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Critiques de Fabrice Neaud (89)
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Journal - Intégrale coffret 4 volumes

Après Fraise et Chocolat, voilà une lecture tout aussi intimiste mais dans un autre genre, je vous l'accorde. Il s'agit d'un récit autobiographique d'un jeune auteur homosexuel qui a du mal à joindre les deux bouts. Il n'a pas encore trouvé la suite à donner à son expression artistique. Il a trouvé l'amour mais l'a très vite perdu et du coup, il se raccroche désespérément à une relation foutue d'avance. Cela m'a attristé car qu'on soit homo ou pas, la séparation est toujours douloureuse. Il n'en ressort que déception et tristesse, repli sur soi et manque de confiance.



J'ai bien aimé cette implication totale de soi avec la plus parfaite sincérité. C'est vrai que nous sommes assimilés à des lecteurs un peu voyeurs. C'est ce qui m'avait déjà dérangé dans Fraise et Chocolat. Là encore, l'auteur assume pour faire passer son message. Il peut se montrer un peu hautain et méprisable par moment mais il n'en demeure pas moins profondément humain.



Il écorche au passage la fausse tolérance. Cela me fait penser à des amis que j'ai connus et qui avait dans leur relation un homo car cela faisait bien. Je crois qu'il était temps de s'interroger sur de tel comportement. Du coup, j'arrive à comprendre la haine de l'auteur pour ce qu'il désigne comme les faux tolérants.



Sur la forme, j'ai plutôt apprécié son trait réaliste et délicat et le fait qu'il joue avec des jeux d'encrage. Les planches sont très agréables à lire. Il y a certes un certain académisme à cause de cette simplicité du trait. Cependant, j'apprécie cette régularité. Il y a également un côté portraitiste qui m'a plu. On enchaîne facilement sur le portrait de l'âme. Le dessin transmet des émotions et un certain mal-être.



C'est clair que c'est un journal intimiste plutôt triste. Cela fout par moment le cafard. On est aux antipodes de l'humour et de la bonne humeur. Cependant, la bande dessinée a bien des visages. Je pense qu'il faut connaître également celui-ci sans tomber dans les préjugés. Tout le monde n'en n'est pas capable, je le crains. Alors, cela sera certainement pour les plus courageux !
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Je ne connaissais pas Fabrice Neaud, je ne savais pas qu’il avait écrit un journal intime, ni qu’il l’avait mis lui-même en images dans un roman graphique en 1996 et 1998. J’ai découvert tout cela avec cette superbe réédition qui compile les 2 premiers opus de son autobiographie en bande dessinée. Quelle réussite, tant sur le plan du graphisme qu’émotionnellement ! Les dessins sont précis, beaux, expressifs, ronds et finis. Pas de minimalisme, de gros traits, au contraire Fabrice Neaud trace des contours maitrisés empreints de réalisme, accentués par l’utilisation exclusive du noir et blanc, sortant de la routine grâce à des cases de grandeurs différentes. Il ne met aucun filtre à sa bande dessinée, et nous livre crument et brutalement les rapports entre hommes, le sexe, les étreintes. C’est honnête et beau, inédit et ambitieux, sincère et pudique, parfois « choc » mais décomplexé.



On entre dans son univers gay, celui des rencontres éphémères dans des bars spécialisés ou à la nuit tombée dans des jardins publics, celui du mensonge, des non-dits, de la honte parfois. Mais c’est aussi l’histoire de la précarité financière et sociale. A la recherche du grand amour, Fabrice le trouve chez Stéphane, avec qui il échange un peu plus qu’avec les autres, des paroles, pas que du sexe. Et il y croit. Stéphane est remarquablement bien croqué, avec un visage qu’on n’oublie pas. On sent l’amour dans cette représentation, le désir fulgurant, l’attachement, puis le délitement.



Fabrice Neaud excelle dans l’art de créer des dessins plus qu’expressifs, des bulles courtes qui dévoilent le peu de dialogues échangés et surtout la voix intérieure, les pensées, les espoirs déçus et les espérances, le vide et la solitude.



Le ressenti est total à la lecture de cette œuvre graphique, peut-être parce que c’est autobiographique et que l’auteur est aussi le dessinateur.



Je remercie Babelio et les Editions Delcourt pour cette belle découverte qui me donne envie de poursuivre ce journal avec le Tome 3 à paraître.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Je remercie Fabrice Neaud et les éditions Delcourt pour l'envoi du « Journal 1 & 2 » dans le cadre de l'opération masse critique spéciale de fin mars 2022.



