AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Etienne Liebig (47)


Quelques prêtres de bonne volonté y offrent le gîte et le couvert, comme le faisaient leurs semblables au Moyen-Âge -heureux temps où l'on pouvait se déplacer sans bourse délier, pour peu que l'on sût réciter le Miserere ! J'entre donc en prenant bien garde de me signer, et le premier curé que je croise tombe en arrêt devant ma mine éreintée :
-Et bien mon frère, d'où venez vous ainsi ?
- De Vézelay, mon père, mais je suis passé par Nevers pour voir le prieuré clunisien de Saint-Révérien et les deux absides de la cathédrale !
En soi, c'est une excellent introduction, mais n'aurais-je pas fait étalage de mon érudition, ce sympathique moine m'aurait tout de même pris sous son aile : le catholique veut toujours rendre service, le curé, lui, en a le devoir.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre à réserver aux adultes avertis est un délice de chaque page. C'est de la vraie bonne littérature, qui s'inscrit dans la tradition un peu perdue mais autrefois vivace (Marivaux, Alphonse Daudet, Jules Romains...) de la célébration du canular comme tentative de vivre-ensemble. Athée convaincu (mais quelque peu chancelant sur la fin), l'auteur-narrateur part (en trichant autant que possible) sur les chemins de Compostelle pour draguer (et conclure, dirait Jean-Claude) avec toutes sortes de catholiques, aussi différentes les unes des autres qu'elles sont unies dans leur passion du Christ et de certains de ses apôtres. Un peu comme dans Trois hommes dans un bateau (en version hard, bien sûr), le récit de voyage humoristique se double de considérations intéressantes sur la vie et l'amour. Le cynique narrateur n'a pas toujours le dernier mot, et ce n'est pas rien d'avoir réussi à proposer une morale - si ce n'est une éthique - dans ce petit récit d'une performance sexuelle. J'ai emprunté le livre à la bibli (gloire au rayon X des médiathèques de Noisy-le-sec) mais je brûlerai un cierge à Etienne Liebig.
Commenter  J’apprécie          20
Au Moyen Âge, un pèlerinage à Compostelle était une véritable expédition qui pouvait durer plusieurs mois, voire une année. Les loups et les brigands guettaient, les chemins et les routes étaient impraticables à la première pluie, la neige tombait en octobre. Tout au long du trajet, les grandes abbayes ont donc mis en place un réseau serré d'églises, d'hospices et de chapelles qui assistaient ceux que l'on appelait jacquets, jacquaires, jacotes ou jacobipètes. Il perdure, ce qui m'évitera de descendre dans des Formule 1.
Commenter  J’apprécie          10
Le bloggeur
Ce nouveau con se considère comme un homme de média parce que, chaque jour, il écrit trois idées ringardes sur son blog ou sur Facebook : "Aujourd'hui, j'ai descendu la poubelle et j'ai croisé mon voisin, il ressemble à PPDA." D'autres blaireaux répondent en chœur : "J ’aime ça", alors notre poète va plus loin : "Ouahh mon vélo est crevé, c'est la m..." Des génies se passionnent pour cet échange : " Prends les transports en commun."
(p.161)
Commenter  J’apprécie          00
Le nouveau pédagogue
Depuis une dizaine d’années, des milliers de blaireaux inconsistants se sont improvisés pédagogues. Ils savent ce qui est bon pour nos enfants et quelles sont les vraies valeurs de l'éducation. Ils veulent à tout prix retrouver cette fière France où les petits garçons allaient à l'école, vêtus de leur pantalon court et une pomme a la main et où les petites filles révaient d’un prince charmant ressemblant à1 M. l’abbé. Mais voilà, les pommes sont dégueulasses et l’on ne met plus de pantalon court aux petits garçons de peur que M. l’abbé n’y fourre ses doigts. Quant aux petites filles, elles rêvent encore, mais de stars de télé, blonds et musclés à dents blanches et aux cervelles de moineaux.
(p.107)
Commenter  J’apprécie          00
Le nouveau rationaliste
Le nouveau rationaliste est cadre supérieur, ministre, secrétaire d'Etat, coach, ou travaille dans des cabinets de consulting pour monter des projets, résoudre des conflits, virer du personnel. Sa pensée est aussi fine que celle d'un logiciel informatique et fonctionne par des enchainements logiques de rendements et de rationalités dans lesquels le facteur humain, dans l'environnement psychosocial au travail, par exemple, est inexistant puisque non contrôlable par un système binaire.
(p.103)
Commenter  J’apprécie          00
Le nouveau manifestant
Ah, celui-là ne fera pas la révolution, le pouvoir peut dormir tranquille ! Les nouveaux manifestants savent se tenir et ne jamais déroger à la règle de la
manif bourgeoise et bien élevée. Leur principal souci est de retrouver le gros ballon de leur syndicat ou de leur ville, de se féliciter d’être aussi nombreux, de se dire que c’est une belle manif et que la lutte va porter ses fruits. Même si le cortège compte cent mille pékins, le moindre flic, à lui tout seul, suffit à empêcher la colonne de progresser vers les beaux quartiers afin de ne pas gêner la sieste des ministres concernés.
(p.11)
Commenter  J’apprécie          00
Le bobo
Celui-la est tellement gentil que c’en est un plaisir. Le regarder suffit à se réjouir, pourtant, question blaireaux, il bat pas mal de records. Les bobos
sont de braves militants de gauche, gentillets, bourgeois bohèmes à en crever, comme l’indique leur nom, et persuadés que le bonheur est au bout de la petite manif de merde du dimanche matin sur le marché bio. Regardez-les sortir embrumés de leurs petits chez-eux qu’ils croient différents de ceux de papa et maman, qui étaient de bons bourgeois perclus de principes.
(p.41)
Commenter  J’apprécie          00
En premier lieu, je rappellerai au lecteur les étranges espérances, voire les oracles, qui présidèrent à ma naissance.

