AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Geneviève Damas (278)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Si tu passes la rivière

CHEF D’ŒUVRE ! 6 ETOILES !



Voilà, il faut que je m’attelle à décrire ce roman au-delà des mots, et comment vais-je y arriver ?

Comment vais-je pouvoir vous faire ressentir la vie qui remplit ces pages, la vie qui déborde, qui fait honte, qui tend la main, qui donne un coup de pied, qui enterre et qui explose ? Et particulièrement la vie intérieure, celle qui ne ment pas, qui affleure à chaque regard, qui transparaît au bord d’un sourire, celle de François, qui est considéré par tout le monde comme « fada », ou plus justement dit, « qui a du vent dans la tête ». Mais justement, Roger, le curé, « préfère la compagnie des gens comme (lui) qui ont du vent dans la tête, parce qu’au moins ils sont vrais ».



Et la sincérité, François en est plein ! Pourtant, c’est difficile pour lui de montrer son bon cœur, sa gentillesse car il appartient à une famille de rustres : « Chez nous, on ne pleure pas. Ca mouille à l’intérieur, mais au-dehors, c’est sec. » Il ne sait pas lire puisqu’on ne lui a jamais appris, il n’a pas d’amis puisqu’il trime toute la journée, ...mais là je me trompe : si, il a un ami, un cochon ! La compagnie de cet animal ne le rebute pas car il se plonge dans son regard et lui confie sa pauvre vie. Oui, cet animal au regard si doux est le seul à l’écouter.

Car sa sœur Maryse, si maternelle, a traversé la rivière et n’est plus jamais revenue. Et depuis lors, il est seul, noyé dans la violence du père et des 2 frères. « C’est comme ça la vie quand elle vous enlève ce qu’elle vous a donné de plus beau, il n’y a rien à dire qu’à laisser les rivières couler »...

Et la mère, me direz-vous ? Elle a disparu, la mère, depuis la naissance de François. Morte, probablement. Mais François voudrait tellement savoir, voudrait tellement aller à la rencontre de « cette mère qu’il aurait pu avoir »...Il a tellement soif d’amour, lui qui en est plein !



Mais... « il ne faut pas aller trop vite, parce que si tu te précipites comme un perdu, ton cœur tressaute dans ta poitrine ; chaque chose importante, elle doit arriver petit à petit comme la graine de blé qui peu à peu s’arrache du sol, sinon tu la vomis et ce qui t’arrive ne te sert alors à rien. »

Et tout doucement, aidé de quelques personnes au cœur bon, guidé par son intelligence qui s’éveille, par son sourire qui s’épanouit («je me tenais prêt à lui sourire, pour qu’il le voie, mon sourire, quand il ouvrirait les yeux. Parce qu’un sourire, ça fait toute la différence, avec un sourire tu n’es plus seul »), François marche sur le chemin de la vie, qui lui dévoile peu à peu ses secrets.



« Tout à coup j’ai pensé que la vie était belle. Pas belle comme quelque chose que tu observes dans une vitrine et qui ne t’appartient pas et qui te nargue et te dit : « Ce n’est pas pour toi, petit » ; belle comme quelque chose de sanglant qui te tombe dessus par hasard, qui t’écorche, mais c’est ça la vie quand tu en es le centre, qu’il se passe quelque chose et que cela t’arrive à toi, tu peux dire alors qu’elle est belle, la vie. »



Si j’ai mis tant de citations dans ce résumé, c’est parce que je n’arrive pas à me défaire de ce roman...Je ne connaissais pas Geneviève Damas...Mais maintenant, son roman m’enveloppe et me fait du bien et je ne peux qu’humblement vous inciter à le lire, car je suis certaine qu’il touchera, ne fût-ce qu’une fibre intime en vous !

« Si tu passes la rivière », c’est une traversée dans le secret et dans le mal, pour aborder l’espoir.



Je le répète : CHEF D’ŒUVRE D’HUMANITE!



Commenter  J’apprécie          11044
Bluebird

Roman coup de coeur d'une écrivaine belge de grand talent, Geneviève Damas. Merci à Cécile de m'avoir permis de découvrir une si belle auteure.



Juliette c'est Bluebird, le surnom que lui a donné Tom un australien de passage en Belgique. du haut de ses seize ans, Juliette découvre son premier émoi dans les bras de Tom. Pas question de pilule contraceptive quand on sait les ravages que les urines remplies d'hormones font sur l'écosystème. Alors pour Juliette, l'amour se fera en toute liberté et en toute inconscience liée à son jeune âge.



Prise de douleurs abdominales plusieurs mois plus tard, exit Tom, c'est aux urgences la grande surprise. Juliette est enceinte de plus de six mois.

Face à la réaction violente de sa mère qu'elle chérit plus que tout, Juliette, « la dépravée, l'inconsciente, la pute », s'en fuit chez sa mamie au grand coeur. Parce que les mamies, ça ne crie et ne juge pas. Ça aime tout simplement.



