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Critiques de Franz Werfel (16)
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La Mort du petit-bourgeois

"La mort du petit-bourgeois" de Franz Werfel a été publié en Allemagne en 1927. L'atmosphère de cette nouvelle est très expressionniste. Il règne encore à Vienne après la guerre et la fin de l'Empire austro-hongrois une grande instabilité et la petite bourgeoisie même, dont la vie faite de servitudes et de petites vanités semblait s'écouler sans heurts, ne se sent plus à l'abri de la misère. le petit-bourgeois de cette nouvelle, auquel on pourrait donner les traits d'Emil Jannings dans "Le dernier des hommes" de Murnau, comme l'indique la couverture, c'est M. Fiala. Comme le personnage de Murnau M. Fiala est confronté à une certaine déchéance. Ancien fonctionnaire de la trésorerie mis en retraite prématurément avant la guerre, il vit désormais dans un petit appartement obscur avec sa femme originaire de Bohême, leur fils épileptique condamné au chômage, et une belle-soeur acariâtre. M. Fiala est inquiet pour sa femme et son fils. L'un de ses voisins, M. Schlesinger, est agent d'assurances et lui propose un contrat attrayant, à condition de ne pas mourrir avant ses 65 ans, lui qui en a déjà 64 et semble en parfaite santé. Mais M. Fiala tombe brutalement malade et il lui faudra défier la médecine et la mort.
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Les 40 jours du Musa Dagh

Dans la région d'Antioche, vit une communauté arménienne dans une vallée constituée de sept villages . Environ 7000 milles personnes. On est en 1915 et l'empire ottoman est plus que déclinant . Les "jeunes turcs" ont pris le pouvoir, avec l'aide de la population arménienne. Pourtant, l'entrée en guerre au coté des Allemands et la suspicion d'alliance entre Arméniens et Russes vont pousser le gouvernement truc , à travers deux hommes (Enver et Talat) à fomenter le premier génocide du 20 ème.

Dans les villages au pied de la montagne Musa Dagh, un homme revenu de France , Gabriel Bagradian prend conscience du danger que court la communauté. L'arrivée aux villages de quelques rescapés de Zeitoun, relatant l'horreur subie par la population arménienne , pousse Gabriel à faire réagir la communauté .





Le génocide arménien ne fait pas partie de nos cours d'histoire . En tous les cas, je n'en ai jamais entendu parler . Je pense que c'est en 2001 , avec la reconnaissance par le France du génocide, que j'en ai pris conscience la première fois. Depuis, je n'ai cessé de m'y intéresser, et deux groupes musicaux que j'affectionne m'y ramènent souvent (No one is innoncent et SOAD). Et cette lecture , pour laquelle je remercie le conseil de Bookycookie, m'a permis de bien appréhender le processus .

Il y a plusieurs aspects dans ce pavé de 1000 pages.

La résistance sur la montagne , pendant 40 jours donc et les batailles livrées avec les Turcs. Tout cela relaté avec une telle précision que l'on a presque l'impression de suivre un film. L'organisation de la vie, l'alimentation, la gestion des egos, l'organisation de la défense , tout est grandiose .

Il y a aussi l'explication de la politique turque, le pourquoi d'un tel génocide , les moyens d'y arriver .

Et puis peut être le plus intéressant, la réaction des populations devant la situation: le choix des Arméniens : Lutter ou espérer s'en sortir dans la déportation

La position de la population turque : Ce génocide n'est pas le leur , ils sont obligés à la délation sous peine d'exécution mais l'auteur s'évertue à montrer des populations, le plus souvent prolétaires, prêtes à aider les Arméniens, au péril de leur vie.

Enfin, la position de l'Allemagne, allié des Turcs mais gênée par la situation On peut penser que certains ont pris des notes sur les façons d'exterminer un peuple.

En fil rouge , les antagonismes religieux , mis en exergue par les bourreaux , alors que les populations semblaient très bien cohabiter



Vous l'aurez compris, c'est un très grand livre, qui relate à travers une résistance héroïque dont je ne livrerai pas l'issue, le génocide arménien.