L'auteur nous propose un ouvrage graphique autobiographique s'étalant sur une période d'un an et demi. Il est alors âgé d'une vingtaine d'années.



Fabrice vit dans la précarité, n'ayant pas même droit au RMI, puisqu'âgé de moins de 25 ans. Il ne réussi à subsister que par de petits contrats qui sont loin de le passionner.



Jeune homosexuel, avant l'heure de l'avènement d'internet, ses rencontres se font dans des parcs publics réputés pour ses rencontres hétéroclites ou au sein d'un bar dédié au public homosexuel.



Un jour, Fabrice fait la rencontre de Stéphane avec lequel il va passer la nuit, une unique nuit. Il va en tomber éperdument amoureux. Pourquoi lui ? Qu'a-t-il te plus que les autres ? Nous ne le saurons pas. Mais voilà, les sentiments ne sont pas partagés. Stéphane poursuit sa vie, ses rencontres, est assez clair avec Fabrice mais cela ne suffit pas à ce dernier. Fabrice va aller loin, très loin, à la limite du harcèlement, pour tenter le rapprochement impossible avec Stéphane.



C'est un roman graphique qui a pour qualité de raconter très honnêtement le parcours et les sentiments de son auteur sans détour et avec une grande franchise.



Mais voilà, ce fut pour moi une lecture pénible, le dessin est crayonné en noir et blanc, ce dernier très franc n'est malgré tout pas très beau. le ton est morose voir lugubre. Fabrice se perd dans sa passion d'un soir qui empli ensuite toute son existence, et, il m'a perdue avec lui….



Le second tome prend quelque peu de la distance avec Stéphane mais demeure extrêmement autocentré.



La postface, écrite vingt ans après, promet d'apporter un éclairage de l'auteur sur son oeuvre mais est d'une densité telle que j'ai eu des difficultés à parvenir au bout de ma lecture.



Je suis navrée de ne pas avoir accroché avec cette proposition, le sujet m'était cher, mais le propos n'a pas réussi à me toucher. Je ne dois pas être le bon public…

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Alors déjà, merci à l'éditeur et l'opération masse critique de Babelio pour la réception de cette BD. Et désolée si cette fois je rends ma critique un jour en retard mais j'ai traversé des périodes de stress dernièrement où je n'arrivais plus à lire quoi que ce soit, plus l'organisation d'un déménagement imminent...



Ceci dit, je viens de finir ce journal 1 et 2 et j'ai aimé la recherche d'authenticité de l'auteur et dessinateur, sa manière de raconter, jamais complaisante pour les autres ni lui-même (il montre les moments de tendresse, de courage, mais aussi les lâchetés, les ridicules, les mauvais comportements dont les siens). Le dessin est réaliste (et même cru) et rend en même temps très bien les émotions et les phases de vie que traverse l'auteur. Il nous livre la difficulté à vivre son homosexualité dans une "communauté d'hommes" qui pour beaucoup ne cherchent que des relations sexuelles et avec 95÷ d'hétéro dans le monde, la dichotomie désir/amour qu'il ressent, sa dépendance affective à un homme (Stéphane) qui n'a jamais été amoureux de lui, les difficultés financières liées au métier d'artiste, l'envers du décor d'un métier artistique, la pauvreté et l'espoir du renouveau. La postface est aussi intérressante en ce qu'elle éclaire toutes les réflexions suscitées par la publication d'une autobiographie avec les risques juridiques que ça comporte (droit à l'image...) et les risques de froisser des personnes.

J'ai particulièrement aimé le passage sur son amour non réciproque pour Stéphane qui montre à la fois les travers de l'un et de l'autre : Stéphane paraît soit pervers de lui laisser de faux espoirs, peu empathique soit trop insouciant, inconscient. Quant à l'auteur, il devient un moment harceleur (moralement) quand Stéphane décide de couper les ponts (ce qui peut se comprendre après avoir reçu des pages entières de colère et de mots très durs). Fabrice Neaud a le courage de ne pas cacher une partie des faits pour être vu uniquement sous un bon jour tout le temps.



Je vais mettre quelques citations plus tard car certaines réflexions sont très intéressantes et très bien tournées j'ai trouvé.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour l'envoi de ce roman graphique dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.



