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Citations de Etty Hillesum (320)


On se dit certains jours qu’il serait plus simple de partir soi-même une fois pour toutes « en convoi », plutôt que de devoir être témoin, semaine après semaine, des angoisses et du désespoir des milliers et des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, d’infirmes, de débiles mentaux, de nourrissons, de malades et de vieillards qui glissent entre nos mains secourables en un cortège presque ininterrompu.

Fin décembre 1942
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l'essentiel est d'être à l'écoute de son rythme propre et d'essayer de vivre en le respectant.
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Je crois que la beauté du monde est partout, même là où les manuels de géographie nous décrivent la terre comme aride, infertile et sans accidents. Il est vrai que la plupart des livres ne valent rien, il nous faudra les réécrire.
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Tout est hasard, ou rien n'est hasard. Si je croyais à la première possibilité , je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas encore convaincue de la seconde.
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Je suis très fatiguée depuis quelques jours, mais cela passera comme le reste ; tout progresse selon un rythme profond propre à chacun de nous et l’on devrait apprendre aux gens à écouter et à respecter ce rythme ; c’est ce qu’un être humain peut apprendre de plus important en cette vie. Je ne lutte pas avec Toi, mon Dieu, ma vie n’est qu’un long dialogue avec Toi.
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Etty Hillesum
Jopie était assis sur la lande, sous le grand ciel étoilé, et nous parlions de nostalgie: "Je n'ai aucune nostalgie", dit-il, "puisque je suis chez moi." Pour moi, ce fut une révélation. On est chez soi. Partout où s'étend le ciel, on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu'on porte tout en soi.
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Je viens à l'instant de monter sur une caisse oubliée parmi les buissons pour compter les wagons de marchandise : il y en avait trente-cinq, avec plusieurs wagons de deuxième classe en tête pour l'escorte. Les wagons de marchandises étaient entièrement clos, on avait seulement ôté ça et là quelques lattes et, par ces interstices, dépassaient des mains qui s'agitaient comme celles de noyés.
Le ciel est plein d'oiseaux, les lupins violets s'étalent avec un calme princier, deux petites vieilles sont venues s'asseoir sur la caisse pour bavarder, le soleil m'inonde le visage et sous nos yeux s'accomplit un massacre, tout est si incompréhensible.
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Et la saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d'autre solution que de rentrer en soi-même et d'extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous. L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.
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[...] ce besoin, cette fantaisie ou cette chimère (comme on voudra) de vouloir posséder un seul être toute une vie, il faut absolument le réduire en miettes. Ce désir d'absolu, il faut absolument le pulvériser. Et ce ne sera pas un appauvrissement de l'être, mais justement un enrichissement. Une promesse de subtilités, de nuances. Accepter dans les liaisons un commencement et une fin, y voir un fait positif et non une raison de tristesse. Ne pas vouloir s'approprier l'autre, ce qui ne revient d'ailleurs pas à renoncer à lui. Lui laisser une liberté totale, ce qui n'implique nulle résignation.

(page 72)
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Si toute cette souffrance n'amène pas un élargissement de l'horizon, une plus grande humanité, par la chute de toutes les petites mesquineries et petitesses de cette vie - alors tout aura été en vain.
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Je vais me donner autant d'exercice physique que je le pourrai, je ferai de la gymnastique et ne me laisserai pas miner par ce qui m'entoure. Dix pas d'un bout à l'autre de ma cellule représentent déjà quelque chose; répétés cent cinquante fois, ces dix pas font une verste. Je me proposai de parcourir chaque jour sept verstes: deux verstes le matin, deux avant le déjeuner, deux après, et une avant de me coucher.
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j'ai en moi une petite mélodie personnelle qui a terriblement envie d'être convertie en paroles personnelles. mais l'inhibition, le manque de confiance, la paresse, que sais-je encore, font qu'elle s'étouffe dans ma poitrine et continue à errer en moi. cela mevide parfois complètement, puis cela m'emplit de nouveau d'une musique très douce, très mélancolique.
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Mais ne t'y trompe pas, ma fille : ce n'est pas ton corps, c'est ta petite âme malmenée qui fait des siennes.
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Je sais que ceux qui haïssent ont à cela de bonnes raisons. Mais pourquoi devrions-nous choisir la voie la plus facile, la plus rebattue?
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Je dois oser vivre la vie avec toute la richesse de sens qu’elle exige, sans devenir à mes propres yeux prétentieuse, sentimentale ou artificielle. Quant à lui [Spier], je ne dois pas le prendre pour but, mais pour instrument de mon évolution et de ma maturation. Je ne dois pas vouloir le posséder. La femme, il est vrai, recherche la matérialité du corps et non l’abstraction de l’esprit. Le centre de gravité de la femme se trouve dans tel homme particulier, celui de l’homme se situe dans le monde.
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C'était le crépuscule; les couleurs tendres du ciel, les silhouettes mystérieuses des maisons, les arbres bien vivants, avec le réseau transparent de leurs branches, tout était admirable. Je sais très bien comment je réagissais avant à de telles scènes. Je ressentais cette beauté au point d'en éprouver une douleur au coeur. La beauté me faisait souffrir, je ne savais qu'en faire. J'avais besoin d'écrire, d'écrire des vers, mais les mots ne venaient jamais. J'étais comme une âme en peine. Je me gavais littéralement de la beauté du paysage et cela m'épuisait. Je dépensais une énergie infinie.
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En disant : "J'ai réglé mes comptes avec la vie", je veux dire : l'éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir cette vie. A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d'une vie complète, et en l'y accueillant on élargit et on enrichit sa vie.
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Mais pourquoi devrais-je réaliser quoi que ce soir ? J'ai tout simplement à être, à vivre, à tenter d'atteindre une certaine humanité. On ne peut tout dominer par la raison, laissons donc les fontaines du sentiment et de l'intuition jaillir un peu elles aussi. Savoir c'est pouvoir, certes, et c'est sans doute pourquoi j'accumule du savoir, par une sorte de volonté de puissance. En fait, je n'en sais trop rien. Mais, Seigneur, donne-moi la sagesse plutôt que le savoir. Ou pour mieux dire : seul le savoir qui mène à la sagesse vous apporte le bonheur et non celui qui mène au pouvoir.
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En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu’on porte tout en soi. Je me suis souvent sentie -et je me sens encore- comme un navire qui vient d’embarquer une précieuse cargaison ; on largue les amarres et le navire prend la mer, libre de toute entrave; il relâche dans tous les pays et prend partout à son bord ce qu’il y a de plus précieux. On doit être sa propre patrie.
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Rester fidèle à tout ce que l'on a entrepris dans un moment d'enthousiasme spontané, trop spontané peut-être.
Rester fidèle à toute pensée, à tout sentiment qui a commencé à germer.
Rester fidèle, au sens le plus universel du mot, fidèle à soi-même, fidèle à Dieu, fidèle à ce que l'on considère comme ses meilleurs moments.
Et, là où l'on est, être présent à cent pour cent.
p.228
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