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Critiques de Frans de Waal (75)
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De la réconciliation chez les primates

C'est vrai, Frans de Waal n'est probablement pas le plus grand vulgarisateur de tous les temps, mais c'est une réelle pointure dans son domaine. Il n'est rien moins que le découvreur d'une tendance comportementale qu'on imaginait naïvement être l'apanage de l'homme : la tendance à la réconciliation.



D'abord constatée chez nos plus proches apparentés, les chimpanzés communs (Pan troglodytes) au zoo d'Arnhem où il a travaillé dans les années 1970, l'auteur a ensuite étendu cette observation à des espèces plus distantes de la nôtre, notamment des macaques (Macaca mulatta, Macaca arctoides).



Depuis, nombre de chercheurs ont prolongé ce travail jusqu'à des espèces toujours plus distantes de nous (N. B. : je signale qu'un chercheur français, Bernard Thierry, s'est particulièrement illustré dans ce registre en couplant ce travail à celui du structuralisme et de la covariation des variables comportementales, comme l'avait montré pour l'humain Claude Lévi-Strauss).



À l'issue de cet exposé clair et efficace, Frans de Waal nous invite à considérer cette tendance (retourner voir l'individu avec lequel nous avons eu maille à partir dans le but d'apaiser nos relations à venir) de l'humain comme la forme suprême d'une tendance déjà nettement assise chez les primates sociaux qui ont intérêt à conserver un bon niveau de qualité dans leurs relations sociales.



Néanmoins, si j'avais un livre de Frans de Waal à vous conseiller, ce serait probablement son tout premier, intitulé La Politique Du Chimpanzé, qui, lui, est vraiment captivant. En fait il y a, à mon sens, une corrélation négative entre le niveau de notoriété acquise par l'auteur et l'intérêt des livres qu'il a produit au cours du temps (les derniers étant franchement de bas aloi). Mais tout ceci, bien sûr, n'est que mon avis de primate, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La dernière étreinte

Bonjour, je suis Kuif et j'ai perdu un bébé. Je n'ai pas assez de lait maternel, de plus, je ne sais pas comment allaiter un nourrisson.

Un docteur avait constaté mon état de dépression. Je restais sur le sol, "en me frottant les yeux, comme les enfants, après une crise de sanglots."

Jan, un cousin m'a appris à donner le biberon...

Depuis, j'ai nourri plusieurs bébés, toute seule!

Je suis très fière...Ook ook!



Ma grande amie est Mama. Nous nous connaissons depuis notre naissance.

Mais, à 59 ans, Mama va mourir...



Je m'appelle Mama, ne vous moquez pas ("Elle va mourir, la Mama!" Ils sont tous là... ") Et je suis une médiatrice hors pair!

Quand 2 adultes se brouillent, et qu'aucun des deux ne veut faire le premier pas pour la réconciliation. J'interviens alors ! Je vais vers l'un ou l'autre, prend le bras du premier et l'amène devant le deuxième. Puis, on reste là, silencieux, le temps qu'il faut. Et, je ne m'en vais que quand la situation est calmée.



Un jeune de la communauté avait réussi à fâcher tout le monde. Rejeté, il subissait la colère et les cris. Je suis allé voir le gamin et il est resté avec moi, le temps que tout s'apaise...

Mon rang de "matriarche" est le fait de mon âge.



J'ai 59 ans, je m'appelle Mama et je vais mourir. Ne soyez pas triste, pour moi, s'il vous plaît.

"Elle va mourir, la Mama! Ils sont venus, ils sont tous là..."

Mais seul, le professeur Jan était là ! J'ai manifesté une grande joie, avec un sourire, en le voyant. Je lui caresse les cheveux et le serre contre moi...



Pourquoi nos cousins croient que nous ne pouvons pas éprouver d'émotions ? Parce que nous ne pouvons parler ? Tout passe par le regard, le visage, et les gestes, pourtant! Il suffit d'apprendre à lire... nos comportements.

Pour y découvrir "la joie et la tristesse, la peur et la colère, le besoin d'intimité et le désir, la soif de pouvoir et le sens de l'équité..."



Et enfin, le besoin... d'Amour!

Pas besoin d'anthropomorphisme, j'étais Mama, j'étais une chimpanzé!

"Les singes sont bien trop bons, pour que l'homme puisse descendre d'eux." Friedrich Nietzsche.
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La Politique du chimpanzé

Ce livre est admirable et je déplore amèrement qu'il ne soit plus édité car c'est probablement le meilleur de Frans de Waal.

C'est son premier livre grand public et il a le mérite de ne pas être encore pollué par la facilité du commercial.

L'auteur nous y présente une synthèse des observations qu'il a pu lui-même mener au zoo d'Arnhem aux Pays-Bas sur des chimpanzés maintenus en captivité.

Il oriente surtout son propos sur les stratégies mises en place par les différents individus pour arriver à leurs fins.

Il détaille donc le cas de certains mâles en particulier, nous en dressant presque un profil psychologique et nous présentant les innovations et les réactions adoptées par ceux-ci durant sa période d'observation, soit pour acquérir un meilleur statut social (et donc potentiellement reproductif), soit pour améliorer leur quotidien, notamment alimentaire.