Ce livre prend d'autant plus de grandeur quand on sait qu'il a été écrit en 1933 par un juif autrichien contraint à l'exil. Auteur qui pose ici déjà beaucoup de mots qui auront trait à l'holocauste.

Un livre nécessaire!
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Les 40 jours du Musa Dagh

Il y a les livres que l’on oublie sitôt fermés et il y a les autres, ceux qui vous habitent encore longtemps après la lecture, ceux qui vous change, ceux qui vous font grandir, évoluer, comprendre et révèlent en vous des choses que vous aviez pas soupçonné. Les 40 jours du Musa Dagh est de ceux-là. Je l’ai lu il y a un mois déjà et il est encore là, présent, certains mots résonnent encore. J’ai mis un certain temps à le lire même pas en raison de son nombre de pages assez conséquent mais parce qu’il est dense, parce qu’il touche au plus profond du coeur, parce qu’il révolte, parce que c’est terrible et qu’il fait souffrir de voir à quel point l’humain n’apprend pas de ses erreurs et qu’il est capable de tant de cruauté.



J’ai été saisie par l’intensité des mots et des maux , par le parallèle entre le génocide arménien et celui des juifs. Ecrit à partir d’un fait divers il raconte l’horreur du génocide arménien et l’histoire de ses hommes tués parce qu’arméniens. Un livre de mémoire, pour ne pas oublier mais aussi ne pas refaire, ne surtout pas reproduire. J’ai aimé le fait que ce ne soit pas qu’un livre de combat et de guerre mais aussi une analyse de la vie des arméniens de ce temps. Il n’y a pas de parti prit , pas d’idéalisation d’un camp au détriment d’un autre.



Les personnages sont terriblement humains avec ce qu’ils peuvent avoir de magnifique mais aussi de détestable, les idylles, l’amour et l’espoir, l’envie, la vantardise et la méchanceté. La montagne Musa Dagh fait vraiment partie des personnages à part entière.



Quelle merveilleuse idée d’Albin Michel que de le rééditer ! Paru en 1936, il est hélas encore tristement d’actualité et cela m’attriste vraiment. Il est nécessaire de connaître l’histoire afin de prendre conscience de ce qu’il ne faut pas reproduire.



Ne vous arrêtez surtout pas au nombre de pages, il est tellement bien écrit et passionnant que vous ne les verrez pas passer.



Un livre essentiel et magnifique qu’il faut avoir lu.



VERDICT



Magistralement retranscription de ce qu’a pu être le génocide arménien. A lire absolument !!! Vite en librairie!
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Une écriture bleu pâle

On est en Autriche, à Vienne, en 1936. Arrivé à l’âge de 50 ans, Léonidas, est un homme satisfait, satisfait de son ascension sociale, de son statut de fonctionnaire de l’Etat, en tant que chef de cabinet du ministre de l’Enseignement et des Cultes. Il fréquente et fait partie de l’élite.

De plus, il est beau et séduisant, et il a un talent pour la danse, la valse.



Il avait hérité d’un habit de soirée, neuf, ce qui lui avait permis d’avoir accès à des grands bals au temps du carnaval. Il avait alors rencontré une beauté de 18 ans, Amélie Paradini, qui est tombée follement amoureuse de lui. Elle est la fille d’un riche industriel, alors que Léonidas, lui, à l’origine, n’est que le fils d’un professeur de latin besogneux.

Amélie est devenue sa femme. Elle est plus jeune que lui d’une dizaine d’années. Elle soigne son physique pour conserver sa beauté. Et elle est très jalouse…



Dans la pile de courriers que Léonidas reçoit pour son cinquantième anniversaire, il y a une lettre écrite à la main d’une encre bleu pâle, qui attire son attention… L’écriture sur cette lettre est féminine. Il reconnaît l’écriture de Véra Wormser, une jeune israélite très gracieuse, étudiante en philo, de 9 ans plus jeune que lui, qu’il a connue alors qu’il était déjà marié à Amélie depuis un an… il a connu avec Véra un amour passionné… une bêtise de jeunesse.