D'après ce que nous dit le conte, celle qui n'était pas encore ma mère cousait auprès d'une fenêtre au cadre d'ébène, alors qu'il neigeait dehors de gros flocons. Elle se piqua, et trois gouttes de sang tombèrent dans la neige. Mais a-t-on jamais vu une reine s'abaisser à coudre ? Tous les historiens s'accordent sur ce point, c'est aux dames de compagnie, sinon aux servantes, qu'il revenait de se livrer aux travaux d'aiguille. Laisser en plus entendre que ma mère était assez maladroite pour aller se piquer, n'est-ce pas frôler le crime de lèse-majesté ? Et n'est-ce pas la tenir pour folle que d'oser prétendre qu'elle aurait fait de la couture, la fenêtre ouverte, un joue d'hiver, alors même qu'elle me portait dans son ventre ?
Commenter  J’apprécie          10
La pédagogie du sport

Tous les sports ont un point commun : la volontaire rudesse des professionnels qui, à défaut de toute formation professionnelle [...], sont convaincus que la discipline qu'ils enseignent doit être gueulée pour rentrer dans la tête des élèves.
Commenter  J’apprécie          00
- Eh là, bougre de poète dormeur ! Tu la vois ma chatte, tu la vois ma grosse chatte ?

[…]

Une chatte ? Ce trésor ! C'est un peu court Minette
Vous auriez pu dire la connasse ou la mouillette,
Le chocho, la zizette, le poilu, le fourbi
La cramouille à panpan ou la boite à pipi.
En variant le ton, tenez voilà compliquons :
Agressif : « Moi Madame, si j'avais un tel con
Je craindrais tant qu'onme prit pour une putasse
S'il faudrait sur-le-champ que je me le colmatasse »
Amical : « Mais il doit béer dans votre bain
Favriquez-lui un bouchon en poils de lapin »
Descriptif : «  C'est un trou … c'est un gouffre … une ornière !
Que dis-je, une ornière ? C'est une fondrière ! »
Curieux : « A quoi sert cette profonde ravine ?
De bourse, de sac à main ou de garage à pines ? »
Gracieux : « Aimez-vous tant, renards, loriots et tarsiers
Que vous proposiez d'offrir gîtes et terriers ? »
Tendre : « Frettez un bateau pour y naviguer
Ce con est si profond qu'il nécessite un gué ! »
Campagnard : « Nom, d'là, vin dieu, v'la t'y pas l'bestiau
Poilu comm une chevrette et noir comme un corbiau ! »
Voilà, ce qu'à peu près ma chère
Vous m'auriez dit
SI vous aviez un peu de lettres et d'esprit !
Mais, mais peut-on avoir dans la même personne
Une chatte enchantée, un esprit qui raisonne
Un cul comme un soleil et de l'intelligence
La parole du con et une belle éloquence ?
Moi, j'ai choisi d'être une petite quéquette
Avec un gros cerveau et un cœur de poète !
Et quand je vois béer cette belle minette
Croyez-bien, ma très chère, que je le regrette
Commenter  J’apprécie          11
Enfermée dans cette chambre somptueuse, je passai des jours et des nuits à relire les pages inutiles de la Bible, le seul ouvrage auquel pouvait avoir accès une jeune fiancée.
Encore avait-on arraché scrupuleusement les pages du Cantique des cantiques qui auraient pu m'écarter du droit chemin.
Mais je les savais pas coeur :

