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Critiques de Fouad Laroui (266)
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Une année chez les Français

Le petit Mehdi atterrit à la conciergerie du célèbre lycée français Lyautey de Casablanca, un peu comme un poil sur la soupe. C'est qu'il vient de loin, tout droit de son beld perdu de Béni-Mellal qui, en cette année 1969, ne connaît pas encore la télévision et à peine quelques téléphones disséminés à droite et à gauche. Ce sera donc un choc culturel à double sens. Malgré les nombreuses incongrutés, Mehdi réussira à impressionner ses professeurs élitistes et ses camarades de classe hautains. C'est qu'il est intelligent, bien sûr (n'obtient pas une bourse qui veut), avare de lecture, il connaît ses classiques sur le bout des doigts : LaFontaine, comtesse de Ségur, Jules Verne, etc. de quoi faire rougir de honte les petits Français… N'empêche, il se fait bien accepter par les autres, même inviter chez eux. C'est tout un monde qu'il découvre. Un roman d'apprentissage, autrement dit.



Toutefois, au-delà des thèmes abordés dans le roman Une année chez les Français, c'est le style de son auteur qui marque. Une pointe d'ironie, de grandes doses d'humour intelligent. Au-delà de cette galerie de personnages comiques, un brin caricaturaux (le concierge obtu, la mère dépassée, le cousin Mokhtar, etc.) il y a les situations cocasses. C'est que le petit Mehdi a le don de se mettre les pieds dans les plats. Par exemple, quand il se méprend sur le sens d'une expression qu'utilise un enseignant ou quand il s'invente une nouvelle vie pour le bénéfice de ses camarades. Ainsi, quand ces derniers le pressent de questions sur ses parents, le jeune boursier tergiverse longuement pour ne pas dévoiler leur origine pauvre :

« Mehdi sentit qu'il lui fallait dire la vérité. Toute la vérité, rien que la vérité. Il y a des moments dans la vie où l'on ne peut se dérober. Assez finassé, assez rêvé, assez menti ! Il se lança résolument.

- Mes parents, ils sont très riches, ils vont passer la semaine à New York, en Amérique […]. » (p. 68)



On pouvait s'attendre à tout sauf cela. Et que dire des nombreux jeux de mots ? Ils sont rigolos, réjouissant. Très souvent pendant ma lecture, je me suis surpris en train de rire et sourire. Mais tout n'est pas que drôleries, le roman contient aussi plusieurs moments de tendresse. C'est que le protagoniste est particulièrement attachant. Quelle spontanéité, quelle fraicheur ! Il faut dire que Fouad Laroui puise dans ses souvenirs, dans son expérience personnelle, ayant été lui-même élève au fameux lycée dans sa jeunesse. Décidément, Une année chez les Français est une lecture accessible et intéressante, je la recommande vivement.
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Une année chez les Français

Fouad Laouri est un auteur qui a écrit déjà des livres très remarqués comme "De quel amour blessé" qui a obtenu le prix Méditerranée des Lycées et qui évoquait un amour impossible entre un jeune Maghrébin et une jeune fille juive.

Son roman "Une année chez les Français" a été retenu dans la première sélection du prix Goncourt de 2010.

Il nous fait vivre ici l'histoire de Mehdi Khatib, largement inspirée de l' adolescence de l'auteur passée au lycée Lyautey.

Mehdi est un enfant qui vit dans un village isolé au pied de l'Atlas. Il est pauvre mais heureux; son instituteur le remarque, tant il est impressionné par la boulimie de lecture de son élève et son intelligence.

L'insituteur va lui obtenir une bourse d'interne dans le très "select" et prestigieux lycée Lyautey de Casablanca, réservé aux enfants des hauts fonctionnaires et des familles influentes du régime marocain, ainsi qu'aux enfants des Français ayant des postes importants au Maroc, d'où le titre du livre.

Mehdi va devoir laisser sa mère aimante et très imprégnée par les traditions, ainsi que son père qui rêve d'une société plus démocratique..

Voici donc Mehdi abandonné à l'entrée du lycée Lyautey, son oncle l'accompagne jusque-là et lui fourgue dans les bras une paire de dindons qu'il est censé offrir au responsable de l'établissement...

L'adaptation n'est pas facile pour Mehdi. Il doit s'insérer dans une société élitiste; Il se démarque par ses origines. Toutefois il est apprécié par ses camarades et le père de lun d'eux décide d'héberger Mehdi pendant les week ends, Mehdi étant le seul élève du lycée à ne pas rentrer chez lui pendant les vacances et les week ends.

Beaucoup d'humour dans ce livre qui évoque à merveille ce choc culturel que représente pour ce petit Marocain la découverte du mode de vie des Français.

Il va découviri un mode de vie inouï, des gens qui évoquent des sujets "sacrilèges" pour quelqu'un qui a vécu dans les traditions rurales..

Un livre passionnant, avec beaucoup d'humour et de finesse.

Fouad Laouri est un auteur qui a écrit beaucoup de nouvelles, des romans qui ont obtenu des prix (prix Grand Atlas; prix Radio Beur..)