150 pages où Juliette, la main sur son ventre, se penche sur l'amour, la vie, les choix à faire pour toute une vie. Aura-t-elle assez de place pour accueillir cet enfant ou le confiera-t-elle à l'adoption ? Pour cela, il nous faudra cheminer aux côtés de Bluebird, comprendre sa vision de l'amour, du couple, de l'amour à travers l'héritage reçu de ses parents séparés.



C'est beau, c'est doux, c'est juste, c'est une histoire qui déborde d'amour comme je les aime. L'amour vrai porté par une adolescente futée, réfléchie, insouciante mais tellement vraie et attachante.



Bluebird, l'histoire d'une enfant qui porte son enfant. Une enfant pleine de rêves. Si sa mère aura trimé toute sa vie, épuisée par la vie et la misère, Bluebird sera médecin, un métier qui rapporte le pactole. Mais en attendant, Bluebird n'est encore qu'une enfant.



Bluebird... free as a bird...
Commenter  J’apprécie          10920
Jacky

Jacky c’est le bleu sur le tableau jaune. On se demande pourquoi cette tache, cette différence de ton puis on cherche et on finit par trouver cela joli ce mélange de couleurs.



Ibrahim est marocain. Il a dix-huit ans, il est en décrochage scolaire. Il vit à Bruxelles. Prêt à tout lâcher, son professeur croit en lui et le motive à choisir un sujet qui le passionne comme sujet de fin d’études. Ce sera Jacky. Sa plus belle rencontre. Sa tache bleue sur son tableau jaune.



Jacky est juif et différent d’Ibrahim. Il écoute Queen et place des mots anglais partout. Ibrahim et Jacky sont différents et pourtant si proches dans cette place qu’ils se cherchent dans la société, dans la jeunesse actuelle.



Jacky, dernier roman de la talentueuse Geneviève Damas que j’apprécie énormément est un roman qui met en lumière la complexité d’être jeune aujourd’hui, surtout quand on est étranger, pas à sa place, pas chez soi. L’auteure explore dans le langage de ces jeunes les balbutiements de l’amitié jusqu’à son apothéose, jusqu’à permettre à deux amis de se lever chaque matin.



Un roman ultra moderne qui swingue, qui rap, qui dit sans détour la souffrance de ces jeunes en manque de repères, avec émotions, acuité et justesse.
Commenter  J’apprécie          948
Si tu passes la rivière

A dix-sept ans, François n’a jamais quitté la ferme où il a grandi, trimant misérablement aux côtés d’un père sans tendresse et de ses quatre aînés. Malgré sa tête folle, il a pris conscience de l’anormal isolement de sa famille, et mille questions le taraudent. Pour quelles raisons son père lui interdit-il si farouchement de traverser la rivière ? Pourquoi ne parle-t-on jamais de la mère qu’il n’a pas connue ? Et qu’est-ce qui a poussé sa sœur à partir sans retour ? Pour tenter de trouver des réponses, l’adolescent se rapproche de quelques villageois avec lesquels il se lie. Il découvrira bientôt le secret de ses origines…





Rédigé à la première personne, dans le langage fruste et naïf d’un jeune homme maintenu dans un tel état de sauvagerie et de rustauderie qu’il en paraît d’abord un peu simple, le récit sans lieu ni date est celui d’un éveil progressif, d’un passage d’une quasi animalité à une conscience de soi pleine et entière. Alors que depuis le départ de sa sœur, seul être humain à l’avoir aimé, François s’en est trouvé réduit aux seuls liens affectifs qu’il entretient avec ses cochons, ses initiatives, d’abord maladroites puis de plus en plus assurées, vont peu à peu l’extirper de ses conditions misérables et lui permettre les apprentissages essentiels à son émancipation. Il apprend à lire, connaît sa première expérience sexuelle, découvre autour de lui les joies et les souffrances de l’amour, et, en explorant le passé et le secret de ses origines, comprend enfin son identité.





L’histoire, habilement contée, possède beaucoup de charme. Touché par la candeur et la sincérité de François, mais aussi par la fragile et lumineuse humanité de quelques autres personnages, le lecteur évolue à fleur d’émotion et de poésie, alors que le narrateur, jusqu’alors asservi par la misère et l’obscurantisme, s’apprête enfin, et très symboliquement, à sauter la rivière qui le séparait de l’espoir et de la liberté.





Profondément lumineux et optimiste, ce conte symbolique apparaît en frappant contraste d’un autre roman plus récent, pour sa part noir et désespéré, sur une thématique très semblable : Le démon de la colline aux loups de Dimitri Rouchon-Borie. Si le premier croit allégoriquement et positivement à tous les possibles, le second les referme sans recours sur l’identique innocence de son narrateur, ne lui laissant pour seul rivière à franchir que celle qui sépare la vie et la mort.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          924
Patricia

Jean Iritimbi vient du centre de l'Afrique et tente de s'établir au Canada , de gagner assez d'argent pour faire venir son épouse et ses deux filles. Son temps de séjour écoulé, il se réfugie aux Niagara Falls où il travaille comme clandestin dans un hôtel.

