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3.83/5 (sur 87 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Moscou , le 14 Mai 1902
Mort(e) à : Solovki , le 20 Juin 1931
Biographie :

Jeune fille de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, Evguenia Isaakovna Iaroslavskaïa-Markon (Евгения Исааковна Ярославская-Маркон) a tout de suite été happée par les idéaux de 1917.

Rapidement ­devenue militante, vendeuse de journaux à Moscou, elle s'impose une ­discipline de fer pour partager le sort des plus pauvres et vivre dans la clandestinité.

Mariée au poète Alexandre Iaroslavski (1896-1930) en 1923, elle est diplômé des Cours Bestoujev (Université de Petrograd 3), un établissement d'enseignement universitaire destiné aux jeunes filles, en 1922.

Evguenia va mener une vie aventureuse, fera des conférences à travers l'Union soviétique, ira à Berlin, à Paris et, revenue à Moscou, vivra parmi les voleurs et les prostituées, la pègre, constituant la seule classe sociale qui, selon elle, mène les vraies révoltes contre la société.

Diseuse de bonne aventure, voleuse elle-même, animée d'une haine féroce à l'égard des tchékistes, elle sera plusieurs fois arrêtée (elle est pour la première fois arrêtée pour vol à Moscou, à l'automne 1929) par la Guépéou, la police d’État, et retrouvera, à peine libérée, le monde de la rue, avant d'être de nouveau incarcérée puis déportée en Sibérie.

Elle sera exécutée en 1931, à l'âge de 29 ans, dans le camp des îles Solovki.

"Révoltée" (Клянусь отомстить словом и кровью…, 2008), ce récit écrit en captivité, en 1931, autobiographie d'une sincérité absolue (amputée des deux pieds après être passée sous un train, Evguenia évoque l'épisode comme une simple anecdote) a été découvert en 1996 dans les archives des services secrets russes.
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Critique presse- Télérama_ Par Gilles Heuré

Après la révolution de 1917, l'auteure quitte son milieu bourgeois pour celui de la pègre. Arrêtée, déportée, elle sera exécutée. Un récit bouleversant.
Dès l'adolescence, Evguénia, née en 1902, enfant de la bourgeoisie intellectuelle juive de Saint-Pétersbourg, happée par la révolution de 1917 et les espoirs qu'elle suscite, forme le projet de travailler en usine. Rapidement ­devenue militante, vendeuse de journaux à Moscou, elle s'impose une ­discipline de fer, mange peu, abandonne ses études de philosophie pour partager le sort des plus pauvres et vivre dans la clandestinité. Mais vite, elle comprend que les bolcheviques ont mis la révolution « sous tutelle » pour en faire un régime figé et policier et qu'ils sont ainsi les vrais contre-­révolutionnaires. Mariée au poète Alexandre Iaroslavski, Evguénia va mener une vie aventureuse, fera des conférences à travers l'Union soviétique, ira à Berlin, à Paris et, revenue à Moscou, vivra parmi les voleurs et les prostituées, la pègre et la classe des « va-nu-pieds » constituant la seule classe sociale qui, selon elle, mène les vraies révoltes contre la société. Diseuse de bonne aventure, voleuse elle-même — elle détaille avec précision ses modes opératoires —, animée d'une haine féroce à l'égard des tchékistes, elle sera plusieurs fois arrêtée par la Guépéou, la police d'Etat, et retrouvera, à peine libérée, le monde de la rue, avant d'être de nouveau incarcérée puis déportée en Sibérie. Elle sera exécutée en 1931, à l'âge de 29 ans, dans le camp des îles Solovki (1) .
Ce récit brut et rugueux écrit en captivité, autobiographie d'une sincérité absolue (amputée des deux pieds après être passée sous un train, Evguénia évoque l'épisode comme une simple anecdote) a été découvert en 1996 dans les archives des services secrets russes. « Je n'ai rien à perdre. Voilà pourquoi je suis sincère », écrit-elle juste avant de mourir, revendiquant sa fierté de faire partie des intellectuels asociaux. Dans une postface, Irina Fligué, directrice du Mémorial de Saint-Pétersbourg, éclaire les circonstances dans lesquelles a été découvert ce manuscrit qui constitue un document exceptionnel et bouleversant sur les premières années de la Révolution russe. — Gilles Heuré