Il a vécu au Maroc et a été au lycée Lyautey de Casablanca, il a été élève à l'Ecole des Ponts et Chaussées en France; il a étudié l'économie en Angleterre et enseigne actuellement l'économie et les sciences de l'environnement à Amsterdam.

Il écrit en français et en néerlandais.

Ma belle-fille vient de me faire découvrir cet auteur qui est un de ses cousins..
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Une année chez les Français

Il en a de la chance, le petit Mehdi, tellement doué à l’école que son instituteur lui a obtenu une bourse pour aller au Lycée Français de Casablanca. A 10 ans, il va donc quitter sa maman, son frère et sa sœur, son bled, pour aller vivre une année en internat dans un monde qui lui est pour le moins inconnu. Mais Medhi est tellement avide de lecture et de savoir qu’il n’est pas trop affecté par la séparation : de toutes façons, il aurait atterri sur la lune que le choc culturel aurait été identique !

Là où ça se corse, c’est quand les week-ends et les vacances défilent sans que sa maman se manifeste (on devine une fêlure du coté du papa qu’il évoque avec pudeur) et qu’il doit rester seul à l’internat…

Au travers de cet itinéraire initiatique, que l’on devine sans doute autobiographique, on perçoit l’immense amour de l’auteur pour la langue française avec laquelle il joue volontiers et Mehdi qui découvre ce que sont les « pro-lait-terre » doit aussi découvrir et assumer son identité : celle d’un petit marocain élevé en français et qui comprend mal l’arabe, mais qui en plus est le premier de sa classe et fait gentiment remarquer aux pions qu’on ne dit pas la fille A Chamayrac mais la fille DE Chamayrac ; allons bon, si les arabes ne parlent pas l’arabe et se permettent de reprendre les français, où va-t-on ma bonne dame ?

Un roman drôle et tendre qui met le doigt sur le thème de la langue, du bilinguisme et de l’identité (tiens, c’est drôle, c’était aussi un thème du livre que je viens de terminer, « La bataille de Roncevaux »…)

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L'Insoumise de la porte de Flandre

Fatima, jeune fille de Molenbeek, en contact avec des cours de littérature, avec des jeunes de sa région, sort pourtant de sa maison enveloppée, dissimulée sous un hijab.

Elle se dirige dans un autre quartier et entre chez son amie Emma.

Elle en ressort habillée à l'européenne avec toutefois des lunettes de soleil et...surprise, elle entre dans un club érotique où elle danse nue dans une petite salle close avec un loup sur les yeux. Les hommes venus la reluquer sont enfermés dans des cabines dans lesquelles ils glissent des pièces pour que le rideau se lève.

Deuxième acte : Fawzi, le jeune homme marocain qui s'imagine qu'il va demander Fatima en mariage la suit et reçoit un grand choc en assistant à la transformation de la jeune fille. Il entre dans une grande violence et cela tourne bien mal.

L'auteur a transcrit les pensées imaginaires du jeune homme au sujet des femmes et on n'aimerait pas se trouver à la place de son épouse. Non seulement, il est bête mais en plus il est tyrannique et sans respect.

Troisième acte : un journaliste free lance assis à une terrasse croit avoir mis le doigt sur un attentat terroriste : il n'a rien compris et alerte les autorités avec une version tout à fait fantaisiste. Heureusement, sa parole n'aura aucune valeur car on connaît son alcoolisme et ses divagations.

Un court roman bien intéressant qui a attiré mon attention car voilà plusieurs années, une jeune femme marocaine, mère de quatre enfants, partait travailler chaque matin avec un foulard. A l'arrêt de bus, elle l'enlevait.

J'avais ses enfants à l'école et elle voulait participer aux activités, aux repas. Le boucher, à notre demande, préparait de la viande pour elle et les enfants.

Le livre m'a rappelé les faits.

Je n'ai pas été jusqu'au bout des 5 étoiles car l'auteur aurait pu développer un peu plus les motivations de Fatima quant à son activité lucrative, aurait pu expliquer un peu mieux ses relations avec Emma mais je suis peut-être trop exigeante. A nous d'imaginer !

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Une année chez les Français

En 1969, Mehdi, petit Marocain du village de Béni-Mellal, obtient une bourse pour étudier au lycée français de Casablanca. Dans la grande ville européanisée, le jeune garçon est perdu. Il ne se sent plus dans son pays, mais bien chez les Français et toutes les choses ordinaires lui semblent étrangères. « Il était maintenant chez les Français, entouré de leurs immeubles, de leurs bacs à sable, de leurs arbres. » (p. 36) Mehdi est l’espoir de toute famille, mais « il [est] tout petit, ce futur grand homme. » (p. 52) Son premier combat, c’est comprendre le fonctionnement de l’école et de l’internat, leurs codes et leurs rites. Pas question de rester éternellement « le petit chose, le p’tit boursier de la République. » (p. 91)

Doté d’une imagination sans borne et d’un goût immodéré pour la lecture, Mehdi s’échappe en pensée vers des univers plus cléments dont il a la parfaite maîtrise. Même s’il comprend mal le second degré et l’humour de certains de ses camarades, Mehdi finit par s’intégrer, « jouant au petit Français qui comprend d’instinct ces phrases cryptiques qu’on se répétait dans des familles qui n’étaient pas la sienne. » (p. 169)

