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Critiques de Gérard Chaliand (83)
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1915, le génocide des Arméniens



En 1945, le monde découvre l’horreur des camps de concentration nazis mis au service de l’extermination des Juifs. Nul ne l’ignore, nul ne le conteste sous peine d’une condamnation pour négationnisme.

Pourtant, 30 ans plus tôt, les Arméniens ont subi le même sort sans que la communauté internationale lui apporte la même résonnance.

En pleine Première Guerre mondiale, le gouvernement des Jeunes-Turcs, dont le nationalisme était l’étendard, entreprend de terminer l’action des massacres antérieurs des Arméniens et organise leur déportation. Fausses accusations, théorie du complot, tout est bon pour emprisonner et dépouiller les membres de cette communauté avant de les exterminer.

De fait, peu survivront puisqu’on dénombre 1 200 000 à 1 500 000 victimes sur une population estimée en 1914 entre 1 800 000 et 2 100 000 personnes.

Cet ouvrage, écrit par un historien spécialisé dans les génocides, a pour objet de réunir et présenter les éléments de preuve de l’extermination des Arméniens. Longtemps tombé dans l’oubli, la reconnaissance de ce massacre systématique par l’ensemble de la communauté internationale n’est toujours pas acquise plus d’un siècle après les faits.

Ce travail universitaire est rigoureux et implacable. Si la démarche est factuelle, l’auteur assume sa volonté de démontrer l’existence des faits dans un contexte de déni politique. « … lorsque les faits que (l’historien) expose sont controuvés, lorsqu’il est accusé de falsification ou de naïveté, il se trouve contraint à sortir de sa réserve traditionnelle et à présenter ses preuves. »

Il s’agit donc d’une publication engagée qui a vu le jour dès le début des années 1980 et dont la présente édition est enrichie des avancées historiographiques et diplomatiques au cours des quinze dernières années, avancées présentées dans l’avant-propos inédit.

Il s’agit d’un document de référence, accessible au grand public et qui permet de retracer ce massacre d’envergure en le positionnant dans son contexte géopolitique.

Quelques dates :

En 1985, la sous-commission des Droits de l’homme de l’ONU reconnaissait le génocide des Arméniens, suivie en 1987 par le Conseil de l’Europe.

Il a fallu attendre 2001 pour que la France et d’autres États reconnaissent officiellement le génocide des Arméniens. Beaucoup ont suivi par la suite.

Ce n’est qu’en 2015, soit un siècle après les faits, que l’Allemagne a reconnu sa responsabilité dans l’extermination des Arméniens.

Les États-Unis ne sont prononcés qu’en 2021.

Israël manque toujours à l’appel.

Parce que pendant longtemps l’extermination des Arméniens est tombée dans l’oubli, parce que les territoires ont depuis changé de mains et de nom, parce que l’attention du monde reste focalisée sur la déportation et l’extermination des Juifs, cet ouvrage est essentiel pour comprendre le déroulé des exactions,les enjeux des forces en présence et balayer d’un revers de la main le moindre doute qui aurait pu subsister sur la réalité du génocide des Arméniens.

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1915, le génocide des Arméniens

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio, et c'est sûrement un des livres qu'il m'est le plus difficile à décrire...



De temps en temps, sur Twitter, on voit apparaître dans les tendances le génocide arménien que la communauté arménienne essaie de remettre sur le devant de la scène. C’est un génocide qu’à l’heure actuelle, le gouvernement turc nie toujours. Même si aujourd’hui, ce sont les descendants des victimes et des bourreaux qui s’expriment, on sent une certaine tension dans l’application que met la communauté turque à contrer la communauté arménienne dès qu’elle tente de parler du sujet. C’est encore sensible.



Côté caution sérieux de l’ouvrage, on a Gérard Chaliand, qui est un géostratège d’origine arménienne (nous n’avons donc pas affaire à un livre négationniste) qui a passé la majeure partie de sa carrière sur le terrain pour appréhender les conflits de l’intérieur. Yves Ternon, lui, est un docteur en histoire français, qui s’est particulièrement penché sur la question des crimes contre l’humanité. Deux personnes montrant patte blanche concernant la documentation historique du livre.



C’est un petit livre de 250 pages environ, mais très bien documenté et sourcé. Il ne relate pas des hypothèses mais des faits. Il permet également de se rendre compte du cheminement de pensée des Etats qui ont amené à la reconnaissance -ou non- du génocide arménien.



