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Citations de Fouad Laroui (320)


- L'arabe aussi est une très belle langue, bien sûr, avec une longue histoire et un trésor d'oeuvres de grande volée, surtout en poésie. Mais l'esprit français... Voltaire! Diderot! Valéry! Finalement, je vous envie, Saïdi, Khatibi, Lahlou... Vous aurez le meilleur des deux mondes, vous qui serez de double culture.
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" Ko-a-la, lui dit-elle, ko-a-la, je n'ai pas l'impression que ce que je te raconte t'intéresse follement."
Khaoula, qui n'aimait pas qu'on écorchât son prénom, lui jeta un regard noir. Puis :
"Ali-za-bête, tu as raison.
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Il pointa un index accusateur sur l’enfant, qui se faisait tout petit
- Tu es l’avenir de l’humanité !
L’avenir de l’humanité, d’émotion, fit pipi dans ses braies.
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Je me présentai spontanément au commissariat de police. le lecteur averti mesurera par là l'ampleur de ma détresse.[...] - Qu'est-ce qui vous amène ? grogna t-il. On ne vous a pourtant pas convoqué. J'ai votre fiche. D'accord, vous lisez le Monde, mais ce n'est plus un délit depuis que Sa Majesté a décidé de démocratiser ce foutu pays."
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Il découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu’il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu’un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s’emplit d’un nuage acre et il sentit, d’un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c’était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c’était français."
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Tu apprends quoi, à l'école pour ce qui est de l'histoire des idées ? Ça commence au siècle de Périclès, il y a eu le miracle grec, Platon et Aristote, puis un millénaire d'abrutissement général, le Moyen Age, puis un miracle : la Renaissance, et on te parle de François 1er, l'ami des lettres et des arts, etc...
[...]
- Minute ! Que te disent les chaînes arabes ? Le fameux millénaire d'abrutissement général, ce n'était qu'en Europe ! A contrario, ce furent les Lumières de Bagdad à Cordoue ! La pensée philosophique, la science, les techniques, c'est là qu'elles se développèrent ! [...]
-On se dispute sur le point de savoir quelle est la plus ancienne université du monde. Bologne, créée en 1088 ? Paris au XIIe siècle ? Oxford ? Que te dit la télé marocaine ? Que l'Université de Fez fut fondée en l'an 859, et par une femme en plus ! Fatima el-Fihryya... [...]
- Tu vas au cours de sciences naturelles, on te dit que Harvey a découvert la circulation du sang au début du XVIIe siècle. Tu regardes un documentaire sur Al-Jazira et tu apprends que le Syrien Ibn el-Nâfis avait postulé, au XIIIe siècle, la circulation sanguine en se basant sur des dissections de coeur d'animaux. Tu te précipites sur Internet, la chose s'y étale, noir sur blanc, avec une superbe reproduction du manuscrit Ash-shâmil fi t-tibb d'Ibn Nâfis, qu'on peut consulter à Damas.
- Mais Harvey n'était pas français, non ? Ce n'est pas le roman national...
- Si, si, le roman national est maintenant, comment dire... enchâssé dans un roman européen.
- Tu retournes au lycée, on te parle de l'invention de l’anesthésie de Crawford Long, au XIXe siècle. Mais que t'apprend ce documentaire regardé sur Al-Jazira ? Zahawari et Ibn Zuhr, dans l'Espagne musulmane, ont procédés à des centaines d’opérations chirurgicales avec anesthésie six siècles avant Crawford Long !
....
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Voilà bien des choses qu'on ne nous apprend pas.
Par exemple on n'en parle pas en famille.
On appelle ça hchouma, la pudeur.
Nous ne sommes pas une civilisation du péché, nous laissons cela aux chrétiens, mais nous compensons par la pudeur, la honte, le refus de nommer.
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Tiens, je l'ai touché avec mes histoires d'enfance. La nostalgie, c'est quand même universel. (p.30)
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Abraham est considéré comme le premier des musulmans.
Qu’est-ce qu’un croyant au sens du Coran ?
L’esprit des 114 sourates peut se résumer à ceci :
Il faut :
- Croire en un Dieu unique, sans égal, dont on ne peut rien imaginer, qu’on ne peut pas représenter, qui est pure transcendance.
- Se conduire en toutes choses avec pondération et humilité, faire le bien, rechercher la paix et la concorde.