Seul et loin de sa famille, Mehdi gagne l’amitié du jeune Denis Berger et partage les fins de semaine dans la famille de son jeune camarade. Toutefois, reste ancrée en lui la peur d’être considéré comme un imposteur, comme un Marocain jouant au Français. « Craignait-on qu’il lui prit l’envie de « surprendre la ville et piller la contrée » ? Medhi le Maure. Allait-on le débusquer ? » (p. 208)

Plein d’un humour tendre, ce roman recèle quelques bons mots. Mehdi entend « Lino Ktavio » ou « nain cunable » quand on lui parle de livres précieux. Mais surtout, ce roman tente de mettre un prix sur l’ascension sociale et sur ce qu’elle demande de sacrifices et de désillusions. Au seuil de deux mondes, Mehdi manque parfois de perdre pied : « Il eut l’impression que c’était un autre monde, un monde de vacarme où tout menaçait à chaque instant de se disloquer, très loin des phrases bien faites, de la Petite musique de nuit et de l’odeur d’encaustique. » (p. 270) Alors que chaque nouvelle expérience apporte son lot de déconvenues, Mehdi ne cesse de remettre en question l’identité du monde civilisé : est-ce le monde des Français, propre et strict, ou le monde d’où il vient, tout en senteurs et en chants ?

Si la fin est un peu trop parfaite pour être honnête, le ton goguenard du roman est très agréable. Replacé dans le contexte de l’année 1969, c’est vraiment rafraîchissant de voir un jeune Marocain réciter du Verlaine. L’ambiance de l’internat, avec les indétrônables pions et le surgé, rappelle des souvenirs surannés, que l’on a vécus ou que l’on a entendus mille fois. Une lecture en teintes sépias finalement très agréable.

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Des bédouins dans le polder



L'auteur d'origine marocaine sait de quoi il parle, puisque cela fera bientôt 3 décennies qu'il vit et travaille dans le pays des polders. En Hollande, où après avoir enseigné l'économie et les sciences environnementales à l'université d'Amsterdam, il y enseigne, depuis 2006, la littérature française et la culture arabe. Fouad Laroui a appris le Néerlandais en lisant des journaux avec un dictionnaire et a obtenu la nationalité néerlandaise en 1995.



Le parcours de l'auteur d'Oujda, près de la frontière algérienne, où il est né en août 1958 à Amsterdam est tout bonnement impressionnant : à 10 ans le lycée français à Casablanca ; en 1977 l'École Nationale des Ponts et Chaussées à Paris ; retour au Maroc et travail comme ingénieur civil ; retour à Paris et diplômé en économétrie ; 1990 Amsterdam, 1992-1995 spécialisation aux universités de Cambridge et York en Angleterre.



En 1996, Fouad Laroui a publié son premier livre "Les dents du topographe", qui a remporté le Prix Découverte Albert-Camus. Depuis la liste de ses publications est tellement longue que l'on peut se poser la question s'il lui arrive de se reposer ! Il a reçu en France le Prix Goncourt de la Nouvelle, en 2013 et l'année suivante le Grand Prix Jean Giono. Aux Pays-Bas, lui a été décerné l'important Prix Edgar du Perron pour l'ensemble de son oeuvre. Son premier livre écrit directement en Néerlandais avait le titre amusant

"Étranger ? Enchanté !" (en 2001).



Le nombre de Marocains aux Pays-Bas s'élève à presque 400.000, soit 2,3 % de la population globale. Parmi les personnalités, il convient de mentionner Ahmed Aboutalib, depuis 10 ans maire de Rotterdam et Ahmed Marcouch depuis 2 ans d'Arnhem. La présidente de la 2ème Chambre du Parlement s'appelle Khadija Arib, qui s'est prononcée contre l'ouverture de mosquées et écoles orthodoxes.



Un autre écrivain apprécié d'origine marocaine se nomme Hafid Bouazza, qui comme Laroui est né à Oujda mais en 1970, et qui a eu un très grand succès avec son roman "Paravion" en 2003. Une histoire sur ceux qui partent et ceux qui restent dans des villages marocains à l'écart et qui reçoivent du courrier "par avion" des villageois fraîchement émigrés.



Dans un très court avant-propos d'à peine une page, l'auteur raconte que durant une dizaine d'années il a noté dans un minuscule carnet une multitude d'anecdotes en vue de mieux comprendre ce qu'il nomme le "Marocanus polderiensis". Fouad Laroui ajoute gentiment que s'il arrive à illustrer que cette espèce humaine n'est pas tout à fait pareille à un autochtone, ni pour autant complètement différent, il aura atteint son but.



C'est à quoi s'emploie l'auteur avec sa vaste culture arabe, française, anglaise, néerlandaise et son esprit précis de mathématicien et économiste.