Le contexte géopolitique ajouté à l’horreur du crime sur un peuple entier fait que cet ouvrage fait froid dans le dos. C’est encore récent et je trouve des similitudes avec l’application de nos gouvernements « civilisés » à minimiser ce qui arrive en Ukraine pour continuer à commercer avec la Russie malgré les exactions commises.
Lien : https://catladyquilit.wordpr..
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1915, le génocide des Arméniens

Cet ouvrage est une réédition avec quelques ajouts.

Parce que je ne connaissais pas grand chose sur le sujet, j'ai été attirée par cet ouvrage. Malheureusement, une cartographie de l'époque "pour les nuls" ne figure pas en préambule. J'ai eu de grosses difficultés à comprendre les faits listés face à l'énoncé de noms de provinces et communes. Une seule carte est annexée dont les inscriptions sont trop petites pour que je parviennent à les lire, dans cette édition "de poche" qui est pourtant parfaite.

Toutefois, ce condensé de journalisme d'investigation rempli d'extraits de documents est précieux. Les seuls noms des auteurs assurent des informations de 1ere mains fiables.

Je recommande vivement cet ouvrage à toute personne qui voudrait être moins ignorante sur ce sujet trop souvent éludé. La géopolitique a démontré son importance dans notre quotidien depuis la guerre en Ukraine. Pourquoi les génocides à travers le monde et plus particulièrement en Europe, ne sont pas TOUS à minima énoncés au programme de Terminale ? Dans le contexte actuel, je m'interroge sur la préparation de tout citoyen.

Merci aux éditions Archidoc et à Babelio pour cette découverte via une opération masse critique. Merci de leur bienveillance pour le délai de publication de la présente chronique alors que j'ai été ralenti par une maladie ponctuelle mais mondialement d'actualité.
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1915, le génocide des Arméniens

Les circonstances actuelles amènent ,hélas, à revenir sur le génocide perpétré par l'Etat Turc contre la minorité arménienne . Pour les mêmes raisons de nationalisme permettant de détourner l'attention du peuple vers des boucs émissaire , la Turquie pousse à l'affrontement avec l'Arménie; Espérons que l'histoire ne bégaye pas. Ce petit volume de l'excellente collection "La mémoire du siècle" permet de mesurer la sauvagerie de cet épisode (avec de terribles photos) , ses causes et ses suites.
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Anthologie de la poésie populaire kurde

la poésie Kurde est typique de l'orient, sucrée et chaude à souhait.

souvet faite par des femmes par amour et souvent dite par ces femmes dans l'amour.

il y a un coté intimiste et proche, qui s'entrechoque avec une certaine pudeur.

c'est à découvrir.
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Anthologie mondiale de la stratégie

Réunir en un seul ouvrage tous les plus grands textes de stratégie militaire écrits depuis la nuit des temps : tel est le pari fou tenté par Gérard Chaliand. Et force est d’admettre que ce pari est pleinement réussi. Bien sûr une anthologie suppose certains choix arbitraires de la part de son auteur, mais l’épaisseur de l’ouvrage –1500 pages ! – lui confère une exhaustivité maximale. On retrouve bien sûr les historiens ou stratèges les plus célèbres, à l’image de Jules César, Sun Tse, Vauban, Clausewitz ou encore Guderian, mais on découvre également pléthores d’écrits méconnus, comme Le rouleau de la guerre (Ier siècle av. J.-C.), le Livre des ruses arabe (XIVe siècle), La conquête du Pérou de Francisco de Jerez ou Le traité des stratagèmes de Joly de Maizeroy. Gérard Chaliand introduit chaque extrait d’œuvre par un bref paragraphe de présentation de son auteur et du contexte historique. Il déroule sous nos yeux quatre mille ans d’art de la guerre, sans omettre une seule des grandes périodes géostratégiques : l’orient ancien, la Grèce et Rome, Byzance, la Chine, l’Inde, les Arabes, les Persans, les Turcs, les Mongols et l’Asie centrale, les XVe-XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles, l’âge du nucléaire, et enfin la stratégie à l’heure de l’hégémonie américaine. Certains passages de cette anthologie se lisent comme des récits d’aventure. J’ai à titre exemple été tout particulièrement frappé par la retranscription que nous livre Xénophon de la retraite des dix mille, effectuée sur 2500 kilomètres et pendant plus de huit mois par une armée de mercenaires grecs harcelée par l’ennemi. Une des grandes originalités de l’auteur est d’engager une réflexion non pas occidentalo-centrée, mais qui prend en compte les influences théoriques reçues des Byzantins, Chinois, Indiens et musulmans. Dans sa brillante introduction, Gérard Chaliand montre en effet que jusqu’au XIVe siècle, « l’antagonisme fondamental, à l’échelle du continent eurasiatique, est celui entre nomade et sédentaires ». Une idée qu’il développera à nouveau dans son Nouvel art de la guerre.