Le reste n’est qu’accessoire. Ceux qui mesurent au millimètre la longueur du voile, ceux qui réclament quatre témoins avant de lapider, ceux qui s’imaginent pouvoir parler à Dieu, ceux qui tremblent d’horreur à l’idée de mêler la viande et le lait, ceux qui autrefois me privaient de viande le vendredi à l’internat du lycée de Casablanca (lycée pourtant laïque mais on y faisait maigre ce jour-là) sont obsédés par le futile et l’accessoire.
Contempler en silence les étoiles par temps clair vaut toutes les oraisons.
Lire un poème est une prière.
Le vrai croyant c’est celui dont on ne remarque pas qu’il est croyant.
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Les mots n'ont plus de goût...goût ? Non, les -choses- commencent à perdre leur goût...(p.65)
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" Un jour, alors que je me promenais, un parachutiste s'abattit sur moi. Il ne s'excusa même pas... Ç'aurait pu tomber, c'est le cas de le dire, si n'importe qui. C'est ce qu'on appelle à proprement parler le hasard... Du moins c'est ce que je crus sur le moment... "
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« C’était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire. » (p. 294)
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La nuit était tombée. Au Café de l'Univers, il ne restait plus que nous et le cow-boy. Nous incombait la tâche de tirer une morale de tout cela puisque, sous toutes les latitudes, les hommes ne se réunissent que dans ce but : ajouter à la simple énumération des faits, qu'un grand livre suffirait à contenir, l'infini des jugements et des condamnations, des acquittements, des éloges et des insultes zaporogues : ajouter de l'éthique, de la moralité, des leçons et des synthèses - tout cela étant à la fois inutile et indispensable.
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- Tu te fais "séduire" par des reportages, toi?
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Adam se rendit compte que son grand-père n'avait jamais dépassé la vitesse du cheval lancé au galop dans la plaine des Doukkala- et ce galop-là contenait en lui toute la noblesse qu'un homme peut désirer. Entre la sagesse immobile du hadj et la course altière du pur-sang s'esquissaient tous les mouvements qui peuvent nous occuper ici-bas, le temps bref d'une belle vie, sans laisser sur terre d'autre trace qu'un peu d'affection dans le coeur des hommes. (p.11)
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Qu’importe que la vie ait ou n’ait pas de sens, pourvu qu’elle ait un goût.
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«  Honte? Non, je n’ai pas honte. Personne ne connaît mon nom. Je n’y suis pour personne. Dès que les lumières s'éteignent, je cesse d’apparaître.
On peut «  paraître » et «  ne pas être »: c’est Moi, Ça .
«  Ma condition » .
De femme, objet, corps .
Honte ? Oui , si j’avais un nom . Si ce fait s’énonçait: on a vu Unetelle montrer son corps nu à la Foule,.... ».
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– On attend donc tranquillement en parlant d'espaces de Hilbert et d'équations de Maxwell. Mais… Une BMW noire s'arrête à notre hauteur. Ai-je besoin de décrire une BMW ? C'est une voiture de fabrication allemande, particulièrement bien dessinée et au moteur puissant. C'est un joyau de cette technique avancée qui toujours écrasera les gueux.
(p. 109)
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Je crois que, finalement, ça n’aurait pas mieux marché si je m’étais mise avec un Français ‘de souche’, comme on dit. De souche. Drôle d’expression. Comme si on était des arbres. Vous êtes bizarres, vous les Français.
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Un quart d’heure s’écoula avant que nous nous mettions d’accord sur le fait que nous n’avions jamais su comment s’appelait le mari (marocain) de Madame Mu̴ñoz. On le voyait parfois dans la villa d’icelle, il arrosait le jardin, jouait avec le chien, fumait une cigarette, entrait, ressortait… C’était un type anonyme, semblait-il, ou s’il en avait un, de nom, jamais il ne nous fut dévoilé car toute son essence se résumait à ceci : il était le mari (marocain) de madame Muñoz, et cela suffisait à le dénommer, comme tous les hommes qui se confondent avec un exploit – l’homme qui a vu l’ours, l’homme qui a battu El Gourch à bicyclette, etc. Car madame Muñoz était belle et riche, comme toutes les Françaises, et alors, expliquez-moi comment un p’tit gars d’El-Jadida avait pu remplacer dans son cœur et dans son lit son premier mari, Français et donc beau et riche ? C’était un exploit au moins aussi homologable que celui de l’homme qui avait battu El Gourch (à bicyclette).
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