La dernière lettre qu’il avait reçu de Véra datait au moins de quinze ans… il ne l’avait alors pas lue, et l’avait déchirée, se disant : « Celui qui ne sait rien n’est pas tenu d’agir. »

Cette nouvelle lettre fait peur à Léonidas. Un sentiment de vide, de faute, de tristesse s’empare de lui, pour se tourner en violente colère contre Véra. En effet, au dos de l’enveloppe, il lit l’adresse qui est notée… Véra est là, à proximité, dans la localité où il passe ses vacances d’été tranquillement avec sa femme Amélie.



Il est complètement décontenancé, il se torture l’esprit… Lui faut-il avouer à sa femme qu’il l’a trompée ? Elle qui est tellement jalouse, comment va-t-elle réagir ? Cette lettre, doit-il ne pas en prendre connaissance et la déchirer comme la fois précédente ?



Non, cette fois il va la lire …

Dans ce courrier, Véra lui demande d’interférer en faveur d’un jeune homme de 18 ans…

Aussitôt Léonidas pense que ce dernier est le fils qu’il a eu avec Véra lors de leur brève liaison amoureuse de jeunesse. Son univers lui semble soudain se craqueler, lui qui nageait jusque-là dans le succès et le confort !

Il va se confesser fictivement devant des juges d’un tribunal, « La Haute Cour », au 3e chapitre…

Et je n’en dirai pas plus… Il y a de nombreux rebondissements et beaucoup d’inattendus dans ce roman qui compte 7 chapitres en tout.

Le suspense reste entier jusqu’au bout du récit !



J’ai trouvé ce court roman très réussi, à tout point de vue.

La construction du récit est joliment maîtrisée. Werfel dévoile peu à peu le passé de Léonidas par une série de retours en arrière, et il nous fait suivre la progression de ses réflexions et de ses tourments.

La description des personnages est remarquable, et l’analyse psychologique qui en est faite, est très fine.

Quant au style, c’est un vrai délice !



Les thèmes abordés sont riches : la misère morale des faibles, la mauvaise conscience et le remords des lâches, les silences de la bourgeoisie viennoise soucieuse de sa tranquillité, travers qui se retrouvent dans les lâchetés de la classe politique qu’impressionne déjà la montée du nazisme chez le grand voisin allemand…

Dans le roman on est en 1936, et bien que l’Anschluss n’ait pas encore eu lieu, les Juifs sont déjà ostracisés.



Franz Werfel (1890-1945) est issu de la bourgeoisie juive-allemande de Prague, poète, romancier et dramaturge, il faisait partie des « success boys » de Vienne fin de siècle avec Arthur Schniztler et Stefan Zweig. Pendant la journée, il retrouvait Max Brod, Kafka, Erwin Kisch au Café Arco de Prague, où « ça brode et werfèle et kafkatte et kitsche » disait une expression à la mode !



Franz Werfel devra fuir avec sa femme, Alma Mahler, devant les troupes allemandes et se réfugier dans le sud de la France, à Sanary-sur-Mer, en 1938. C’est là-même, que dans l’attente d’un visa pour l’Amérique, il écrira cette histoire d’un quinquagénaire marié à une femme riche.



5/5 bien mérités pour ce court roman de grande qualité littéraire que je vous recommande vivement !

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Les 40 jours du Musa Dagh

Ce que j'ai lu de plus fort sur le génocide arménien de 1915
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Les 40 jours du Musa Dagh





, j'ai relu Les 40 jours du Musa Dagh de Werfel lu il y a plusieurs dizaines d'années et j'ai plongé dans ce très gros bouquin (915pages) avec passion.



"Ecrit avant l'avènement du régime hitlérien en Allemagne, ce roman semble préfigurer l'avenir" écrit Elie Wiesel dans la préface.



"Comment Franz Werfel connaissait-il le vocabulaire de l'Holocauste avant l'Holocauste?"



demande Elie Wiesel un peu plus loin.