Rappelons que Frans de Waal est le primatologue qui a réussi à mettre en évidence, d'abord chez ces chimpanzés, puis à généraliser à un plus grand nombre d'espèces, le phénomène de réconciliation après un épisode agonistique.

Si vous avez l'occasion de le trouver dans une bibliothèque qui aura été assez prévoyante pour le commander avant son épuisement, n'hésitez pas et sautez sur ce livre insolite et intéressant à différents niveaux, du moins, c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Bonobos : Le bonheur d'être singe

Dans ce livre, initialement paru sous le titre : "Bonobo, the forgotten ape" (1997) le primatologue et ethologue Fran de Wall, décrit en détail, les moeurs de ces primates.



De Wall insiste sur l'organisation sociale des groupes de bonobos, mettant en avant des comportements typiques de ces primates, qui les différencient de leurs proches cousins les chimpanzés.

Sans jamais tomber dans le -grossier- piège de l'anthropomorphisme, l'auteur met en parallèlle, la société des bononobos et des attitudes humaines.



Rappelons que génétiquement, les singes de la famille des hominidés (chimpanzés, bonobos, gorilles) sont très proches de l'être humain, avec de 97 à 99 % de gènes communs suivant les espèces.



Les bonobos, vivent dans le centre du continent africain, ils sont une espèce menacée, faisant toutefois l'objet de mesures de protection spécifiques.



Le livre de de Wall, est très accessible, quoique assez pointu, les nombreuses photos, de l'auteur lui-même et du photographe Frans Lanting sont un plus très appréciable qui font de "Bonobos, le bonheur d'être singe' un beau livre que l'on a plaisir à feuilleter.
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Le bonobo, Dieu et nous

J'ai eu la chance, il y a quelques années, d'avoir la possibilité d'observer les chimpanzés dans la forêt de Kibale et les gorilles dans la réserve de Bwindi, en Ouganda, puis de l'autre côté de la frontière au Rwanda. Ce fut une expérience inoubliable. Surtout pour les gorilles en Ouganda. Les chimpanzés, restant plus facilement perchés en haut des arbres et difficilement observables. Mais, se retrouver « accueillis » dans une famille de gorilles, dans leur territoire, les mamans s'occupant de leurs petits, faisant confiance aux guides qui nous accompagnaient, était quasiment comme d'être accueillis dans une famille « humaine ». Ce regard, dont parle De Waals, regard presque humain, qui nous renvoie à notre propre condition de faire partie d'une espèce voisine de la leur a quelque chose d’extrêmement troublant et impose un certain respect.

Je comprends d'autant mieux ce que cherche à établir Franz de Waals en essayant de prouver que nous n'avons pas le monopole de la morale, qui, certainement, pré-existait à nos religions et en était la base. Commençant son livre par une explication du célèbre tableau de Jérome Bosch « Le jardin des délices », il essaie de voir en quoi la religion chrétienne a imposé sa conception du bien et du mal, que met en scène le peintre, en prenant toutefois, quelques licences. Le rationalisme issu de la Renaissance commençait en effet, à faire son œuvre. Mais, la religion, selon de Waals, n'est que la conséquence ou l'aboutissement de la morale, qui semblait exister bien avant Sapiens, enfouie au fin fond de notre processus évolutif pour permettre une meilleure entente entre mammifères, aidant, en cela, la cohésion des groupes à venir. Les bonobos, eux aussi agissent sous l'emprise d'une certaine morale, et tout n'est pas permis dans le groupe. Il y a des choses qui ne se font pas, comme dans les groupes humains.

A l'aide de très nombreux exemples puisés au fils de ses multiples expériences, l'auteur nous démontre, ni plus ni moins, que les bonobos et chimpanzés ont la même façon de réagir, dans beaucoup de domaines, que nous, les humains. Le texte est clair, agrémenté de dessins de l'auteur et de photos à l'appui.

Ce genre d'ouvrage me confortera toujours dans le fait que les animaux n'ont absolument rien à nous envier. Comment faire comprendre aux « irréductibles » qui mettent l'humain au-dessus de tout, que nous vivons sur la même planète, partageons les mêmes ressources et que le fait d'avoir inventé l'ordinateur et d'avoir été sur la lune ne nous autorise absolument pas à se sentir supérieurs. Eux (les animaux), au moins, ne détruisent pas la planète !

C'est un ouvrage salutaire, accessible, que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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La dernière étreinte

Comme le dit Frans De Waal lui-même, "Au fond, La Dernière Etreinte est le complément de [son] ouvrage précédent, Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ?, entièrement consacré à l'intelligence animale.



Mais comme cognitions et émotions sont intrinsèquement liées, les deux ouvrages s'entrecroisent non sans un certain sentiment de répétition quand on lit l'un et l'autre.



Le propos, les émotions chez les animaux est naturellement intéressant. L'éminent primatologue différencie les émotions par un état émotionnel observable physiologiquement et les sentiments comme la verbalisation de cet état intérieur (qui peut donc être en totale dissonance, comme se prétendre heureux alors que ce n'est pas ce que l'on ressent).



