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Citations de Evelyn Waugh (149)


Evelyn Waugh
C'est quand on se pose la question de ses propres limites qu'on n'arrive pas à les dépasser.
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Evelyn Waugh
Il faut sans cesse enrichir son vocabulaire pour peine de le voir mourir.
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- Lieu rêvé pour y enfouir la cruche d'or des contes de fées, dit Sebastian. J'aimerais enterrer un objet précieux dans chaque lieu où j'ai connu un instant de bonheur ; et puis, devenu vieux, laid et misérable, je reviendrais déterrer l'objet et réveiller le souvenir.
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La salle à manger était, à l'heure du diner, notre champ de bataille.
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"Plus tard, dans sa vie militaire, lorsque Guy eut entrevu cette vaste bureaucratie en uniforme et couverte de médailles, par la seule puissance de laquelle un homme pouvait enfoncer sa baïonnette dans le corps d’un autre homme, et qu’il eut éprouvé un peu de sa force d’inertie démesurée …"
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Ce fut ainsi que, au soleil couchant, je pris officiellement possession d'elle, et devins son amant. Le temps n'était pas encore venu, des délices et de la volupté; ce temps viendrait avec les hirondelles et les tilleuls en fleur. Dans les circonstances présentes, sur la mer encore mauvaise, tandis que je quittais ses hanches étroites et que, semblait-il sur le moment, en assouvissant cet appétit sauvage, je me libérais d'un fardeau sous lequel j'avais ployé toute ma vie comme sous un harnais, sans jamais en percer la vraie nature, en de telles circonstances donc, tandis que les vagues se brisaient toujours en tonnant sur la proue, cet acte de possession prenait la valeur d'un symbole, d'un rite antique et solennel.
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- Avez-vous apporté des photographies de votre Cher Disparu ? Cela aide énormément à redonner la personnalité. Etait-ce un vieux monsieur très gai ?
- Non, plutôt le contraire.
- Faut-il que j'inscrive serein et philosophe ou critique et résolu ?
- La première chose, je crois.
- C'est l'expression la plus difficile à obtenir, mais Mr. Joyboy en fait sa spécialité - avec le joyeux sourire des enfants. Votre Cher Disparu n'avait pas de postiche ? Et quel était son teint habituel ? Nous classons généralement le teint en trois catégories : rural, athlétique et universitaire, c'est-à-dire rouge, bronzé et pâle. Universitaire ?
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De l'Université, il disait : "Non je n'y ai pas été. D'ailleurs cela n'a d'autre sens que de vous faire débuter dans la vie trois ans après les autres".
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- Le caractère gallois mériterait une étude approfondie, dit le docteur, chemin faisant. J'ai souvent pensé écrire une petite monographie sur ce sujet, mais j'y ai renoncé pour ne pas désespérer le village. Les ignorants les croient celtes, grossière erreur ! Ils sont de pure ascendance ibère, puisque ce sont les aborigènes de l'Europe, qui ne survivent qu'au Portugal et au Pays basque. Mais, de temps immémorial, les Gallois ont été considérés comme un peuple impur, ce qui leur a permis de conserver leur pureté raciale. Il est rare que leurs fils et filles se marient avec des êtres humains qui ne leur soient pas consanguins. En Galles, il n’y a jamais eu besoin de lois pour empêcher les conquérants de se mêler avec les vaincus. En Irlande, de telles lois étaient une nécessité politique ; mais ici c’est une affaire purement morale. Incidemment, j’espère que vous n’avez pas de sang gallois dans les veines ?
- Pas une goutte, dit Paul.
- J’en étais sûr, mais on ne sait jamais. Un jour, j’ai fait une petite causerie là-dessus à la classe terminale, pour apprendre plus tard que l’un des élèves avait une grand-mère galloise. Il paraît que je lui ai fait beaucoup de peine, à ce pauvre petit. Et pourtant, elle était du Pembrokeshire, ce qui change tout. Il m’arrive souvent de penser que presque tous les désastres de l’Angleterre sont plus ou moins imputables à l’influence galloise. Pensez donc à Edouard de Caernavon, premier prince de Galles : quelle vie, et quelle mort ! Et puis les Tudors, la dissolution de l’Eglise, Lloyd George, le mouvement antialcoolique, le Non-conformisme donnant la main à la concupiscence pour ravager le pays ! Vous pensez peut-être que j’exagère ? J’avoue que j’ai un certain penchant pour la rhétorique.
- Pas du tout, dit Paul.
- Les Gallois, sont la seule nation du monde qui n’ait jamais produit aucun art graphique ni plastique, aucune architecture, aucun théâtre. Ils chantent, voilà tout. Ils chantent et soufflent dans des instruments argentés. Ils sont faux parce qu’ils ne savent pas distinguer le vrai, dépravés parce qu’ils ne savent pas prévoir les conséquences de leurs vices.
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-Alors là, vous êtes injuste, Aimée. Je suis atterré de m’apercevoir que vous avez cru ça. C’est moi qui devrais être déçu d’avoir eu la sottise d’être amoureux de quelqu’un d’aussi ignorant que vous, d’une jeune fille à qui les trésors les plus célèbres de la littérature sont inconnus. Mais je fais la part des choses. Vous avez des standards culturels différents de ceux auxquels je suis habitué. Vous êtes sans aucun doute plus versée que moi dans les sciences et dans l’instruction civique. Mais dans le monde en train de mourir d’où je viens, la manie des citations est un vice national. Personne n’aurait l’idée de faire un discours dans un banquet sans citer un poème. Autrefois, c’était du latin ; maintenant, ce sont des vers anglais. Les députés du parti libéral, à la Chambre des Communes, citent tout le temps Shelley : les tories et les socialistes ne se lèvent pas pour se plaindre d’être déçus quand ils découvrent que ces fleurs de rhétorique ne sont pas originales. Ils préfèrent rester tranquilles et faire semblant de l’avoir toujours su.
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Carotte regarda hors de l’avion :
- Dis donc, Nina, cria-t-il, quand tu étais petite, est-ce que tu as eu à apprendre dans un livre de morceaux choisis une poésie qui parlait de : « cette île porteuse du sceptre, cette terre de majesté, cet ceci ou cela Eden ? Tu vois ce que je veux dire : cette heureuse race d’hommes, ce petit univers, cette précieuse pierre enchâssée dans l’argent de la mer…
Cette parcelle bénie, cette terre, ce royaume, cette Angleterre,
Cette nourrice, cette matrice féconde en royaux souverains
Craints par leur race, illustres par leur naissance… » (I).
Après, je ne sais plus. Quelque chose au sujet d’un juif entêté. Mais tu vois le truc que je veux dire ?
- C’est dans une pièce.
- Non : un livre de morceaux choisis bleu.
- J’ai joué dedans !
- Eh bien ! Il se peut qu’on l’ait mis dans une pièce depuis. C’était dans un livre de morceaux choisis bleu quand je l’ai appris. En tout cas, tu vois ce que je veux dire ?
- Oui, pourquoi ?
- Eh bien ! Je veux dire, hein, tu n’as pas l’impression, en quelque sorte, comme ça dans les airs et en regardant par terre et en voyant tout en dessous. Je veux dire, ça ne te fait pas un peu cette impression, si tu vois ce que je veux dire ?
Nina regarda vers le bas et vit, incliné à un angle singulier, un horizon débridé de faubourgs en briques rouges, des grand’routes pointillées de petites voitures, des usines, les unes au travail, les autres vides et tombant en ruines ; un canal qui ne servait plus ; des collines lointaines semées de villas ; des mâts de télégraphie sans fil et des lignes aériennes de force ; les hommes et les femmes étaient imperceptibles, sauf sous la forme de points minuscules ; ils étaient là, qui se mariaient, qui faisaient leurs commissions, qui gagnaient de l’argent et qui avaient des enfants. Le décor fit une embardée puis s’inclina de nouveau, parce que l’aéroplane venait de rencontrer un courant aérien.
- Je crois que je vais avoir mal au cœur, dit Nina.