Écrit en 1932 à la veille de la prise de pouvoir du nazisme, victime d'autodafé, ce livre est autant un livre de mémoire qu'un livre de combat. Livre de résistance, de dignité, livre d'Histoire, il aussi dénué de manichéisme, les Arméniens résistants ne sont pas idéalisés. L'aide que portèrent certains Turcs n'est pas occultée.



C'est un roman touffu, dense, flamboyant. Récit de guerre, certes. La vie quotidienne des villageois est racontée avec précision. Le Musa Dagh, Mont Moïse est aussi décrit de manière pittoresque. Cette montagne protectrice est un personnage à part entière du roman. Persécutions et résistance de la ville de Zeitoun, déportation des Arméniens, tous les mécanismes du génocides sont analysés. Mais pas seulement : les personnages sont vivants complexes pétris de contradictions. Ils combattent mais aussi se jalousent, se vantent, cherchent à préserver leurs richesses jusque dans la catastrophe. Des idylles se nouent.



Roman flamboyant, et pas seulement parce que les incendies jouent un grand rôle.



Survivront-ils? (je laisse au lecteur le plaisir du suspens, les retournements de situations sont nombreux).



C'est un très grand livre malheureusement presque introuvable à prix raisonnable. Les éditeurs penseront-ils à le ré-éditer?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Les 40 jours du Musa Dagh

Bravo à Albin Michel d'avoir osé ressortir ce livre mémoriel en cette année 2015 et d'avoir sûr tenir tête à la Turquie. Roman aujourd'hui historique connu de quelques uns, c'est faire œuvre de perpétuation que de le rendre à nouveau accessible au plus grands nombre. A lire pour ne pas oublier !
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Les 40 jours du Musa Dagh

Référence littéraire sur le génocide arménien, ce roman conserve toute sa puissance 80 ans après sa publication. Il montre surtout, c'est terrible à dire, l'universalité des mécanismes d'un génocide et sa source : la nationalisme. La trame romanesque est classique, assez mélodramatique et est ce qui a certainement le plus mal vieilli. Mais le récit de cette résistance héroïque est époustouflant.
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Les 40 jours du Musa Dagh

Le peuple Arménien a de nombreuses fois souffert d’exactions mais le génocide qui débuta en 1915 est le premier que connut le XXème siècle.

Ce livre c’est une page de l’histoire des arméniens persécutés par le peuple Turc, pourtant l’espoir existait avec l’arrivée au pouvoir du parti des « Jeunes Turcs ». Mais la première guerre mondiale, le jeu des alliances, le raidissement des relations entre les ethnies vivant sur les mêmes territoires va faire basculer les arméniens dans l’horreur.

La famille Bagradian, fraichement arrivée au pays, est propulsée dans les méandres de cette situation inextricable entre les deux communautés.

L’une doit disparaitre ce sera les Arméniens. L’exode, machine infernale à exterminer est mise en place, politiquement dirigée, religieusement voulue, ce sera « marche ou crève » ou les deux à la fois si possible…



Pourtant l’arrivée dans la maison familiale à Yoghonoluk disponible depuis la mort du frère ainé de Gabriel, le chef de famille, s’était bien passée.

Juliette, française d’origine, malgré le choc des cultures s’était faite à son nouvel environnement. Stéphan, le fils, avait fait les efforts nécessaires pour s’adapter à ce pays qui avait vu naitre et prospérer les Bagradians.



L’été 1915 arrive, l’Europe voit ses peuples s’affronter en France, les Turcs mettent leur plan en marche !



Amis (es) lecteurs avez-vous remarqué qu’en face du danger notre cerveau reptilien nous force à prendre de la hauteur ?



Les habitants des sept villages sous l’impulsion de Gabriel Bagradian vont tenter leur chance en se retranchant sur le Musa Dagh, le Mont Moïse Arménien…Pour cela « ils vont abandonner leurs maisons, leurs biens qui seront pillés par la racaille Turco-Arabe », déchirant : « Car l’humanité enveloppe de ses rêves et de son amour même le plus sordide fatras ».



Après l’arrivée sur le Musa Dagh, forteresse naturelle, les défenses sont achevées, les rôles distribués et en guise de bouteille à la mer coté falaise une banderole à destination des bateaux des forces alliées qui croisent au large : « Chrétiens en détresse ».



