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Citations de Gérard Depardieu (129)


Ce qui compte dans l'âme, c'est ce que tu en fais de ton vivant, abruti !
Je ne cherche pas à être un saint.
Je ne suis pas contre, mais un saint, c'est dur.
La vie d'un saint est chiante.
Je préfère être ce que je suis.
Un innocent.
Quelqu'un à qui les choses arrivent, qui laisse les choses lui arriver sans aucune préméditation.
Quelqu'un qui traverse la beauté des choses et qui est traversé par la beauté des choses.
Je suis quelqu'un qui se fie à la vie, aux autres, je ne suis pas quelqu'un qui se méfie.
C'est là, en général où tu te fais ratatiner la gueule mais ça ne fait rien.
L'innocent, il est comme le chien errant, il sent les gens, il s'approche toujours, et s'il prend un coup de pied, c'est pas grave, il se barre, il va voir plus loin.
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Gérard Depardieu
Ma seule force c'est la vie, c'est de regarder les gens et d'être avec eux.
Je viens sans bagage et j'apprends.
Il n'y a rien de plus important que de savoir écouter et regarder.
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Gérard Depardieu
Le pardon est un luxe, il devrait être un mode de vie.
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Tiens, écoute bien, en fait d'héritage, c'est ça que je veux laisser à chacun de mes enfants ...... C'est ça que je veux dire à chacun. Ça parle de liberté, d'ouverture au monde, de légèreté et c'est encore de mon ami Handke, mon cher Handke :

"Joue le jeu. Menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n'aie pas d'intention. Evite les arrières-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N'observe pas, n'examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l'espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu'enthousiasmé. Echoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d'aucun arbre, d'aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, penche-toi sur les détails, pars où il n'y a personne, fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise le conflit de ton rire. Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit, et que le bruit des feuilles devienne doux.
Passe par les villages, je te suis."

Et puis tu boiras mon vin, mon chéri, mon amour, et en le buvant tu te rappelleras mon rire. Mon gros rire de paysan, hein ? Et combien j'ai aimé la vie.
Va, jouis de chaque instant, sois heureux surtout.
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... Et c'est en commençant à aimer ce qui te faisait peur que tu peux entrer dans la foi.
La foi, ce n'est pas la prière, la foi, c'est la vie. Tout ce qui est autour de toi, à commencer par la nature et les gens te donnent cette foi. Et moi, c'est cette foi-là qui m'attirait plus qu'une religion ou une autre.
Cette chose que tu as au fond de toi, qui est liée au souffle, à la nature et à la nature humaine.
Cette chose que tu trouves à la racine de chaque religion, qui était même là avant les religions, je pense aux vedas, au chamans du Kazakstan.
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Un coeur qui bat

