AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Georges Bernanos (989)


Mesdames et messieurs, lorsque vous pensez à la France, si vous ne l’avez jamais vue, ne pensez pas d’abord à ses bibliothèques et à ses musées, mais à ses belles routes pleines d’ombre, à ses fleuves tranquilles, à ses villages fleuris, à ses vieilles églises rurales, six ou sept fois centenaires, à ses villes illustres, toutes ruisselantes d’histoire, mais d’un accueil simple et discret, à nos vieux palais construits si près du sol, en un si parfait accord avec l’horizon qu’un Américain, habitué aux gratte-ciel de son pays, risquerait de passer auprès d’eux sans les voir. Et lorsque vous pensez à notre littérature, pensez-y aussi comme à une espèce de paysage presque semblable à celui que je viens de décrire, aussi familier, aussi accessible à tous, car nos plus grandes œuvres sont aussi les plus proches de l’expérience et du cœur des hommes, de leurs joies et de leurs peines.
Commenter  J’apprécie          40
- Nous parlerons de ta conscience dans un moment, répondit Mouchette . En refusant de me rendre service, tu as fini de m'ouvrir les yeux . N'attends pas que je te cherche querelle . Je ne t'aime ni pour ta beauté--- regarde-toi--- ni pour ta générosité; sans reproche, tu es plutôt rat ! Qu'est-ce que j'aime donc en toi ? Ne me regarde pas avec ces yeux ronds ! Ton vice... Tu vas dire : c'est une phrase de roman ? ... Si tu savais... ce que tu sauras bientôt..., tu comprendrais que j'étais justement tombée tout en bas, à ton niveau... Nous sommes au fond du même trou... Pour toi, je n'ai pas besoin de mentir... Non ! mon petit . Mais je puis être aujourd'hui tout à fait sincère .Hé bien ! voilà le moment de parler ou jamais. Je te tiens dans l'angle du mur,mon pauvre chat,tu ne peux m'échapper . Je te défie même d'élever la voix ...
Commenter  J’apprécie          40
Georges Bernanos
« Ce qui rend la corruption, ou même la simple médiocrité des élites, si funeste, c’est la solidarité qui lie
entre eux tous leurs membres, corrompus ou non corrompus, dans la défense du prestige commun. »
Commenter  J’apprécie          40
Imbéciles ! chaque progrès de la Technique vous éloigne un peu plus de la démocratie rêvée jadis par les ouvriers idéalistes du Faubourg Saint-Antoine. Il ne faut vraiment pas comprendre grand-chose aux faits politiques de ces dernières années pour refuser encore d'admettre que le Monde a déjà résolu, au seul avantage de la Technique, le problème de la Démocratie. Les Etats totalitaires, enfants terribles et trop précoces de la civilisation des Machines, ont tenté de résoudre ce problème brutalement, d'un seul coup. Les autres nations brûlaient de les imiter, mais leur évolution vers la dictature s'est trouvée un peu ralentie, du fait que , contraintes après Munich d'entrer en guerre contre l'hitlérisme et le fascisme, elles ont dû, bon gré mal gré, faire de l'idée démocratique le principal, ou plus exactement l'unique élément de leur propagande. [...]

Depuis la guerre de 1914, [...] les Grandes Démocraties ont visiblement perdu toute confiance dans l'efficacité des anciennes méthodes démocratiques de travail et de gouvernement. On peut être sûr que c'est parmi leurs anciens adversaires, dont elles apprécient l'esprit de discipline, qu'elles recruteront bientôt leurs principaux collaborateurs; elles n'ont que faire des idéalistes, car l'Etat Technique n'aura demain qu'un seul ennemi : "l'homme qui ne fait pas comme tout le monde" - ou encore : "l'homme qui a du temps à perdre" - ou plus simplement si vous voulez : "l'homme qui croit à autre chose qu'à la Technique".
Commenter  J’apprécie          40
Vous ne ferez rien de durable pour le bonheur des hommes parce que vous n'avez aucune idée de leur malheur. ( P69)
Commenter  J’apprécie          40
​L'égalité prolétarise les peuples, les peuples deviennent des masses, et les masses se donneront toujours des tyrans, car le tyran est précisément l'expression de la masse, sa sublimation. On ne fait pas une société avec des masses, et sans société véritable, pas de liberté organisée. Si vous voulez être libre, commencez donc par refaire une société, imbécile !
Commenter  J’apprécie          40
​Être informé de tout et condamné ainsi à ne rien comprendre, tel est le sort des imbéciles.
Commenter  J’apprécie          40
Oh! sans doute ma manière d'écrire l'histoire vous surprend ou vous irrite! Il vous plairait plutôt de m'entendre dire que la France était triste avant 1789 et n'a pas dès lors cessé de rire et de danser, mais j'aime mieux être d'accord avec les faits qu'avec vous. C'est la France que je m'efforce de comprendre, et non pas vous.

