« Chef » de Gautier Battistella lu par François Hatt I Livre audio
Ce n'est pas tout: depuis peu, des mémoires douloureuses ressurgissent à l'improviste. Quand on vieillit, nos souvenirs rajeunissent et leurs échos sont assourdissants. C'est peut-être pour cela que les vieux deviennent sourds, pour ne plus les entendre.
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En entrant chez Maxim's, j'éprouve autant d'excitation qu'un écrivain qui pénétrerait dans la chambre de Proust. Tout n'est qu'ondulations courbes, libellules et papillons. Tout s'enchevêtre, s'enroule et se confond.
J'apprends que ma purée de brocoli manque d'assaisonnement ou que l'harmonie gustative entre l'encornet et l'ormeau n'est pas évidente, mais on peut aussi trouver trop ronde la fesse gauche de Scarlett Johansson.
La gastronomie française est, avec la littérature, le luxe et peut-être le mauvais esprit, un trésor national.
Le monde de la gastronomie s'apparente à celui du luxe dont il serait, en quelque sorte, le cousin grassouillet.
Un cuisinier heureux, ça n'existe pas. Ceux qui disent le contraire sont des enjôleurs. Devenir chef, c'est entrer en conflit avec l'univers. Avec les fournisseurs en retard ou qui proposent de la qualité médiocre; avec sa brigade qui ne travaillera jamais tout à fait comme on le souhaite; avec sa femme qui ne vous voit jamais assez; avec son banquier, qui trouve qu'il vous voit trop; avec soi-même surtout, prisonniers que nous sommes tous de nos rêves déçus ou avortés.
dans mon imaginaire d'enfant la perfection des écailles d'un homard bleu surpassait en beauté les écailles d'une sirène.
J'avais compris très tôt qu'avoir des muscles ne suffisaient pas. Avoir des mots était mieux.Ça faisait plus mal. Un coquard finit toujours par guérir. Si on plante une insulte là où il faut, des années sont nécessaires pour s'en remettre. On peut même saigner toute sa vie.
Entre clins d'oeil à la réalité et pensées à méditer.
- crevettes et coquillages côtoyaient leur fin imminente ; un énorme bol de mayonnaise
- ici, une cabane se fait appeler résidence secondaire
- Il ne sert à rien de se fâcher avec son passé . Il finit toujours par te retrouver et exiger des excuses.
- L'été est épais, les températures insoutenables. Même le vent paraît à bout de souffle.
- Nous abandonnons l'enfance le jour où nous comprenons que nos erreurs nous appartiennent, et que nous sommes responsables de nos échecs.
Nous abandonnons l’enfance le jour où nous comprenons que nos erreurs nous appartiennent, et que nous sommes les seuls responsables de nos échecs.