Cette œuvre  autobiographique en noir et blanc est divisée en 2 parties. La première, "Journal 1",  raconte un chagrin d'amour, l'histoire que Fabrice Neaud a vécue avec Stéphane, qui l'a quitté. L'auteur, dessinateur et photographe portraitiste, continue à voir sporadiquement Stéphane, qui lui sert aussi de modèle. Ils se croisent au "café", bar à la clientèle homosexuelle. Stéphane est un homme volage qui collectionne les conquêtes  pour le grand malheur de Fabrice qui l'aime toujours.



"Journal 2" est davantage consacré à la partie professionnelle de la vie de l'auteur, à ses débuts. Il montre la précarité de son métier de dessinateur mais aussi sa difficulté à s'épanouir dans sa vie amoureuse, n'ayant pas fait le deuil de son amour pour Stéphane.



L'auteur se dévoile comme un homme sensible et livre ses sensations de façon brute, par le dessin et les mots, mais j'ai trouvé finalement peu d'introspection, pour un ouvrage autobiographique. Les moments qui ont marqué sa vie de jeune homme en 1992-93 sont racontés et dessinés de façon linéaire. C'est sûrement la forme même choisie, le journal, qui exclut cette prise de distance. En outre, je m'interroge sur ce que les dessins, crus, de scènes intimes apportent finalement à l'œuvre... Bref, je n'ai pas particulièrement aimé. Ce livre n'était sans doute pas fait pour moi...



J'ai toutefois apprécié la postface, originale et intéressante, où l'auteur se représente, en novembre 2021 (soit 30 ans après les faits narrés dans son Journal 1 & 2). Il y explique le problème de droit à l'image que peut poser l'autobiographie dessinée, justifiant ainsi son hésitation à publier ses journaux.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Ce récit est une autobiographie de Fabrice Néaud, il nous raconte sans fard et sans pudeur, sa vie d’homosexuel, et sa vie de créateur. C’est assez bavard, mais pourtant le trait du graphisme s’impose comme un langage, la notion de portrait prend ici toute son poids, le trait est méticuleux et peut parfois se laisser aller dans un certain lyrisme, c’est de la tragédie moderne, réaliste, il nous offre une vision crue des relations entre hommes. Ce n’est pas une lecture confortable, mais c’est aussi sa force, par quelques portraits, quelques images incomplètes, quelques dérapages, quelques confrontations incongrues, comme entre scènes religieuses et scènes sexuelles, il entre dans les méandres du sujet, troublant, profond, perturbant, et pourtant bien réel. C’est une lecture qui traite d’un sujet tellement idéalisé dans les fictions depuis quelque temps au point de tomber dans une forme d’idéalisme benêt, que ça fait du bien de revenir à la réalité crue. Voici une lecture exigeante et vraiment marquante.

Je lirai certainement la suite.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Journal d'un artiste qui livre ses tourments et interrogation sur l'orientation de son œuvre mais aussi sa vie amoureuse, je dois reconnaître les traits particulièrement réussis et réalistes des dessins de ce journal.

Une ambiance que j'ai trouvé assez sombre et qui correspond aux nombreux tourments, à la solitude parfois.

Mais malheureusement, les dessins étaient trop crus, trop intimes pour moi. Au-delà des dessins, l'histoire ne m'a pas non plus entraînée.

Je pense juste que c'est là un album qui ne me correspond pas malgré toutes les qualités que beaucoup pourront trouver dans ce journal intimiste.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Au début des années quatre-vingt-dix, Fabrice, diplômé des Beaux-Arts, peine à trouver un vrai emploi. Avec un ami, il réalise pour l'Eglise un Chemin de Croix. Côté vie privée, il tombe éperdument amoureux de Stéphane, qui fait son service militaire en étant cuisinier à la caserne. Malheureusement, même si Stéphane est aussi attiré par les hommes, cet amour n'est pas réciproque, et empoisonne toute l'existence de Fabrice, qui fréquente aussi un bar gay, le seul de sa ville de province (on reconnaît Angoulême sans qu'elle soit jamais nommée), et le jardin public où des rencontres furtives non exemptes de danger, se font à la tombée de la nuit. ● Ce récit graphique autobiographique baigne dans une évidente sincérité. Fabrice se raconte tel qu'il fut, dans un ouvrage plutôt confidentiel publié en 1996-1998 et réédité aujourd'hui (avril 2022) par les éditions Delcourt. ● Ses déboires professionnels et sentimentaux teintent l'oeuvre d'une réelle tristesse et il vaut mieux ne pas la lire en espérant se remonter le moral. ● L'amour à sens unique, l'obsession envers une personne qui prend vos sentiments avec désinvolture sans se rendre compte du mal qu'elle vous fait, imprègne toute l'histoire et toute la vie de l'auteur-narrateur, qui en devient presque fou. ● Les dessins sont magnifiques, les portraits sont particulièrement réussis (comme Stéphane est beau ! On sent l'intensité du regard qui s'est posé sur lui), mais d'une façon générale, et encore plus à la fin, le récit graphique est trop verbeux et surtout beaucoup trop philosophico-métaphysico-psychologique pour moi. ● Cela explique pourquoi mon plaisir de lecture fut modéré, même si l'ouvrage, objectivement – si toutefois une telle objectivité a du sens ici –, est superbe et très haute et très estimable l'ambition de l'auteur.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Journal 1 & 2 de Fabrice Neaud, ou l'art de l'autobiographie en bande dessinée.