Avoir opté pour la voie des anecdotes relève, à mon avis, d'un choix judicieux dans la mesure où l'anecdote illustre souvent mieux la réalité qu'une explication théorique et qu'en plus elle reste manifestement plus longtemps ancrée dans la mémoire, certainement si l'anecdote frappe par son aspect humoristique.



Ci-après donc suivent quelques exemples qui vont dans ce sens.



Un matin l'auteur reçoit un coup de fil d'un pote qui lui demande pourquoi les femmes marocaines ne roulent pas à bicyclette ? Surpris, il se met fébrilement à réfléchir et trouve 2 explications : d'abord c'est contraire à la dignité féminine et ensuite c'est un signe de pauvreté. Par la suite, une 3ième lui vient à la tête : la bicyclette est totalement absente dans la tradition poétique arabe. Si celle-ci connaît au moins 3 douzaines de mots pour désigner un cheval, le moyen de transport favori des Bataves n'y figure absolument pas. C'est vrai que ce n'est guère facile de trouver en Arabe classique un terme qui rimerait avec "aérodynamique" par exemple.



Dans une cour de justice, un père marocain veut aller en appel contre son propre fils. Celui-ci avait été arrêté pour tentative de vol avec effraction d'une boutique à Rotterdam. Le juge, clément à cause de l'âge du jeune, l'avait condamné à une sanction alternative de 240 heures d'entretien d'un jardin public, à la fureur du père qui estimait que son rejeton devrait se retrouver derrière les barreaux et qui demanda au juge s'il pensait vraiment que son fiston deviendrait un honnête homme en arrosant des pâquerettes ?



L'auteur cite aussi quelques anecdotes entre Marocains et non Marocains en dehors des Polders. Un Oussama Bendriss est devenu Sam Bendriss sur le conseil d'un fonctionnaire des douanes des États-Unis et un autre citoyen avait droit à la remarque : "Mohammed ? Vous ne trouvez pas que vous avez déjà la peau assez foncée ?"

Notre auteur se sentait choqué lorsqu'une secrétaire de l'universite d'York lui demandait si elle ne pouvait pas l'appeler tout simplement "Fred" au lieu de Fruwad, Fawud ?

Une minorité d'immigrés dont on ne parle pratiquement jamais est la diaspora chinoise au Royaume de Guillaume-Alexandre, et bizarrement certains jeunes Chinois étaient offusqués qu'on les ignore à ce point.

Comme quoi il s'avère délicat de trouver la juste mesure !



En Flandre nous avons également une écrivaine originaire du Royaume chérifien, Rachida Lamrabet, dont les vues sont proches de celles de Fouad Laroui. En 2017, cette écrivaine et avocate a sorti un essai important "Zwijg, allochtoon" - 'Tais-toi, allochtone' - dans lequel elle se penche plus particulièrement sur le statut de la femme parmi les immigrés musulmans et dont je ferai une critique sous peu. Dans son ouvrage, Laroui lui jette d'ailleurs des fleurs.



J'ai apprécié ce livre parce que j'admire les efforts de Fouad Laroui de jeter des ponts entre les 2 communautés de façon sympathique, ce qui tranche avec les éternelles rengaines simplistes d'une droite populiste et nationaliste en Europe.

Comme le dit un ancien proverbe français : "La tolérance est mère de la paix".

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Une année chez les Français

Maroc, 1969. Un beau matin, Mehdi est arrivé, seul et en avance de vingt-quatre heures, dans le prestigieux lycée Lyautey de Casablanca.

Un petit bonhomme au milieu de l’inconnu tenant fermement une vielle valise marron, muet d’étonnement et de crainte.



Son instituteur lui a obtenu une bourse au mérite, et un oncle-colporteur l'a déposé là, sans explication.



Très intelligent et féru de littérature française, il est en complet décalage avec ce qui l'entoure, et se laisse volontiers embarquer par son imagination. Auprès des marocains, il ne comprend rien aux dialectes, avec les français, il comprend bien les mots, mais pas toujours ce qu'ils recouvrent. Le vocabulaire fleuri des pions, leurs envolées lyriques ou ironiques lui sont complètement hermétiques ! Cette arrivée en pension, pour lui, c'est comme débarquer sur la lune... d'ailleurs, n'ayant pas la télé, en provenance directe de son bled de l'Atlas, il n'est même pas au courant que les hommes ont marché sur la lune il y a peu !



Le roman relate avec humour la première année d'internat du jeune boursier et son adaptation. J'ai apprécié ce décalage entre deux mondes, évoqué avec légèreté.



« Une année chez les français » est un roman sans prétention qui se lit le sourire aux lèvres, pour un agréable moment de détente.

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L'Insoumise de la porte de Flandre

En treize chapitres courts lus d’une traite Fouad Laroui construit un ouvrage percutant ,à la fois fin et subtil ouvrant nombre de pistes de réflexion au lecteur, sorte de tragédie contemporaine où , factuellement , il dénonce , avec talent , ironie féroce et humour sans égal, l’insupportable fondamentalisme et l’aveuglement occidental.



Fatima , intelligente et rebelle, qui fait des études , quitte Molenbeek, en Belgique, chaque après- midi , vêtue de noir et d’un hijab, , le prétendu «  voile islamique » serré sur sa tête, tombant sur une djellaba noire si ample qu’elle ressemble à un drap dans lequel la jeune femme se serait enroulée .



