, afin de lui-même l'aider, l'homme, à surmonter les injustices et les cruautés de sa propre vie (et de l'existence dans son ensemble). A mon avis, il ne faut pas forcément croire que "tout vient à point à qui sait attendre" et que les événements (c'est-à-dire les transformations, les changements) arrivent selon la nature et la nécessité, mais il conviendrait plutôt de commencer par accepter que l'existence est fondamentalement injuste. Je ne dis pas qu'il faut avoir une attitude foncièrement pessimiste à l'égard de la vie, mais qu'il serait plutôt sage de considérer l'existence d'un regard limpide, c'est-à-dire réaliste. Allez-vous dire à un enfant qui s'est fait kidnapper que c'est dans la nature des choses, qu'il faut l'accepter et que le kidnappeur est le seul à souffrir de son péché ? Non, il est évident que cela l'affectera et qu'il n'y est pour rien. On ne peut pas tout contrôler, ni tout traverser impassiblement.

Toutefois, petite parenthèse, cette philosophie du changement perpétuel (qui est aussi présente chez les Bouddhistes) et qui stipule que la vie est un fleuve qui n'est jamais le même, permet de mieux accepter les changements de l'existence, comme faisant finalement partie de la nature des choses. Néanmoins, cette perception semble avoir quelques limites.

De même, je crois qu'il est impossible, ou du moins insensé, de vouloir se couper de toute sensation ou affectation. Le stoïcisme, à mon sens, néglige bien trop le corps en faveur d'une tentative permanente de servir le bien commun, et d'agir selon sa propre nature humaine.

Je ne dis pas qu'il faut demeurer l'esclave de ses désirs et de ses passions, mais je crois que l'épicurisme est plus aisé à atteindre et plus rationnel du point de vue de ce que j'appelle "la positivité" (c'est-à-dire l'ensemble des sentiments, sensations, émotions et autres choses positives de l'existence). Le stoïcien, lui, fait fi de tout ceci, et se contente de suivre sa raison seule vers le chemin tout tracé du bien commun.

Mais l'existence de l'homme doit-elle se résumer à servir une cause commune ? Ne peut-on pas penser un peu à soi, faire avec sa personnalité introvertie, par exemple, et accepter de s'isoler ? Doit-on toujours servir quelque chose de plus grand ? Ne peut-on pas simplement se contenter de maximiser notre positivité, tout en ne nuisant pas à celle des autres, et, au contraire, en tentant toujours d'accroître la leur, de positivité ?

S'affranchir des désirs, donc ne plus rien désirer (aussi bien que les choses bonnes arrivent que les mauvaises n'arrivent jamais), reviendrait en effet à être en paix avec soi-même. Mais l'homme peut-il réellement parvenir à cela ? Le doit-il même ? Prôner l'impassibilité et la tempérance, en méprisant l'enthousiasme et la joie, cela ne reviendrait-il pas à mépriser le bonheur ? Pourquoi vivre, si c'est simplement pour raisonner et suivre un chemin de principes intérieurs tout tracé ? Je ne crois pas que nous puissions nous le permettre, car l'existence de l'homme n'est pas similaire à celle d'un automate. Nous avons des émotions, et la psychologie actuelle nous en montre toujours plus l'utilité (voir le livre de Daniel Goleman : "L'intelligence émotionnelle"). Elles nous permettent de prendre des décisions, et ce sont elles qui nous guident, directement ou indirectement, vers ce qui nous sied dans l'existence (un métier, un conjoint, une ville ou habiter, etc.).

Voilà ce qui me dérange dans cette philosophie. Toutefois, la richesse de ces Pensées ainsi que la sagesse de certaines maximes est digne d'une lecture approfondie (ainsi que d'une réflexion introspective nécessaire à leur application dans la vie quotidienne).

J'apprécie également la chose suivante : le stoïcisme met un point d'honneur à vivre dans l'instant présent. J'emploie souvent une phrase pour illustrer cette façon de voir les choses : "la peine d'hier n'a pas sa place aujourd'hui, et celle de demain n'est pas encore venue". En gros, "à chaque jour suffit sa peine". Toutefois, dans le stoïcisme, cette peine est perçue au travers de nous, et nous sommes un filtre. Il est donc de notre devoir de nous fermer aux affects (aussi bien négatifs que positifs). En fait, cette volonté de vivre dans l'instant présent nous reconnecte à quelque chose d'essentiel.

