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Citations de Giacomo Casanova (82)


L'idée que j'ai laissée de ma personne dans la maison du docteur Pipers pour ce qui regarde mon caractère ne me ressemble pas. Il m'a pris pour le plus patient de tous les hommes, et sa sœur avec ses jolies camarades, pour le plus modeste. Toutes mes vertus venaient de ma maladie. Pour juger d'un homme, il faut examiner sa conduite quand il est sain et libre ; malade ou en prison il n'est plus le même.
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Giacomo Casanova
J’aurais volontiers déployé le fier axiome Nemo leditur nisi a seipso [“On est toujours l’artisan de son propre malheur”, d’après Sénèque], si je n’eusse eu peur de choquer le nombre immense de ceux qui dans tout ce qui leur va de travers s’écrient ce n’est pas ma faute. Il faut leur laisser cette petite consolation, car sans elle ils se haïraient ; et à la suite de cette haine vient le projet de se tuer.
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Giacomo Casanova
Heureuse ou malheureuse, la vie est le seul trésor que l’homme possède, et ceux qui ne l’aiment pas n’en sont pas dignes.
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Giacomo Casanova
Cultiver les plaisir de mes sens fut dans toute ma vie ma principale affaire ; je n’en ai jamais eu de plus importante. Me sentant né pour le sexe différent du mien, je l’ai toujours aimé, et je m’en suis fait aimer tant que j’ai pu. J’ai aussi aimé la bonne table avec transport, et passionnément tous les objets faits pour exciter la curiosité.
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Giacomo Casanova
Un Ancien me dit en ton d’instituteur : Si tu n’as pas fait des choses dignes d’être écrites, écris-en du moins qui soient dignes d’être lues. C’est un précepte aussi beau qu’un diamant de première eau brillanté en Angleterre, mais il m’est incompétent, car je n’écris ni l’histoire d’un illustre, ni un roman. Digne ou indigne, ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. L’ayant faite sans avoir jamais cru que l’envie de l’écrire me viendrait, elle peut avoir un caractère intéressant qu’elle n’aurait peut-être pas, si je l’avais faite avec l’intention de l’écrire dans mes vieux jours, et qui plus est de la publier.
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Giacomo Casanova
Vous rirez quand vous saurez que souvent je ne me suis pas fait un scrupule de tromper des étourdis, des fripons, des sots quand j’en ai eu besoin. Pour ce qui regarde les femmes, ce sont des tromperies réciproques qu’on ne met pas en ligne de compte, car quand l’amour s’en mêle, on est ordinairement la dupe de part et d’autre. Mais c’est bien différent pour ce qui regarde les sots. Je me félicite toujours quand je me souviens de les avoir fait tomber dans mes filets, car ils sont insolents, et présomptueux jusqu’à défier l’esprit. On le venge quand on trompe un sot, et la victoire en vaut la peine, car il est cuirassé, et on ne sait pas par où le prendre. Tromper un sot enfin est un exploit digne d’un homme d’esprit. Ce qui a mis dans mon sang, depuis que j’existe, une haine invincible contre cette engeance, c’est que je me trouve sot toutes les fois que je me vois en société avec eux. Il faut cependant les distinguer de ces hommes qu’on appelle bêtes, car n’étant bêtes que par défaut d’éducation, je les aime assez. J’en ai trouvé de fort honnêtes, et qui dans le caractère de leur bêtise ont une sorte d’esprit. Ils ressemblent à des yeux qui sans la cataracte seraient fort beaux.
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Giacomo Casanova
Malgré le fond de l’excellente morale, fruit nécessaire des divins principes enracinés dans mon cœur, je fus toute ma vie la victime de mes sens ; je me suis plu à m’égarer, et j’ai continuellement vécu dans l’erreur, n’ayant d’autre consolation que celle de savoir que j’y étais. […] Ce sont des folies de jeunesse. Vous verrez que j’en ris, et si vous êtes bon, vous en rirez avec moi.
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Giacomo Casanova
L’homme est libre ; mais il ne l’est pas s’il ne croit pas de l’être[.]
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Giacomo Casanova
Je commence par déclarer à mon lecteur que dans tout ce que j’ai fait de bon ou de mauvais dans toute ma vie, je suis sûr d’avoir mérité ou démérité, et que par conséquent je dois me croire libre. […] Pour ce qui me regarde, me reconnaissant toujours pour la cause principale de tous les malheurs qui me sont arrivés, je me suis vu avec plaisir en état d’être écolier de moi-même, et en devoir d’aimer mon précepteur.
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Examinant, mon cher lecteur, le caractère de cette préface, vous devinerez facilement mon but. Je l'ai faite parce que je veux que vous me connaissiez avant de me lire. Ce n'est qu'aux Cafés, et aux tables d'hôte qu'on converse avec des inconnus.
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Giacomo Casanova
''Le 2 avril 1734, jour où j’accomplissais ma neuvième année, on me conduisit à Padoue dans un burchiello par le canal de la Brenta. Nous nous embarquâmes à dix heures du soir, immédiatement après souper. Le burchiello peut être regardé comme une petite maison flottante. Il y a une salle avec un cabinet à chacun de ses bouts, et gîte pour les domestiques à la proue et à la poupe : c’est un carré long à impériale, bordé de fenêtres vitrées avec des volets. On fait le voyage en huit heures. L’abbé Grimani, M. Baffo et ma mère, m’ accompagnaient : je couchai dans la salle avec ma mère, et les deux amis passèrent la nuit dans l’un des cabinets. Ma mère, s’étant lévée au point du jour, ouvrit une fenêtre qui était vis-à-vis du lit, et les rayons du soleil levant venant me frapper au visage me firent ouvrir les yeux. Le lit était trop bas pour que je pusse voir la terre ; je ne voyais par la même fenêtre que le sommet des arbres dont la rivière est bordée.