Il fait la connaissance de Patricia, une Parisienne aisée qui vient là pour répandre les cendres de sa mère. Elle tombe amoureuse de lui.

Par un moyen pas très légal, ils rejoignent Paris.

La famille de Jean tentera de le rejoindre par la mer avec les risques que cela comporte.

Le court roman donne la parole à Jean, à Patricia et à Vanessa la jeune fille de Jean.

Beaucoup de sentiments s'enchaînent dans le roman avec une grande note d'humanité.

Ceci est le troisième roman de Geneviève Damas. Je l'avais découverte grâce à Latina et avais lu "Si tu passes la rivière" : un excellent roman.

Celui-ci aborde un autre thème avec justesse et toujours une aussi belle écriture.

Commenter  J’apprécie          775
Histoire d'un bonheur

Si une femme aime son chien plus que sa fille, et trouve qu'elle est en droit de se demander, "ce qu'elle nous voulait", face aux attitudes négatives de cette dernière, c'est qu'il y a problème grave ( " j'aurais préféré être la mère de Wouki que celle de Geraldine", Wouki, c'est le chien ). La femme en question s'appelle Anita. L'Anita n'est pas des plus sympathiques, alors qu'avec son discours un brin mégalo ( "mari nickel,maison nickel,toutou nickel..."), on commence à se demander comment qu'on va la supporter sur près de 200 pages, Geneviève Dumas passe à la vitesse supérieure........et nous lance sur Noureddine, un gars "ouf" (qui est-ce ? pas ce que vous croyez ) et l'histoire bascule, le ton change de 360'......et puis sur Nathalie, la voisine d'Anita, frappée par la foudre "Delphine", le ton rechange......et enfin sur Simon, le beau frère. Un roman choral à quatre voix, la rencontre improbable de quatre personnes le temps d'une journée.

Une belle réflexion sur la Vie, ce qu'on croit vivre et ce qu'on vit en réalité, les "piteux malentendus entre les êtres, des histoires que l'ont croyait commune et qui ne sont partagées par personne", nos préjugés qui nous bloquent sur la voie du bonheur, être emprisonné dans le regard des autres et ses conséquences,....au lieu de retrouver son propre chemin, ses propres désirs, s'en s'inquiéter de ce qu'on pense et de ce qui pourrait arriver.....pour trouver le bonheur, notre bonheur.

Le bonheur c'est aussi lire ce petit livre , une magnifique leçon de tendresse et d'amour envers toutes les personnes qui n'entrent pas dans "les normes standards" de la société.



"Peut-être que, la vie, ce n'est rien d'autre que ça, écumer le monde en tout sens en cherchant désespérément le panneau qui vous indique la route pour chez soi......"

"Mais parfois c'est bien dans la vie, de ne pas savoir vers où on va."

Commenter  J’apprécie          7214
Si tu passes la rivière

Il a promis, François. Promis à son père qu'il ne passera jamais la rivière. Pourtant, c'est pas l'envie qui lui manque. Surtout depuis qu'il a vu sa sœur, Maryse, l'aînée de la fratrie, passer la rivière, devenir toute petite jusqu'à disparaître. Il a eu beau l'appeler par son prénom, parce qu'il ne trouvait pas les mots pour la retenir, elle est quand même partie. À la ferme, où le travail ne manque pas et où chacun vaque à ses occupations, face à un père autoritaire et dur, à deux frères indifférents et peu affectueux, François trouve du réconfort auprès de ses cochons, Hyménée étant sa préférée. Grâce à l'attention de Roger, le prêtre du village, le jeune garçon tentera de trouver un sens aux mots, retrouver la mère qu'il aurait eue et comprendre tous ces silences, pourtant lourds de sens...



L'on a tout simplement envie de lui crier à François de traverser la rivière et de partir sans se retourner. Car, que peut-il lui arriver de bon dans cette famille ? Un père violent, taiseux, et inculte, deux frères qui ne ratent jamais une occasion de se moquer de lui ou, parfois, de le faire souffrir. D'autant que Maryse avait certainement une bonne raison de partir, c'est sûr. De même que son autre frère, Jean-Paul, qui, lui, est tombé du toit. Si, jusque-là, François n'avait que du vent dans la tête, il va bientôt avoir, grâce à Roger, des voyelles et des consonnes. Et des mots qui vont donner un autre sens à son passé et à sa vie. Les mots de François, on les cueille, on les attrape au vol, on les reçoit en pleine figure, et ils nous laissent pantois, abasourdis, bouleversés. Ils nous frappent en plein cœur de par leur naïveté, leur sincérité, leur besoin de tendresse, leur reconnaissance, leur joie de vivre, leur amour. Alors, oui, François, traverse cette rivière, ne te retourne pas, même si tu laisses derrière toi ces quelques êtres lumineux qui t'auront aidé, épaulé, embrassé. Passe la rivière, François, même si c'est froid...
Commenter  J’apprécie          718
Patricia

Patricia est une femme solitaire, bibliothécaire, elle dispose d'un talent très discutable pour choisir ses partenaires, discutable au point qu'elle se retrouve, à quarante-trois ans, mère célibataire d'une fille qui n'est pas la sienne, Vanessa, jeune Centrafricaine de douze ans rescapée d'un naufrage. L'un de ces naufrages qui ne quittent pas l'actualité, l'un de ces naufrages qui jettent les victimes de violences ethniques, de dictateurs, de guerres et de famines dans les dents de la mer.