L’histoire de ces naufragés de l’humanité commence …



Je le répète « Ce n’est pas un livre de guerre ! », ne vous attendez pas à un récit émaillé de grandes batailles.



Sur plus de 900 pages l’histoire ne tiendrait pas la longueur, il y a une vraie analyse de la société Ottomane, des différents protagonistes, de la psychologie des cultures de l’époque, avec une écriture de très bonne qualité pour faire passer un message du fond des temps :

« L’humanité ce trésor si fragile, capable aussi bien de grands élans constructeurs que de terribles cruautés… »



Bien qu’édité en 1933 ce roman fait preuve d’une extraordinaire fraicheur. Une solide technique d’écrivain mais le contraire serait étonnant vu l’environnement artistique de Franz Werfel.



Les personnages : Quelques uns,



Les Bagradians, famille plus occidentale qu’orientale à leur arrivée et puis…



Tuach Nurhan, l’ex-Sergent qui va s’investir pour donner un semblant de cohésion militaire à son peuple constitué majoritairement de paysans.



Sarkys Kilixian, arménien déserteur de l’armée Turc qui a vu enfant sa famille massacrée par des turcs. Lors de cette effroyable tragédie il a pu entendre les assassins dirent : « Jusqu’à la mort, ils sauront que nous sommes les maitres et qu’ils ne sont que puanteur ».



Krikor, le pharmacien « Tous les remèdes viennent des 7 éléments la chaux, le soufre, le salpêtre, l’iode, la résine de saule, le pavot, le suc de laurier, sous mille formes c’est néanmoins toujours la même chose ».



Sato, la bohémienne, jeune enfant répugnante qui recherche l’attention et un peu de cette tendresse que les autres lui ont si souvent refusé.



Iskouhi, jeune sœur du pasteur, ils ont connu les chemins de la déportation avant de se réfugier à Yoghonoluk, elle en porte les stigmates.



Ter Haigasoun, le prêtre prévient ses fidèles : « Le malheur que nous avons craint est arrivé » ; leur seule arme « L’union, la fermeté et l’ordre ».



Gonzague, l’étranger, le Grec, possesseur d’un passeport Américain : « J’ai une très bonne mémoire car je ne m’embarrasse pas de souvenir ».



Et les autres personnages qui vont apporter leur pierre à l’histoire...

Si le thème vous tente vous ne le regretterez pas, c’est un coup sûr !



En clin d’œil, 40 jours.. . Vous vous souvenez ? Non ? Bah, oui qu’en même !



Merci aux éditions Albin Michel pour cette réédition qui était demandée à corps et à cris par de nombreux lecteurs (trices) qui se plaignaient de ne plus trouver ce roman ou à un prix prohibitif.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Une écriture bleu pâle

L'histoire racontée dans ce livre se déroule sur une seule journée de la vie de Leonidas, chef de cabinet au ministère de l'Education de l'Autriche d'avant-guerre. D'origine modeste, ce quinquagénaire épousa plusieurs années auparavant la jeune Amélie dont la famille appartient à la grande bourgeoisie de l'époque.

Une journée qui va être pour lui bien différente des autres. Arrive en effet sur son bureau avec le courrier "ordinaire" une lettre écrite à l'encre bleu pâle, dont la rédactrice est Vera, une femme qu'il connut brièvement à Heidelberg par le passé.

Un homme, deux femmes.

Cette lettre d'apparence banale va déclencher chez le héros du livre un retour brutal sur sa vie, et le parcours intérieur qu'il fait pendant cette journée lourde de 1936 va révéler beaucoup sur ce "trio": la grande âme de l'une, l'honnêteté un peu naïve de l'autre, et la médiocrité du troisième, celui qui paradoxalement a réussi.

Un très beau roman intimiste.
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Le passé ressuscité

Ernst Sébastian est juge, en Allemagne dans les années 20. Il reçoit un jour, un homme ont le nom lui évoque vaguement quelque chose. Le soir même, il doit participer à une diner d'anciens élèves... ces deux évènements cumulés vont faire ressurgir de son passé des souvenirs qu'il croyait enfouis à jamais.