La barque voguait, mais d’un mouvement si égal que je ne pouvais le deviner, de sorte que les arbres qui se dérobaient successivement à ma vue avec rapidité me causèrent une extrême surprise. « Ah ! ma chère mère, m’écriai-je, qu’est-ce que cela ? les arbres marchent. » Dans ce moment même les deux seigneurs entrèrent, et, me voyant stupéfait, me demandèrent de quoi j’étais occupé. « D’où vient, leur répondis-je, que les arbres marchent ? » Ils rirent ; mais ma mère, après avoir poussé un soupir, me dit d’un ton pitoyable : « C’est la barque qui marche, et non pas les arbres. Habille-toi. » Je conçus à l’instant la raison du phénomène, allant en avant avec ma raison naissante, et nullement préoccupée. « Il se peut donc, lui dis-je, que le soleil ne marche pas non plus et que ce soit nous au contraire qui roulions d’occident en orient. » Ma bonne mère, à ces mots, crie à la bêtise. Monsieur Grimani déplore mon imbécillité, et je reste consterné, affligé et prêt à pleurer. M. Baffo vint me rendre l'âme. Il se jeta sur moi, m’embrassa tendrement, et me dit : « Tu as raison, mon enfant ; le soleil ne bouge pas, prends courage, raisonne toujours en conséquence, et laisse rire. » Ma mère, surprise, lui demanda s’il était fou de me donner des leçons pareilles ; mais le philosophe, sans même lui répondre, continua à m’ébaucher une théorie faite pour ma raison pure et simple. Ce fut le premier vrai plaisir que j’aie goûté dans ma vie. Sans M. Baffo ce moment eût été suffisant pour avilir mon entendement : la lâcheté de la crédulité s’y serait introduite.''

Jacques Casanova, Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt, écrits par lui-même, éd. Garnier Frères, 1880, t. I, chap. I, p. 29-30.
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Don Jacob Casanova, né à Saragosse, capitale de l’Aragon, fils naturel de don Francisco, enleva du couvent, l'an 1428, doña Anna Palafox, le lendemain du jour où elle avait prononcé ses vœux. Il était secrétaire du roi don Alphonse. Il se sauva avec elle à Rome où, après une année de prison, le pape Martin III releva Anna de ses vœux, et leur donna la bénédiction nuptiale à la recommandation de don Juan Casanova, maître du sacré palais et oncle de don Jacob. Tous les enfants issus de ce mariage moururent en bas âge, à l'exception de don Juna, qui en 1475, épousa donna Éléonore Albini, dont il eut un fils nommé Marc-Antoine.
En 1481, don Juan, ayant tué un officier du roi de Naples, fut obligé de quitter Rome, et se sauva à Côme avec sa femme et son fils ; mais, en étant reparti pour aller chercher fortune, il mourut en voyage avec Christophe Colomb, l'an 1493.
Marc-Antoine devint bon poète dans le goût de Martial, et fut secrétaire du Cardinal Pompée Colonna. La satire contre Jules de Médicis, que nous lisons dans ses poésies, l'ayant obligé de quitter Rome, il retourna à Côme, où il épousa Abondia Rezzonica.
Le même Jules de Médicis, devenu pape sous le nom de Clément VII, lui pardonna et le fit revenir à Rome avec sa femme.
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Je ne sais pas qui tu es; mais je sais que personne au monde ne te connait mieux que moi.
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Giacomo Casanova
La mort est un monstre qui chasse du grand théâtre un spectateur attentif, avant qu'une pièce qui l'intéresse infiniment finisse.
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Ceux qui disent que la vie n'est qu'un assemblage de malheurs veulent dire que la vie est un malheur. Si elle est un malheur, la mort donc est un bonheur.
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Un raccourci de la vie de Casanova, un style ou les sous entendus érotiques sont savoureux, parfois il faut lire entre les mots les moins coquins, pour apprendre des "banalités" de l'époque qui conduirait en prison aujourd'hui...
Une sexualité sans tabou y compris celui de l'inceste....une sexualité tel que l'homme "ancien" l'entendait ," no limit" à sa puissance sexuelle ou bien celle de l'enfant tout puissant qui assouvit tous ses désirs sensuels, sans malice...le deuxième certainement
J'ai apprécié sa prose coquine et instructive sur les mœurs d'une époque, une prose sincère qui dépeint une société et le regard presque' enfantin qu'il y traine....
Un homme presque moderne par moment, mais dont l'image est écornée malgré tout, car malgré sa grande intelligence et érudition, l'inceste il le commet en toute connaissance et s'y complet .... avec la complicité de la mère....Une époque ou il fallait "attraper" la vie avant que la mort bien présente ne passe....certes, mais...il reste un Mais.
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Il n'y a pas de femme au monde qui puisse résister aux soins assidus et à toutes les attentions d'un homme qui veut la rendre amoureuse.
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L’affaire était délicate, (…) mais alors je trouvais un singulier plaisir à faire, sinon tout ce qui était défendu, au moins tout ce qui était difficile.
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Je l'attire auprès de moi, et ne voyant qu'elle, je passe deux heures tout entières à lui parler. Minuit sonne : on me plaint de n'avoir point soupé, mais leur commisération me choque ; je réponds qu'au sein du bonheur je ne pouvais me sentir incommodé d'aucun besoin 
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Le véritable amour inspire toujours de la réserve ; on craint de paraître exagérateur en disant tout ce qu’une noble passion inspire ; et l’amant modeste, crainte de dire trop, dit souvent trop peu.
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