Patricia n'a pas choisi Vanessa, Vanessa n'a pas choisi Patricia.



Il aura suffit d'une promesse vite faite et d'un naturel généreux et dévoué pour piéger Patricia dans cet engagement envers le père de Vanessa, celui de prendre en charge la petite victime de stress post-traumatique.

Dès le départ cette relation semble donc compromise, d'autant plus que Vanessa ne prononce pas un mot. Pourtant, malgré les nombreuses difficultés, Patricia ne renonce pas, peut-être y trouve-t-elle une gratification personnelle, elle qui n'a pas eu d'enfant, mais son courage, sa tendresse et son abnégation devant ce défi que la vie lui lance forcent l'admiration.



Geneviève Damas a choisi de traiter ce drame qui devient aujourd'hui hélas tristement banal avec une grande simplicité, mais cette simplicité lui donne indéniablement une grande force. Elle donne la parole aux trois principaux protagonistes de l'histoire, le père de Vanessa d'abord, Patricia ensuite, Vanessa enfin. Vanessa l'enfant, celle de douze ans seulement, née de l'Océan ; Vanessa le cactus, celle qu'on n'approche pas sans se blesser ; Vanessa la farouche, celle qui ne parle pas, et pourtant...



C'est peut-être bien Vanessa qui aura le dernier mot dans cette histoire, Patricia ?



C'est grâce à Ladybirdy et à sa critique de Bluebird que j'ai découvert Geneviève Damas. Merci à toi miss car j'ai beaucoup aimé Patricia.
Commenter  J’apprécie          6713
Monsieur André



Un conte moderne qui réchauffe le coeur en ce temps de pandémie persistante, de politiques identitaires réductrices et une augmentation alarmante de l’intolérance.

Une histoire "feel good" qui devrait faire partie du programme de l’enseignement secondaire.



Je crois que je n’ai plus lu une histoire aussi attendrissante depuis ma prime jeunesse et comme je viens de passer le cap des trois-quarts de siècle, cela fait fatalement un bail. Je remercie donc Geneviève Damas de cet heureux intermezzo inattendu.



À la mort de sa bien-aimée épouse Monique, Monsieur André décide de déménager de Perwez près de Namur à Bruxelles et de s’y installer dans un petit appartement. Le bâtiment se trouve dans un quartier modeste, mais il a un appartement au rez-de-chaussée avec un minuscule jardin pour son vieux chat Petit Noir.



Monsieur André a 68 ans et a été toute sa vie un enseignant qui aime les gosses. Sa propre fille Rachel vit hélas à Belize en Amérique Centrale et les contacts sont inévitablement limités. Il a aussi une sœur, Mireille, qui a épousé un grand avocat de Namur et qui est devenue snob et déplaisante.



Dans le quartier près de la gare où il débarque, notre homme ne connaît strictement personne. Relativement vite il va se faire des amis aux noms légèrement exotiques comme Ibrahim, le petit diable qui deviendra son grand ami ; Naima, qui fait de longues heures à l’hôpital et l’adorable Nisrine, sa petite fille qui aime la musique de Schubert ; le serviable Hicham, qui travaille sur les toits et est tout fier de son nouveau camion d’occasion.



En fait, la seule qui dérange Monsieur André est la grosse Madame Verstappen, une voisine grincheuse et plus vieille que lui.



Je ne vais pas dévoiler les moments émouvants de ce récit relativement court, même pas 100 pages, mais je n’aurais pas de paix si je ne vous raconte pas le moment suivant.



Un jour, le vieux chat Petit Noir meurt de vieillesse et Monsieur André est tellement triste que son entourage arabe s’inquiète sérieusement. La solution vient du petit diable Ibrahim qui est allé chercher un mignon chaton à l’autre bout de la capitale belge et que le duo baptise solennellement Mouloud.



Je suppose que de mauvaises langues pourraient qualifier les bonnes relations belgo-arabes dépeintes ici comme caricaturales, mais est-ce que les propos de certains politicards de l’extrême droite ne sont pas carrément caricaturaux et dangereux en plus ?



Je recommande fortement ce petit bijou de Geneviève Damas à tous ceux qui "de 7 à 77 ans" souhaitent une petite pause de paix dans un contexte peut-être difficile ou désagréable.