(chapitre VI)
Commenter  J’apprécie          40
Car il est naturel à l’homme de haïr sa propre souffrance dans la souffrance d’autrui.
Commenter  J’apprécie          40
Georges Bernanos
L'optimiste est un imbécile heureux, et le pessimiste un imbécile malheureux.
Commenter  J’apprécie          40
Ce que la voix peut cacher, le regard le livre; c'est dans le regard, non dans la voix, que se trahit la crainte ...

Commenter  J’apprécie          40
Le vide fascine ceux qui n'osent pas le regarder en face. Ils s'y jettent par crainte d'y tomber.
Commenter  J’apprécie          40
"Que voulez-vous? Je n'en suis pas responsable", voilà l'excuse type, valable pour n'importe quel cas. Des milliers de braves gens de mon pays l'ont entendue tomber de la bouche du policier ou du gendarme de Vichy, pendant l'occupation allemande. Ces policiers, ces gendarmes étaient leur compatriotes, souvent même leurs anciens camarades de la guerre, n'importe! Pétain se nommait le chef de l'État, et l'État, dont les imbéciles croient dur comme fer que le rôle est de les élever, ou de les nourrir, de les instruire, de les soigner dans leurs maladie, de les entretenir dans leur vieillesse et finalement de les enterrer, a tous les droits.
Commenter  J’apprécie          40
Les horreurs que nous venons de voir, et celles pires que nous verrons bientôt, ne sont nullement le signe que le nombre des révoltés, des insoumis, des indomptables, augmente dans le monde, mais bien plutôt que croît sans cesse, avec une rapidité stupéfiante, le nombre des obéissants, des dociles, des hommes, qui, selon l'expression fameuse de l'avant-dernière guerre, '"ne cherchaient pas à comprendre".
Commenter  J’apprécie          40
Il est prouvé aujourd'hui que la Civilisation des machines, pour ses besognes les plus sanglantes, peut trouver des collaborateurs dans n'importe quelle classe de la société, parmi les croyants ou les incroyants, les riches ou les pauvres, les intellectuels ou les brutes. Trouvez-vous cela très rassurant, imbéciles?
Commenter  J’apprécie          40
Dans la Civilisation des machines, pourquoi ne tiendriez-vous pas, en effet, la place des pauvres? L'ancien monde sacrifiait le pauvre à sa prospérité, à sa grandeur, à sa beauté, à ses plaisirs. Le monde moderne vous sacrifie à ses expériences démesurées. Il ne vous sacrifie pas de la même manière que l'ancien monde sacrifiait le pauvre. Jadis le pauvre manquait du nécessaire pour que le riche puisse jouir du superflu. Mais l'espèce de pauvreté qui vous est particulière n'enrichit personne, les imbéciles ne sont pas imbéciles pour que certains privilégiés de l'intelligence aient du génie. Il arrivait autrefois que les pauvres se révoltassent. Quel pourrait bien être le but de la révolte des pauvres sinon de dépouiller les riches? La révolte des imbéciles n'a pas de but.
Commenter  J’apprécie          40
Oh! sans doute, il est malheureusement vrai que, en détruisant aujourd'hui les spéculateurs, on risquerait d'atteindre du même coup des millions de pauvres diables qui en vivent à leur insu, qui ne peuvent vivre d'autre chose, puisque la spéculation a tout envahi. Mais quoi! le cancer devenu inopérable parce qu'il tient à un organe essentiel par toutes ses fibres hideuses n'en est pas moins un cancer.
Commenter  J’apprécie          40
Le savoir-vivre, disait la marquise de Créqui, c'est donner de l'esprit aux sots.
Commenter  J’apprécie          40
Encore une fois, le Français de XVIIIe siècle n'est pas un chien qui brise sa chaîne, un mouton devenu enragé, mais un homme fier du travail de ses aïeux, conscient de la grandeur de son histoire, et qui se croit au seuil d'une civilisation nouvelle, sortie de son esprit et de ses mains, faite à son image, un Âge d'or.
Commenter  J’apprécie          40
L'institution du service militaire obligatoire, idée totalitaire s'il en fut jamais, au point qu'on en pourrait déduire le système tout entier comme des axiomes d'Euclide la géométrie, a marqué un recul immense de la civilisation. Supposons, par exemple, que la monarchie ait osé jadis, par impossible, décréter la mobilisation générale des Français, elle aurait dû briser d'un seul coup toutes les libertés individuelles, porter ce coup terrible à la Patrie, car la Patrie, c'était précisément ces libertés. Je sais bien que formulé ainsi mon raisonnement semble paradoxal ; on jugerait aujourd'hui très difficile d'opposer la Patrie à l'État. Cette opposition eût paru pourtant naturelle à nos pères.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Georges Bernanos Voir plus

Quiz Voir plus

Le journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos

En quelle année ce roman a-t-il été publié ?

1930
1933
1934
1936

12 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Georges BernanosCréer un quiz sur cet auteur

{* *}