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Critiques de Francis Ponge (90)
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

Ce recueil de courts poèmes écrit en prose est consacré aux éléments du quotidien, qu’ils soient d’origine minérale, végétale ou animale.

Francis Ponge nous offre ici sa propre perception du monde où ce n’est plus l’Homme qui est au centre du monde mais bien plutôt les choses qui l’entourent. Ainsi, s’appuyant avant tout sur les qualités physiques et surtout linguistiques des éléments évoqués, l’auteur s’inspire de deux modèles littéraires : la leçon de choses et la fable. C’est donc à travers une prose à la fois scientifique et poétique que le lecteur pose un nouveau regard sur le cageot, l’huître, le papillon ou encore le pain.



Avec précision, poésie et originalité, toute la beauté des objets du quotidien est révélée. Découvert lors de mes études, ce recueil n’a pas pris une ride et offre une lecture légère et amusante.

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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

C’est subtil, merveilleusement écrit et très fin. Francis Ponge décrit finement des petites choses et leur donne corps. Tout n’est pas du même niveau (à mon goût). j’ai particulièrement apprécié la partie consacrée au « parti pris des choses » et plus spécialement : la pluie, la fin de l’automne, le cagot, les plaisirs de la porte, escargots, le restaurant Lemeunier, faune et flore, le galet.
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

Il est peut-être utile de réparer une méprise de nombreux babelionautes sur ce recueil. Francis Ponge ne prend pas vraiment "le parti" des choses, mais déconstruit le "parti pris" des choses, c'est-à-dire qu'il sort de l'opinion préconçue que nous avons des choses. L'huître, les mûres ou la mousse sont dignes de l'épopée car elles évoquent des mondes incommensurables pour l'homme. Elles sont sources de beauté et de créativité. La Fontaine, dont Francis Ponge semble s'inspirer, l'a bien mis en exemple dans ses Fables, la mouche ou le roseau y rivalisant avec le lion ou le chêne.
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

Dans ce recueil de trente deux poèmes en prose, édité en 1942 l'écrivain (re) donne une description précise des objets banals que nous côtoyons au quotidien, qu'ils soient manufacturés, fabriqués (bougie, cageot, cigarette, pain...) ou naturels : animaux (papillon, crevette, huître ) , végétaux (orange, mousse).. . Mais en usant d' effets stylistiques, en choisissant les mots, "parfaits" il entend leur redonner une autre entité, une autre personnalité, une autre vie les réhabiliter, nous les faire voir différemment, avec plus d'intérêt ,et surtout avec une vision poétique .

"Le parti pris des choses", c'est maîtriser et choisir les mots ceux qui disent avec plus d'éclat , qui définissent , qui décrivent , qui caractérisent le mieux l'objet , la chose, l'animal, le végétal , qui expriment le mieux possible ses "qualités" , en lui donnant une nouvelle dimension moins banale, moins matérialiste et surtout plus lyrique .

Pour cela Ponge va employer des mots justes, précis qui respectent tout à la fois la description visuelle de l'objet mais qui apportent aussi une réelle poésie, celle qui valorise et sublime l'objet décrit .

Ponge est poète , il va utiliser son art pour que les descriptions des choses qui nous entourent nous les rendre sensibles.

D'abord par le choix de certains mots, d'un vocabulaire plus littéraire , plus poétique , par l'utilisation de figures de style comme la

comparaison, l'hyperbole,,l'oxymore, la métonymie...



Ponge ne cherche pas à embellir les choses, il reste réaliste dans ses descriptions,



A lire avant ou après et en faisant la comparaison d'une autre oeuvre, celle d'Olivier Rollin "A y regarder de près"

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Le savon

Finalement, je ne lirai pas ce livre, qui, dès les premières pages, me plonge dans l'ennui...

Après Le conformiste de Moravia, ce livre de Ponge est à mes yeux un désenchantement.

A quoi bon continuer ?

Peut-être n'est-ce pas du tout le moment de le lire... ?

J'arrête...
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Le savon

De la même manière que dans le parti pris des choses, Ponge donne des intentions, une volontée aux objets et aux choses, ce qui à pour effet de leur donner une certaine beauté et de nous faire porter un autre type de regard sensible sur notre quotidien.
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

N° 1432 - Février 2020.