Le livre digresse assez largement vers la philosophie car il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, nous ignorons encore énormément ce qui constitue la vie émotionnelle des animaux. Toutefois, une quantité d'observations et de théories suffisamment étayées que pour y accorder une sérieuse importance (à l'image d'autres théories - comme celle du Big Bang ou de la psychologie humaine - qui ne reposent pas sur des faits tangibles mais dont on ne remet pas pour autant en cause l'existence) nous montre que les animaux ressentent des émotions comparables aux nôtres.



Comme le souligne Frans De Waal, la science est particulièrement frileuse à accorder aux animaux - qu'elle se plait encore à différencier de l'être humain pour conserver à celui-ci un statut supérieur et privilégié - une intelligence cérébrale et émotionnelle riche qui dépasse le simple instinct d'adaptation et de survie. Elle écarte volontiers la nature coopérative des animaux pour n'en retenir qu'un aspect sauvage et brutal. Seul l'Homme serait capable de nobles comportements, ce qui va totalement à l'encontre de ce que l'on peut observer. Ainsi les animaux non humains sont-ils par exemple capables d'empathie, de sens de la justice et d'équité.



Frans De Wall nous pousse à plus d'humilité face aux animaux non humains, à plus de respect et de considération. Et je partage cela entièrement. Il est temps que nous évoluions davantage, même si du chemin a été parcouru avec les premières théories behavioristes (qui considèrent l'animal comme une machine faite d'actions et de réactions).



Cet ouvrage est intéressant, tout comme les précédents que j'ai lus (le troisième étant "Le singe en nous"), avec quelques "anecdotes" touchantes. Néanmoins, j'ai été moins passionnée qu'escompté car je m'attendais à plus d'exemples concrets et diversifiés (l'auteur étant primatologue, c'est naturellement que les grands singes sont souvent pris pour sujet dominant, mais ici il y est presque exclusivement fait référence, alors que c'était moins le cas pour son livre sur l'intelligence animale).



Cela reste toutefois une belle lecture, enrichissante, même si légèrement redondante pour ma part.

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La dernière étreinte

Il y aurait énormément de choses à dire à propos de ce livre. Frans le Waal est le spécialiste mondial des primates. Il a longuement étudié ces hominidés qui nous ressemblent étrangement. En s'appuyant sur de nombreux exemples et références, il développe ici le thème des émotions animales. Oui, les animaux ressentent des émotions. Nous ne sommes pas les rois de la création comme on se plait à le penser. Mais là où j'aurais tendance à m'emporter et justement me laisser aller à mes émotions face à la bêtise humaine, F. de Waal énonce ses arguments en fonction de sa longue expérience, pour nous démontrer scientifiquement les faits qu'il avance. Le résultat est imparable.

Un livre auquel j'attribue 5 étoiles pour le contenu, mais qui n'est peut-être pas sans défaut, notamment beaucoup de redondances qui peuvent lasser le lecteur peu au fait de l'éthologie. Pourtant, le propos est clair et parfaitement explicité. Un livre que je conseille à tous ceux qui acceptent humblement de ne pas se sentir supérieurs aux autres animaux. Eux, au moins, ne détruisent pas la planète.
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

Quand l'humanité a découvert que l'univers ne tournait pas autour d'elle, ça l'a déjà sérieusement vexée. Mais apprendre que l'homme n'est qu'un animal parmi d'autres, encore aujourd'hui, ce n'est toujours pas passé. On se cherche désespérément des traits uniques : l'humour, l'amour, l'art, l'empathie, le sens de l'avenir, … Et si les candidats sont aussi nombreux, c'est que bien souvent, les animaux nous embarrassent par leurs similitudes avec nos comportements.



Frans de Waal nous raconte dans cet essai l'histoire de la science de l'éthologie (l'étude du comportement animal), qui, si elle a pris certain un essor récemment, a bien du mal à se libérer du joug des préjugés.



J'ai été assez surpris par le poids du béhaviorisme sur la discipline au début du siècle. le béhaviorisme considère que le comportement peut être principalement expliqué par des réflexes provoqués par des stimuli (je touche un objet très chaud => je retire ma main). Une forme extrême de cette pensée a fini par déterminer que les animaux n'étaient QUE ça : une collection de réflexes dans une boule de poils (ou de plumes, ou d'écailles, à votre meilleure convenance). Ce qui me semble quand même assez dingue, parce qu'il suffit d'avoir eu deux ou trois animaux dans son quotidien pour réaliser que les animaux sont plus complexes que ça… Alors oui, l'anthropomorphisme c'est pas bien, et se focaliser sur des expériences mesurables c'est pratique pour faire de la science, mais réduire des êtres vivants à des paquets de chiffres, c'est à mon sens passer à côté de l'essentiel.