Commenter  J’apprécie          6029
Si tu passes la rivière

Quelle belle découverte ! c'est un énorme coup de coeur. L'écriture de Geneviève Damas a été pour moi un enchantement. Ses mots nous enveloppent et nous touchent au plus profond de nous. C'est très imagé et on ne peut s'empêcher par moment de sourire même si ce livre n'est pas léger, loin s'en faut.

L'histoire de François, jeune homme de 17 ans, est tout simplement émouvante, on l'aime ce François et on a envie de le protéger, de l'aider à comprendre sa naissance qui reste un mystère pour lui.

Les conditions dans lesquelles il évolue ne sont pas chaleureuses, il vit avec son père qu'il craint et ne parle guère, et deux frères avec lesquels il ne partage rien. Sa soeur Maryse est en revanche , douce et aimante mais elle ne restera pas, elle passera de l'autre côté de la rivière, rivière qui lui est interdite par son père de franchir. François cherchera alors les raisons de cet interdit et tentera de comprendre qui est sa mère, pourquoi tout ce silence autour d'elle, pourquoi il ne trouve pas de photo de lui avec elle.

Que de sensibilité, que de tendresse dans ce merveilleux roman qui est aussi un écrit sur les liens, la parenté, la lecture, les secrets de famille.

Je ferme ce livre avec regret, mais j'emporte avec moi François dans mon coeur et il y restera longtemps.

Commenter  J’apprécie          604
Si tu passes la rivière

Aujourd’hui 28 décembre, fête des Saints-Innocents, me semble le jour idéal pour vous raconter l’histoire de François, 17 ans, « du vent dans la tête et des cochons comme amis ». François vit à la ferme avec son père et ses deux frères aînés, on ne sait pas où, on ne sait pas quand. Mais on sait comment : la vie est rude, l’ouvrage ne manque pas, le paternel est autoritaire, les frangins bourrus, tous sont taciturnes. Faut dire que le mauvais sort ne les a pas épargnés : la mère a disparu peu après la naissance de François, Maryse, la grande sœur adorée, s’est enfuie de l’autre côté de la rivière pour ne jamais revenir, le frère Jean-Paul est mort en tombant du toit. Mais chez ces gens-là, on ne parle pas de ces choses, pas plus qu’on ne montre ce qu’on ressent au-dedans. Les larmes, c’est tout juste bon pour couler à l’intérieur. Alors François se confie, dans son langage enfantin, à ses seuls amis, Oscar le cochon, puis Hyménée la truie. Considéré comme le simplet du village, il s’interroge pourtant sur ces disparitions dont le sens lui échappe. Il se demande aussi pourquoi son père lui interdit de passer la rivière. François voudrait comprendre. Il pressent que les clés pourraient se trouver au cimetière, mais voilà, il ne sait pas lire les inscriptions sur les tombes. Comment retrouver celle de sa mère, dans ces conditions ? Alors François a l’idée de sa vie, il demande à Roger, le curé, de lui apprendre à lire. Et la vie de François change… Sous les auspices de la Comtesse de Ségur, la cure devient un peu son « auberge de l’ange gardien », son refuge où il trouve réconfort et amitié. François s’humanise, comprend qu’il est autre chose qu’un cochon, grâce à la lecture, mais aussi aux rencontres, puisque désormais c’est lui qui vend les produits de la ferme au marché du village. Peu à peu le voile se lève sur les secrets de famille. Et la rivière n’est peut-être pas aussi infranchissable qu’on le dit…

Quête d’identité, lourds secrets, amour, violence, amitié sont au cœur de ce court roman, qui démontre que la lecture, la connaissance sont autant de portes vers la liberté, et ouvrent des horizons jusque-là bouchés par des rivières, symboliques ou non. Ces 155 pages sont bourrées d’humanité, d’émotions, de tendresse, de drôlerie, de naïveté mais aussi de profondeur. Faussement simple, ce récit est terriblement sensible, touchant, et finalement optimiste. On dit que la foi soulève les montagnes. Voici une nouvelle expression pour 2015 : la lecture fait franchir les rivières.



PS : merci à Latina pour sa critique enthousiaste qui m’a donné envie de lire ce roman ;-)

Commenter  J’apprécie          593
Strange

Raphaël écrit une longue lettre à son père pour lui raconter comment il est devenu Nora et l’impossibilité de lui dire tout cela de vive voix. ● Avec une grande économie de moyens, Geneviève Damas nous livre un texte pudique sur la transition de son personnage. ● Avec un père gardien de prison et une mère décédée d’un cancer quand elle avait trois ans, dans le village d’Arlon en Belgique, cela n’a pas été facile pour Nora à la fois d’assumer sa transidentité et sa vocation professionnelle de chanteuse lyrique. Sa voix de ténor la gêne dans sa transition, il va falloir qu’elle apprenne à développer ses aigus, alors même que sa professeure au Conservatoire de Bruxelles, Soledad Garcia, entend la cantonner à des rôles masculins. ● C’est un texte très juste, plein d’humanité et d’amour, qui ne cache pas les difficultés des personnes trans mais ne s’appesantit pas non plus sur leur malheur, car Nora apprend à voir les choses du bon côté. ● Un beau roman que je conseille.
Commenter  J’apprécie          573
La solitude du mammouth

Que voilà un tout petit livre (qui est en fait un monologue théâtral avec insertion de quelques dialogues) vif, plein d’humour, caustique, réjouissant au possible.





