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Citations de Françoise Mallet-Joris (139)


Aux autres de le définir...Moi, les définitions....
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Des scrupules, si raffinés soient-ils, ne sont qu'un cadeau qu'on se fait à soi-même.
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L'argent n'est pas que l'argent.
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Elle pleure. Elle se laisse embrasser, cajoler, consoler par lui de lui-même. Elle a peut-être tort? Elle a peut-être, à un moment donné, dit quelque chose, fait quelque chose… L'immense culpabilité féminine, informe s'abat sur elle. D'ailleurs ne s'est-elle pas mise en colère, n'a-t-elle pas crié, pleuré, en somme "fait une scène"? L'angoisse l'envahit comme une vague tiède, un peu écœurante de savoir qu'elle va, tout de suite, être apaisée.
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Je prends Marceline, rien que Marceline, un poète, une mère, une amante,
un gagne-petit du théâtre et du livre, une bohème secourable à tous,
bonapartiste fervente-vous saviez ? Enfin Marceline dans sa totalité
, et j'essaie de reconstituer ce que peut être le don d'écrire, la nécessité
d'écrire, son rapport avec la vie, s'il faut tenir compte de ceci ou de
cela, si on peut se permettre d'être amoureux à fond, ce qui est "bon" pour
l'oeuvre et ce qui est nuisible, ce que c'est que la spontanéité dans l'art,
ou la sincérité. (p. 28)
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Si je vous garantis qu'il est "sain d'esprit" ? Qui de nous peut s'en vanter, ma mère ? On peut se prendre au jeu, on se laisse aller parfois à l'extravagance qui est en nous, on ne refoule pas certains instincts... Tout est dans le but, ma mère. Tout est dans le but ! L'Eglise elle-même... Et qui de nous n'est jamais contraint, pour le bénéfice de l'autorité, de dissimuler, de jouer un rôle un peu sévère, de cacher une spontanéité, une joie innocente qui nuirait à la discipline ? C'est le contraire, et c'est la même chose, le but !
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Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), poète romantique qui annonça Lamartine, flamande (de la Flandre française) et se proclamant telle, mère de six enfants dont un seul lui survécut, amoureuse de l'amour mais aussi de la justice, de l'harmonie, Marceline ajoute à toutes ces parentés que je ressens une énigme, presque un défi. (p.13)