(1) L'écrivain Olivier Rolin, éditeur du livre, a consacré à ce camp le très beau documentaire Solovki. La Bibliothèque disparue (2014).

| Ed. du Seuil, avant-propos d'Olivier Rolin, postface d'Irina Fligué, traduit du russe par Valéry Kislov, 176 p.
Gilles Heuré
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Cette écharde du pardon universel, je la porte toujours en moi, et tout en haïssant le système --- par exemple, votre système "soviétique" --- je ne reporte jamais ma haine sur les hommes. Si je vois un tchékiste se noyer, je lui tendrais la main sans réfléchir, pour le sauver, ce qui ne m'empêcheras pas, bien entendu, d'abattre le même homme dans l'exercice de ses fonctions... Une serpillère sale n'est pas coupable d'avoir à nettoyer les toilettes, mais quand ladite serpillère offense la vue, on est obligé de la jeter à la poubelle.
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La notion même de révolution figée dans la victoire est absurde, tout comme celle de mouvement arrêté: si c'est arrêté, ce n'est plus une révolution ! (p. 37)
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Un homme de lettres, qu'est-ce que c'est ? C'est un spécialiste de la parole artistique, un ouvrier qualifié de l'atelier du verbe. (p. 50)
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J'écris pour moi. Ecrire pour falsifier la réalité, ça n'a aucun intérêt. D'autant plus que je n'ai rien à perdre. Voilà pourquoi je suis sincère.
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Aussi bien je n'oubliais jamais un bon accueil. Je disais aux gars :"Dans cette maison,ils sont des plus aimables avec moi je préférerais qu'on les laisse tranquilles! Mieux vaut s'en prendre aux biens de l'État ça ne fera de la peine à personne ! Les communistes sont des salauds: pour ce qui est de déporter les gens ils savent le faire, mais ils ne donnent pas de travail !" (p.104)
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Nous n'avions pris pour tout bagage qu'un rechange de linge de corps et ce que nous possédions de plus précieux : nos manuscrits et notre machine à écrire. Nous traitions celle-ci comme un être vivant, comme une personne proche ; pas étonnant ! elle était après tout le troisième compère de notre jeu créateur ! Ce n'est pas un hasard si Iaroslavski, dans le poème « La racine de Je », plaisante en disant de la machine à écrire qu'elle est sa deuxième femme [...] et à présent que nous nous apprêtions à passer la frontière, Iaroslavski, d'ordinaire aussi négligent que moi à l'égard des autres objets, la portait avec précaution, comme un enfant, dans un sac à dos…
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Et il est allé dans sa patrie soviétique qui, ignoble et stupide, ne l'a pas compris !
Je jure de venger Alexandre Iaroslavski- pas seulement l'être aimé, mais le compagnon d'armes, le complice (...), et surtout le poète génial abattu par votre médiocrité ! Et pas seulement lui: je jure de venger les poètes fusillés (...)
Je jure de venger par le verbe et par le sang tous ceux qui "ne savent pas ce qu'ils font" Et je tiendrai le serment, à condition bien sûr que cette autobiographie ne soit pas vouée à devenir une "autonécrologie" ... (p. 60-61)
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(...) il vient involontairement à l'esprit que la philanthropie bourgeoise n'est pas du tout si inutile et qu'en tout cas,dans sa ridicule sentimentalité, elle vaut malgré tout mieux que l'insensible tutelle "socialiste" des bolcheviks ! Baron de Rotschild,votre main ! Je ne vous connais pas,mais,ma foi,vous êtes plus honnête homme que les salopards hypocrites du Mossoviet! Beaucoup plus !
( p.59)
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Avertissement : ne soyez ni étonnés ni troublés par ma sincérité. En fait, je suis convaincue que la sincérité est toujours avantageuse pour l'homme car si noirs que soient ses actes et ses pensées, ils le sont beaucoup moins que ce qu'en pense son entourage...
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