En effet, seul ce qui est présent est contrôlable. Enfin, c'est ce qui est expliqué dans le stoïcisme. Toutefois, je trouve cela excessif de dire, par exemple, que ne pas être invité à un dîner ne dépend pas de nous, ou, plus généralement, que l'avenir est hors de contrôle. Une conduite aimable dans le présent peut maximiser nos chances d'être invité à manger chez un ami, et, d'une manière plus générale, l'avenir peut être assuré par la sage conduite dans le présent. Mais finalement, ce n'est que l'attitude présente que nous pouvons contrôler. Mais en fait, indirectement, nous avons un impact sur l'avenir (par exemple, avec les examens à l'université et les révisions).

Ce qui me semble surtout fondamental dans cette philosophie, c'est de détourner son attention de tout ce qui ne dépend pas de nous. Car en effet, quelle utilité à se plaindre, par exemple, du mauvais temps ? Pouvons-nous le contrôler ? Non. Alors pourquoi nous y attarder ? Néanmoins, cette philosophie a des limites sur ce point. Il est souvent mentionné que nos souffrances ne sont causées que par nous-mêmes plutôt que par autrui. Mais ce serait un mensonge, un aveuglement, que de se dire que si quelqu'un brûle votre maison, c'est dans la nature des choses ou alors c'est seulement lui que se pèche. On ne peut pas sourire à tous les événements de la vie. Si on subit un viol, on ne peut pas accepter l'événement en souriant et en considérant que c'est dans la nature des choses, et que les Dieux sont justes et sages, et donc qu'on doit demeurer impassible face à un tel traumatisme. L'extérieur n'est pas contrôlable, mais il convient, à mon sens, d'accepter qu'il nous affecte, plutôt que de faire comme s'il n'en était rien. Je ne crois pas qu'on puisse s'affranchir des désirs et des douleurs. Et tenter de se rendre insensible, c'est finalement se déshumaniser.

Car n'est-ce pas là, pour le stoïcien, un moyen pour lui de croire, à tort, qu'il a les pleins pouvoirs sur sa vie et sur ce qu'il s'y passe ? Le libre arbitre de l'homme a des limites (handicaps physiques et mentaux, génétique, circonstances de l'environnement socio-économique, etc.).

Pour finir, je dirais que je recommanderai ce livre à n'importe qui, car les principes qui y sont énoncés auront au moins l'intérêt de vous faire réfléchir. Quitte à ce que vous ne soyez pas d'accord, vous commencerez en tout cas à comprendre comment vous souhaitez vivre votre existence (un peu comme moi grâce à ma lecture).



SHDB.

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Pensées pour moi-même

N'achetez pas cette édition, sauf si vous êtes étudiant.

Le texte n'est pas intégral, les ajouts ne sont pas spécialement passionnants, et sont redondants.

Sinon, Marc Aurèle comme l'un ou l'autre des penseurs Antiques le laissent toujours songeurs, admiratifs par rapport à l'obscurantisme dramatique que le Christianisme a ensuite imposé... On en sort.ira un jours, peut-être.
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Pensées pour moi-même

Je n'ai pas lu "Pensées pour moi-même" de bout en bout comme on lit un roman ; les pensées de Marc Aurèle sont un guide dans lequel je puise pour prendre du recul quand ça ne va pas bien dans ma vie.

Ainsi, la fameuse maxime : "La colère et le chagrin nous font beaucoup plus de mal... " est affichée sur mon bureau ; c'est un rappel constant qui m'aide à modérer ma propension à la colère et à relativiser les sujets de contrariété.

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Pensées pour moi-même

« Pensées pour moi-même » est un journal qui devait être détruit en post mortem ! Il est intéressant de garder cette idée en tête durant toute sa lecture pour souligner la sincérité des pensées de l’auteur et la franchise de ses résolutions !



L’auteur est Marc Aurèle, un empereur romain du II siècle après JC ; on s’attendrait, en lisant ses pensées, à converser avec un guerrier intrépide ou avec un politicien pragmatique mais il s’avère que l’homme qui s’adresse à nous n’est autre qu’un philosophe stoïcien, d’une stoïcité irréprochable, qui nous invite à répondre principalement à 2 questions : «qu’est-ce que le monde ?», « pourquoi suis-je né » pour justement voir le monde différemment, accepter la mort comme une solution de renouvellement de la nature et pour vivre son présent pleinement puisque ni le future ni le passé ne sont à notre disposition !

