AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Evelyne Bloch-Dano (75)


Votre idée du malheur : Être séparé de maman, ainsi le jeune Proust répondait-il dans le questionnaire qui a fini par porter son nom.
Commenter  J’apprécie          390
Dans ses pages magnifiques qui dépeignent les jeunes filles « en fleurs » - pas seulement florissantes, mais évoquées sous la forme de fleurs -, il [Marcel Proust] nous fait saisir ce qu’il a mis longtemps à percevoir lui-même, et dont la Recherche se fait l’écho et la quête : le passage du temps, ces instants suspendus, il les savoure car il devine leur impermanence.
Commenter  J’apprécie          370
La perception que nous avons de Marcel Proust est celle d’un être unique qui, après des années mondaines et en apparences futiles, a vécu le reste de sa vie à l’ecart, protégé par le liège de sa chambre des bruits et des odeurs, loin de la foule, isolé de ses admirateurs et même de ses amis, tout entier consacré à son livre, dans une course contre le temps et la mort.
Commenter  J’apprécie          360
"Il n'y a plus personne, pas même moi, puisque je ne puis me lever, qui aille visiter. Le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif où mon grand-père, suivant le rite qu'il n'avait jamais compris, allait tous les ans poser un caillou sur la tombe de ses parents. "

Marcel Proust

Cette phrase de Marcel Proust me touche beaucoup. Elle est tellement caractéristique de l'assimilation. J'ai écouté la conférence d'Antoine Compagnon à Bruxelles qui avait cette phrase comme repère.
Commenter  J’apprécie          331
- Après le décès d'Angèle Weil, maman de Jeanne


Tous les jours, à Cabourg, Jeanne est descendue s'asseoir sur la plage comme sa mère l'avait fait avant elle et a lu ses deux livres préférés, les Mémoires de Madame de Rémusat et les Lettres de Mme de Sévigné. Confite dans sa tristesse, endossant l'ombre de sa mère, elle ne sort de son rêve éveillé que pour exiger que son fils se promène un peu. Triste souvenir que ce séjour à Cabourg venue trop tôt après la mort d'Adèle ...

Marcel écrit : "Non seulement ma mère ne pouvait se séparer du sac de ma grand-mère, devenu plus précieux que s'il eût été de saphirs et de diamants, de son manchon, de tous ces vêtements qui accentuaient encore la ressemblance entre elles deux, mais même des volumes de Mme de Sévigné que ma grand-mère avait toujours avec elle, exemplaires que ma mère n'eût pas changés contre le manuscrit même des Lettres .... Tenant à la main l'"en-tout-cas" de sa mère, je la vis de sa fenêtre s'avancer toute noire, à pas timides, pieux, sur le sable que des pieds chéris avaient foulé avant elle et elle avait l'air d'aller à la recherche d'une morte que les flots devaient ramener."

page 241
Commenter  J’apprécie          310
On peut aimer son père et épouser un homme qui ne lui ressemble pas.
Commenter  J’apprécie          300
Plutôt que de ressusciter un lieu qui avait disparu. il (Marcel) préféra réinventer une maison qui existait encore : celle d'Illiers. Mais une partie de la magie de Combray venait d'Auteuil : le parfum des jours à jamais enfuis, le souvenir de Maman rayonnante
dans sa toilette d'été. les bandes de cousins, les charmilles, le peuplier de la rue des Perchamps, les marronniers roses, les aubépines en cercle autour de la pièce d'eau et et à jamais, les soirs d'orage "l'odeur d'invisibles et persistants lilas".
Et surtout, la tristesse infinie d'un baiser du soir......