(I) Richard II de Shakespeare, acte II, scène 1
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[...] ... - "J'y pense tout le temps. C'est arrivé tout d'un coup, sans crier gare. Nous étions là [à la cure] depuis trois mois, et ma mère s'était étroitement liée avec des gens qui s'appelaient Bundle, un nom curieux, vous ne trouvez pas ? Je crois que lui avait été dans les assurances avant de prendre sa retraite. Mrs Bundle nous invitait très aimablement à souper, le dimanche après vêpres. Ces réunions sans apprêts étaient pleines de charme pour moi et je les attendais avec plaisir. Je les vois encore, tous assis ce soir-là : ma mère, Mr et Mrs Bundle et leur fils, un garçon boutonneux, externe à Brighton College où il allait tous les jours par le train, et la mère de Mrs Bundle, une Mrs Crump, plutôt sourde mais excellente femme d'Eglise ; et Mrs Aber, la femme de ce dentiste, qui m'avait donné l'Encyclopédie, et le vieux major Ending, marguillier de la paroisse. Ce dimanche-là, j'avais prononcé deux sermons et fait la classe de catéchisme dans l'après-midi, si bien que je ne participais qu'assez distraitement à la conversation. Ils parlaient tous avec entrain des préparatifs de la saison balnéaire quand tout à coup, sans raison, j'ai été assailli par mes premiers Doutes."