Le lecteur ne peut s’y méprendre : cette imposante Anthologie mondiale de la stratégie est sans aucun doute le must-have ultime en matière de polémologie. À se procurer d’urgence, sans hésitation !
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Anthologie mondiale de la stratégie

Achtung, pavé ! Volume de 1500 pages, une arme en soi ! Dans les 150 auteurs pour environ 170 extraits, avec malgré tout quelques trous, certains expliqués en intro, d’autres plus mystérieux. Pas de Moyen Âge européen, pas de Japon féodal ou post-Meiji, dommage. On ne jettera pas la pierre à Chaliand concernant l’absence de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique précolombienne, les sources d’époque font défaut.

L’anthologie obéit à un principe simple : un découpage chronologique de la plus haute antiquité à nos jours, sur une articulation mi-temporelle mi-spatiale (Grèce et Rome, Byzance, Chine, Asie centrale, Europe découpée par siècle du XVe au XXe, ère nucléaire…). Hormis une brève notice pour situer chaque extrait et son auteur, du texte d’époque et rien que du texte d’époque pour donner un panorama complet de la stratégie à l’échelle du globe depuis la première mention d’une guerre qui nous soit parvenue.

Parmi les auteurs cités, on trouvera les classiques Xénophon, César, Sun Tzu, Vauban, Napoléon, Jomini, Clausewitz, Rommel, Guderian… Au côté des ces têtes d’affiche habituelles, beaucoup d’extraits et d’auteurs rares, qui sortent des tartes à la crème gréco-romano-européano-nombrilistes. Une part conséquente de l’ouvrage permet de découvrir Indiens, Arabes, Turcs, Persans, Mongols, trop souvent absents ou mentionnés à l’arrache dans d’autres ouvrages.

Parmi les recueils sur la stratégie, l’anthologie de Chaliand représente LE livre, exceptionnel autant sur le balayage quasi-exhaustif du sujet que pour le nombre de portes qu’il ouvre en matière de lectures complémentaires.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Atlas des diasporas

S’il est une certitude pour les années à venir c’est l’augmentation des flux migratoires sous l’impact du changement climatique . Or , les migrations sont déjà en tête des sujets sur lesquels se focalisent médias et politiques de tout bord. Cet atlas permet de mettre en perspective ces phénomènes migratoires à travers une étude des diasporas qui ont essaimées dans le monde entier au fil du temps . 60 cartes abondamment commentées et enrichies de documents.
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Atlas du millénaire. La mort des empires, 190..

Le titre pourrait prêter à confusion , il s'agit d'un atlas consacré à la période allant de 1900 à 2015.78cartes commentées permettent un survol de cette période que les auteurs qualifient comme celle de "La mort des empires" 9 parties : Les grands jalons historiques du XXème siècle/Le siècle enperspective/Démographie, urbanisation et migrations/Le poids de l'histoire/ Les mutations de l'Europe/ Guerres et conflits/Le monde contemporain . Des chronologies en annexe. Ouvrage passionnant.
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Atlas stratégique

« Enfant amoureux de cartes et d’estampes » comme le dit Baudelaire , j’ai continué à l’âge adulte à me passionner pour l’histoire et la géographie . L’ouvrage de Chaliand et Rageau réunissant mes deux passions , il a fait mes délices. Cette édition de 1993 fait un bilan du moment particulier que fut la fin de la Guerre Froide et de l’empire soviétique. Il est particulièrement important de consulter les cartes qui montrent le monde vu par « les autres » . Chaque carte est commentée et enrichie par des données chiffrées ou des textes.
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Atlas stratégique : De l'hégémonie au déclin de l..

Encore aujourd'hui, pas mal d'idiots qui veulent faire croire qu'ils s'y connaissent en politique extérieure ou même intérieure voient le monde en bipolaire, en noir et blanc, d'un côté l'Occident et de l'autre le reste du monde formant une masse informe. A ces gens qui récitent ce qu'ils ont entendu sans réfléchir, on peut sans grand risque leur conseiller la lecture de ce livre. Certes basé sur l'année 2023, mais il n'en demeure pas moins que la base reste bonne.