,NdL : La maison d'Auteuil, vendue en 1897, disparut sous les coups de pioche et la percée de l'avenue Mozart allait eventrer le jardin.
Commenter  J’apprécie          272
Jeanne [Proust] a entendu des jeunes filles dire ... d'un ton pincé : " on ne me permet pas de jouer avec des israélites. " Son mariage avec Adrien Proust a pu lui donner l'illusion qu'elle était une Française comme les autres. Mais l'affaire Dreyfus a levé le voile ...
Commenter  J’apprécie          270
« Ma vie a désormais perdu son seul but, sa seule douceur, son seul amour, sa seule consolation » écrivit Marcel. La descente aux enfers dura deux ans, avec des rémissions, des rechutes, des crises. Maman en mourant a emporté le petit Marcel, confia-t-il aussi.
Commenter  J’apprécie          250
Grandir dans 50 m² au quatrième étage d'un immeuble parisien ne prédispose pas à manier la bêche. [...]
Mes jardins s'enracinent donc dans l'imaginaire. Ils ont germé sous la plume de trois femmes qui, chacune à leur manière, aimèrent la campagne et m'en donnèrent le goût : la comtesse de Ségur, Colette et George Sand. Lieux respectivement dévolus au jeu, à la maternité et la création, le jardinet des petites filles modèles, le potager de Sido et le parc de la dame de Nohant servirent de mire, à des âges différents, à mes rêveries champêtres - et parfois, à mes utopies.
Commenter  J’apprécie          250
La réalité est un formidable tuteur.
Commenter  J’apprécie          230
« Nous élevons nos filles comme des saintes et nous les livrons comme des pouliches » : cette phrase de George Sand vaut pour bien des jeunes filles du XIXe siècle.
Commenter  J’apprécie          232
À chaque instant, je te remercie mentalement de penser ainsi à moi et de me faire la vie facile et qui serait si douce si j’étais tout à fait bien.

Marcel Proust à Jeanne Proust, sa mère.
Commenter  J’apprécie          230
Les médecins sont unanimes. La masturbation épuise la substance de celui qui s’y livre ; elle menace la descendance saine, elle est un vice et un danger pour l’individu et pour l’espèce. La consomption, la sénilité précoce et la mort sont les étapes d’un dépérissement que rien ne peut freiner.
Commenter  J’apprécie          217
Toute notre vie n’avait été qu’un entraînement, elle à me passer d’elle pour le jour où elle me quitterait ... Et moi de mon côté je lui persuadais que je pouvais très bien vivre sans elle.


(Marcel Proust à Maurice Barrès, quelques mois après la mort de Jeanne, sa mère).
Commenter  J’apprécie          190
Solange, comme ces enfants de stars qui brûlent leurs ailes à la gloire de leurs géniteurs, semble une caricature ratée de sa mère. Mariée au même âge, séparée comme elle, elle se veut libre mais se fait entretenir par de riches amants. Elle souhaiterait écrire, entreprend des recherches et rédigera quelques chroniques et deux romans; mais elle n'a pas de talent ni surtout de persévérance. Notons au passage que George lui interdit de prendre Sand comme nom de plume, alors que son fils signe Maurice Sand. p.246
Commenter  J’apprécie          141
Les lettres dont nous disposons ne font état que des projets d'invitations pour Médan, des courses à faire dans Paris, de groseilles à cueillir. Un billet, pourtant, adressé à Émle Zola le 27 mai 1890 la montre en amoureuse passionnée:

Mon cher Loulou, nous partons demain à Paris. J'espère que tu vas être le plus mignon des maris pendant ce court voyage. Si tu es bien gentil, je t'adorerai encore plus si cela est possible.
Je t'embrasse bien fort, et plus encore.
Ta Louloute qui t'aime bien.

Oui, Zola est aussi l'homme à qui on peut écrire de telles missives.
Commenter  J’apprécie          120
Il est laborieux comme elle, mais ils ne sont pas en rivalité. L'écart d'âge protège leur ego. Chacun donne à l'autre ce qu'il lui manque, leur couple est placé sous le signe de la complémentarité. Moins narcissique, moins romanesque que celui que George formait avec un Musset ou avec un Chopin, il ne se réduit pas pour autant à un simple compagnonnage.
Son chevalier servant l'honore, y compris au sens amoureux du terme. p.95
Commenter  J’apprécie          110
Dans cette maison, qui pourrait souffrir d’ennui ? Aucun de ceux qui ont appris à vivre avec eux-mêmes…
Erasme, cité page 164
Commenter  J’apprécie          100
On mesure le degré de mythification d’un auteur à l’émotion étrange qu’on ressent à pénétrer chez lui. Le temps, la mort ont transformé la visite en intrusion pieuse.
Commenter  J’apprécie          100



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Evelyne Bloch-Dano (567)Voir plus

Quiz Voir plus

avez vous lu la boite à merveilles

que s'appelle l'auteur de ce roman?

ahmed sefrioui
victor hugo
mohemed kamal
najib mahfoud

18 questions
1065 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}