Béré, mère de 2 enfants, est abandonnée par son mari du jour au lendemain, un mari prof d’unif imbu de lui-même, attendri par une jeunette aux longues jambes et aux gros seins.

Ces pages jubilatoires démontrent avec brio comment se venger tout en gardant un aspect "gentil".





Mordant et hypocrisie tordante sont décrits par Geneviève Damas de façon totalement hilarante.

Merci à Magali pour ce conseil de lecture qui dessinera un grand sourire sur le visage de chaque lecteur. Moi-même, j’ai ri à gorge déployée à plusieurs reprises et je vous assure que ça fait du bien.





Geneviève Damas reste un de mes auteurs favoris. Elle est belge, comédienne, metteure en scène, auteure dramatique (voir son fameux « STIB », tordant) et romancière (« Si tu passes la rivière », « Histoire d’un bonheur » sont deux romans très humains et pleins de sensibilité sans être mièvres car remplis d’humour).

Si vous ne la connaissez pas encore, foncez ! Vous rirez avec ce monologue, vous sourirez et serez émus avec ses romans.



Comme dit la narratrice : « Moi, je ne veux pas qu’on oublie. Qu’on oublie les mammouths. Qu’on m’oublie. Qu’on me raye de la carte du monde. Qu’on continue sa course sans se souvenir de ce que l’on doit ».

Avec ce livre et les autres de cette auteure, il n’y a aucun danger qu’elle soit reléguée aux oubliettes de la littérature !

Commenter  J’apprécie          567
Bluebird

Me voilà encore subjuguée par Geneviève Damas, son émotion, son empathie, sa façon vraie de voir les choses de la vie.

Mais quelle auteure !



Fine, humaine, à fleur de peau, elle nous livre ici les pensées d’une adolescente de seize ans et demi, qui apprend quelques semaines avant le terme qu’elle est enceinte. Juliette écrit à « ce qui est dans son ventre » et lui livre tous ses secrets, tous ses sensations, sa colère envers sa mère, ses doutes profonds et continuels, son abandon, ses rêves, sa fragilité. Elle est allée vivre chez sa mamy car sa maman ne peut s’empêcher de crier, même si elle adore sa fille.

Et de page en page, nous en apprenons un peu plus sur cette famille comme les autres qui pourtant est unique, comme toutes les familles, quoi.

Est-ce que sa Mamy, mais aussi sa voisine ayant vécu un terrible drame en Afrique noire, la psychologue, la responsable du centre d’adoption, est-ce que toutes ces femmes vont l’aider à trouver sa voie, à accepter son bébé, ou à le confier (verbe cent fois plus beau que « abandonner », dit l’auteure) à des personnes qui en prendront le plus grand soin ?



Signant ici un magnifique roman sur le fil de l’amour et de l’abandon, de la confiance et de la résilience, Geneviève Damas est pour moi une des meilleures auteures contemporaines, toute en simplicité et en humanité.

Commenter  J’apprécie          5521
Patricia

Difficile de commencer une critique mitigée d’un de mes auteurs préférés !

Ce tout petit roman aborde le thème délicat des migrants, d’une tout autre façon que la manière habituelle.





En effet, j’ai ressenti un sourd malaise, et cela, continuellement.

D’abord lors de la narration de Jean, immigré centrafricain sans papiers, ayant quitté sa femme et ses deux filles pour le Canada, leur ayant promis de les faire venir dès que la situation serait clarifiée. Mais celle-ci ne se clarifie pas, et quand il rencontre Patricia, une Française bienveillante, il « profite de sa chance » et de son corps et la suit jusqu’en Europe, car elle tombée amoureuse de lui.

Ensuite lors de la narration de Patricia, qui a recueilli la fille cadette de Jean, Vanessa, à son arrivée sur le continent européen. Patricia lui donne tout, elle essaie de se concilier l’amour de la jeune fille de 12 ans, ou du moins son attention, car son père est parti à la recherche du reste de la famille portée disparue lors du naufrage. Tant bien que mal, elle essaie de la sauver du désespoir en lui procurant des soins et des paroles réconfortantes.

Ce désir profond d’aide et d'engagement totalement gratuit n’est nullement récompensé par la jeune fille en butte à l’atroce solitude, qui ne veut – ne peut – s’adresser à Patricia et encore moins l’aimer ou la considérer comme une personne bonne. Ce refus fait l’objet de la 3e partie, la 3e narration.

Malaise donc devant la réaction sans aucune reconnaissance des gens pour lesquels Patricia a engagé sa vie.