Sur le trottoir elle hésite , se dirige à pied vers la porte de Flandre , franchit le canal, se faufile discrètement dans un immeuble , en ressort habillée à l’occidentale , cheveux au vent et robe légère ...

Puis , en ayant l’air de flâner, rejoint un drôle de quartier , celui de l’Ablhambra, où on ne sait pas quoi l’attire....



Elle a l’apparence de la jeune musulmane engoncée dans les préceptes durs et intangibles de sa religion...

Il faut dire qu’à Molenbeek, la religion domine , les femmes y sont voilées, surveillées , niées, niqabisées, chastes, absolument négligées dans leur féminité , pourtant reluquées par des hommes .

Fatima désire se libérer de ces contraintes , vêtue à l’occidentale , elle pousse très loin l’écart absolu entre deux mondes.

Afin de réduire à néant , du moins en pensée ces hommes qui prétendent la réduire à un corps femelle .

Depuis plusieurs semaines ce rituel se reproduit sauf qu’un voisin Fawzi Stitou , engoncé dans sa culture archaïque , inquisiteur , secrètement amoureux transi, espion , va la suivre....jusqu’à la prendre , lors de sa filature , dans sa folie haineuse «  pour sa femme » ....

Les événements se précipiteront ....

Je n’en dirai pas plus , ce serait trop dévoiler ....

Fatima , en fait n’aspire qu’à une seule chose ,une troisième voie : LA LIBERTÉ et L’ÉGALITÉ ...

L’auteur , dans le chapitre «  Fawzi expliqué par les experts » tourne en ridicule ou se moque gentiment , comme l’on voudra, des théories soulevées par les spécialistes de ces questions , entre autres , Monsieur Gilles Kepel.

Un roman bien ficelé , réjouissant ,audacieux, qui met le doigt avec humour sur les déséquilibres de notre temps.

Il décrit à merveille les métamorphoses d’une femme décidée à se jouer des préceptes religieux radicaux mais aussi sur les stigmates et les fantasmes liés au corps..

..Percutant, il traite avec intelligence de l’identité de la femme musulmane dans une société occidentale entre comédie et tragédie !







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Les Tribulations du dernier Sijilmassi

Premier texte que je lis de cet auteur ; un homme saturé d’une vie « surbookée » professionnellement décide de « ralentir » et de repenser sa vie à l’aune des valeurs essentielles de son grand-père, et de son père. Ce qui n’est pas du goût de son épouse, qui ne voit que la perte de son confort , du bel appartement, d’un certain niveau de vie…auxquels elle tient avant tout !



« -Oui, Naïma, d'une certaine façon, tu as raison: j'ai compris que j'étais un idiot. Que je menais une vie idiote. Que cela n'avait aucun sens. Que je voulais ralentir.

-Ralentir ? Comme une voiture ?

- Pourquoi nous comparer avec des objets que nous avons-nous-même inventés ? Nous...je veux dire: les hommes, l'espèce humaine...nous étions sur Terre, nous existons depuis des millions d'années...avant les voitures. Je veux ralentir -comme un homme-

-N'importe quoi. ça ne veut rien dire.

-Ca veut -tout-dire ! « (p.43)



Un roman au ton persiflant, ironique, caustique, qui sous des dehors comiques pose toutes les questions primordiales sur le sens que l’on veut donner à son existence…parmi tous les sujets abordés, on peut y voir aussi une critique vive du « progrès » qui laisse tant de personnes sur le bord de la route…

« Qu’ai-je vu dans ce supermarché ?

Saïd, c’est mon père. J’ai vu mon père vaincu par la technique. Vaincu par la vitesse. Le marketing.

Qu’ai-je vu dans ce supermarché ? L’arrogance du préposé. Il a compris comment fonctionne la machine (Cling !). Il sait quelque chose que tu ne sais pas. Il a un centimètre d’avance sur toi sur la grande flèche du progrès. (p.114) »



Je reprendrai sûrement cette lecture ; un détail m’a gênée dans le rythme du récit : l’abondance des digressions et parenthèses, qui reviennent de façon trop systématique ; cela n’enlève rien à la qualité du sujet et des réflexions profondes enclenchées…Je vais tenter de découvrir un autre ouvrage de cet écrivain, pour avoir une autre perspective…





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La Vieille Dame du Riad

Sorti fort satisfait de la récente lecture d’un roman de Fouad Laroui, je me suis accaparé du seul bouquin de cet auteur encore disponible à ma bibliothèque, La vieille dame du riad. Même si j’ai séjourné deux ans au Maroc il y a un petit bout de temps, ce pays représente encore l’exotisme, avec son soleil, son air chaud et sec, ses déserts, ses villes aux riads et aux marchés colorés. Je m’attendais à un peu de tout cela dans ce roman, quoique l’élément « vieille dame » du titre me laissait perplexe. Bon voyage littéraire !