L'homme qu'il doit juger se nomme Franz Adler. Il est accusé d'avoir assassiné une femme. Mais pour le juge, c'est avant tout un homme qui va devoir racnter sa propre version de l'histoire. Il veut le mettre en confiance. Au décours de leur première rencontrre, très informelle, il lui semble que des souvenirs, des pensées veulent à leur tour refaire surface et rendre à la vérité ses lettres de noblesse.



Dans la soirée, notre petit juge se rend comme convenu à un "jubilé" (je croyais que les jubilés c'était pour les 50 ans, là, c'est 25 ans ! une erreur de traduction ? ) et retrouve d'anciens collégiens. Il leur avoue alors avoir reçu dans son bureau Franz Adler ! Et bizarrement, pour tous, cet homme est coupable... n'a-t-il pas fui, il y a tant d'années ?



La suite sur le blog
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L'Etoile de ceux qui ne sont pas nés

Werfel écrit ce roman en 1945 depuis la Californie où il est un réfugié de la 2ème guerre mondiale. Je le place dans son contexte car celà prend ici une importance capitale. En effet, c'est une période où les intellectuels (et c'en est un, ... un petit coup d'oeil à sa biographie vous en persuadera), qui viennent de vivre un choc culturel, se posent beaucoup de questions sur les "pourquoi en sommes-nous arrivés là ?" et "que préparons-nous pour nos enfants ?". Lui va se servir de ce roman de science-fiction et d'anticipation, pour présenter son point de vue, ses craintes ou encore ses espoirs. Son écriture très scolaire et ses nombreuses références classiques raviront nos amis érudits, habitués aux lectures plus sérieuses...
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Les 40 jours du Musa Dagh

Le meilleur roman de la littérature sur le génocide arménien. En juillet 1915, la déportation des Arméniens a cours depuis deux mois. Un groupe de 5000 résistants s'exilent dans la montagne (le Musa Dagh) pour échapper au massacre. Ils devront leur salut à la flotte française, qui les évacuera au bout de quarante jours. Injustement méconnu... Un bijou. A lire absolument.
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L'Etoile de ceux qui ne sont pas nés

[author:Franz Wertel], ça vous dit quelque chose ? Moi, avant ce roman, ça ne me disait rien. Maintenant, je sais que c’est un auteur allemand du début du siècle précédent. Pas un auteur de science-fiction, non, un pur auteur de "littérature générale" ! Et cet auteur a écrit un roman, dans la tradition de [book:1984] ou d’autres. La différence, c’est que ce roman est une authentique utopie, et non une dystopie. En effet, le monde qu’il y décrit, placé à des milliers d’années dans le futur, est devenu nettement plus élégant, plus aristocratique, en quelque sorte. Dans ce nouvel univers, le narrateur, qui n’est autre que l’auteur, ne nous fera pas vivre de glorieuses aventures. il ne nous mettra pas plus en contact avec l’Innomable. Non. [book:L’étoile de ceux qui ne sont pas nés] est, comme le dit le narrateur, un roman de découverte, où il va peu à peu découvrir tous les aspects de la vie dans cette civilisation "astro-mentale"(1). Et cette civilisation, qu’il découvre doucement, tant ses appartées sont longues, est tout-à-fait originale dans quasiment tous ses aspects. Bien sûr, [author:Wertel], qui a écrit ce roman entre 1943 et 1945 à Los Angeles, ne nous abrutit jamais d’imbuvables descriptions techniques. Au lieu de ça, il nous invite à partager son étonnement devant ce monde complètement étranger, où une herbe grise recouvre quasiment tous les continents, où les maisons sont enterrées, et où nul n’envisagerait sereinement de manger un gigot. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas ici de spoilers, car ces éléments sont révélés dès le début du récit, pour nous permettre de mieux assimiler la suite des éléments du pouvoir temporel, spirituel et autres de cet étrange endroit. Car le principal écueil de ce livre, c’est peut-être sa principale qualité. En effet, l’auteur écrit très bien, et profite de la légèreté de sa plume pour plonger son lecteur dans des abimes descriptifs (au sujet desquels il s’excuse) ou des pensées sur ce bon vieux XXème siècle, qui font de ce livre foisonnant une espèce de pavé dont, au bout d’un moment, on se demande comment ou pourra sortir sans trop de soucis. Et c’est vraiment dommage. Car si ce livre avait été moins riche en digressions, la facilité d’écriture de l’auteur aurait pu en faire une oeuvre vraiment fabuleuse (même si le roman est, en l’état, déja très bien). Notez que ça n’ôte pas grand chose à mon enthousiasme à le recommander, je rajoute seulement à cette recommandation une exhortation au courage du lecteur : oui, ce roman est long, oui, certains passages sont parfois abscons, mais d’autres sont d’une telle beauté qu’il ne faut vraiment pas s’empêcher de découvrir une face complètement cachée de la littérature de l’imaginaire (car c’est le genre de bouquin où le termpe de science-fiction est manifestement hors de propos). (1) Habituez-vous au terme, il risque fort de revenir régulièrement dans la conversation
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L'Etoile de ceux qui ne sont pas nés

