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Citations de Gautier Battistella (82)


Ce n'est pas tout: depuis peu, des mémoires douloureuses ressurgissent à l'improviste. Quand on vieillit, nos souvenirs rajeunissent et leurs échos sont assourdissants. C'est peut-être pour cela que les vieux deviennent sourds, pour ne plus les entendre.
(page 315)
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En entrant chez Maxim's, j'éprouve autant d'excitation qu'un écrivain qui pénétrerait dans la chambre de Proust. Tout n'est qu'ondulations courbes, libellules et papillons. Tout s'enchevêtre, s'enroule et se confond.
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J'apprends que ma purée de brocoli manque d'assaisonnement ou que l'harmonie gustative entre l'encornet et l'ormeau n'est pas évidente, mais on peut aussi trouver trop ronde la fesse gauche de Scarlett Johansson.
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La gastronomie française est, avec la littérature, le luxe et peut-être le mauvais esprit, un trésor national.
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Le monde de la gastronomie s'apparente à celui du luxe dont il serait, en quelque sorte, le cousin grassouillet.
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Un cuisinier heureux, ça n'existe pas. Ceux qui disent le contraire sont des enjôleurs. Devenir chef, c'est entrer en conflit avec l'univers. Avec les fournisseurs en retard ou qui proposent de la qualité médiocre; avec sa brigade qui ne travaillera jamais tout à fait comme on le souhaite; avec sa femme qui ne vous voit jamais assez; avec son banquier, qui trouve qu'il vous voit trop; avec soi-même surtout, prisonniers que nous sommes tous de nos rêves déçus ou avortés.
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Nous abandonnons l’enfance le jour où nous comprenons que nos erreurs nous appartiennent, et que nous sommes les seuls responsables de nos échecs.
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J'avais compris très tôt qu'avoir des muscles ne suffisaient pas. Avoir des mots était mieux.Ça faisait plus mal. Un coquard finit toujours par guérir. Si on plante une insulte là où il faut, des années sont nécessaires pour s'en remettre. On peut même saigner toute sa vie.
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Entre clins d'oeil à la réalité et pensées à méditer.
- crevettes et coquillages côtoyaient leur fin imminente ; un énorme bol de mayonnaise
- ici, une cabane se fait appeler résidence secondaire
- Il ne sert à rien de se fâcher avec son passé . Il finit toujours par te retrouver et exiger des excuses.
- L'été est épais, les températures insoutenables. Même le vent paraît à bout de souffle.
- Nous abandonnons l'enfance le jour où nous comprenons que nos erreurs nous appartiennent, et que nous sommes responsables de nos échecs.
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« L'écriture me démangeait. Je ne savais pas par où commencer à gratter. Labat était un village sans histoires, qui s'en racontait beaucoup. Il suffit de retourner la terre de quelques centimètres pour voir surgir les vers. J'ai pris les villageois, leurs gueules taillées dans la nuit, leurs jalousies, leurs secrets, et j'ai secoué. Ainsi a commencé une connaissance intime, obscure, de la nature humaine. »
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Faire du mal ne veut pas forcément dire être méchant. Je crois même que la plupart du temps, on fait du mal sans le vouloir, pour le bien de quelqu'un d'autre.
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p.263 "Etre un loser de nos jours est une bénédiction. Une preuve d'intégrité. La dernière façon d'être libre... Imagine un ministère aux Médiocrités chargé de s'assurer que le niveau intellectuel moyen de notre nation n'excède pas le point limite. Tu ne ris pas ? Pense au carnage si sept milliards d'individus se trouvaient du jour au lendemain dotés d'une intelligence supérieure ! Les religions imploseraient, les islamistes se feraient exploser en criant Allah Babar, Arte rachèterait TF1."
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Je me suis habitué à Paris, et j’ai laissé Paris s’habituer à moi. Pourquoi hâter les choses ? Les premiers temps, la ville a montré les muscles. C’est comme ça dans les relations, amicales ou amoureuses. Un réflexe. La greffe pouvait ne pas prendre : moi l’homme crotté, plein de fierté, elle la divine, forcément susceptible.
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« J'ai quitté Labat sans regrets. Elle m'avait pourtant accueilli, cette montagne, peut-être même sauvé. J'avais semé des échos plein ses champs, ses sentiers. Les rues du village montaient vers mes cachettes, mes quatre cents coups, mes trésors ensevelis, mes baisers volés. J'avais juste envie d'autre chose, besoin d'immensité. Si je quittais ce désert, c'était pour l'océan, par pour une flaque. Je ne voulais pas de transition. Je ne fuyais pas la campagne pour une demi-ville, avec deux bars-tabacs, un cinéma, et « rendez-vous devant la Poste à dix-sept heures ». La province, j'avais donné. Je voulais agir au coeur, au centre. J'ai pris un billet pour Paris. Je connaissais là-bas deux femmes qui ne m'attendaient pas. »
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« Nous passons de longs après-midi dans les librairies, dont nous sortons effarés et hilares. Rappeurs, catcheurs, présentateurs : ils écrivent tous. Leurs cacophonies se mêlent, bouillie de confidences et d'indignations calibrées. Peu importe : les critiques célèbrent des écritures aériennes, spatiales, universelles, follement actuelles. Tout fait livre. Le sens a disparu. »
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« L'écriture honnête n'existe pas. Rien n'est plus subjectif qu'une virgule, plus vicieux qu'une parenthèse (l'auteur fait mine d'avoir tout dit, mais au moment où l'attention du lecteur se relâche, tac ! Il fait un bébé dans le dos de la phrase). Je croyais que les mots guérissaient, je m'étais trompé. Ils allègent le présent, c'est tout. Le temps passe, les blessures demeurent : celles que l'on croyait cicatrisées s'ouvrent à la première maladresse de la mémoire. Les plus belles pages de littérature exaltent la tristesse, parlent d'amours déçue, de pardons et de réconciliations impossibles. Mon enfance a été rugueuse, pleine d'échardes. »
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L'amitié naît souvent de la rencontre de deux solitudes qui décident de faire un bout de chemin ensemble.
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p.82 "Un gaillard qui trope son monde, s'énervait Mémé. On m'achète pas avec sucreries, moi ! Avec son air triste à pas mettre un clown dehors, un type bien en municipalité et qui se rêve député. Il gâte ses futurs électeurs, voilà ce que j'en dis. Je voterai jamais pour lui ! (Mémé ne votait jamais, par principe. Elle respectait trop la démocratie pour prendre le risque de choisir le mauvais candidat."
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« Mémé est morte en équeutant les haricots verts. Je l'ai trouvé affaissée sur la table, la joue écrasée contre le bois, les yeux tournés vers la fenêtre, ouverts. Elle est morte sans prévenir : ainsi s'en vont les gens modestes, c'est une tradition, je crois. Mémé aurait été ennuyée de laisser un remords derrière elle. J'ai soulevé sa tête, nettoyé sa joue des queues de haricot qui s'y étaient incrustées, relevé son corps pour l'asseoir de nouveau. La vieillesse s'était échappée avec elle. Elle était redevenue la Mémé éblouissante des premières années, celle de notre enfance, d'avant ma naissance, l'adolescente pétillante que j'imaginais en rêve. Je me suis assis en face d'elle pour contempler cette femme d'un autre siècle et, lorsque la nuit est tombée, j'ai allumé une bougie. »
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Ma mère ne s’était jamais sentie en Danger. On se soucie moins d’aimer lorsque la crainte a disparu. Le confort empoisonne les sentiments.
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