Citations de Fabrice Neaud (37)
Ben... on compte monter un groupe qui fasse de la bande dessinée... et j'aimerais assez que tu en fasses partie [...] une structure qui nous permette de faire tout ce qu'on souhaite!!
-ah!!! Entretenir le syndrome post-étudiant!!!
-Ah mais non!! Pourquoi tu dis ça!
-Ah ah!! Je plaisante...
-ce qui est sûr, c'est qu'on pourrait concevoir une revue, et là, tu pourrais y raconter les histoires qui t'appartiennent... tes petites balades nocturnes par exemple.
-Mes balades nocturnes? ... Ouais, je vais y réfléchir!!
- Qui veux-tu que ce genre d'histoires intéresse ? Un auteur doit pouvoir être capable de raconter n'importe quelle histoire, pas seulement la sienne ! Et puis il y a tellement d'autres supports, pas besoin de la BD pour ça.
- Je ne suis pas d'accord, il suffit de regarder un travail comme celui d'Edmond Baudoin...
- Connais pas...
- J'ai tout un tas de BD qui pourraient t'intéresser, je pourrais te les prêter si tu veux.
Cependant, au fur et à mesure qu’avancent les portraits que je fais de lui
Lui-même semble s’éloigner.
…c’est un phénomène que n’importe quel peintre connaît bien.
…mais quel peintre, quel dessinateur, quel homme enfin, s’y est résolu ?
…et moi, après lui avoir tout dit, condamné à ne pas lui répéter (car on ne se déclare pas deux fois), je vois s’éloigner la seule chose qu’il me laisse : son image.
Recevoir encore chaque mois mille francs de sa mère,
Être « surdiplômé » d'un côté et de ne pas avoir assez « d'expériences professionnelles » de l'autre,
Constituer des « projets d'insertion » qui feront dire à chaque « partenaire social » qu'il a « respecté sa part du contrat ».
Et surtout, surtout trouver une façon polie de dire que ça ne va pas,
Ça ne va pas.
Pas du tout.
- Je pense à nouveau à ma mère (je me dis qu'elle ne comprendrait pas si elle lisait ce livre) puis je pense au soleil qui s'écroule comme s'écroulent nos histoires...
Somme toute ce recueil d’histoires très intimes ne peut avoir de valeur que dans nos mises en scène respectives. Tout semble être dit, mais rien n’est dévoilé. Cet étalage de moi-même ici-bas ne dit rien de plus que ce que je veux en dire. Et mon corps offert ici, comme à d’autres ailleurs, garde en lui-même tous ses mystères.
Stéphane.
comme un tombeau désaffecté
comme l’or muet d’un sarcophage.
Ainsi, dans le rituel des culturistes, c'est moins leur force qui m'attire que sa limite... une limite qui ne se trahit pas mieux qu'au creux du lit, grâce à l'égale fragilité à laquelle nous réduit l'orgasme.
Le folklore, comme on appelle les chants traditionnels, les motifs de tissu ou encore les contes et légendes, est protégé dans certaines législations, comme au Canada, en Australie ou au Nigéria, ce qui pose des difficultés pour identifier celui doit percevoir les droits (une tribu d'indiens avec casino ? les habitants d'un territoire parfois transfrontalier ?). Sans compter que cela revient à éradiquer la notion de domaine public, en vertu de laquelle les œuvres redeviennent libres et donc utilisables par tous, sans contrepartie.
A contrario, les simples idées sont exclues du champ de la protection : il est habituel de dire qu'elles sont de libre parcours. Par exemple, l'idée d'un guide des plantes sauvages n'est pas protégeable en soi mais sa mise en forme (style rédactionnel, présentation, etc.) peut être couverte par le droit d'auteur.
Le droit d'auteur permet de protéger de multiples œuvres qui sortent du cerveau des artistes, écrivains, compositeurs et autres poètes.
Encore une fois, la beauté est dans l’œil de celui qui regarde et les œuvres sont belles… l’impudeur, ce n’est donc pas parler de sexe ou de sentiments. C’est la relever comme telle quand ils s’exposent dans une œuvre.
Je sais pourquoi je te prends en photo. Je nous invente l’album souvenirs que nous ne feuilletterons jamais. Je t’observe aujourd’hui dans une mire qui te projette déjà vers le passé. Je te transforme en ce frère que tu n’as jamais été, en cet amant que tu n’es déjà plus. Je fixe ces moments où tu me souris encore puisqu’il faudra bien te le dire un jour ! Et qu’un autre jour, las de l’entendre, tu ne souriras plus. Et alors là, qu’adviendra-t-il de moi ?
Qu'est ce que le "politiquement correct" ? C'est une pensée construite aujourd'hui sur un idéal d'hier et qui croit pouvoir encore bénéficier de l'aura révolutionnaire de cet idéal...
Nous ne sommes pas comme dans les films. Pas de scènes d'hystérie, de colère, où on se glifle, où on exhorte, où on exige. Pas de crime visible, pas d'homicide, pas de viol. Les choses se déchirent en silence, sans scènes et sans véritable fin. Nous ne sommes pas les acteurs d'une tragédie sublime, et nos chagrins ne nous transfigurent en rien. Nos vies sont une succession de lassitudes, de petites démissions, de lâchetés.
[...] dans tout ce que j'ai vu ou lu, beaucoup de choses m'ont donné cette impression d'avoir été décrites d'en-haut, après en avoir tiré des leçons... Peu m'ont fait partager la glace et l'effroi dans lesquels leur auteur s'était retrouvé plongé... mais j'ai peut-être pas lu les bons.
À cette condition, nul besoin d'être battu pour baigner dans le sang...