Le parti pris des choses (1942) suivi de Proêmes (1949) – Francis PONGE- Gallimard.



Ce sont des poèmes en prose écrits par Ponge (1899-1988) au cours des années pendant lesquelles il a travaillé au Messageries Hachette et qu’il a qualifiées de « bagne ». On retrouve cette ambiance et ce rythme de la journée de travail dans certains de ces textes. Il a prétendu que cette période lui a laissé peu de temps pour écrire mais il s’est cependant laissé émouvoir par les choses les plus banales du quotidien comme une bougie, un cageot, une huître, le pain, la pluie, les lieux familiers, les humains… On est loin des sources d’inspiration des surréalistes dont il a pourtant été proche sans adhérer au mouvement. Le langage est précis avec la volonté de se dégager des contraintes de le versification. Pour Ponge, la poésie n’est ni romantique ni même une façon de s’engager mais au contraire de une manière de célébrer la matérialité des choses. C’est sans doute la raison pour laquelle il contestait pour lui-même la qualité de poète. Le titre même du recueil indique qu’il prend effectivement le parti des choses, qu’il les choisit. Il multiplie les images, file des métaphores, use de périphrases, joue sur les mots, réenchante le quotidien par la description qu’il en fait. Quand il évoque à sa manière, c’est à dire d’une façon fine et subjective, un objet ordinaire, il insiste sur son utilité, sa trivialité, sa brève durée de vie, sa simplicité, sa vanité, mais, paradoxalement il en souligne l’importance et nous invite à porter sur lui un regard différent. En choisissant ainsi de parler des objets banals, il renouvelle à sa manière le langage poétique. Cela m’évoque cette citation de Victor Ségalen « Voir le monde et l’ayant vu dire sa vision ». Il choisit de collationner les choses, de leur donner sa propre définition comme le ferait un dictionnaire, de procéder à une véritable « leçon de choses ».



Ce recueil est aussi une sorte d’exorcisme à cause de la douloureuse perte de son père. Après cette épreuve, il se réfugie dans le monde des objets quotidiens dont il croise chaque jour la réalité. Dans une moindre mesure il évoque aussi la réalité de la vie de salarié.



Avec « Poême », mot valise qui est la contraction de  prose et poème  mais aussi vient d’un mot latin signifiant prélude, il semble nous dire que ce qu’il écrit n’est finalement qu’un préliminaire à autre chose qui viendra par la suite puisque toutes les choses qui sont le prétexte de sa poétique sont elles-mêmes perpétuellement changeantes. Il réitère en créant l’expression « l’objeu », contraction des mots objets et jeu, non seulement il joue sur les lettres d’un mot mais il semble aussi nier ainsi l’arbitraire du langage. Il y a une forme de lyrisme chez Ponge, dans la façon d’appréhender les choses et de les évoquer pour son lecteur, de leur donner en quelque sorte une âme.



Il reste pourtant un poète inconnu du grand public, un « inconnu célèbre » que Sartres révéla à l’occasion de la publication de ce recueil. Ponge est sans doute un grand poète mais je dois bien avouer que j’ai assez peu vibré à ces textes.





©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com

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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

Un poète change notre regard sur le monde ou sur nous même . Ponge nous fait apercevoir les merveilles cachées dans l'humble prolétariat des objets ou des bêtes (cageot, cigarette , pain, papillon,escargots ) . A ces modestes il offre la magie de son langage et à nous le désir d'en faire autant ...mais ce n'est en rien facile.
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Pièces

La virtuosité de la poésie de Francis Ponge se cache sous des apparences de simplicité. Consacrer des poèmes au chien, au pigeon, à la barque, au crottin, à la lessiveuse, c'est clamer la force de la poésie. Ponge ne cherche pas tant à glorifier l'humble, ou à embellir l'insignifiant qu'à démontrer sans crier gare la puissance de la langue, l'irréductible force de la littérature.
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Pièces

Le poète du Parti pris des Choses ne s'est pas arrêté au grand recueil de 1942, mais a poursuivi son travail de devisement du monde concret à travers ce recueil dont les pièces sont classées chronologiquement, de 1924 à 1957. On retrouve l'art de faire voir poétiquement le monde dans des textes parents du premier recueil, mais la palette du poète est ici plus variée : on trouve des textes en vers et parfois de longs poèmes et variations sur le même objet ou le même être, alors que la règle du Parti Pris des Choses était, en général, de ne pas dépasser la page. C'est un enchantement total.
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Lyres

La musique de Francis Ponge possède une résonnance particulière, qui s’explique sans doute par ses grandes similitudes avec la prose que des expressions, tournures grammaticales, rythmiques ou termes lexicaux viennent subtilement détourner de leur ancrage dans la banalité de l’expression.