Finalement, c’est un couple de Parisiens à l’âge indéterminé qui ouvre la première partie de ce roman. Côté dépaysement, ça commence plutôt mal… Sur un coup de tête, François et Cécile abandonnent leur existence paisible (mais sans doute un peu morne) pour acheter un riad à Marrakech. C’est « tendance », parait-il. Un choc culturel n’attend pas l’autre mais ils arrivent à leur fin. Toutefois, ils découvrent au fin fond de leur riad de rêve une vieille dame chétive qui ne veut pas décoller. Elle y attend un certain Tayeb.



Cet énième rebondissement fait basculer le lecteur dans la deuxième partie du roman, le ramène environ cent ans en arrière, quand ledit Tayeb est né. Mais ce voyage dans le temps, s’il permet d’en découvrir plus sur ce nouveau personnage, est surtout un prétexte pour raconter à travers lui l’histoire du Maroc moderne. Tout y passe, les sultans, le protectorat français, la présence espagnole dans le nord du pays, la révolte d’Abdelkrim (c’est-à-dire la guerre du Rif), la décolonisation, etc. Instructif mais pas vraiment interpelant.



Et ces deux intrigues, comment les lier ? Tayeb s’était engagé aux côtés des Français pendant la Deuxième guerre mondiale et n'en était pas revenu. Sa mère mourante avait fait promettre à son esclave noire (la vieille dame chétive découverte plus tôt) de l’attendre. C’est quelque chose qui aurait dû me toucher mais non. Il faut dire que le roman est raconté sur un ton léger, humoristique. Et je suppose quelque peu didactique, puisqu’il propose un condensé d’histoire et de relations franco-marocaines. Donc, une lecture facile et agréable, sans plus.
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Ce vain combat que tu livres au monde

Il est bon que les romanciers s'emparent de l'Histoire en marche.

Ali, un jeune ingénieur franco-marocain promis à une brillante carrière et Malika, une pétillante institutrice, vivent gaiement ensemble à Paris lorsque le jeune homme est écarté d'un important dossier par des clients américains en raison de sa bi-nationalité. Profondément meurtri par cette injuste décision, il démissionne et sombre dans une grave dépression. Poussé par son cousin Brahim, il se tourne progressivement vers la religion alors qu'il était athée avant de basculer dans l'extrémisme.

Beaucoup moins romanesque et romantique qu'Ahlam de Marc Trevidic sur le même thème, Ce vain combat que tu livres au monde est cependant une belle invitation à la réflexion, sans tomber dans les pièges idéologiques ou la démagogie, un roman particulièrement vivant, profondément pédagogique et humaniste.

Fouad Laroui interrompt régulièrement le récit pour s'adresser au lecteur et jalonne son roman de nombreux rappels historiques passionnants qui permettent une autre lecture des évènements tragiques liés aux attentats. Cela peut désarçonner le lecteur mais c'est passionnant. La meilleure amie de Malika, Claire est son double, résolument républicaine et agnostique.

J'avais beaucoup aimé, Les Noces fabuleuses du Polonais et Le jour où Malika ne s'est pas mariée, deux recueils de nouvelles truculentes, Fouad Laroui confirme son talent de narrateur avec ce roman richement dialogué et plein d'humour malgré la gravité des évènements.



Je remercie Babelio et les éditions Julliard pour cette découverte.

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Une année chez les Français

1969, Mehdi a dix ans. Il adore lire, comprend tout juste quelques mots d'arabe et a obtenu une bourse pour le lycée français Lyautey de Casablanca. Quittant ses montagnes du moyen Atlas à bord de l'antique 2 CV d'un présumé oncle, le brave Mokhar, le voici débarqué dans ce monde étrange dont il n'a pas tous les codes. Déposé devant la porte du lycée avec une valise incomplète, sans pyjama mais deux dindons que Mokhtar a cru bon d'acheter en offrande car ça porte bonheur.



Medhi a bien conscience de son incongruité et se réfugie dans ses souvenirs littéraires pour assumer sa présence un peu décalée parmi les Français...et autres. Il y a aussi quelques Espagnols, un Allemand...dont il ignorait tout jusque là.

Abandonné loin de sa famille, il monopolise le week-end quelque pion marxiste, ou désireux de retrouver sa petite amie. La solution est vite trouvée, il sera accueilli dans la belle demeure de son camarade Denis…



Fouad Laroui nous raconte avec humour l'histoire de ce gamin brillant, confronté au décalage entre sa culture et son milieu d'origine et celle qu'il découvre dans le lycée français avec beaucoup de tolérance d'un coté comme de l'autre malgré quelques inévitables incompréhensions.