-Révélateur, pierre de touche, Marceline n'est pourtant pas mon modèle: elle est inimitable. elle me révolte, me bouleverse, m'exaspère parfois-je ne cesse pas de l'aimer, ni de l'admirer pour autant. Elle me déconcerte aussi-alors je me retourne vers mon passé. Etais-je ainsi ? ai-je vraiment écrit cela ? et je me déconcerte moi-même.-
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De Christophe à Juste
"si je signais ces petites choses là (jamais jusqu'à la fin il ne dira mes toiles, ni mes tableaux, ça porte malheur) ça t'ennuierai que je signe Matthyssen ?
"Non, répond Juste imperturbable
"Tu me donnes ton nom ? dit Christophe en rigolant à demi
"Je te donne mon nom, répond Juste imperturbable
Même sur sa tombe on lira Christophe Matthyssen 1903,1943
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Jamais frère et soeur ne se ressemblèrent aussi peu.Et pourtant ils appartenaient au même tableau.
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Le grand cri de l'accouchement est un cri de colère;naître! Qu'est ce que naître sinon trahir?
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Et cet être est une femme, et cette femme devient belle ! L’histoire de Cendrillon a failli être vécue. Ne dit-on pas que Marie l’a inspirée ? Un peu de ruse dans sa pantoufle, et Cendrillon triomphait. Mais le conte devient amer quand le roi que l’amour a séduit par le plus noble instinct, le goût de la générosité, de la grandeur, de l’estime, laissera échapper l’amour à cause d’un amour moins beau qu’on lui présente, un amour qui fait des concessions.
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Parce qu’elle n’a jamais faibli, elle n’est pas entrée à onze ans au couvent comme le voulait sa mère, elle a triomphé de sa gaucherie, de sa laideur passagère d’adolescente, de l’ignorance dans laquelle on l’avait laissée ; elle est devenue l’amazone infatigable, la danseuse pleine de grâce, la savante et presque la précieuse que célébra Somaize, sous le nom de Maximiliane ; par sa seule volonté bandée, sa fierté, son courage, l’enfant trop brune et mal aimée est devenue la jeune fille d’un roi.
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Quel sera le sort de Marie dans l’au-delà, nul n’en sait rien, mais sur cette terre elle aura le sort de ceux qui n’entrent pas dans le jeu, quelle qu’en soit la raison : la solitude.
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Elle ne joue pas, parce que le gain ne l’intéresse pas assez. Son bien le plus précieux, celui qu’elle a toujours préservé, l’enfant farouche, l’adolescente laide et méprisée, la jeune fille aimée d’un roi, c’est ce que Corneille eût appelé « sa gloire » et qui est tout simplement elle-même. Une image d’elle-même à laquelle elle restera fidèle jusqu’au bout, au prix de tous les sacrifices, et Dieu seul saura si c’était une image, ou un mirage, et si tous les biens terrestres de Marie Mancini, future connétable Colonna, auront été sacrifiés à l’achat de la perle unique de l’Écriture ou jetés en holocauste aux pieds d’une idole dérisoire.
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Ce jeune Louis XIV dont Marie Mancini est sûre qu’il sera le plus grand roi du monde, de ces rois dignes de Tacite et de Sénèque et pourquoi non ? aussi du Grand Cyrus et de L’Astrée. Un roi héroïque et galant, stoïque et érudit, bon cavalier, bon danseur et grand politique, bel idéal de jeune fille naïvement savante, instruite et ignorante, touchante dans son bel orgueil intact.
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Marie danse en face du roi, presque chaque soir. Marie participe à une loterie de bijoux, et gagne, bien sûr, des rubis magnifiques. Les machineries élèvent vers le ciel des nuages en carton : Marie, la malaimée, la malgracieuse, l’étrange et singulière enfant qu’il fallait reléguer dans un couvent, la jeune fille morose au front buté que refusait La Meilleraye, figure Vénus dans l’Olympe de pacotille que le bal suscite pour un soir. Elle figurera l’Été, le Siècle d’or, une Étoile, une Fée, une Déesse, et tout le monde le trouvera parfaitement naturel. Elle est transportée dans un monde incroyable où, tout à coup, elle règne.
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Cet automne achèvera la métamorphose de la jeune fille ; son teint mat s’est légèrement éclairci, ses formes un peu anguleuses s’adoucissent, sa nervosité d’enfant sensible et souvent froissée s’atténue. Finie la maladresse, disparu le mutisme gênant ; la cour s’aperçoit avec surprise de la radieuse beauté, soudain épanouie, de Marie.
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La faveur et l’amitié de Louis XIV ont été pour Marie un véritable miracle, le miracle qu’elle attendait depuis l’enfance et auquel elle avait presque renoncé. L’enfant malheureuse, orgueilleuse et sensible a tant rêvé de ce jour où enfin, on lui rendrait justice ! Elles ont été si longues, ces années d’obscurité, d’indifférence, où chaque jour apportait sa blessure. Les moqueries de sa sœur, l’hostilité de sa mère, le mépris tolérant du cardinal, et jusqu’à cette pitié qu’elle lisait dans certains regards, tout l’a repliée sur elle-même, sur cet espoir fou qu’un jour viendrait où, sans qu’elle eût à s’abaisser, on lui rendrait enfin une place digne d’elle. Ce jour était venu. Ce miracle s’était accompli. Sous le regard favorable de ce jeune homme qui était le roi, Marie s’était sentie délivrée de cette hostilité qui la paralysait.
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Ses lectures enfin portaient leurs fruits. Dégagée de son obsession de déplaire elle se découvre une grande facilité de parole, et on la découvre. Quoi, cette Marie tant décriée sait le latin, le grec, a lu Dante et saint Augustin, Ovide, Sénèque et Le Grand Cyrus ! Parlant de tout cela son visage s’éclaire, ses yeux noirs sont admirables de feu, et elle en devient presque belle. Le « caractère singulier » qu’on lui reprocha tant cesse d’être une difformité pour devenir une originalité ; bientôt, ce sera un charme que cette ardeur qui la rend éloquente.

Chapitre 1
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Laurent Mancini, féru d’astrologie, ne s’était pas borné à cette prédiction. Entre autres oracles, il avait prédit à la pusillanime Mme Mancini qu’elle mourrait dans sa quarante-deuxième année. En 1656, Mme Mancini atteignait justement cet âge. D’une superstition outrée, ce fut avec terreur qu’elle accueillit donc une fièvre qui sembla d’abord bénigne. Elle s’alita. Les visites ne lui manquèrent pas. La sœur du puissant ministre était sûre de ne pas être négligée. Et parmi ces visites, le roi.
Marie n’était pas admise dans la chambre de sa mère pendant ces visites. Elle se tenait parfois dans une antichambre assez obscure qui précédait cette chambre. Le roi finira par l’y croiser, lui adresser quelques mots. Ces brefs entretiens sont le point de départ de la faveur de Marie.

Chapitre 1
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