"Que tes seins soient comme les grappes de la vigne
Le parfum de ton souffle comme celui des pommes
Viens mon bien-aimé, sortons dans les champs
Nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s'ouvre"
Commenter  J’apprécie          10
Prof, à quelques mètres de nous, se caressait la tête et faisait des noeuds à ses longs cheveux blancs.
Je l'apostrophai, pour le tirer de sa torpeur.
- Di moi, mon bon, tu as certes pu voir ma petite entreprise et te faire une idée de l'investissement à y réaliser.
Mais à moi, tu n'as rien montré de ton outillage et de ta force ouvrière !
Commenter  J’apprécie          10
Vous ne semblez au courant de rien. Savez-vous au moins que nombre de vos collaborateurs ont une vie sexuelle compliquée hors de la cité vaticane avec des femmes et des hommes et que peut-être…

Le pape se figea dans la position du chat qui voit une souris sur un mur. Littéralement tétanisé par la révélation. L’attitude surprit les Français qui croyaient sa Sainteté à la coule, plutôt moderne et par son passé buenos airien plus branché string et tango que chape prélatice et cantique. Il n’en n’était rien et le pauvre bonhomme semblait aussi innocent qu’un élu vert qui arrive au parlement européen.
Commenter  J’apprécie          40
Rome aurait dû rester la ville des plaisirs et des trattorias. Lorna pensait à cela lorsqu’elle fut fouillée par les gardes suisses qui, malgré leurs costumes de Sganarelle, ne rigolent pas souvent.
Commenter  J’apprécie          50
Partir enquêter chez les évêques du Vatican, c’était déjà pas une sinécure, mais y aller avec Glossu, c’était la Géhenne. Glossu était au glamour ce que Marguerite Duras est à la blague de comptoir ! En règle générale, elle faisait tout pour éviter Glossu dans les couloirs de la maison, c’était un antidote à l’amour, au désir, à la libido et à la création divine, presque la preuve que Dieu n’existait pas ou qu’il était myope.
Commenter  J’apprécie          10
MORALITÉ

Attendre quelques temps pour avoir un époux, riche, bien fait, galant, doux et monté comme un bouc, la chose est assez naturelle, mais l'attendre cent ans, et toujours en dormant, on ne trouve plus de femelle qui dormît si tranquillement.
La fable semble encore vouloir nous faire entendre que souvent de l'hymen les agréables noeuds, pour être différés, n'en sont pas moins heureux, et qu'on ne perd rien pour attendre ; mais le sexe avec tant d'ardeur aspire à la foi conjugale, que je n'ai pas la force ni le coeur de lui prêcher cette morale.
Commenter  J’apprécie          30
Je la joue donc profil bas. Il suffit à mon bonheur d’être installé près des voluptueuses fesses de Jacqueline. C’est elle que je cible, en fin de compte. Elle a une peau parfaite, même si tout le reste est quelque peu noyé dans la graisse, et ses frisettes viennent tout droit du salon de Madame Madeleine, sa copine coiffeuse, bac moins douze, grande lectrice de Gala, qui doit lui donner des nouvelles d’Albert de Monaco chaque fois qu’elle va se faire faire une permanente. N’empêche, elle est fraîche, authentique. C’est aussi la plus jeune du groupe.
Commenter  J’apprécie          90
Les voilà donc, ces mulets de la pensée, ces morts- vivants de la Foi ! Certes, dans la vaste famille des catholiques traditionalistes, on trouve des allumés d’Emmanuel, des braves gens abusés par le décorum et la messe en latin et même des théoriciens pervers frisant avec l’extrême droite, mais les plus inquiétants restent, et de loin, les vrais fachos, parfois cons comme un citron, parfois malins comme un discours de Mitterrand et tous plus violents qu’une bourgeoise le premier jour des soldes chez Kenzo.
Commenter  J’apprécie          10
« Bourges est la ville de Jankélévitch », ai- je noté quelque part. J’avais oublié que les cathos aiment bien Janké, lequel parlait de l’amour comme de la vertu suprême – un peu comme Péguy, Charles de son prénom, le pire poète du XIX e siècle. D’ailleurs, les chrétiens en général n’ont que ce mot- là à la bouche, quand ils ne parlent pas du Bien et du Mal. L’amour ! L’amour ! L’amour ! une sorte de dénégation éperdue devant la réalité de la nature des choses et des hommes, alors qu’ils ont évangélisé l’Amérique du Sud en massacrant la moitié de sa population.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Etienne Liebig (227)Voir plus

Quiz Voir plus

Karine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}