Livre culte malheureusement oublié. Réédité dans la collection Ailleurs et Demain Classiques de Robert Laffont.
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Une écriture bleu pâle

Une écriture bleu pâle de Franz Werfel raconte la journée de la vie bien réglée d’un fonctionnaire autrichien dans les années 30. Une journée comme les autres dont la quiétude est soudain rompue par la réception d’une lettre qui va générer un grand tournant chez Léonidas…



Franz Werfel (1890 – 1945) est un écrivain de langue allemande issue de la bourgeoise juive allemande de Prague, à l’instar de nombreux autres auteurs – comme Max Brod ou Franz Kafka, avec lesquels il était ami. Il vécut avec Alma Mahler, la veuve du compositeur (auquel Seethaler a consacré l’un des romans, Le dernier mouvement, chroniqué récemment par Luocine), dont la vie fut à elle-seule un vrai roman. Après l’Anschluss en 1938, il fuit en France, puis traverse les Pyrénées avec Heinrich Mann en 1940 avant de rejoindre les Etats-Unis où il décède en 1945. Parmi ses ouvrages, signalons Les Quarante Jours du Musa Dagh, dans lequel il évoque le génocide arménien.



Passons maintenant à Une écriture bleu pâle. Léonidas vient d’avoir 50 ans. Il est chef de cabinet du Ministre de l’Enseignement et des Cultes. D’extraction modeste, il connut une belle ascension un peu par hasard en faisant une sortie remarquée lors d’une soirée, ce qui le conduisit à épouser l’héritière la plus riche de la ville ; il fait désormais partie des personnages importants d’Autriche et tout semble lui sourire.



Cette vie réglée et autosatisfaite est enrayée par l’arrivée subite d’une lettre dont l’écriture bleu pâle, féminine, cause un grand trouble à Léonidas. Il s’agit de Vera Wormser, ancienne compagne dont il n’a pas eu de nouvelles depuis plus de 15 ans, et avec laquelle il s’était mal comporté. Celle-ci lui demande d’interférer en faveur d’un jeune homme de 18 ans. Rapidement, Léonidas s’imagine que ce dernier est le fils qu’il a eu avec Vera lors de cette liaison passagère. Son univers semble se fissurer, il se confesse devant des juges fictifs… N’en disons pas plus !

Une écriture bleu pâle est un court roman très réussi tout d’abord grâce à l’art de description des personnages, à la fine analyse psychologique qui en est faite, parfois sans concession. Les interrogations de Léonidas, ses lâchetés ont un caractère universel : doit-il choisir la responsabilité au détriment de sa vie confortable ?



Nous sommes également en 1936, et la question juive est d’une grande actualité. L’Anschluss n’a pas encore eu lieu mais on peut voir que les Juifs sont déjà ostracisés.

En raison de la richesse des thèmes abordés et du style vraiment délicieux, c’est un livre que je vous conseille de découvrir !


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