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Citations de Georges Bernanos (989)


Georges Bernanos
L’expérience des hommes, et non de l’homme, nous apprend vite que jeunesse et
vieillesse sont affaire de tempérament ou, si l’on veut, d’âme. (…) Le plus obtus des observateurs sait parfaitement qu’un avare est vieux à 20 ans.

(Le Monde édition 4 avril 2020)
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_ Je suis sûr que vous croyez en Dieu. _ Chez nous, m'a-t-il répondu, c'est une question qu'on ne pose pas. Nous croyons tous en Dieu, tous, jusqu'aux pires- les pires plus que les autres, peut-être. Je pense que nous sommes trop orgueilleux pour accepter de faire le mal sans aucun risque: il y a toujours ainsi un témoin à affronter: Dieu
(page 278)
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Georges Bernanos
L'enfer, c'est de ne plus aimer.
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À présent, l’air du dehors glisse avec lenteur dans l’atmosphère compacte et fade de la chambre. Le vieux jardin rôde et flotte autour de la fenêtre entrouverte... Et même l’odeur des œillets, plus agile, au bout de sa trajectoire invisible, vient mourir auprès du lit.

(Madame Dargent)
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Sauf respect, tu ressembles à ces cornichons de jeunes maris qui se flattent « d’étudier leur femme » alors qu’elle a pris leur mesure, en long et en large, du premier coup.
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Georges Bernanos
On franchit une montagne et on bute sur un cailloux .
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Je suis resté longtemps étonnamment naïf ou même gobeur, et, au fond, peu curieux, aimant la contemplation plus que la fatigante investigation. Aussi ai-je toujours trouvé admirable un mot de saint Thomas d'Aquin. Il était à son travail lorsqu'un jeune frère vint lui dire : « Regardez donc ! Un bœuf qui vole en l'air ! » Le saint se met à la fenêtre, l'autre éclate de rire : « Comment avez-vous pu croire cela ? — Il me semblait bien plus naturel d'admettre qu'un bœuf volât en l'air que de supposer qu'un religieux pût mentir. »
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Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne.
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Georges Bernanos
L'optimisme est un faux espoir à l'usage des lâches et des imbéciles.
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Que serais-je, par exemple, si je me résignais au rôle où souhaiteraient volontiers me tenir beaucoup de catholiques préoccupés surtout de conservation sociale, c'est-à-dire, en somme, de leur propre conservation ? Oh ! je n'accuse pas ces messieurs d'hypocrisie, je les crois sincères. Que de gens se prétendent attachés à l'ordre, qui ne défendent que des habitudes, parfois même un simple vocabulaire dont les termes sont si bien, rognés par l'usage, qu'ils justifient tout sans jamais remettre en question ? C'est une des plus incompréhensibles disgrâces de l'homme, qu'il doive confier ce qu'il a de plus précieux à quelque chose d'aussi instable, d'aussi plastique, hélas ! que le mot. Il faudrait beaucoup de courage pour vérifier chaque fois l'instrument, l'adapter à sa propre serrure. On aime mieux prendre le premier qui tombe sous la main, forcer un peu, et, si le pêne joue, on n'en demande pas plus. J'admire les révolutionnaires, qui se donnent tant de mal pour faire sauter des murailles à la dynamite, alors que le trousseau de clefs des gens bien pensants leur eût fourni de quoi entrer tranquillement par la porte sans réveiller personne.
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J'ai connu trop d'âmes, Sabiroux, j'ai trop entendu la parole humaine, quand elle ne sert plus à déguiser la honte, mais à l'exprimer; prise à sa source, pompée comme le sang d'une blessure. Moi aussi, j'ai cru pouvoir lutter, sinon vaincre. Au début de notre vie sacerdotale nous nous faisons du pécheur une idée si singulière, si généreuse. Révolte, blasphème, sacrilège, cela a sa grandeur sauvage, c'est une bête qu'on va dompter... Dompter le pécheur! ô la ridicule pensée! Dompter la faiblesse et la lâcheté mêmes ! Qui ne se lasserait de soulever une masse inerte ? Tous les mêmes! Dans l'effusion de l'aveu, dans l'élargissement du pardon, menteurs encore et toujours !
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Un monde gagné par la technique est perdu pour la liberté.