Un peu lunaire, conscient de sa valeur et vexé par l'injustice, il termine brillamment son année, récompensé par la fierté de sa mère. Une année plutôt positive où il découvre que la littérature peut sauver de bien des embarras…
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Ce vain combat que tu livres au monde

Ali et Malika forme un jeune couple moderne, d’origine marocaine, elle née en France, lui au Maroc. Tous les deux bien intégrés dans la société française, ils partagent un appartement à Paris. Malika est institutrice, Ali ingénieur. Mais l’ombre du cousin Brahim, musulman intégriste, qui voit cette union d’un œil sombre, puis le licenciement d’Ali par la compagnie américaine pour laquelle il travaille suite aux attentats du 11 septembre, vont faire basculer le jeune homme dans le ressentiment jusque dans l’absurdité d’un engagement dont il n’a pas mesuré les conséquences…



Dans ce roman très intéressant, Fouad Laroui nous livre une excellente analyse, à la fois de la dérive d’un homme qui a du mal à trouver sa place entre deux cultures, et bien qu’ayant choisi l’une, la société occidentale moderne, se trouve dans une période de doute et de dépression tenté par les formes les plus obscurantistes de l’autre, l’islamisme revanchard, qui le pousse à remettre en question sa relation avec Malika. Avec en arrière fond l’histoire du monde arabe, sa gloire passée, ses conflits, l’appel du fondamentalisme et la réécriture de l’histoire au service d’une propagande mortifère…

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Les Tribulations du dernier Sijilmassi

Ce roman, ce conte philosophique, présente le point de vue d'un marocain moderne déboussolé.



Entre quatre points cardinaux :

- la philosophie des lumières, associée à la culture francophone classique et romantique dont il est imprégné

- la science et la philosophie arabe classiques

- les mouvement islamistes et l'islam obscurantiste en général

- la classe marocaine au pouvoir, plus intelligente mais autocratique et régnant par la terreur policière,

il ne pourra pas retrouver un sens à sa vie, après qu'une crise de doute profonde lui ait fait renoncer à une situation qui lui est apparue d'un seul coup comme complètement superficielle.



Si d'autres critiques ne vous ont pas tout dit, la quatrième de couverture suffira à situer la narration. Je passe donc illico à mes propres impressions [insérer ici le commentaire modeste de rigueur]. Le début m'a un peu ennuyé : des crises existentielles, j'en ai lu d'autres, et un léger humour cynique perçait sans me réveiller vraiment. Un épisode conjugal (dans le livre, pas chez moi) a failli me dégoûter de continuer : il me tirait des sourires, mais quand c'est trop gros je ne suis pas satisfait de mes appréciations. Et puis ça s'est arrangé assez vite, la crise d'identité prenait de l'épaisseur et de la finesse tout à la fois (vous suivez?) ; l'humour commençait à me plaire. Aux alentours de la page soixante est venue une comparaison mal à propos, lourdingue (vous pourriez y croire, à un débat parlementaire entre deux parties d'un seul cerveau?), et pourtant j'ai commencé à trouver le bouquin formidable. C'est que le malheureux Adam, marocain jusqu'au fond de l'âme, a aussi exactement la même culture que moi dans l'autre moitié de son cerveau. Les citations qu'il n'arrive pas à refouler, je les connais par cœur. Quel plaisir de se souvenir que la francophonie n'est pas limitée à tel pays ou tel continent, et que la langue apporte avec elle un peu partout les merveilleuses pages dont elle est l'outil. Et c'est bien mené.



Dans la suite, Fouad Laroui désosse avec verve les mécaniques des forces opposées qui exercent leur pouvoir (politique et religieux) au Maroc, et j'ai pris quelques bonnes leçons. Sur le passé proche, mais aussi plus ancien : sur la période où la science et la philosophie étaient plus développées, l'esprit des savants plus libre en Afrique du Nord qu'en Europe, par exemple. Sur les différentes tendances de l'islam et sur leur histoire, aussi. Et le récit s'humanise, avec des personnages moins caricaturaux, des discussions philosophiques astucieuses mais faciles à suivre, toujours avec un ton léger. Il me semble que j'y ai pris le même -grand - plaisir que quand j'ai découvert les contes dits philosophiques de Voltaire (ben non, je n’exagère même pas).



Tout ça pour dire : c'est pas parfait, y a à boire et à manger (y compris quelques symboles un peu pesants : deux manifs dans la même rue, avec devinez qui au milieu?), mais si c'est distrayant tout en instruisant et en donnant à penser, il ne faut pas s'en priver.
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Le jour où Malika ne s'est pas mariée

A la terrasse de l'Univers, une bande de copains commente la vie locale sous le soleil brûlant de Casablanca. Les scènes pagnolesques aux dialogues savoureux égrènent avec ironie les petits évènements sociaux, révélant au passage les malaises et les contradictions de la société marocaine. le ton est volontiers ironique pour aborder avec légèreté des sujets graves : une demande en mariage, une séparation, la couleur de protège-cahiers imposée par les instances locales, les numéros des maillots de l'équipe de foot, un jeune garçon qui veut embarquer clandestinement sur un bateau en partance pour l'Europe…

Ce recueil de nouvelles, plein de charme et de profondeur, est tour à tour drôle, tragique ou mélancolique. Ces brèves histoires ressemblent à de petites fables marquées par le désarroi de la jeunesse marocaine dont les rêves oscillent entre tradition et modernité.

Une lecture agréable qui me donne très envie de lire d'autres livres de Fouad Laroui.











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Une année chez les Français

1969: ..." un pitchoun, deux bibis et une falise"...