Pour commencer, cet atlas traitant de différents sujets, va remonter le temps pour aborder l'hégémonie Occidentale depuis la proto-mondialisation (on va dire) ; et expliquer ainsi le pas qu'elle avait pris sur le monde hier. De la découverte de l'Amérique à la semi-colonisation de la Chine, succinctement mais correctement les auteurs recontextualisent le temps d'avant, pour mieux comprendre le temps présent.

Forcément cette démarche, va amener les auteurs à aborder tout ce qui a pu également porter préjudice par la suite à l'Occident, que ça soit les deux Guerres Mondiales ou encore la Guerre du Vietnam par exemple. Dans le même temps, ceci va permettre de mettre en avant les faiblesses de l’Occident comme la dette ou la désindustrialisation de l'UE, mais également les forces parallèles qui émergent dans le reste du monde. Cassant ainsi les clichés d'un monde bipolaire pour les cou**** du coin.



suite blog
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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Atlas stratégique : De l'hégémonie au déclin de l..

Un excellent outil de travail pour comprendre l'évolution du monde. Deux facteurs ne trompent pas : la démographie et la géographie. L'art de la cartographie les relient. La parenthèse de la suprématie européenne sur le monde tend vers sa fin. Ce livre permet de comprendre pourquoi, et surtout d'apprendre à ni s'en réjouir, ni à s'en désoler.
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Aux confins de l'Eldorado

"Enfant du soleil

Tu parcours la terre, le ciel

C'est ta vie, c'est ton destin." Les cités d'or.





Gérard Chalian n'a pas trouvé l'Eldorado ou les Cités d'or, mais la rencontre avec les indiens Yuhup fut une vraie découverte, pour lui...





Il diffuse un film aux Yuhup:

"Le village, il y a 8 ans. Des voix fusent, ainsi que le rire des femmes. On se montre du doigt sur l'écran, les enfants pouffent de rire..."





"La Boudeuse" est dans le sillage des caravelles de Christophe Colomb, puis d'Oranella (à l'origine de la légende des Amazones), en remontant le grand fleuve!





Parmi l'équipage, il y a Hedwig, une jeune femme très blonde aux yeux bleus".

Une "amazone d'1m85", qui est le comble de l'exotisme aux yeux des Yuhup, car leurs femmes sont toutes petites...





Pour certains membres de "La Boudeuse", le fleuve Amazone représentait "le passé, l'enfance, l'inconscient et les rêves. Les affluents représentant les chemins qu'on n'a pas pris, les choix qu'on n'a pas faits..."





"Je respire

Je revois mes espoirs d'avant

Je respire, je peux dire

Je remonte le Temps

Du soleil comme s'il en pleuvait, le coeur en été

Et la vie avec toi, mon Eldorado

Au creux de ta peau."

Mon Eldorado, Yannick Noah.
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Aux confins de l'Eldorado

Une déception tant du point de vue du style que du contenu, impression de lire un livre « de commande », l’auteur et narrateur décrit de manière laconique et plutôt pauvre les épisodes d’un voyage aux confins de l’Amazonie qui auraient pu être extraordinaires ! Peu d’émotion est dégagée et cela en est frustrant par moments. Par contre sur le plan de la synthèse de l’historique des peuples, des expéditions passées, le talent de l’auteur est plus perceptible et il parvient à reinsuffler un peu de vie.
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Corne de l'Afrique

Un beau carnet de voyage sur la Corne de l'Afrique. Bien écrit. On apprend beaucoup, notamment sur l'Ethiopie, la mer Rouge, l'Erythrée. Des textes souvent très poétiques, qui évoquent Rimbaud, Henry de Monfreid et Romain Gary. Les signatures sont éloquentes. Donne envie de visiter cette région du monde et de prendre un boutre dans le fameux détroit. du Bab-el-Mandeb.
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De l'esprit d'aventure

Ce n'est pas de la litérrature, c'est du partage.
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De l'esprit d'aventure

Un riche entretien croisé, néanmoins un peu décevant sur le fond.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/01/17/note-de-lecture-de-lesprit-daventure-gerard-chaliand-patrice-franceschi-jean-claude-guilbert/

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De l'esprit d'aventure

Trois écrivains aventuriers français se sont réunis pour débattre de l'esprit d'aventure. Gérard Challiand, Patrice Franceshi et Jean-Claude Guibert.



Après avoir nommé l'esprit d'aventure, les trois écrivains développent chaque terme en évoquant leurs propres souvenirs. Et convoquent des auteurs comme Cendrars, Kessel et bien d'autres.