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L’Eglise dispose de la joie, de toute la part de joie réservée à ce triste monde. Ce que vous avez fait contre elle, vous l’avez fait contre la joie. Est-ce que je vous empêche, moi, de calculer la précession des équinoxes ou de désintégrer les atomes ? Mais que vous servirait de fabriquer la vie même, si vous avez perdu le sens de la vie ? Vous n’auriez plus qu’à vous faire sauter la cervelle devant vos cornues. Fabriquez de la vie tant que vous voudrez ! L’image que vous donnez de la mort empoisonne peu à peu la pensée des misérables, elle assombrit, elle décolore lentement leurs dernières joies. Ça ira encore tant que votre industrie et vos capitaux vous permettront de faire du monde une foire, avec des mécaniques qui tournent à des vitesses vertigineuses, dans le fracas des cuivres et l’explosion des feux d’artifice. Mais attendez, attendez le premier quart d’heure de silence. Alors, ils l’entendront, la parole - non pas celle qu’ils ont refusée, qui disait tranquillement : « je suis la Voie, la Vérité, la Vie » - mais celle qui monte de l’abîme : «  Je suis la porte à jamais close, la route sans issue, le mensonge et la perdition. »
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L'homme c'est bien malaisé à définir. Admettons que ça reste un enfant. Gentil et câlin à ses heures, mais plein de vices.
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Les machines n'arrêtent pas de tourner, les chômeurs de se multiplier, en sorte qu'elles ont l'air de fabriquer seulement des chômeurs, les machines, vois-tu-ça ?
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L'homme peut bien se contredire, il ne peut entièrement se renier. L'examen de conscience est un exercice favorable, même aux professeurs d'amoralisme. Il définit nos remords, les nomme, et par ainsi, les retient dans l'âme en vase clos, sous la lumière de l'esprit
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Et si Bernanos nous rappelle que nous sommes un peuple révolutionnaire, c'est moins pour nous dire le sang d'une révolution que tout ce qui en fit un moment de partage et de liberté, dans une nuit qui n'en finissait plus.
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Pour beaucoup de niais vaniteux que la vie déçoit, la famille reste une institution nécessaire, puisqu'elle met à leur disposition, et comme à portée de la main, un petit nombre d'êtres faibles, que le plus lâche peut effrayer.
Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui.
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La colère des imbéciles m'a toujours rempli de tristesse, mais aujourd'hui elle m'épouventerait plutôt. Le monde entier retentit de cette colère.
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Le système n'admet pas de mécontents. Le rendement d'un mécontent - les statistiques le prouvent - est inférieur de trente pour cent au rendement normal, et de cinquante ou soixante pour cent au rendement d'un citoyen qui ne se contente pas de trouver sa situation supportable - en attendant le Paradis -, mais qui la tient pour la meilleure possible. Dès lors, le premier venu comprend très bien quelle sorte de collaborateur le technicien est tenu logiquement de former. Il n'y a rien de plus mélancolique que d'entendre les imbéciles donner encore au mots de Démocratie son ancien sens. Imbéciles ! Comment diable pouvez-vous espérer que la Technique tolère un régime où le technicien serait désigné par le moyen du vote, c'est-à-dire non pas selon son expérience technique garantie par des diplômes, mais selon le degré de sympathie qu'il est capable d'inspirer à l'électeur? La société moderne est désormais un ensemble de problèmes techniques à résoudre. Quelle place le politicien roublard, comme d'ailleurs l'électeur idéaliste, peuvent-ils avoir là-dedans? Imbécile ! Pensez-vous que la marche de tous ces rouages économiques, étroitement dépendants les uns des autres et tournant à la vitesse de l'éclair, va dépendre demain de bon plaisir des braves gens rassemblés dans les comices pour acclamer tel ou tel programme électoral? Imaginez-vous que la Technique d'orientation professionnelle, après avoir désigné pour quelque emploi subalterne un citoyen jugé particulièrement mal doué, supportera que le vote de ce malheureux décide, en dernier ressort, de l'adoption ou du rejet d'une mesure proposée par la Technique elle-même? Imbéciles ! chaque progrès de la Technique vous éloigne un peu plus de la démocratie rêvée jadis par les ouvriers idéalistes du faubourg Saint-Antoine.
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