Malaise aussi devant les réactions de Jean qui, après des années, regrette d’être parti, d’avoir laissé ses trésors, comme il les appelle, sa famille. Et puis qui n’est plus sûr d’aimer encore sa femme et de la revoir lorsqu’elle lui dit qu’elle vient. Jean qui dit aussi respecter Patricia, mais qui ne lui explique rien.





Malaise enfin devant Jean et sa fille qui au départ détestent les Blancs, car pour eux ils possèdent tout, alors que finalement ils ne les connaissent pas, et quand ils découvrent une Blanche pleine de générosité, leur réaction est en porte-à-faux.





Malgré ce malaise, je reconnais une capacité infinie à Geneviève Damas de dire le désespoir, l’attente, la déception, mais peut-être aussi l’infime rayon de vie qui apparait au bout du tunnel.

La page blanche n’existe pas, il suffit juste de persévérer à écrire sa vie, même avec plein de ratures, car finalement, « il ne faut pas craindre d’oublier, personne ne remplace personne, mais le continue ».



Commenter  J’apprécie          5418
Si tu passes la rivière

François vit dans une ferme avec son père et ses deux frères tous trois aussi brutes et fermés les uns que les autres. l

Le gamin s'en méfie.

Le roman s'ouvre sur une menace : "Si tu passes la rivière, tu ne reviendras plus" lui crie ce père féroce.

Sa soeur Maryse qui s'occupait de lui et de la maison est partie, il n'a jamais connu sa mère.

Il a comme rôle de garder les cochons dont Oscar qui devient son ami et confident jusqu'à ce qu'on l'égorge pour le manger.

Heureusement, François va trouver des oreilles attentives chez Roger, le prêtre, chez la vieille Lucie, une voisine devenue aveugle.

Tout doucement, il va découvrir le secret de ses origines et la raison de sa différence d'avec les membres de sa famille.

La progression dans notre connaissance de François est très habilement amenée comme son âge par exemple.

On le prendrait pour un simple au début du récit et pourtant...

Je ne m'attendais pas à retrouver "L'auberge de l'ange gardien " sous la forme d'un livre qui ouvre le coeur et l'esprit de François alors que le prêtre lui en fait la lecture.

Un roman avec une magnifique écriture. Je me suis surprise à relire deux fois la même page pour m'imprégner des mots et de la belle personnalité généreuse de François, de son énergie aussi.

Une fin ouverte où tout est possible pour ce beau livre que j'ai découvert grâce à mes amies babeliotes.

Commenter  J’apprécie          532
Si tu passes la rivière

Une critique élogieuse de Sylvaine m'avait fait ajouter ce livre dans ma PAL. Il y traînait jusqu'à ce que, magie des challenges, Valentyne me le choisisse pour le challenge plumes féminines.

Merci Valentyne pour ce choix ! Je me suis régalée de la jolie plume de l'auteure, de la jolie histoire qui m'a été racontée dans ce livre. Une écriture toute douce, enveloppante, pour une histoire qui suit l'évolution de son personnage central, François, simple voire simplet, analphabète de 17 ans qui a promis à son père de ne pas "passer la rivière" (cf titre).

.

Une histoire qui commence avec le départ de la soeur aînée, qui va justement franchir cette rivière.

Progressivement on va accompagner notre héros dans ses questionnements sur sa famille. Avec lui on va s'interroger sur cette mère absente, sur le départ de la soeur aînée, sur les ruines brûlées de la ferme qui se situent de l'autre côté de la rivière.

.

Un livre court à la jolie plume ! Une jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          522
Bluebird

Juliette, 16 ans et demi, bonne élève au lycée, vit une situation familiale avec des parents séparés et une mère qui peine à joindre les deux bouts. Juliette se fait toute petite pour l'aider.

Un soir, elle a très mal au ventre. Sa maman la conduit aux urgences et là, surprise, elle est enceinte de 6 mois et demi sans que le corps ne montre le moindre signe.

Elle va habiter chez sa mamie pour adoucir le choc et l'accompagner jusqu'à le venue du bébé.

Après cette prise de conscience de sa grossesse, Juliette va s'adresser à son bébé , peser le pour et le contre de son accueil avec l'aide d'une psychologue bienveillante et de sa gynécologue rassurante.

Elle nous livre son aventure avec Tom, un Australien : une belle histoire d'amour passager entre ados, sans précautions aucune. En même temps, on apprend d'où lui vient ce joli surnom de Bluebird.

Juliette est tiraillée. Elle veut le bien de son enfant mais son avenir à elle aussi.

À la fin, on peut découvrir son choix mais sans certitude pour nous lecteurs, étant donné que le récit s'achève au conditionnel.

Très beau livre de Geneviève Damas qui arrive à se faufiler dans la tête et le corps d'une jeune fille de 16 ans dans cette situation délicate. Elle aborde des sujets tout en profondeur avec des mots magnifiques.