Un exercice bien difficile que te raconter sa propre vie, en la découpant morceau par morceau, de livrer au regard de tous des morceaux de son journal intime.

Et c'est pourtant ce que fait Fabrice Neaud dans ce journal.

On saute du harcèlement subi dans ses jeunes années au chagrin d'amour, de l'amour non réciproque aux difficultés du métier de dessinateur, des projets plus ou moins enthousiasmants aux relances de la Banque.

Si le dessin crayonné tout de noir et blanc est approprié à l'autobiographie et au ton pessimiste et pesant qui prédomine, je n'ai pas trop accroché aux confessions bien tristes de l'auteur.

Une bande dessinée un peu trop sombre et lente pour moi, des difficultés à foison et peu d'espoir le tout rendant ma lecture pesante en fin de compte. Et les dernières pages avec notamment des cases entières noircies de texte m'ont achevée.

Une lecture qui n'a pas fonctionnée avec moi, mais j'espère sincèrement que cet exercice aura au moins procuré à l'auteur ce qu'il recherche.

Un livre reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie Babelio & Delcourt pour l'envoi.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Après plus d’un an de galère, Fabrice, diplôme des Beaux arts est embauché dans une église pour peindre un chemin de croix. Allégorie pour le moins en lien avec la débâclé de sa vie amoureuse tant elle est chaotique et instable. Parce que voila nous sommes en 1992 et Fabrice est homosexuel. Pas fa ile à cette époque d’assumer cette identité et les bars glauques et les parcs sont les seuls endroits où faire des rencontres. Il aura le sentiment de trouver l’amour avec Stéphane mais ce sentiment n’est pas partagé et il est pénible à Fabrice de renoncer à cette relation, de passer à autre chose…

C’est un récit extrêmement intime et presque impudique que nous livre Fabrice Neaud, le journal sombre et triste d’un jeune homme dans une ville de province. C’est sombre, c’est dur, à l’image du dessin noir et blanc, ne laissant aucune trace d’espoir dans ce récit assez tragique. C’est agressif aussi, révolté, c’est le cri de colère d’un écorché vif.

J’ai été particulièrement marquée par les portraits, parfois superbes et précis, comme c’est souvent le cas de Stéphane, parfois aux visages estompés, voire aux traits absents, comme pour souligner le peu d’importance accordé à certains protagonistes ou pour mettre en exergue les soubresauts de la mémoire.

Difficile de dire si j’ai aimé ou pas. J’avoue avoir eu du mal avec les interrogations philosophiques du héros mais ce roman ne m’a pas laissée insensible et je lirai avec intérêt les tommes 3 et 4.

Merci à la masse critique Babelio et aux éditions Delcourt pour la découverte. Il est toujours intéressant de découvrir un univers même et surtout lorsque celui ci nous est totalement étranger.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Petite lectrice de BD, j'ai découvert avec plaisir cette réédition d'une autobiographie dessinée.

Le projet, expliqué dans la postface, exprime les enjeux de la publication d'un journal intime qui pousse sur le devant de la scène des personnes qui n'ont pas consenti à cette médiatisation et qui peuvent refuser le regard que l'auteur porte sur eux. . Bien évidemment, en raison du droit à l'image, le journal intime en BD est d'autant plus intrusif. Surtout que l'auteur portraiture ses rencontres et que le dessin, parfois floute, reste réaliste.



Ces deux premiers tomes du journal, de février 92 à décembre 93, exposent la vie d'un jeune artiste, ancien étudiant des Beaux-Arts et homosexuel.