Les Lyres, publiées en 1961, regroupent des extraits des Grand et Petit Recueil, composés de pièces courtes et de réflexions « poétiques », en ce sens qu’elles cherchent avant tout à redéfinir les visions ternes de notre quotidien en ballades métaphysiques (« Texte sur l’électricité ») ou en variations musicales (« Le quartier des affaires », « L’allumette », « Soir d’août »…). Le recueil est ponctué d’hommages et de références explicites (« Jules Romain peintre de Paris », « Trois impromptus sur L.-P. Fargue »…) qui nécessitent une connivence culturelle sans laquelle l’appréciation risque d’être compliquée.





D’une manière générale, le recueil des Lyres n’est pas un hymne à la joie, sans tomber non plus dans son versant opposé. Le ton est souvent désabusé. La déchéance physique et la fatigue mentale se complètent pour achever le portrait d’une humanité malade de ne pas trouver les mots justes pour s’exprimer.





On comprend tout le désarroi de Francis Ponge. Ses intentions trouvent des fulgurances d’expression au détour de l’une ou de l’autre des pages de son recueil, tandis que le reste s’efface, en veilleuse, et que la lecture laisse doucement assoupi, en attente de la prochaine déflagration. Pour ma part, je n’ai pas réussi à me passionner pour la lecture de ces Lyres. La qualité et l’originalité de l’écriture sont indéniables mais restent d’une beauté superficielle qui n’a pas réussi à me nourrir, passé le terme de la lecture immédiate.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Lyres

Après avoir redécouvert avec plaisir Le parti pris des choses, j’ai voulu me replonger dans Lyres, que je n’ai fait que parcourir, essayant d’y retrouver la même étincelle. Le style de Francis Ponge est bien là, mais ce recueil, un peu plus tourné vers l’humain, est aussi nettement plus morose, ce n’est pas noir, loin de là, mais très désabusé et relativement déprimant, à force de dépeindre une humanité tristounette et malade. Du coup j’ai préféré ne pas en lire plus, ce n’est pas la lecture qui me convient en ce moment.
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Méthodes

Ce livre composite nous fait entrer dans le laboratoire de l'artiste, qui tient plutôt du capharnaüm que d'un bureau bien rangé. Fragments de poèmes, essais, dialogues, morceaux de journal intime, ou extime, lettres, entretiens, tout se mêle pour désorienter ou réorienter le lecteur, s'il est habitué aux formes souples, inachevées et incertaines, comme les Cahiers de Valéry et le recueil "Poésie perdue" qui en a été tiré. Ce désordre a un charme infini, et rend possibles d'heureuses surprises : poèmes sur l'Algérie, traité du verre d'eau, et tant d'autres essais qui ouvrent sur des perspectives merveilleuses, à la façon de fenêtres, et avec la même prodigalité lumineuse.
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

On referme ce recueil et on ne peut s'empêcher de regarder notre environnement autrement. Un regard poétique!
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Le Parti pris des choses - La Rage de l'exp..

Indispensable recueil, un de ceux qui transforment le regard. Voir ce qui nous entoure avec douceur. Voir vraiment, lire, sentir, écouter et pour finir vivre, vraiment.
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Le Parti pris des choses - La Rage de l'exp..

Ponge donne vie aux objets insignifiants du quotidien en leur faisant une place toute particulière dans ses poèmes. C'est amusant, décalé, original et ... très beau. À l'aide de multiples figures de style très loin des stéréotypes et des clichés (métaphores, comparaisons), le poète personnalise les objets et leur redonne du sens.
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Pour un Malherbe