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Pensées pour moi-même

A méditer en ces temps troublés.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Vie de Jésus

« La vie de Jésus » est un livre d'étude. Fruit d'une longue analyse des évangiles (officiels et apocryphes) et de la géographie de la région natale de Jésus par Renan. Il retrace une version démythifiée de la vie du grand homme (Ecce Homo). Malgré la pertinence de beaucoup de passages, il m'a semblé pourtant difficile à lire. En particulier parce qu'il nécessite de se rappeler constamment le contexte historique dans lequel il a été écrit, et l'état d'esprit de l'époque à laquelle vivait l'auteur.

On ne fait en ça d'ailleurs que reproduire ce qu'a prôné Renan lui même lors de sa lecture des évangiles.
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Pensées pour moi-même

Un recueil important dans la démarche de compréhension des philosophes. L'auteur nous entraine dans une réflexion profonde sur le tout et surtout sur la notion de réalité du temps...Il nous fait nous pencher sur notre perception du passé et du futur. A lire et relire...
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Pensées pour moi-même

Ah qu'on aimerait voir des politiciens au XXiè siècle qui aient autant de panache !



Enfin... tâchons d'en avoir nous-même, déjà.



Quelle chance d'avoir des écrits de ce personnage !
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Pensées pour moi-même

Marc-Aurèle très souvent casse-pied, un peu lourd, un peu rabâcheur dans ses raisonnements et ses exhortations à la discipline avec des arguments parfois un peu tordus, ou tout simplement obtus et comiques, du coup ; les oeillères volontaires :



"Le repentir est un blâme à soi-même pour avoir négligé quelque chose d'utile. Or, le bien doit être quelque chose d'utile, et l'honnête homme doit en avoir souci. Mais d'autre part, aucun honnête homme ne se blâmerait pour avoir négligé un plaisir. Le plaisir n'est donc, ni chose utile, ni bien."
Lien : http://vitanova.blogspot.com..
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Prière sur l'Acropole

Inspiré de son séjour en 1865 mais écrit 11 ans plus tard, ce texte est en quelque sorte le constat d’un rdv manqué entre le christianisme débutant (l’apôtre Paul est passé à Athènes) et la culture grecque. Renan en tire une méditation sur l’histoire des civilisations…



Court texte acheté au musée de l’Acropole.



Intéressant mais un peu pompeux et démonstratif d’une culture que je ne possède pas!
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Qu'est-ce qu'une nation ?

Lu pour ma culture générale, cet ouvrage a éveillé en moi des sentiments mitigés. Déjà, il faut dire que je suis très loin d'être nationaliste. En fait, la notion de nation m'est étrangère. (Le nationalisme m'est étranger ;) ) Je n'ai donc pas lu ce livre car il est recommandé par la liste de lecture du RN (qui compte aussi du Gramsci, il y a pas mal de récupération dans cette liste). Même en évitant les a priori, je ne peux prétendre m'affranchir de toute idée reçue.



Formellement et dans la méthode, c'est bien écrit (ou bien dit, c'était une conférence à l'origine). Il s'agit de vivisection : traiter le monde contemporain de Renan (fin dix neuvième, période propice à un nationalisme romantique) comme une civilisation lointaine. La nation est une notion très disparate : la Suisse, confédération, en est une, la France aussi, pourtant ce sont deux modèles très différents.



Dans l'idée, il s'agit de chercher les critères qui font d'un peuple et territoire une nation : et d'abord, par élimination. Non, la race (ou l'origine ethnique pour s'adapter au 21e siècle), la langue, la religion, la géographie et les intérêts communs (sur ce point, abordé le plus rapidement des cinq, je vais revenir) ne font pas la nation. Déjà le RN (qui a recommandé cette lecture) devrait en prendre de la graine. Par ailleurs une nation ne devrait ni coloniser ni annexer d'autres territoires. (on est au dix neuvième siècle et la France comme d'autres nations européennes colonisaient, en cela Renan se montrait plutôt progressiste, surtout qu'il demande à ce qu'on respecte l'opinion des populations).



Non, la nation est davantage une question de conscience. L'intérêt commun, au fond, c'est bassement matériel. Bref, on nage dans l'idéalisme le plus totale, dans l'idéologie, et le ton surtout au troisième chapitre se fait dithyrambique. En tant que sinistre marxiste je n'aime pas tellement ça. Et pour quelqu'un qui encourage la nation, Renan écrit (marquant presque un but contre son camp) qu'une nation se fonde sur un oubli voire un effacement historique. C'est vrai : si j'apprends que Clovis a mené des guerres de conquêtes et a fondé la France sur la violence, mon sentiment d'appartenance à la nation (j'y reviendrais) faiblira. Et encore, j'ai dit Clovis mais j'ai pensé à des débats plus contemporains : faut il enseigner la colonisation ? (je pense que oui). Chirac a t il eu raison de reconnaître la responsabilité de l'Etat Français dans la Shoah en 1995 ? (sans être une grande chiraquienne je pense que oui). C'est là qu'on peut se demander si la recherche d'exactitude scientifique (ici, historique) ne prime pas sur le roman national. (et vous aurez compris vu la formulation que je pense que oui).