Le premier tome est le plus intime : il exprime les difficultés pour un jeune homme de trouver à la fois des partenaires sexuels et un partenaire amoureux. Pour les premiers, pas d'autre choix que de rôder dans les parcs à la tombée de la nuit ou de fréquenter un bar homo au risque de rencontres dangereuses. Dans sa recherche de l'amour, Fabrice Neaud a connu beaucoup de désillusions et attribue lui-même ses difficultés à un grand manque affectif et à un traumatisme à peine évoqué. La sincérité semble totale, et c'est l'enjeu de tout pacte autobiographique, peu d'auto-complaisance. Le réalisme des dessins dans les scènes de sexe ne représente que des corps d'hommes qui se touchent, sans aucun voyeurisme.



Le deuxième tome est plus axé sur la pauvreté des artistes et les difficultés à trouver des contrats, à s'organiser en collectif pour pouvoir créer. Mais il témoigne aussi d'un trouble existentiel et des difficultés du vivre ensemble. Mais les réflexions philosophiques, si elles donnent du relief au propos, sont trop souvent confuses et bavardes.

Merci à Babelio, Masse critique privilégiée et aux éditions Delcourt pour cette découverte.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Dans Journal, Fabrice Neaud a fait le choix de coucher sur papier une partie de sa vie sous forme de BD.

Initialement paru (pour l'instant sous 4 tomes aux éditions Ego comme X), cette réédition a fait le choix de regrouper les deux premiers tomes.



Le moins que l'on puisse dire sur cette autobiographie est que l'auteur n'hésite pas à se dévoiler. Les dessins (dont j'ai apprécié la qualité) se révèlent parfois assez cru.

Dans le premier tome, Fabrice Neaud accorde une place importante à sa vie amoureuse et plus précisément ses écueils. De la difficulté de rencontrer un autre homme (hormis pour un coup d'un soir) à la déception amoureuse. Déception principalement due à un amour à sens unique avec un certain Stéphane. L'auteur a du être fortement épris car il peine à se remettre de cette relation avortée. Situation qui a pour moi durée trop longtemps dans la lecture.



Le second tome est davantage axé sur la vie professionnelle de l'auteur qui connaît galère et précarité malgré la passion toujours présente. Après de nombreuses pages accordée à ce fameux Stéphane, j'ai été plus que ravie de changer radicalement de sujet grâce à ce deuxième opus.



Les tomes 3 et 4 de Journal devraient eux aussi avoir droit à une réédition où ils seront tous deux regroupés.



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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Dans ce roman graphique sous forme de journal, Fabrice Neaud se raconte et se met à nu : jeune adulte homosexuel dans une ville moyenne (Angoulême, non nommée, mais facilement reconnaissable), artiste en galère professionnelle qui survit de petits boulots. L'auteur nous fait entrer dans son quotidien : une passion amoureuse non partagée dans la première partie et les difficultés à vivre de son coup de crayon en tant que jeune artiste dans la seconde.



J'ai trainé pour écrire cette critique car j'ai beaucoup de mal à traduire mes sentiments sur ce roman graphique. Il m'a été vraiment difficile d'entrer dans cette œuvre et surtout je n'ai pas vraiment réussi à prendre du plaisir à ma lecture. On sent que l'auteur fait preuve d'une totale sincérité, il ne cherche jamais à se mettre à son avantage (ce serait presque l'inverse) ni à enjoliver son récit et pourtant je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à son propos. J'ai même été franchement agacée au fur et à mesure qu'il s'enferme dans sa passion pour Stéphane, cet homme qu'il aime et vénère alors qu'il l'abandonne régulièrement, qu'il lui fait comprendre très vite que cet amour n'est pas réciproque et qu'il ne faut rien en attendre. Peut être est-ce juste la franchise de l'auteur qui met finalement mal à l'aise puisqu'on le voit s'enferrer dans cette passion au point d'oublier toute rationalité et d'être incapable de tourner la page. Il m'a aussi manqué le côté reflet d'une époque : le récit se passe dans les années 90 mais on a finalement très peu de références à cette période, quasiment aucun indice ou aucune contextualisation historique. Si ce n'est qu'Internet et les téléphones portables n'existaient pas encore, le récit paraît presque intemporel alors que je m'attendais à me replonger avec plaisir dans cette période passée.



