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Citations de Françoise Bourdon (281)


Aglaé était un peu rebouteuse, un brin guérisseuse. " Sorcière ", comme disaient les enfants. Elle avait, surtout, le don d'écouter ceux qui montaient jusqu'à sa cabane.
Quand on vient me parler, avait-elle un jour expliqué à Julia, on se décharge d'une partie de son fardeau. C'est ça, le secret, petite. Rien d'autre.
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Tout au long de l’été, le fruit se gorge de soleil et change de couleur, explique-t-elle. Il vire du vert au brun foncé. C’est ce que les anciens nommaient la véraison. Il faut récolter les olives au juste moment, ni trop tôt ni trop tard, avant que la coloration noire ne touche le noyau, pour que l’huile exprime tous les aromes du fruit. Tout à l’heure, je te là ferait gouter sur du pain frais grillé, dont la croute a été frottée avec une gousse d’ail. C’était le repas de midi, autrefois. Du pain et de l’huile, un peu de fromage de chèvre… On commence à redécouvrir notre huile de la vallée de la Durance et c’est tant mieux.
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Nous sommes plus fortes que les hommes, mais ils ne l’ont pas encore compris. Nous n’avons pas de temps à perdre au café ou au jeu de boules. Nous avançons, toujours, avec l’entêtement des mules.
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Même si elle refusait de se l'avouer, elle cesserait pas d'avoir peur tant que son Pierre ne serait pas rentré.
C'était la dure loi du métier de pêcheur. La mère, l'épouse, la fille vivaient avec cette crainte fichée dans le cœur.
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De temps à autre, ses yeux se perdaient dans le vide, à la recherche de quelque rêve perdu. Dans ces moments-là, Noël savait qu'elle pensait à l'autre, celui dont elle ne lui avait jamais parlé, mais qui existait, il en était persuadé. Il avait lu dans le regard d'Éloïse l'empreinte de leurs étreintes. C'était à la fois indéfinissable et troublant.
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Il lui manquait un doigt a la main droite. Un accident fréquent à l’époque où il avait commencé à travailler. Il n’avait alors que douze ans et venait de passer le certificat. Les gamins étaient fiers d’aller travailler à la fabrique et rapporter leur première paie. C’était pour eux une sorte de promotion sociale. La Boulonnerie rythmait la vie du bourg. Le jour où elle avait définitivement fermé, Charles Parizel avait arboré un brassard noir.
Je porte le deuil de toute une vie de labeur, avait-il expliqué à son fils.
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Le ciel, couleur d'ardoise, était traversé de longues écharpes clairs.La brume voilait le vallon. Les arbres dénudés avaient le ton passé des clichés sépia d'avant guerre.
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Madeleine avait aussi confectionné du nougat selon la recette de son époux. Elle avait mis à cuire sur feu doux dans une bassine un kilo de miel, y avait ajouté un kilo d’amandes. Quand celles-ci avaient commencé à pétiller, elle avait retiré sa bassine du feu gout en continuant de remuer l’appareil avec une cuillère en bois puis l’avait versé dans un cadre en bois au fond tapissé de papier hostie. Elle l’avait recouvert de ce même papier et avait posé une planche dessus- avec un poids. Elle l’avait laissé refroidir totalement avant de le démouler.
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Françoise Bourdon
Les ambulanciers me font glisser sur une civière.
Hé ! doucement ! Je ne suis pas un sac de patates !
Et encore !
Ils manipuleraient peut-être plus délicatement
des denrées alimentaires ! p 68
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1917

Le givre craquait sous les pas d’Anna. Le ciel, d’un bleu de vitrail, aurait voulu faire croire que l’hiver était déjà passé. Pourtant, les fleurs rose et blanc, brûlées par le gel, dispersées parle vent, témoignaient de l’âpreté du
climat.