"Pour un Malherbe" est la somme des essais et tentatives de Francis Ponge pour rédiger un livre sur Malherbe, sur la commande d'un éditeur. Ce livre ne vit jamais le jour sous sa forme achevée, et l'on a publié dans ce beau volume les brouillons, essais, réécritures et rêveries du poète Ponge aux prises avec son sujet. L'affinité entre les deux auteurs, à laquelle on ne penserait pas d'abord, finit par acquérir un caractère d'évidence, et les bonheurs et trouvailles de langage sont nombreux dans ce livre. Dans la même veine, on trouvera dans les collections de poche de poésie ses essais de poème sur l'araignée, le verre d'eau et autres sujets. Ecrire sur Malherbe n'est guère plus facile que sur un verre d'eau, quand on est Ponge.
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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

Le Parti pris des choses ou le miracle de la poésie. Aucun mot n'est assez beau, ni assez grand pour décrire ce joyau de la prose française. A la fois force et tendresse, à la fois subtilité et vulgaire, la poésie de Ponge ne pourra jamais se démoder car son oeuvre relève tout simplement de l'immortel.
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La rage de l'expression

Il s’agit d’une plongée fascinante dans l’atelier du poète. Loin du cliché de l’inspiration, de la poésie qui coule de source, la poésie est montrée comme une savante combinatoire, une lutte, mais plaisante, avec les mots, une forge, pour reprendre la métaphore de l’atelier, pour arriver à un alliage (ou une marqueterie en cas d’échec, quand la fusion ne prend pas). Ce qui nous est montré, ce n’est pas le travail préparatoire d’un poème dont on nous donnerait la forme aboutie, car comment mettre un terme à la recherche de l’expression parfaite, comment choisir entre d’infinies variations ? Autre difficulté dans la démarche de Ponge, qu’articule bien ce recueil : la relation complexe entre la trouvaille poétique, peut-être nécessairement subjective et dépendant des circonstances, du moment où l’objet est saisi, et la volonté de révéler une vérité objective et permanente à son sujet.



S’agit-il, dans ce recueil, de « prendre le parti des choses » ? Souvent plutôt s’exprime la volonté de les dominer, pour rendre le monde plus habitable. L’on peut d’ailleurs remarquer peut-être un contresens, ou du moins un gauchissement de la pensée de Ponge dans l’édition Folio plus Lycée, au demeurant excellente pour ceux qui travailleraient cette œuvre pour le bac : elle insiste sur l’harmonie entre homme et objets, alors de plusieurs passages montrent plutôt une volonté de maîtrise de la nature et de l’objet. À ce propos, l’édition oublie une référence évidente en filigrane : Le Discours de la méthode de Descartes, dont le recueil semble partager le but de faire des hommes « comme les maîtres et possesseurs de la nature ».



Autre point qui m’a intéressé : la Deuxième Guerre mondiale en filigrane. Cette poésie qui semble si peu liée à l’actualité est en fait un résultat de l’exode, et est déjà une façon de résister : il s’agit de dire la vérité pour lutter contre l’obscurantisme.



Enfin, deux réserves pour nuancer mon enthousiasme : tout d’abord, ce recueil n’a pas l’humour que l’on retrouve souvent dans Le Parti pris des choses. De plus, quand Ponge multiplie les variations sur un même poème avec d’infimes variations, les lit-on vraiment ?

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Le parti pris des choses - Douze petits écrit..

F. Ponge développe sa forme poétique à partir de rien, d'objets du quotidien, autour de lui ou dans la nature. Il creuse l'évidence d'un simple galet, d'une huître (objet?), d'un cageot, d'une orange, voyage sur une croûte de pain.

Tout est devenu objet poétique. Il suffit d'ouvrir les yeux. Non qu'il ait donné une âme aux "objets inanimés", il les a animés de mots en voyageant dans l'infiniment petit ou dans le petit tout court car les choses finissent par posséder en elles, un esprit que le poète révèle de sa subjectivité. Le désir n'est jamais bien loin et il fallait bien réussir à rendre dans une huître, cette allusion érotique: "…frange de dentelle noirâtre sur les bords."

La lecture de ce recueil est jubilatoire, c'est un hymne à la vie pour qui s'intéresse un tant soit peu aux objets non en tant que possessions mais en tant qu'êtres ayant leur vie propre et dont on doit creuser le mouvement pour en deviner le "parti pris". Le mouvement de la mer revient d'ailleurs souvent, de même que les "objets" qui longent la plage, car c'est la mer qui imprime un mouvement au galet et non le galet qui bouge, la mer qui lui propose "un million de qualités inédites."

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