Il s'arrêta, accablé, et Paul crut devoir lui exprimer sa sympathie.

- "Quelle chose terrible !" dit-il doucement.

- "A qui le dites-vous ! Depuis ce moment, je n'ai plus jamais connu une minute de vrai bonheur. Voyez-vous, ce n'étaient pas les doutes ordinaires, sur la femme de Caïn, par exemple, ou les miracles de l'Ancien Testament, ou la consécration de l'archevêque Parker. Tout cela, on m'avait appris à l'expliquer au séminaire. C'était quelque chose de beaucoup plus profond. Je n'arrivais plus à comprendre pourquoi Dieu avait fait le monde. Et pendant que je subissais cet assaut soudain du doute, ma mère et les Bundle et Mrs Crump continuaient à bavarder comme si de rien n'était. Vous saisissez, n'est-ce pas, comme c'était fondamental ? ... [...]"
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C'était une jeune fille en uniforme, avec un galon de caporal sur la manche, dont l'expression de stupidité transparente et éthérée alla droit au cœur de Basil. (Ce cliché usé peut être pris à la lettre, tant le dard du plaisir avait été rapide, silencieux et pénétrant.)
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He did not fail in love, but he lost his joy of it, for I was no longer part of his solitude.
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- J'ai toujours détesté la chasse, me dit-elle, pour la goujaterie particulièrement grossière qu'elle réveille chez les gens les mieux élevés. Je ne sais à quoi cela tient, mais il suffit qu'ils s'habillent et montent à cheval pour devenir pareils à une bande de Prussiens. Et que d'exploits, à les entendre au retour. Quand je pense aux soirées que j'ai passées, à dîner, horrifiée par le spectacle d'hommes et de femmes que je connaissais bien, et que je voyais transformés en brutes à demi-conscientes, pleines de soi, en véritables monomaniaques.
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Charm is the great English blight.
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A quoi bon nous évertuer tous deux à croire ce qu'il nous dit? J'ai eu l'expérience d'autres ivrognes. Le plus terrible dans ce genre de cas, c'est la manie du mensonge. L'amour du vrai est ce qui les abandonne en premier.
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...à votre entrée à l'université, je me souviens de vous avoir conseillé de vous habiller comme vous le feriez à la campagne. Votre déguisement à l'air d'un fâcheux compromis entre la tenue correcte qu'exigerait une séance de théâtre de salon et l’attifement d'un concours de chansons à boire dans un bar public des faubourgs.
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Ils déjeunèrent chez Espinosa - un seul restaurant à Londres était plus cher que celui-là - il était plein de toile cirée et de verre de Lalique, et le genre de gens qui aimaient ce genre de choses y allait continuellement et disant combien c'était affreux.
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Il y avait dans les escaliers des relents d'éther qui rappelèrent à Adam les fois où, en attendant de l'emmener, il s'était assis sur le lit de Nina pendant qu'elle maquillait son visage. Elle lui faisait invariablement tourner le dos jusqu'à ce que ce fût fini, car elle avait, en ce qui concernait cette seule et unique partie de sa toilette, un sens très prononcé de la pudeur, contrastant curieusement en cela avec certaines jeunes filles qui mourraient plutôt que de se laisser voir en combinaison et qui, néanmoins, affichent ouvertement devant n'importe qui un visage dépourvu de fard.
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