« Il faut que je vous dise enfin la vérité, Anna », avait écrit Martin et, au fond de son lit, elle avait eu la tentation de froisser la lettre et de la jeter dans la cheminée. Le vent hurlait, secouait les portes, menaçait d’arracher les volets, et Anna pensait que ce n’était rien, comparé aux bombardements qui pouvaient durer plus de trente heures. Il le lui avait écrit. L’enfer à M.H. Elle avait cherché dans sa mémoire. Chaque jour, elle se précipitait sur le journal afin de lire les comptes-rendus des batailles mais, bien sûr, elle ne pouvait pas retenir tous les noms. Armand s’était moqué d’elle, d’ailleurs, à ce propos, et lui avait suggéré de se procurer une carte d’état-major.
M.H. .. Que pouvaient signifier ces deux initiales '?
Cet endroit se trouvait-il du côté de Verdun, ou bien du
Chemin des Dames ? Elle avait frissonne. Si elle pensait
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page 22 : - Ne fais pas ta fière, lui ordonne alors la femme. Tout le monde ici sait d'où tu viens.
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"Un ciel de passion", avait coutume de dire Esprit Duthilleux, qui avait lu Goethe et se piquait de romantisme.
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Je n'avais pas l'intention de ranger mon capharnaÜm;
après tout, j'étais un artiste !
On n'attendait pas de moi un intérieur impeccable.
Il y avait longtemps que je ne me souciais plus de l'opinion
d'autrui. P 31
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Tu ignores encore tant de choses, petite ! J'en ai vu dans mon métier, tu peux me croire ! Des hommes qui se fichaient de leurs femmes comme d'une guigne, d'autres qui auraient volontiers pris sa place pour lui épargner toute souffrance, d'autres encore qui, d'entrée de jeu, fixaient les règles . "Ma femme et moi sommes d'accord : il faut sauver l'enfant avant tout." Tu sais… parfois, tu finis par te dire que l'humanité n'est pas particulièrement jolie.
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J’étais à contre-jour… souffla-t-elle. Or vous m’avez identifié immédiatement…
Un sourire éclaira son visage grave. Nous les malvoyants devons développer nos autres sens. Vous avez un parfum peu courant, qui vous enveloppe et semble faire partie de vous.
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Elle tendit la main, comme pour lui ébouriffer les cheveux, avant de suspendre son geste.
- Clément, mon garçon... j'aimerais tant que tu traces ton chemin dans la vie. Le bonheur.. mon Dieu ! ce n'est pas une idée pour nous. Mais toi, si tu le veux vraiment...
Elle savait à peine lire et écrire mais lui avait enseigné l'essentiel. L'amour de sa forêt, de la vie, une certaine opiniâtreté, assorti d'un réel courage, physique et moral.
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La vie, mon Dieu, nous autres, les femmes, on est bien obligées de la subir sans trop se plaindre.
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Aimé lui avait raconté un soir que chaque attaque, du gel, du vent ou de la grêle, laissait des traces sur le bois pourtant rugueux et épais de l'amandier. Il en allait de même pour Anna. p.130
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Parce que vous croyez encore à tous leurs beaux discours ? Tant d'hommes sont morts, pour quelques mètres de terre... Je suis certain que, dans plus de cinquante ans, on retrouvera encore des cadavres. Les pauvres diables n'en peuvent plus, et moi non plus. La paix, voilà à quoi j'aspire. J'ai essayé de sauver sa jambe, reprit-il. Ai-je eu raison ? Recommandez bien à l'infirmière de le surveiller. S'il passe la nuit, il aura peut-être une chance de s'en tirer.
Le blessé reprenait lentement conscience. Sa tête et sa jambe le faisaient horriblement souffrir.
Je vais mourir, pensa-t-il.
Il n'avait qu'une hâte, sentir à nouveau le parfum des amandes grillées.
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Il avançait. La chaine et le collier lui pesaient horriblement.La nuit,il lui arrivait de rêver qu'il était libre.La déception n'en était que plus intense au réveil.
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