Tout aussi magistral que "Si tu passes la rivière" mais sur un thème tout à fait différent.
Commenter  J’apprécie          516
Si tu passes la rivière

François, le narrateur, est un jeune adolescent analphabète, un peu sauvage, qui vit dans une maison à l'écart du village avec son père et deux frères aînés. Le père et les frères ont des caractères d'ours mal léchés, le père est brutal avec ses fils, dans cette maison on ne parle pas, quand François demande au père où est sa maman, le père le bat et lui répond de ne plus jamais poser cette question. Il y avait Maryse, celle qui l'a élevé, mais elle est partie, elle a passé la rivière alors les seuls amis de François ce sont les cochons qu'il garde, c'est avec eux qu'il passe ses journées ; il y a Oscar son meilleur ami qu'il n'a pu protéger de l'abattage depuis c'est une truie qui est sa meilleure amie, il l'appelle Hyménée. Et puis, il y a le curé qui passe en vélo, François se décide à l'aborder et c'est en cachette qu'il ira chez lui pour apprendre les lettres et les mots.

Si tu passes la rivière est un récit merveilleusement conté. La voix de François évolue au cours de l'histoire car si au début il ne connaît pas les mots, au fur et à mesure de leur apprentissage chez le curé devenu un ami, son langage s'enrichit et François devient adulte.

À lire !



Challenge Petits plaisirs 2017 – 115 pages

Challenge Atout prix 2017 – Prix Victor Rossel 2011
Commenter  J’apprécie          518
Histoire d'un bonheur

6 ETOILES, 10 ETOILES ! Un livre à emporter sur mon île, tout de suite !



J'ai plein d'étoiles dans les yeux, et pourtant j'ai terminé ce livre avec plein de larmes.

Des larmes de joie, de compassion, d'acquiescement.

Oui, oui, oui, j'acquiesce à tout ce que peut raconter Geneviève Damas, cette femme tellement humaine qu'il lui est impossible de raconter « du faux ».

Ceci n'est pas du tout un roman « feel good », c'est totalement à l'opposé de ces livres donneurs de leçons, quiconque me connait un peu le sait, que je déteste ça !

Ici, c'est du doux, du terrible, du pitoyable, de l'attendrissant, du velours, de la soie, de la richesse, de la misère, des gueules cassées, des coeurs morts, de la révolte, des mains tendues.



Sous couvert de se glisser dans différents personnages, cette auteure nous raconte le bonheur. Elle nous dit que tout le monde le recherche, qu'il arrive au moment où on s'y attend le moins, quand on a touché le fond. Vous allez me rétorquer que ça, vous le savez, que ce sont des beaux mots, et puis c'est tout. Eh bien non, ce n'est pas tout ! On n'est pas « que » heureux, on n'est pas « que » malheureux. Plein de gens (tout le monde, en fait) cachent une vie à l'intérieur d'eux-mêmes, et les apparences sont souvent (toujours) trompeuses.



Me voilà avec mes clichés, mais excusez-moi, je ne suis pas Geneviève Damas. Elle seule est capable de nous faire comprendre toute l'humanité du monde.

Me voilà avec mes grands mots, je suis désolée, je ne suis pas Geneviève Damas. Elle seule est capable de toucher le coeur du bonheur, le coeur du malheur, avec des mots de la vie de tous les jours, des phrases simples, des pensées quotidiennes. Encore faut-il les penser ...



Un tout petit mot de l'histoire, de l' « Histoire d'un bonheur » : Lyon est une ville qui brasse une population hétéroclite, et les bourgeois, dont fait partie Anita, ne côtoient jamais cette « petite racaille des banlieues », à laquelle appartient Noureddine.

Anita a une famille, un mari qu'elle ne voit jamais, un fils qu'elle croyait connaitre, une fille qu'elle ne comprend pas, un tout petit chien. Et surtout un beau-frère cabossé qu'elle seule devine.

Noureddine a une famille aussi, bien cabossée. Et pourtant, la rencontre a lieu, et pas doucement. La voisine Nathalie s'en mêle, par la force des choses, elle qui aussi a connu et qui connait encore des « histoires » dans sa vie.

A eux 4, à tour de rôle, ils racontent, ils se racontent, et ils racontent les autres.



Je suis passée du rire aux larmes, tout entière immiscée dans le point de vue de chacun, reproduit avec tellement de brio, tellement de justesse, tellement d'empathie, tellement d'humanité par Geneviève Damas.

Mais il vaut mieux que je me taise, j'aurais trop peur de dénaturer l'Histoire d'un bonheur, l'histoire de ce bonheur que l'être humain aimerait tellement se raconter.

Commenter  J’apprécie          5015




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Geneviève Damas (850)Voir plus

Quiz Voir plus

Polars - Les détectives privés et amateurs 🔎

Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

Hercule Poirot
Sherlock Holmes
Endeavour Morse
Jack Frost

10 questions
654 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , polar enquête , enquêtes , détective , détectives privés , détenteCréer un quiz sur cet auteur

{* *}