Mais voilà, la nation est psychologique, c'est une Idée. (Et une Noble Idée). Et donc effectivement, c'est une croyance, et si je diminue le sentiment d'appartenance à une nation (en enseignant les exactions de la France à l'école par exemple), je lui porte atteinte (ce n'est pas dit, du moins pas dans mes souvenirs, mais c'est une conséquence logique). Renan reste progressiste lorsqu'il élimine la race des critères : il prédit que si l'Allemagne continue de se soucier de la race, cela causera la ruine de l'Europe. (Visionnaire).



Alors voilà, je ne suis pas d'accord avec la plupart des idées, mais si je lis ce livre comme cernant l'idée de nation, je peux dire qu'il me semble viser juste. Il y a de bonnes choses à tirer de cet essai en dépit de mon désaccord.



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Pensées pour moi-même

Un livre incontournable pour développer la maîtrise de soi et vivre en harmonie avec le monde qui nous entoure. Les Pensées révèlent un niveau de réflexion impressionnant et nous invite à développer un ensemble de qualités et à adopter une certaine posture par rapport à soi-même et aux autres. Marc-Aurèle nous décrit un monde dans lequel chaque événement à une cause définie et dans lequel il faut rester impassible et serein. En vivant en harmonie avec le monde autour de nous, chacun doit se montrer juste et bienveillant vis-à-vis des autres tout en construisant petit à petit sa “citadelle intérieure”.

Un livre riche d’enseignements dans lequel on retrouve les idées principales du stoïcisme.

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Qu'est-ce qu'une nation ?

Le premier élément qui saute aux yeux lorsqu'on lit la courte conférence « Qu'est-ce qu'une nation ? » d'Ernest Renan, c'est sa clarté didactique et son efficacité rhétorique. Une écriture puissante et accrocheuse confirme l'excellence de la forme du discours.

Le fond n'est pas sans intérêt non plus. L'exposition des différents facteurs d'unification de la France à l'époque des invasions barbares, la négation de la race comme critère d'une nation et la magnifique définition proposée dans la dernière partie de l'ouvrage sont splendides. le ton grandiloquent et fédérateur est à mon sens une des grandes qualités de la conférence.

Il faut cependant prendre du recul et contextualiser, pour replacer les propos convenablement dans l'histoire des idées. En réalité, Renan n'est pas un mondialiste qui ignore le facteur de la « race » : comme tous les européens du XIXe, il établit une hiérarchie des races et croit en l'infériorité des peuples colonisés. Toute la réflexion autour de la race, de la langue et de la religion est à resituer dans le contexte de la perte française de l'Alsace-Moselle au profit des Allemands, à la suite de la guerre fratricide de 1870. Les Allemands justifiaient leur annexion par le caractère germain des peuples locaux et de leur langue. Mais Renan défend le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes : il nie donc cette justification raciale et linguistique. Même si l'on peut décider de réadapter ces principes à notre époque, il faut recontextualiser, toujours.

Il y a ensuite quelques idées de Renan auxquelles je ne souscris pas, comme celle-ci, par laquelle Renan semble nié l'importance de l'uniformisation de la langue sur le territoire national : « Ne peut-on pas avoir les mêmes sentiments et les mêmes pensées, aimer les mêmes choses en des langages différents ? ». Je pense que contrairement à l'uniformité de la race ou de la religion, l'homogénéité de la langue est un facteur déterminant dans l'union nationale française.

Ou encore celle-ci, avec laquelle il prône l'existence d'une morale universelle et d'une culture « humaine » : « Avant la culture française, la culture allemande, la culture italienne, il y a la culture humaine. ».

Je l'ai soupçonné plusieurs fois d'user de quelques arguments fallacieux et de sophismes dans le but politique qu'il vise, à savoir la reconnaissance du statut français de l'Alsace.

Malgré ces quelques désaccords, la troisième partie de l'ouvrage, dans laquelle Renan définit le concept de nation, m'a beaucoup plu. Cette idée de lien séculaire au passé et de l'importance fondamentale de la volonté de transmettre ensemble du présent me semble juste et exacte.

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