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Citations de Georges Bernanos (989)


Dans la haine que les pêcheurs se portent les uns aux autres, dans le mépris, ils s’unissent, ils s’embrassent, ils s’agrègent, ils se confondent, ils ne seront plus un jour, aux yeux de l’Eternel, que ce lac de boue toujours gluant sur quoi passe et repasse vainement l’immense marée de l’amour divin, la mer de flammes vivantes et rugissantes qui a fécondé le chaos. Qu’êtes-vous pour juger la faute d’autrui ? Qui juge la faute ne fait qu’un avec elle, l’épouse.
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Je me disais que le monde est dévoré par l’ennui. Naturellement, il faut un peu réfléchir pour se rendre compte, ça ne saisit pas tout de suite. C’est une espèce de poussière. Vous allez et venez sans la voir, vous la respirez, vous la mangez, vous la buvez, et elle est si fine, si ténue qu’elle ne craque même pas sous la dent. Mais que vous vous arrêtiez une seconde, la voilà qui recouvre votre visage, vos mains. Vous devez vous agiter sans cesse pour secouer cette pluie de cendres. Alors, le monde s’agite beaucoup.
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On franchit une montagne et on bute sur un caillou.
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Les puissantes démocraties capitalistes de demain, organisées pour l'exploitation rationnelle de l'homme au profit de l'espèce, avec leur étatisme forcené, l'inextricable réseau des institutions de prévoyance et d'assurances, finiront par élever entre l'individu et l'Église une barrière administrative qu'aucun Vincent de Paul n'essaiera même plus de franchir. Dès lors, il pourra bien subsister quelque part un pape, une hiérarchie, ce qu'il faut enfin pour que la parole donnée par Dieu soit gardée jusqu'à la fin, on pourra même y joindre, à la rigueur, quelques fonctionnaires ecclésiastiques tolérés ou même entretenus par l'État, au titre d'auxiliaires du médecin psychiatre, et qui n'ambitionneront rien tant que d'être traités un jour de « cher maître » par cet imposant confrère... Seulement, la chrétienté sera morte. Peut-être n'est-elle plus déjà qu'un rêve ?
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il me semble qu'à la première conscience qu'il aurait de lui-même, l'homme retomberait en poussière.
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Je donne maladroitement et avec un embarras ridicule qui doit déconcerter les gens. Aussi ai-je rarement l'impression de faire plaisir, probablement parce que je le désire trop. On croit que je donne à regret.
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J'ai connu aussi trop tôt la tristesse, pour ne pas être révolté par la bêtise et l'injustice de tous à l'égard de celle des petits, si mystérieuse. L'expérience, hélas ! nous démontre qu'il y a des désespoirs d'enfant.
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Les dernières chances du monde sont entre les mains des nations pauvres ou appauvries. C’est, en effet, la dernière chance qui reste au monde de se réformer, et si généreuse et magnanime qu’elle puisse être, une nation opulente ne serait pas capable de mettre beaucoup d’empressement à réformer un système économique et social qui lui a donné la prospérité. Or, si le monde ne se réforme pas, il est perdu. Je veux dire qu’il retombera tôt ou tard à la merci d’un démagogue génial, d’un militaire sans scrupules ou d’une oligarchie de banquiers.
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c'est si difficile d'être simple
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Un homme raisonnable, en effet, ne saurait aujourd'hui se faire beaucoup d'illusions touchant le pouvoir dont il dispose sur les consciences, car il y a une technique du mensonge, et la vérité ne dispose d'aucune technique.
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Mais qu’importe ce que nous fûmes, nos visages noyés de brumes se ressemblent dans la nuit noire.
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Ma paroisse est une paroisse comme les autres. Toutes les paroisses se ressemblent. Les paroisses d’aujourd’hui naturellement. Je le disais hier à M. le curé de Norenfontes : le bien et le mal doivent s’y faire équilibre, seulement le centre de gravité est placé bas, très bas. Ou, si vous aimez mieux, l’un et l’autre s’y superposent sans se mêler, comme deux liquides de densité différente.
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Qu’elle est longue la route du retour, la longue route ! Celle des armées battues, la route du soir, qui ne mène à rien, dans la poussière vaine !… Il faut aller, cependant, il faut marcher, tant que bat ce pauvre vieux cœur – pour rien, pour user la vie – parce qu’il n’y a pas de repos tant que dure le jour tant que l’astre cruel nous regarde, de son œil unique, au-dessus de l’horizon. Tant que bat le pauvre vieux cœur.
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Exécutions
J’ai vu là-bas, à Majorque, passer sur la Rambla des camions chargés d’hommes. Ils roulaient avec un bruit de tonnerre, au ras des terrasses multicolores, lavées de frais, toutes ruisselantes, avec leur gai murmure de fête foraine. Les camions étaient gris de la poussière des routes, gris aussi les hommes assis quatre par quatre, les casquettes grises posées de travers et leurs mains allongées sur les pantalons de coutil, bien sagement. On les raflait chaque soir dans les hameaux perdus, à l’heure où ils reviennent des champs ; ils partaient pour le dernier voyage, la chemise collée aux épaules par la sueur, les bras encore pleins du travail de la journée, laissant la soupe servie sur la table et une femme qui arrive trop tard au seuil du jardin, tout essoufflée, avec le petit balluchon serré dans la serviette neuve : « Adios ! recuerdos ! » (adieu ! Je pense à toi!)
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Georges Bernanos
La plus grande ruse de Satan est de laisser croire qu'il n'existe pas.
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C'est vrai que la colère des imbéciles remplit le monde. Vous pouvez rire si vous voulez, elle n’épargnera rien, ni personne, elle est incapable de pardon.
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Vous m’avez dégoûtée du mensonge, à peu près pour la même raison que les poètes médiocres nous dégoûtent de la poésie. Mais vous n’avez certainement pas assez d’importance en ce monde pour me donner le goût de la vérité.
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On a dit parfois de l'homme qu'il était un animal religieux. Le système l'a défini une fois pour toutes un animal économique, non seulement l'esclave mais l'objet, la matière presque inerte, irresponsable, du déterminisme économique, et sans espoir de s'en affranchir, puisqu'il ne connait d'autre mobile certain que l'intérêt, le profit. Rivé à lui-même par l'égoïsme, l'individu n'apparaît plus que comme une quantité négligeable, soumise à la loi des grands nombres; on ne saurait prétendre l'employer que par masses, grâce à la connaissance des lois qui le régissent. Ainsi, le progrès n'est plus dans l'homme, il est dans la technique, dans le perfectionnement des méthodes capables de permettre une utilisation chaque jour plus efficace du matériel humain. 
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Je me demande ce que vous avez fait, comment vous l'avez fait. Ou plutôt, je ne me le demande plus. Tout est bien. Je ne croyais pas la résignation possible. Et ce n'est pas la résignation qui est venue, en effet. Elle n'est pas dans ma nature, et mon pressentiment là-dessus ne me trompait pas. Je ne me suis résignée, je suis heureuse. Je ne désire rien.
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Les huit premiers jours, astique que j'astique : la maison du bon Dieu s'était mise à reluire comme un parloir de couvent .... Son tort, ça n'a pas été de combattre la saleté, bien sûr, mais d'avoir voulu l'anéantir, comme si c'était possible. Une paroisse, c'est sale, forcément. Une chrétienté, c'est encore plus sale. Attendez le grand jour du Jugement, vous verrez ce que les anges auront à retirer des plus saints monastères, par pelletées - quelle vidange !
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