Ensuite, les tests pour évaluer les capacités des animaux sont bien souvent des tests faits pour… des humains. Sans forcément s'en rendre compte par ailleurs : parfois on demande à l'animal une tâche non-adaptée à sa morphologie, ou qui n'a pas de sens dans sa vie quotidienne. L'exemple le plus parlant du livre est à mon sens celui sur la reconnaissance de visages. Des singes avaient des scores assez mauvais sur la reconnaissance de visages humains, on en a donc conclu qu'ils n'avaient pas la capacité de distinguer des individus. Quand le chercheur a demandé pourquoi on ne leur faisait pas plutôt reconnaître des visages d'autres singes, on lui a répondu que les résultats seraient certainement pires car les humains étaient très différents alors que les singes se ressemblaient tous ! Quand on a essayé cependant, les singes se sont révélés aussi doués que nous, allant jusqu'à identifier le père ou la mère d'un congénère qu'ils n'avaient pourtant jamais côtoyé… Qu'un singe soit mieux armé pour reconnaître les individus de son groupe social plutôt que ceux des espèces exotiques, ça semble après coup évident, mais c'est visiblement quelque chose qu'on a du mal à penser d'instinct.



Le livre fourmille de résultats scientifiques assez interpellants, qui remettent en question les définition d' « intelligence » ou de « conscience ». On se demande également si on ne surévalue pas nos propres capacités régulièrement. Enfin, l'auteur plaide pour s'intéresser à l'animal en tant que tel, de l'étudier dans les tâches dans lesquelles il excelle, et surtout, de mettre de côté cette ridicule insécurité qui nous pousse en permanence à nous comparer aux autres espèces animales dans le seul but de nous déclarer meilleurs.
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De la réconciliation chez les primates

Cet essai de Frans de Waal répond à celui de Konrad Lorenz, « L'agression ». Alors que ce dernier développait les mécanismes et les raisons possibles de l'agressivité chez différentes espèces, l'auteur expose dans cet essai la manière dont certains primates se réconcilient après les conflits, dans le but de coopérer le plus rapidement possible après : le contact physique et l'épouillage, la collaboration contre une cible commune, un entremetteur qui force deux adversaires à se rencontrer, … Dans le dernier chapitre, de Waal étudie un dernier primate, l'humain, et dresse quelques parallèles avec ce qu'il a présenté auparavant (tout en déplorant le manque d'études sérieuses sur la réconciliation entre êtres humains).



L'éthologie semble un domaine hautement controversé, dans la mesure où chaque théorie sera tôt ou tard accusée d'anthropomorphisme, ou au contraire de faire de l'Homme une espèce à part en lui niant ses racines animales. L'auteur met tout de même en garde contre toute généralisation : l'organisation sociale des primates diffèrent tellement selon les espèces que l'on peut justifier comme « naturelles » toutes les organisations politiques, de l'anarchisme à l'état totalitaire.



L'essai est très accessible, et écrit par quelqu'un qui est visiblement passionné par son sujet. On apprend que certains comportements ne sont pas typiquement humain comme on pourrait le penser, mais partagé par plusieurs autres espèces. Et malgré les mises en garde, il est difficile de résister à la tentation de reconnaître certains proches dans les situations que l'auteur nous décrit.
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Primates et philosophes

Bobo-écolo, fasciste, islamo-gauchiste, réactionnaire, camp du Bien, les heures les plus sombres, la faute de 68, raciste, racisé, racisme d'État, privilège blanc, antisémitisme, bien-pensance, pensée rance, culture du viol, khmers verts... Politiques, journaliste, éditorialistes, etc., de droite ou de gauche, partout du cliché, de la démagogie, du dogmatisme et de la bêtise. Que ça fait du bien de lire un livre qui ne parle pas d'actualité (cela dit je ne lis quasiment jamais ce genre de livre) et qui est surtout nuancé ! Dans ce bouquin donc, pas de polémiques stériles entre abrutis mais un dialogue courtois entre personnes intelligentes sur un sujet : D'où nous vient la morale?



Frans de Wall, éthologue, spécialiste des primates, pense que la moralité n'est ni une spécificité humaine, ni un choix, mais un fait biologique, le fruit de l'évolution. Il faudrait donc selon lui, sur cette question, parler d'une différence de degré et non pas de nature entre certains animaux et nous. Trois philosophes et un spécialiste de psychologie évolutionniste répondent à cette thèse, chacun étant plus ou moins en désaccord avec elle. Dans la dernière partie du livre, c'est au tour de Frans de Wall de leur répondre.



Il y est évidement beaucoup question dans ces échanges de définition des termes et notamment de la question : Qu'est-ce que la morale ? J'ai résumé à très grands traits, par flemme et car c'est parfois assez complexe, mais ce dialogue entre biologie et philosophie est passionnant et ce livre se lit assez facilement même si toutes les interventions, je trouve, ne se valent pas.



Bon allez : ¡Muera la inteligencia! comme on disait à la bonne époque : je retourne à CNews.
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

"Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence animale ?". Sous ce titre un brin provocateur, Frans De Waal souhaite mettre en avant la peur des êtres humains, en général, et de la communauté scientifique, en particulier, de se mettre au même plan que les autres animaux. L'Homme doit nécessairement se distinguer du reste du règne animal par un comportement ou une aptitude qui lui est propre. Or, Frans De Waal nous démontrera que les animaux peuvent non seulement être intelligents, mais aussi avoir une culture, adopter des stratégies politiques, se montrer généreux, avoir le sens de la justice, faire preuve d'empathie, faire volontairement des liens avec le passé et avec le futur, etc.