Le dessin en noir et blanc est plutôt réussi, j'ai notamment beaucoup aimé les paysages ou scènes urbaines très détaillés et précis. Par contre là aussi j'ai eu plus de mal avec le procédé utilisé par l'auteur de flouter ou faire disparaître peu à peu les visages de ses personnages ou les parties du décor pour refléter les sentiments, le chagrin ou la perte. J'ai trouvé le procédé assez répétitif et également perturbant car il nuit à la fluidité de l'histoire et rend parfois difficile la compréhension. Même chose pour les partis pris de cadrage ou de zoom qui font passer d'une scène très détaillée en plan large à un élément de décor ou un élément corporel : j'ai parfois trouvé que ces cases étaient assez peu lisibles et rompaient la trame du récit.



Bref j'aurais aimé aimer cette bande dessinée et pourtant quelque chose m'a tenue à distance. Pas de coup de cœur particulier pour le dessin, du mal à m'intéresser à l'histoire voire un franc agacement parfois quand j'ai eu l'impression que l'auteur tournait en rond et délayait sans fin son récit. Un récit plutôt original et très sincère mais qui n'a pas fonctionné avec moi, peut être n'étais-je pas le bon public.



Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Delcourt pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir cette œuvre que je ne connaissais pas du tout.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Je viens de quitter le roman Térébenthine pour lire Journal dans la foulée, un hasard curieux car les deux abordent la suite de parcours d’étudiants des Beaux-arts à une décennie d’intervalle. Le caractère autobiographique domine dans l’œuvre de Fabrice Neaud. C’est une belle œuvre graphique, finalement c’est celle d’une vie de plasticien, une vie bien malmenée dans le professionnel comme dans l’intime. Cette réédition chez Delcourt est certainement moins confidentielle qu’à l’époque (Ego comme X, 1996/1998) et, j’espère, s’adressera à un public plus large. Je ne vais pas revenir sur ce que d’autres ont très bien relaté déjà. C’est la mise à nu de Fabrice, homosexuel en province dans les années 90. C’est aussi un excellent témoignage sur l’histoire de la gestation d’une création , les moyens (collectif, association, subvention, commande, aide sociale), la dimension juridique et la forme propre à ce roman graphique, la place de l’artiste au sein de la société. Être et vivre de sa création s’affiche ici comme un véritable chemin de croix. Quelle ironie du sort ! Alors oui Journal est sombre mais cette lecture est signifiante et bouleversante à de nombreux égards. Je n’ai ni été gênée par le trait qui s’efface, ni par le texte qui occupe le vide. Journal est bien un « vrai travail ».
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Fabrice, un jeune homosexuel d’une petite ville de province, souhaite se consacrer au dessin pour narrer sa propre intimité. Mis en garde par son ami Loïc de la dangerosité de s’exposer, surtout vis à vis de ses proches, il poursuit son journal. A cette époque il recroise Stéphane, un amour qui n’a jamais été aussi proche mais qui s’évertue à le fuir…





Son journal reflète avec précision ses souffrances, ce cœur biologique représenté plusieurs fois qui est martyrisé, heurté. Il ose montrer son quotidien d’homme errant dans le parc la nuit à la rencontre de semblables, ses quêtes sexuelles, ses activités à la paroisse, ses tourments.



Il s’agit d’une nouvelle publication des albums initialement publiés en 1996 (« Journal 1 ») et 1998 (« Journal 2 »). En noir et blanc, avec un trait appuyé, Fabrice Neaud ébauche une autobiographie visuelle dès cette fin des années 90's où l'homosexualité était davantage invisibilisée et avant l'ère des récits autobiographiques. Il tourne autour de ses contradictions, ses acharnements, ses attirances, mais aussi sur son besoin d'écrire et de dessiner l'intime, lui comme les autres, et l'exposition qui ça induit. Comme représenter son grand amour graphiquement au grand jour, mettant à nu leur relation, s'il n'a pas l'accord de tous ?



Une longue post-face de l'auteur revient sur la genèse de son œuvre et les raisons d'une nouvelle publication.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

"Journal 1 & 2" regroupe les deux premiers tomes de la série, publiés en 1996 et 1998. Réédités plus de 20 ans après par les éditions Delcourt, ce n'est que récemment que j'en ai entendu parler pour la première fois, quand j'ai été contactée par mail pour la masse critique privilégiée. Sous forme de roman graphique et autobiographique, le premier tome recouvre la période de février 1992 à septembre 1993, le second la période de septembre à décembre 1993.