On est tellement abasourdi, sans arrêt, par toutes les choses qui sont contre la vie.
Si on les laisse nous envahir, on se ferme, il ne nous arrive plus rien.
On ne fait plus qu'un avec toutes ses saloperies, on devient chiant pour les autres comme pour soi-même.
Ces jours où l'âme se fait lourde, ces soirs où l'on est fatigué de vivre et effrayé de mourir.
On en oublierait presque qu'on a un cœur qui bat, du sang chaud dans les veines, qu'on est fait pour être et désirer.
C'est dans ces moments-là qu'il faut savoir faire le vide, le propre.
Ne pas se réduire à ses refus, mais au contraire se faire le plus large possible, retrouver cette innocence qui, seule, peut nous donner la grâce.
Cela n'a rien à voir avec la volonté.
La volonté m'emmerde, elle m'enraye.
C'est juste une question de désir.
Ce désir qu'il faut aller chercher au-delà de tout ce qui nous pèse et nous encombre.
Lui seul peut nous ramener à la vie.
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Une chanson peut être comme une prière.
Toutes les choses que l'on a vécues ou pas vécues, que l'on garde en soi, que d'habitude on retient, ces mémoires indicibles trouvent soudain un passage, une façon de se soulager.
Elles peuvent exister.
Et cela ne part jamais de la tête mais toujours du cœur et du corps.
De l'émotion.
Il s'y joue quelque chose de très physique, de très rythmique, qui peut évoquer certains rites tribaux, ou cette gestuelle des Juifs contre le mur des lamentations.
Encore faut-il savoir mettre suffisamment d'intensité dans une chanson, comme le faisait Barbara, pour que le courant puisse passer.
Cette intensité, c'était sa vie, avec sa pudeur, son humour et sa distinction.
Toute son énergie et cette fragilité qu'elle déployait sur scène, c'était vraiment pour les gens qui venaient la voir, pour arriver à cette vérité essentielle qui les touchaient dans leur solitude intime.
Cette énergie, elle n'aurait jamais pu la trouver pour que les gens la rencontrent, elle, c'était vraiment pour qu'ils se rencontrent, eux.
C'était un don.
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"Je ne sais rien de moi à l'avance, mes aventures m'arrivent quand je les raconte."
... Handke, tout ce que je lis de lui me parle de moi. En lisant "Le malheur indifférent", le récit du suicide de sa mère, je comprends pourquoi j'ai perdu la parole à dix ans. Sa mère se suicide à cinquante et un ans après une vie déserte. Quand elle était enfant, elle suppliait "qu'on lui permette d'apprendre quelque chose " --- mais personne ne l'entendait, personne ne l'écoutait. À travers les phrases de Peter Handke, je comprends comment je m'avance à mon tour dans les ténèbres de la vie. Il met des mots sur ce qui me traverse, je ne comprends pas tout mais je m'en fous. Sa musique me porte, elle est l'expression de ma pensée secrète et j'aurais pu écrire avec lui quelques-unes de ces phrases si belles qui me résument : "Maintenant, je ne suis plus que lourd, pesant, ecchymosé de moi-même", ou encore : "Tu n'étais pas un tricheur, mais pour nous, ton frère et ta sœur, tu as été, en général un vainqueur cruel.", ou encore : "Les parents s'en sont toujours plaints : il n'est que pour lui et il ne veut rien savoir de personne. Il est plein de compassion, et pourtant, à la longue, il ne peut pas souffrir les faibles." Etc. Etc. Il n'y a rien d'intellectuel chez Handke, et chez Duras non plus. Les silences de Duras je les entends, ils sont pour moi, je les attends pour respirer; les vides de Duras me parlent mieux que des mots. Les intellectuels, je ne les comprends pas. Mais mon coeur bat mystérieusement à l'unisson de Duras et de Handke.
(chapitre Jouer)
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- Tu as rencontré Patrick Dewaere et Miou-Miou au Café de la Gare. Qu'elles étaient tes relations avec Dewaere?
- Oh, très bonnes. Mais c'était avant tout des relations de cinéma. A l'exception de Jean Carmet, je n'ai jamais eu d'amitiés d'acteur en dehors des plateaux. Et encore, Jean, pour moi, était plus qu'un acteur. C'était mon père, mon frère, mon parrain, mon ami indispensable. Un ami que ce métier faisait d'ailleurs plus souffrir qu'autre chose. Avec Patrick, on s'entendait comme deux larrons en foire, mais on ne se voyait pas en dehors du boulot. Nous étions un peu comme deux chiens fous lancés dans la nature. Et quand deux tempéraments comme les nôtres se rencontrent, ça produit forcément des étincelles. Cela dit, Patrick était plus discipliné que moi. Enfant, déjà, il était acteur; il connaissait ce métier. Moi, je n'avais fait que du théâtre, et, au théâtre, tu ne peux pas te permettre d'arriver bourré sur scène. Le cinéma est un métier de riches, les acteurs sont pris en charge nuit et jour, il y a des assistantes qui s'occupent de tout. Au théâtre, on vient aux répétitions par ses propres moyens. Au cinéma, un chauffeur vient te chercher, tout le monde est aux petits soins... Mais, de nous deux, c'était lui, le plus fragile, le plus vulnérable. Un écorché vif, Patrick. Un grand blessé de la vie, ultrasensible...
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Aujourd'hui je ne sais pas qui recevrait Bunuel ou Ferreri, ils ne trouveraient pas grand monde pour les écouter, encore moins pour monter leurs films.
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Gérard Depardieu
- Moi je suis pas d'accord avec tous les gens qui ont peur des migrants. Je trouve que les migrants sont indispensables. Et c'est magnifique de voir un migrant prendre confiance et commencer à déchiffrer la langue, et en même temps la lecture. Ils ont des choses magnifiques dans leurs cultures qui peuvent très bien se mélanger avec nous. (...) Le Français blanc qui donne des leçons et qui s'offusque, ça me fait chier.