Le tout est de savoir comment les observer pour en tirer les bonnes conclusions.



A cet effet, il nous rappelle les débuts de l'éthologie qui a commencé par le behaviorisme. Le fameux comportement opérant et répondant de Skinner : autrement dit, l'animal-machine qui répond par un apprentissage suivant un conditionnement récompense/punition. Heureusement, cette sinistre et limitative vision est complètement dépassée, mais beaucoup de scientifiques sont encore très frileux à accorder une place à l'intelligence animale qu'elle soit adaptative ou émotionnelle.



Frans De Waal, de manière très didactique, nous éclaire sur des expériences réalisées (parfois illustrations commentées à l'appui) avec des primates, des corvidés, des dauphins, des éléphants et même le chien que l'on compare avec le loup. Le chat, quant à lui, n'est pas inféodé à l'Homme alors il semblerait que lui faire faire une expérience et que celle-ci échoue ne démontrerait pas qu'il est moins intelligent que le chien, mais simplement... qu'il s'en fout de ce qu'on lui demande ! Très juste me suis-je dit, cela leur ressemble bien ! Quant à comparer le chimpanzé avec l'enfant (test comparatif souvent utilisé), le premier surpasse parfois le second (et dans des tests de mémoire surpasse totalement l'humain... ce qui lui est naturellement insupportable à ce bipède arrogant !), mais il arrive que le chimpanzé échoue là où l'enfant réussit... chouette !! les scientifiques se frottent les mains !! Sauf que... a-t-on pris en compte la cartographie du monde de l'animal ? L'utilité de résoudre un tel problème dans son fonctionnement naturel ? Du stress généré par les conditions du test ? De l'échange inter-espèces (l'enfant lui communique avec des humains qui parlent son langage, le met en confiance, lui explique, épaulé de ses parents pour le rassurer, etc.). Bref, Frans De Waal souligne qu'on ne part pas à égalité et surtout que l'absence d'une réponse signifie simplement parfois, non la preuve de l'inexistence de telle cognition chez telle espèce d'animal, mais que les conditions pour tirer une conclusion n'ont peut être pas été réunies (ainsi en va-t-il du test du miroir prouvant la conscience de soi auquel les éléphants avaient d'abord échoué car les conditions étaient inadéquates).



Il m'a semblé qu'outre la découverte très riche de tout le potentiel créatif, intellectuel, cognitif et affectif des animaux au travers des multiples expériences décrites, l'auteur tient à faire passer pour message que l'humanité devrait gagner en humilité.

C'est à mon avis fort vrai et fort louable, mais le combat n'est pas gagné d'avance. Si l'être humain ne devait plus s'autoproclamer supérieur aux autres espèces du règne animal - dont il fait donc partie ne lui en déplaise - alors il devrait revoir entièrement son comportement à l'égard de celles-ci...



Ce livre d'éthologie est sur le fond très intéressant. Il se picore néanmoins plus qu'il ne se dévore. Il faut dire qu'il s'agit presque d'un documentaire écrit... et donc tout l'aspect visuel nous manque malgré tout (les dessins restent tout de même assez peu nombreux).

Il m'a manqué également un peu plus de structure. Finalement le sujet de l'intelligence animale est vaste, puisque l'intelligence elle-même l'est.

Il reste qu'il y a un aspect que j'ai bien envie d'approfondir avec l'auteur, c'est tout le pan émotionnel des animaux non humains et pour cela, son ouvrage "La dernière étreinte" me parait grandement intéressant.
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

« Sommes nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ? »… Ce titre en aura sans doute interpellé plus d'un. Comment ? Nous, les êtres « supérieurs », serions rabaissés au rang de « bêtes » alors que la presque totalité des penseurs de notre Histoire nous place au sommet de toute pyramide évolutive, comme l'être parfait à l'image de Dieu ?

Et si ce n'était pas le cas ? Et si tous ces penseurs centrés sur leur seul nombril se fourvoyaient ? Serions-nous vraiment les seuls à avoir conscience de nous-mêmes ? Les seuls à avoir conscience des autres ? Les seuls à savoir compter, organiser, tromper, collaborer… ? Notre intelligence « supérieure » est-elle vraiment si unique ?

Au fur et à mesure de la lecture de cet ouvrage, vous découvrirez à quel point cette croyance est erronée.

Grâce aux progrès de l'éthologie, on se rend vite compte que les hommes ne sont qu'une espèce parmi les autres, avec ses points forts et ses points faibles… On y apprend aussi que les animaux sont absolument conscients de ce qu'ils font et que tout n'est pas qu'instinct ainsi que les behavioristes le prétendent. N'importe quel animal a une perception élevée de lui-même et de son environnement. N'importe quel animal a de vrais sentiments : joie, douleur, chagrin, suspicion, deuil… Et ces sentiments vont impacter ses décisions et son comportement.

L'humain n'est au final qu'un grand singe comme un autre, pas obligatoirement plus futé d'ailleurs, même s'il domine la planète grâce à sa technologie. Il la domine certes, mais en se coupant de la nature, il en a oublié les règles les plus élémentaires, apparaissant comme un véritable imbécile qui aurait bien de la peine à en comprendre l'équilibre.