Au niveau graphique, les coups de crayons de Fabrice Neaud sont déterminés, plutôt linéaires, précis. Je trouve les visages très réussis, tantôt nets, tantôt estompés, selon les circonstances du moment. J'ai d'abord été très étonnée par le choix du noir et blanc, mais il ne m'aura pas fallu beaucoup de temps pour finalement en comprendre la raison. Car effectivement, si le texte est très réfléchi, voire par moments philosophique, les dessins peuvent en revanche être très crus (pour ne pas dire pornographiques).



C'est donc sans tabou que Fabrice se raconte. Son chagrin d'amour pour commencer, ses difficultés à percer dans le monde artistique, ses difficultés financières ensuite. Il est vrai que certaines scènes m'ont quelque peu embarrassée, mais c'est aussi ce qui rend l'histoire de Fabrice plus réaliste, et d'un certain côté plus acérée également.



Il y a beaucoup à lire, c'est assez rare dans un livre graphique (en tout cas, si je compare avec ceux que j'ai lu jusqu'à aujourd'hui). Les mots sont joliment bien choisis et ont su montré l'espoir et le désespoir, l'incompréhension, les sentiments d'amour qu'éprouve Fabrice tout au long de son récit.



Par des tonalités tantôt bourrues et licencieuses, tantôt avisées et philosophiques, on se rend compte en fait à quel point Fabrice est en manque d'affection et d'amour, d'où cette façon qu'il a eu de s'accrocher à un homme qui n'en valait pas autant la peine. C'est ainsi que je le ressens au sortir de ma lecture en tout cas.



Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cette agréable découverte. Il est clair que je me serais volontiers passée des scènes de sexe, mais ça ne m'empêchera pas de lire les tomes 3 et 4, que j'ai d'ailleurs commandé et que je devrais recevoir dans quelques jours.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

J’ai beaucoup aimé ce Journal. L’histoire d’amour à sens unique du premier tome est très touchante, ainsi que, dans toute l’œuvre, la représentation de la solitude d’un jeune homosexuel dans une petite ville de province. Le deuxième tome perd un peu en efficacité narrative mais, ce tome et l’épilogue, quoiqu’assez verbeux, proposent des pistes de réflexion assez intéressantes au sujet de l’autobiographie et la façon dont elle associe une dimension personnelle et un propos plus universel.

L’écriture est belle (quelques fautes de grammaire toutefois, que je regrette car elles m’ont fait sortir de l’œuvre). Mais surtout, j’ai trouvé le dessin magnifique. Moi qui regrette d’ordinaire que les BD et romans se lisent si vite, j’ai passé beaucoup de temps à contempler les planches, très bien composées, et qui restituent parfaitement l’atmosphère des années 90 et la font même ressentir. La façon de dessiner les corps montre le désir qu’ils suscitent auprès du narrateur sans pour autant verser dans la complaisance.

On trouve aussi dans le dessin des références cachées à des tableaux ou autres, et qui ne sont pas de simples clins d’œil, mais qui nourrissent le propos. Un exemple m’a frappé : une case transpose le Portrait d’un artiste d’Hockney dans une piscine municipale. Tout d’abord, l’œuvre originale et sa réutilisation expriment tous les deux l’incommunicabilité (le fait qu’Hockney soit homosexuel et que sa toile représente la rupture inévitable avec son compagnon crée bien sûr un écho profond avec la BD). De plus, cette citation, de même que toutes les autres, questionne l’importance de la référence artistique, ce que développe surtout le deuxième tome : est-elle indispensable ou au contraire étouffe-t-elle l’élan créateur ? C’est enfin une façon d’approfondir la réflexion sur le geste autobiographique que j’ai évoquée plus haut : même dans ce genre, il n’y a jamais d’expression directe, mais celle-ci est toujours médiée, et notamment dans le dessin, qui en même temps qu’il représente, stylise, montre ses influences, etc. En somme, je voix dans cette case ce que développe l’auteur dans sa postface : il ne faut pas chercher dans une autobiographie l’anecdotique, le biographique (c’est pour cela que la ville qui est le cadre de l’action n’est pas nommée), mais l’intention artistique.



Que cette œuvre parvienne à la fois à raconter une histoire qui émeuve et à mener une réflexion sur le projet qu’elle engage en fait une des rares bandes dessinées qui m’aient vraiment marqué.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Difficile pour moi de faire une critique quand ma lecture ne m'a pas du tout plu.

C'est ce qui m'arrive avec Journal de Fabrice Neaud. Je n'ai pas du tout accroché ni au graphisme, ni à la structure du récit.

J'ai vraiment eu du mal à aller jusqu'à la fin. Il y a quand même quelques rares dessins que j'ai trouvé très beaux. Je me doute bien que ce graphisme amène du sens au récit de la vie de Fabrice Neaud.