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• La Grande Librairie, 16/02/22
>> voir dans VU, à 5 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=P4y675gDa84
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- Si je comprends bien, tu veux bien croire, mais tu te méfies tout de même de la religion.
- Non, je me méfie avant tout du commerce de la religion, je me méfie des passions de la religion, des dérives mortifères qu'elle peut engendrer. La religion en tant que telle ne m'effraie pas, c'est ce que les hommes en font qui me terrifie. Ce que j'aime dans la religion, c'est la force de l'amour qu'elle professe.
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page 87 [...] Je vais rue Saint-Benoît sur ma première moto, c'est fini la mobylette, je sonne au troisième étage et je vois une petite bonne femme avec un col roulé qui m'arrive au nombril. J'avais une grosse peau de bête, les cheveux très longs et des bottes fourrées de moujik.
- C'est Claude Régy qui m'envoie, je dis.
Elle [ Marguerite Duras ] s'en va au fond de l'appartement.
- Avancez sur moi.
J'avance sur elle. J'avance, j'avance. J'attendais qu'elle me dise "stop". Et c'est au moment où je la coince complètement, où elle regarde mes narines, où je vais l'écraser, que je l'entends :
- Stop ! Stop ! ... Vous me faites peur ! ça va, c'est vous, c'est le personnage. Reculez maintenant.
Elle me dit de la suivre, me fait entrer dans une pièce, me demande de m'asseoir, et là elle m'explique qu'elle a besoin de quelqu'un qui sera voyageur de commerce dans son prochain film, un type qui vendra des machines à laver Machina tambour 007.
- Je pensais donner le rôle à François Périer, mais c'est vous, c'est vous ... Vous me faites peur, c'est vous ... [...]
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L'aventure, c'est aller plus loin.
Et avant tout en soi-même.
C'est un chemin à l'envers.il faut passer un sas en soi. Pour être plus libre encore.
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Une rencontre, c'est à la fois le désir et la curiosité, c'est être vivant.
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- En lisant la biographie de Paul Chutkow et notamment les longs développements qu'il consacre à ton enfance à Châteauroux, je me dis que la presse a peut-être un peu forcé le trait en te faisant passer pour le voyou du cinéma français, le sale gosse, voleur, braqueur, familier des juges et des flics. Je me suis même demandé si tu n'en rajoutais pas un peu dans les interviews...
- Mais non, pas du tout. J'ai été élevée dans un milieu pauvre, mais par des parents qui m'ont donné l'essentiel : la liberté. Je n'avais aucun interdit. Mon père ne savait ni lire ni écrire. Il s'exprimait le plus souvent par onomatopée. Toute sa vie, il a signé "D. D.". Il était incapable de m'aider à faire mes devoirs. En revanche, il était très doué pour le travail manuel. La Lilette, elle, était trop occupée par sa maison et ses six enfants, pour veiller sur nous à chaque instant. Moi, j'étais un peu l'enfant terrible du quartier. Je n'étais pas mal élevé, je n'étais pas élevé du tout.
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C'est un peu comme quand tu vas dans un cimetière.
Ce n'est pas au moment ou tu arrives sur la tombe que tu commence à te recueillir.
Ça commence petit à petit,quand tu prends la décision d'aller au cimetière,
quand tu achète des fleurs,
quand tu passe la porte du cimetière.
Tu te lave de tout pour être devant la tombe du bien-aimé,
tu rentres progressivement en toi,
tu fais de la place.
Tu te mets en état de disponibilité.
Tu fais silence.
Puis, enfin, tu peux entrer en méditation.
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- Tu as dit à plusieurs reprises que tu avais frôlé la mort, que tu avais vu la fameuse "petite lumière blanche". Une pareille expérience change forcément un homme, non?
- J'en suis sorti différent, avec de nouvelles certitudes, avec de bonnes résolutions aussi. Mais je replonge aussi sec. je retombe dans le quotidien de la vie en ignorant cette "petite lumière" qui, dirait saint Augustin, participe de la foi. Honnêtement, il y a des moments où je préférerais avoir la foi permanente. Mais, hélas, ma foi n'est qu'intermittente.
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J'ai toujours été fasciné par la création, jamais par la destruction.
C'est ce que j'aime dans l'histoire, la création.
L'histoire me fascine. C'est le contraire de l'ignorance, c'est le contraire de la bêtise. Je ne l'ai pas apprise à l'école, mais je l'ai respirée plus tard, j'ai senti le XVIe siècle avec Le Retour de Martin Guerre, le XVIIe siècle avec Cyrano, la Révolution avec Danton, l'Occupation avec Le Dernier Métro.
Je me suis même retrouvé un jour au Collège de France pour parler de la façon dont j'avais incarné un Français du XVIe siècle dans Le Retour de Martin Guerre. J'avais juste observé les tableaux de Jérôme Bosch et j'avais remarqué qu'à cette époque les paysans n'étaient pas tout à fait debout, leurs expressions étaient encore des grimaces, j'imaginais des cris, des cris pour effrayer les autres plus qu'un langage structuré, c'était à mi-chemin entre les bêtes et les hommes.
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Le pire de tous les chemins, c'est pour ceux qui n'ont pas été aimés, mais seulement éduqués.
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