Ce livre ouvre l'esprit sur la place de l'homme sur notre planète, une espèce au milieu de tant d'autres, ressentant et interagissant avec son environnement, comme les autres…
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La dernière étreinte



Ce titre fait référence au premier chapitre où Frans de Valls évoque la dernière entrevue entre Mama, chimpanzé femmelle dont il est beaucoup question dans ce livre à cause de sa personnalité, et le primatologue Jan van Hooff avant la mort de Mama. En effet ces deux êtres, âgés tous les deux, se sont pris dans les bras. Ils s’étaient connus pendant longtemps. Geste au-delà de la différence d’espèce.



Comme l’indique le sous-titre : Le monde fabuleux des émotions animales…et ce qu’il révèle de nous, cet ouvrage explore les émotions animales (à distinguer des sentiments), les compare aux nôtres, et s’interroge sur les raisons pour lesquelles on a mis tant de temps à reconnaître leur existence (même encore aujourd’hui où bien des scientifiques admettent leur réalité sans leur accorder la même valeur qu'aux émotions humaines).

Il évoque aussi une foule d’autres aspects comme l’âme, le pouvoir, la conscience, la douleur. Bref tout un ensemble de ressentis que l’on a longtemps refusé aux animaux. Il plaide aussi pour le bien-être animal.

Ce livre est assez étonnant et si je n’avais aucun doute sur l'intelligence animale, leur capacité à programmer une action, ou sur l’existence d'émotions, de vie sociale, je n’imaginais pas la complexité de celles-ci.



Comme il est primatologue, l’auteur a surtout évoqué les animaux qu’il connaît le mieux en particulier les grands singes. Qui ont de capacités sociales énormes, savent consoler, se réconcilier, servir de médiateur tel Mama dont les pouvoirs dans ce domaine sont remarquables.Sans parler d’un sens de l’équité qui peut les pousser à refuser un aliment préféré si le copain n’en reçoit pas aussi, la coopération qui les pousse à aider un autre individu même si cela ne leur apporte aucune gratification, voire à refuser une récompense pour un acte qu’ils ont voulu faire gratuitement. Ce livre m’a fait penser à celui de Jean-Marie Pelt, la raison du plus faible qui lui-aussi démontrait que la nature n'est pas toujours régie par la loi du plus fort.



Pour ce qui est des savoir-être en société, beaucoup de singes pourraient en apprendre à beaucoup d’humains. J’ai d’ailleurs eu l’impression que je pourrais bénéficier de quelques leçons.



Un livre un peu polémique, Frans de Valls n’hésitant pas à dire ce qu’il pense mais très instructif et qui remet en cause, la frontière entre l’Homme et l’animal qui, selon beaucoup, ne saurait éprouver des émotions semblables à celles des humains telles l’humour ou la dépression.

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La dernière étreinte



Un moment déjà que Frans de Waal, éthologue engagé et passionné (je suis une groupie ) fout sa zone dans les salles de conférence. Son intuition de départ : la similitude des comportements des animaux sociaux (DONT l’homme). Il y a tout un panel d’émotions communes, de processus cognitifs identiques, liés au fait d’être un animal social et auxquels on peut ramener la plupart des comportements (animaux et humains).



Révolution copernicienne : non, tout ne tourne pas autour de l’Homme, nous ne sommes pas l’aune à laquelle mesurer tout le reste du vivant de manière condescendante ; non, nos émotions ne sont pas forcément plus nobles, plus raffinées que celles des animaux ; nous sommes dans la pleine continuité des milliards d’êtres vivants qui nous ont précédés. Même si bien sûr, nous avons une spécificité concernant la technologie, c’est évident.



Pour lui, l’anthropomorphisme n’est pas à craindre car c’est notre propre comportement qui se glisse sans défaut dans les grilles d’interprétation valables pour une grande partie des mammifères sociaux. Il fait apparaître à travers toutes ses observations une sorte de sociomorphisme, identité profonde des structures mentales des êtres dont la survie dépend d’un groupe.

Les notions majuscules grandiloquentes qui sont censées être notre chasse gardée (la Justice, le Pardon, la Bonté, ainsi de suite) nous préexistaient de millions d’années, sous une forme moins ampoulée certes, mais elles sont dérivables du lien social. On peut donc de ce point de vue faire l’économie de la religion (ou de tout autre Destin, Prédestination Merveilleuse, etc), pour expliquer nos valeurs les plus conceptuelles ; elles sont tout simplement inhérentes à toute communauté animale viable, et observables quotidiennement chez les animaux.



Oui, les animaux ont des émotions et des codes de conduite, et il suffit d’ouvrir les yeux pour le constater. Autre mur que de Waal nous permet enfin de franchir, venant à bout du déni obstiné de nombreux scientifiques. Si on est suffisamment de mauvaise foi pour refuser d’être ému par les gestes de tendresse entre chimpanzés, on ne peut plus nier l’apport des neurosciences qui mesurent par exemple les taux d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, répandue aussi abondamment chez les animaux que chez nous.