Je passe peut-être à côté d'une œuvre mais là suite ne sera pas pour moi.

Merci à #Netgalley et aux éditions Delcourt d'avoir accepté ma demande de lecture. Cela m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Il s'agit d'un récit autobiographique d'un jeune auteur homosexuel sous forme d'un journal. L'auteur Fabrice Néaud, encore jeune garçon, a du mal à joindre les deux bouts. Il n'a pas encore trouvé la suite à donner à son expression artistique.



Il a trouvé l'amour mais l'a très vite perdu et du coup, il se raccroche désespérément à une relation foutue d'avance. Cela m'a attristé car qu'on soit homo ou pas, la séparation est toujours douloureuse. Il n'en ressort que déception et tristesse, repli sur soi et manque de confiance.



J'ai bien aimé cette implication totale de soi avec la plus parfaite sincérité. C'est vrai que nous sommes assimilés à des lecteurs un peu voyeur. Là encore, l'auteur assume pour faire passer son message. Il peut se montrer un peu hautain et méprisable par moment mais il n'en demeure pas moins profondément humain et attachant.



Il écorche au passage la fausse tolérance dans notre social-démocratie bien pensante. Cela me fait penser à des amis que j'ai connu et qui avait dans leur relation un homo car cela faisait bien socialement. Je crois qu'il était temps de s'interroger sur de tel comportement. Du coup, j'arrive un peu à comprendre le mépris de l'auteur pour ce qu'il désigne comme les faux tolérants.



Il aborde principalement le thème du rejet après une relation amoureuse car son ami Stéphane a rompu. Etre rejeté est désagréable. La souffrance causée par ce rejet peut apparaître comme insurmontable en raison de la perte de la relation. La souffrance d’un rejet vient de la sensation de perte. Cependant, la réalité est que le rejet fait partie de la vie.



Tout le monde peut être rejeté à un moment ou l’autre que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. Il est sain d’accepter le rejet et de rebondir. L'auteur pensait avoir besoin de cette personne pour se sentir heureux dans la vie. Or, le rejet n’est pas une perte de notre bonheur interne mais une simple occasion d’un bonheur temporaire. Le bonheur est un choix, pas un aboutissement. On n’a pas besoin de l’approbation de quelqu’un pour se sentir heureux. Lorsqu’on se libère de cette illusion de besoin, on se libère également de la douleur associé au rejet.



Visiblement, l'auteur n'a pas fait son deuil de cette relation qu'il a jugé primordiale au point d'harceler sans cesse son ex-compagnon après la rupture. Les relations humaines ne sont pas faciles à gérer et peuvent apporter leur lot de joie et de déception. Le tout est de surtout privilégier les bons moments et de ne retenir que le meilleur.



Sur la forme, j'ai plutôt apprécié son trait réaliste et délicat et le fait qu'il joue avec des jeux d'encrage. Les planches sont très agréables à lire. Il y a certes un certain académisme à cause de cette simplicité et de cette précision du trait. Cependant, j'apprécie cette régularité. Il y a également un côté portraitiste qui m'a bien plu. On enchaîne facilement sur le portrait de l'âme. Le dessin arrive à transmettre des émotions ainsi qu'un certain mal-être.



C'est clair que c'est un journal intimiste plutôt triste et sombre avec des moments de grande déprime. On est aux antipodes de l'humour et de la bonne humeur. Cependant, la bande dessinée possède bien des visages. Je pense qu'il faut connaître également celui-ci sans en évitant de tomber dans les préjugés.



C'est parfois difficile quand on est hétéro de s'intéresser à l'intimité d'un jeune homosexuel qui ne nous ménagera pas. Cependant, l'auteur arrive à nous captiver par son histoire, sa pensée, son parcours de vie, son impudeur, son caractère mais également sa justesse.



Je remercie les éditions Delcourt ainsi que Babelio pour ce roman graphique que je connaissais déjà car il s'agit là d'une réédition ce qui permet toujours une redécouverte de l'oeuvre intimiste de cet auteur. A l'époque, c'était assez novateur alors que ce genre de récit est actuellement à la mode. J'en retiens une BD très forte qui est assez marquante et qui est à réserver à un public averti.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Autobiographie exceptionnelle et roman graphique incontournable, Journal 1&2 est une œuvre inestimable que le public mérite de (re)découvrir pour qu’il traverse les générations et en faire une oeuvre culte.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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