L'aventure, c'est s'éloigner de sa zone de confort, de la société matérialiste. Pour cela, la société a créé ses héros tel Ulysse, Le comte de Monte Cristo...

Être un aventurier, c'est avoir une mentalité nomade. Se dépouiller.

Avoir de l'audace.

C'est s'enthousiasmer sans naïveté. C'est garder une certaine distance.

C'est aussi des rencontres de circonstance ou parfois provoquées.

C'est se débarrasser de son européocentrisme.



C'est en fin de contre être nu.
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Feu nomade et autres poèmes

Cinq impressionnantes incursions poétiques pour scander une vie d’investigation politique et stratégique aux confins du monde en lutte.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/03/17/note-de-lecture-feu-nomade-et-autres-poemes-gerard-chaliand/



La plupart d’entre nous connaissent avant tout Gérard Chaliand comme l’impressionnant théoricien de terrain, observateur au plus près des luttes anticoloniales et émancipatrices, couronnées ou non de succès, des années 1960-1980 (Algérie, Guinée-Bissau, Vietnam, Colombie, Jordanie, Érythrée, Kurdistan, pour n’en citer que quelques-unes), observation participante ponctuée d’ouvrages aussi fondateurs que « Mythes révolutionnaires du Tiers-Monde » (1976) ou « L’enjeu africain » (1980), praticien ayant peu à peu muté en spécialiste des conflits dits de faible intensité, des stratégies indirectes et des géopolitiques combattantes (on songera tout particulièrement à sa magistrale « Anthologie mondiale de la stratégie » en 1990, ou à « Le nouvel art de la guerre » en 2015, par exemple), tout en développant au long du chemin une forme particulière de goût pour l’aventure, dont témoigneront notamment ses multiples embarquements au long cours à bord de La Boudeuse depuis 2003. On notait dans le livre d’entretiens croisés « De l’esprit d’aventure » (2003) que sa conception, humble et réajustée en permanence, de la vie aventureuse, justement, était d’une singulière profondeur, y compris comparée aux visions souvent plus brumeuses et plus romantiques de certains des hérauts de l’écriture voyageuse, fussent-ils au nombre de ses amis : on n’est donc pas surpris, au fond, de découvrir (ce n’était pourtant pas du tout un secret, mais parfois le manque d’attention ou de curiosité de la part du lecteur – en l’occurrence, moi – frappe…) que Gérard Chaliand a doucement rythmé ou scandé son parcours au moyen de cinq recueils de poésie (« La marche têtue » et « Les couteaux dans le sable » en 1959, « Feu nomade » en 1972, « Cavalier seul » en 2014 et « Saga si lointaine » en 2016), réunis depuis 2016 en un unique petit ouvrage dans la collection NRF Poésie de Gallimard.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Feu nomade et autres poèmes

Gérard Chaliand , âgé maintenant de 89 ans, est surtout connu pour ses compétences en géo-politique et en stratégies militaires. Mais il est aussi poète, eh oui!



Le poème liminaire, qui donne le titre du recueil, m'a littéralement envoûtée:



" Je n'ai pas misé ma vie à demi

j'ai tout jeté dans la balance

j'ai bu à toutes les fontaines du chemin

plus que mon dû et j'ai couvert plus de chemins.

J'irai jusqu'à tomber d'un seul coup

feu nomade, de la nuit à la nuit."



Magnifique, non? Pourtant, il n'a pas été évident pour moi de comprendre, à travers les autres textes, l'attrait de l'auteur pour l'odeur de poudre de canon, la guerre nécessaire selon lui pour la liberté des peuples, le sang.



En dépit de cette réticence première , le lyrisme et l'ardeur de l'élan se communiquent au lecteur. De nombreux vers nous emportent avec ce cavalier seul, ce nomade qui a parcouru le monde:



" Cavalier nocturne d'une course perdue,

je ne vois que l'ombre creusée dans la pierre,

le vent d'ouest griffe l'herbe des dunes"



J'ai beaucoup aimé les images que le poète déploie dans l'esprit du lecteur. Toute une géographie à la fois intime et universelle s'offre à nous. Les poèmes d'amour se révèlent également sources d'émotions.



Voilà un recueil atypique, prenant, âpre et sauvage , terrien :



" Terre ma terre

je coule ton sable dans ma main

et comme doigts

je chante tes cinq continents"...



Un chant que je vous conseille d'écouter...



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