Une petit "lutin" marocain avec sa valise bricolée et deux dindons fait sa rentrée scolaire au lycée français de Casablanca: l'image est insolite et ouvre le livre de souvenirs d'un écolier candide mais brillant, parachuté sur une autre planète.



Sympathique petit livre, attendrissant et gouailleur, qui met en scène une panoplie de personnages un brin clichés, provoquant des situations amusantes, ubuesques et toujours pleines d'humour.

Le contraste des deux cultures, subi et analysé par les yeux d'un enfant met l'accent sur un comique de situation défavorable aux français.

Rafraîchissant!
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L'Insoumise de la porte de Flandre

Le petit Enzo, 20 ans, est prié de bien vouloir venir récupérer son marque page à ... C'est la deuxième fois d'une même fournée que quelqu'un oublie un document dans un livre de bibliothèque que j'emprunte. J'avoues que... J'aime bien ce genre de petites découvertes. Quant au titre en tout cas, cela parle de l'Islam, de la conditions des femmes, du choc des cultures... Je pense que j'en choquerais quelques uns si je postais mon opinion x-)... Pour en revenir aux faits, le livre est très court, au moins, ça, on a pas le temps de s'ennuyer! Mais pour moi la Culture Musulmane doit rester en Musulmanie xD... Nan je déconne!!... Ca n'existe pas Musulmanie... XD!! Je suis pas non-plus ouf en Religion Chrétienne, mais quand je vais à la Messe, je me sens mal x -)... Pourtant j'aime les valeurs d'Amour et de Tolérence... Aussi, dans mes écrits (Uriane , etc ... ), vous verrez la religion de mon point de vue, totalement Absurde aha ! x) Enfin je conseille tout de même ce livre à une catégorie de personnes, celles qui ne connaissent pas la France. Car l'héroïne Marocaine (Oué j'ai pas dis Arabe!) voit la France de son point de vue. ; -)...
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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30 jours pour trouver un mari

Quelques amis réunis pour philosopher au Café de l’Univers… tout un programme ! L’idée, que chacun raconte à son tour une histoire qui l’a marqué et en tirer une morale, une philosophie, une leçon de vie… De la technique infaillible pour trouver le mari idéal en moins de 30 jours et du génie des femmes, à quelques considérations sur la relativité de nos cultures et de nos religions, en passant par les pièges que dissimulent ces dernières, on se régale de ces récits racontés avec beaucoup d’esprit et une bonne dose d’humour…parfois un peu noir quand c’est au paradis ou à son propre enterrement que l’on atteint l’accomplissement de sa vie.



Si on veut en tirer une morale, c’est que l’humour et l’ouverture d’esprit sont les meilleures armes pour lutter contre les préjugés et les endoctrinements. Car finalement, au-delà des accidents de nos destinées qui comportent une large part de conditionnement mais aussi de hasard, nous ne sommes pas si différents que ça les uns des autres. Et échanger des histoires reste le moyen le plus agréable de relativiser son point de vue !

Merci à Babelio et aux éditions Mialet Barrault pour cette lecture à la fois très distrayante et très enrichissante !

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De l'islamisme

Ce livre est un vibrant témoignage contre ceux qui poussent une génération entière à une application littérale et dénaturée des préceptes du Coran.

Fouad Laroui est un brillant universitaire d’origine marocaine.

Il a fait des études d’ingénieur et d’économie , a enseigné à Londres et enseigne maintenant aux Pays-Bas . Il est intervenu récemment dans l’excellente émission d’Arte « Populisme, Europe en danger ».



Le but de ce livre très courageux est de démonter pièce par pièce, le discours intégriste.

Ce n’est bien sûr pas un livre contre la foi.

Le but est de montrer le danger des intégrismes et plus particulièrement de l’islamisme, mot qui apparaît seulement en 1980, au moment où l’ayatollah Khomeiny prend le pouvoir en Iran.



Un livre très courageux écrit par un homme érudit mais qui garde un style accessible à tous.

Une belle leçon de tolérance.

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Une année chez les Français

Mehdi, petit Marocain d'une dizaine d'années, fait son entrée dans le monde des Françaouis. Et oui, ce jeune garçon, par ses multiples talents d'apprentissage dont celui de la langue française, s'est fait remarquer dans sa petite école de Beni-Mellal, village situé au pied de l'Atlas. Le directeur de celle-ci a réussi à lui obtenir une bourse et à l'inscrire, en sixième, au prestigieux lycée français de Casablanca où il sera interne.



Par une écriture touchante et pleine d'ironie, Fouad Laroui nous conte les mille et une péripéties traversées par son jeune héros face à un monde dont il ignore les codes et les coutumes. On rit, on sourit et surtout on ressent une grande tendresse vis à vis de ce petit bonhomme qui réfléchit énormément et réagit face à tout ce qui lui arrive, en puisant dans les mots, les phrases et les répliques qu'il a croisés dans ses innombrables lectures.



C'est un roman, presque autobiographique, plein de fraîcheur mais qui soulève la question de la recherche d'identité quand on est tiraillé entre deux cultures et celle aussi de l'ascension sociale grâce à l'école. Ascension sociale qui existait alors, en 1969 !


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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