Sans parler du rire (chatouilles, même les rats pouffent, oui), du sens de l’humour (une jeune chimpanzé attendait que les membres du groupe s’endorment pour leur déposer une souris crevée, ce qui avait toujours son petit effet).Doit-on continuer à utiliser des termes ridicules comme « halètement vocalisé » au lieu de « rire », pour un chimpanzé qu’on chatouille ?



Son livre regorge d’une multitude d’exemples concrets, fascinants pour nous qui sommes si éloignés de ces observations, coupés au point d’avoir créé un fossé factice entre nous et les autres animaux, nous persuadant d’être les Elus, les Sublimes.



Par exemple, la justice. Chez les singes capucins (ou les chiens), quand, pour une même action, on récompense inéquitablement l’un des deux, l’autre arrête immédiatement de travailler, se met en colère ou se renfrogne. L’occasion de mentionner la distinction que de Waal fait entre les sentiments (monde du langage)et les émotions, ces dernières étant visibles physiquement, à même le corps, répertoriables et quantifiables. La notion de justice et d’équité ne nous est pas propre, et cela va même plus loin : un singe préfère une récompense où les 2 vont être gratifiés plutôt que de recevoir le double à lui tout seul. Pourquoi ? probablement parce qu’il sait qu’ il risque de couper des liens cruciaux et aussi que ça va chauffer pour lui dans le groupe s’il est avantagé, il choisit donc l’option « sécurité sociale, cohésion du groupe, no stress ».



La honte, la culpabilité, peuvent se déduire de cette même façon : ayant mordu de Waal accidentellement, son chien reste prostré plusieurs jours sans manger. Probablement parce qu’il avait enfreint LE tabou : ne pas mordre un allié. Les conséquences redoutées étant son rejet du groupe et la rupture du lien.



De cette notion d’appartenance fondamentale découle aussi la réconciliation : beaucoup d’énergie est dépensée dans ce but, des rituels abondent, des individus-relais sont dévolus à cette fonction cruciale de médiation pour recimenter le groupe.



Notion inhabituelle que de Waal nous livre aussi : les animaux choisissent. Ils hésitent, essaient, comparent, vérifient, anticipent, avant de choisir une option.



Conscience très fine et complexe des relations sociales, manipulations politiques, feintes en tous genres, actions d’empathie désintéressées (un rat libère un congénère coincé, sans aucun bénéfice pour lui-même), dépression après un deuil , tout cela est monnaie courante à travers des exemples transparents.



Frans de Waal propose donc une inversion de nos façons de penser : que l’homme cesse de se vivre comme La Mission, se prenne un peu moins le melon, car il existe beaucoup plus de similitudes que de différences entre l’homme et les autres animaux. Le fait de s’être pris pour une abstraction, une entité à part, méritant un traitement de faveur,[ce à quoi les religions contribuent grandement] ce schéma sclérosé doit être changé, il est temps.

Grâce à des gens comme Frans de Waal, on voit carrément le monde autrement. Merci à eux.

Commenter  J’apprécie          2011
La dernière étreinte

Les animaux sont à un stade moins avancé de l'évolution.

Les animaux ne sont régis que par l'instinct.

Les animaux ne sont préoccupés que par deux choses : survivre et se reproduire.

Les animaux sont certes des individus sociaux mais ne ressentent aucune émotion, car comme le langage, c'est le propre de l'être humain.



Grâce à son expérience et ses observations, Frans de Waal démonte ses idées toutes faites qui permettent de se rassurer sur le fait que peu importe le sort que les hommes réservent aux animaux, ce n'est pas si grave parce qu'en fin de compte ce ne sont QUE des animaux.



Le primatologue évoque aussi les résistances très dogmatiques auxquelles font face les scientifiques qui affirment que, tout comme les humains, les animaux éprouvent des émotions.



Sans entrer trop dans les détails, ce qu'il faut retenir de cet ouvrage c'est qu'il est absolument PA-SSIO-NANT. S'il est vrai que le roman Cadavre Exquis dont on parle beaucoup en cette rentrée littéraire ne m'a pas transportée outre mesure, en revanche ce livre m'a maintes fois interpellée.

Difficile de ne pas reconnaître des comportements ou réactions très "humaines" dans les comportements que décrit Frans de Waal. Et les observations qu'il fait sur les chimpanzés en disent bien plus long sur nos comportements que cette dystopie - un peu bancale à mon goût - citée plus haut. Une preuve de plus s'il en fallait que la réalité - qu'on ne voit pas - dépasse parfois la fiction.



C'est un ouvrage dont la lecture me semble indispensable au 21ème siècle, à plus d'un titre. Que ce soit pour repenser la place de l'homme dans son environnement, sa façon d'interagir avec les vivants (végétaux ou animaux) ou simplement par empathie ou intérêt pour les animaux : lisez Frans de Waal !
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

Ce livre est un plaisir à lire parce que la connaissance, issue d'une vie au milieu des animaux, est au service d'une écriture imagée, pleine d'humour et d'anecdotes.

Le début est à la fois une gentille mise au point sans concession sur les erreurs du passé et ses figures scientifiques ou pseudo scientifiques qui les ont portées.

La suite est un partage sur les approches, les résultats mais aussi les doutes et les questions sur ce qu'on découvre progressivement : l'intelligence est un processus évolutif continu que tous les animaux possèdent sous des formes que notre ethnocentrisme ne nous permet pas d'approcher.  Et le chemin est long pour changer (comme à l'époque de Copernic avec le geocentrisme), pour se débarrasser de nos biais culturels et enfin regarder les espèces comme douées d'intelligence.

Ce livre change notre regard sur les animaux et donne envie d'en savoir plus.

Il lui manque un peu plus de profondeur d'analyse sur certaines observations un peu toutes sur le même plan (cela dit les progrès en matière d'étude de la cognition animale sont à faire), ce qui fait que la lecture devient plus monotone sur les derniers chapitres. 
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

Depuis quelques années, on découvre de plus en plus de points communs entre l'Homme et les animaux. On ne sait plus vraiment ce qui nous différencie. Ce nouveau livre de Frans de wall nous le rappelle à l'aide d'observations faites avec différentes espèces animales : de la guêpe à l'éléphant en passant par la pieuvre. Parfois, assez cocasses, ces observations nous ramènent sans cesse au fait que nous ne sommes qu'une espèce parmi d'autres.

A lire absolument si on s'intéresse à l'éthologie.
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

Livre très agréable à lire, bien que certains passages soient un peu plus compliqués à comprendre que d’autres. Ce livre nous transporte dans divers paysages pour nous faire découvrir des aptitudes particulières de certains animaux. Nous y découvrons que l’homme a tendance à faire ralentir les progrès scientifiques dans son domaine à cause de son égocentrisme renforcé. Il serait en effet nécessaire d’étudier les animaux dans leur monde à eux, avec leurs lunettes à eux, au lieu d’utiliser notre vision des choses plutôt réduite. Chaque animal possède sa propre intelligence, qu’elle se différencie plus ou moins de celle de l’homme. Livre à lire si les animaux vous passionnent !
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Le bonobo, Dieu et nous

Frans de Waal est un primatologue et un éthologiste néerlandais. J’apprécie toujours ses essais, qui mettent l’accent sur notre forte proximité avec les grands singes, et qui soulignent nos efforts un peu dérisoires pour nous affirmer différents. Il montre ainsi que les animaux ont de la mémoire, tissent des liens sociaux complexes avec des amitiés durables et des alliances politiques opportunistes, sont capables d’empathie et ressentent l’injustice.



Cet essai-ci s’écarte un peu des précédents : l’éthologie est régulièrement accusée (ou moquée) d’anthropomorphisme, et on sentait que l’auteur restait très factuel, faisait attention à la moindre affirmation en se retranchant derrière des études scientifiques solides. Ici, Frans de Wall se livre plus personnellement, en donnant régulièrement des opinions personnelles qui ne sont pas (encore) vérifiées, comme la possibilité d’une superstition ou d’une proto-religion chez les singes, ou sur l’origine de la morale.



Le livre est donc moins organisé, et ne traite pas que d’un thème précis. L’auteur parlera autant de la place de la religion dans notre société et sur les courants athées modernes, que sur les comportements observés chez les chimpanzés et les bonobos. De fait, il y a des passages qui ne m’ont pas vraiment intéressés (le mouvement athée moderne aux États-Unis ne me concerne pas). Pas vraiment l’essai le plus indispensable de la bibliographie de l’auteur donc, mais je continuerai à lire ses futurs écrits, toujours très riches d’enseignements.
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Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'inte..

Autant le dire tout de suite si le règne animal m'intéresse je ne suis pas une passionaria de la cause animale. Pourtant ce livre m'a retenu de belle façon comme m'avait passionné en leur temps les livres de Konrad Lorentz.

Frans Wall est un primatologue néerlandais qui livre à travers des dizaines d'anecdotes ce qu'il pense des capacités cognitives des animaux et que pour se détacher des philosophes qui ont longtemps fait la loi sur le sujet, non l'homme n'est pas la mesure de toute chose et il est ridicule et faux de mesurer l'intelligence animale à l'aune de la notre.

Saviez vous que les vautours utilisent des outils, que les corbeaux sont capables de reconnaissance faciale , qu'un singe bat à plates coutures tous les humains quand il s'agit de mémoriser rapidement des suites de chiffres, saviez vous que les geais changent de place la nourriture qu'ils cachent si ils se savent observés par un des leurs ?

Les expériences décrites couvrent les champs de l'empathie, du langage, de la prise de conscience de soi et des autres, des capacités de prévision. Tout cela les animaux l'ont en commun avec l'homme et il n'y a entre eux et nous aucune différence de nature mais seulement de degré.



Les anecdotes pleines d'humour montrent les animaux capables de planifier des actions selon le but à atteindre, capables de mémoriser la géographie de lieux, de développer des relations complexes avec d'autres ou avec leur environnement.



Bref vous l'aurez compris un livre qui fait voler en éclats toutes les certitudes, qui se lit facilement grâce au talent de vulgarisateur de Frans Wall. Il y a une version poche alors pourquoi hésiter ?




Lien : http://asautsetagambades.hau..
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