Citations de Gilbert Gallerne (80)
-Un homme qui gagne sa vie en racontant des histoires de démons, de magie, de sorcellerie, ne peut pas être bon. Vous vous leurrez si vous pensez le contraire.
-Venant de quelqu'un qui gagne sa vie en racon tant l'histoire d'un homme qui marchait sur l'eau et qui est revenu d'entre les morts, l'argument me touche.
lorsque l'on parle de hantises, on pense immédiatement au revenant vêtu de son suaire et trainant derrière lui une lourde chaine dans les méandres d'un château écossais.
Cette image ne correspond guère à la réalité. la seule mention d'un fantôme équipé d'une chaine que j'ai découverte remonte à 1850, au château de Wildenstein, en Allemagne.
Il se pencha sur le cadavre sanglant, l'attrapa par les cheveux, trancha la gorge. Pratiquement pas de sang. Le cœur avait cessé de battre, et rien ne venait propulser le liquide de vie dans les artères pour asperger les murs. Il le regrettait un peu. Il avait rêvé de ce jet puissant capable d'arroser un mur à plusieurs mètres de distance.
Michel est con. Tout le monde le sait. Mais les cons sont redoutables. Les cons, ça craint rien. Ça croit que tout est possible. Ça comprend pas que ça doit rester à sa place.
Il entre dans Vesly. Petit bourg de moins d'un millier d'habitants. Contourne l'église. Tourne dans une rue trop étroite pour que deux voitures s'y croisent. Evidemment, cette rue demeure déserte à longueur de journée, mais il se trouve toujours un véhicule pour surgir à l'autre extrémité lorsqu'on s'y engage.
- Si ! insiste le Sherlock Holmes de service. Je dis que c'est le même type. Seulement comme il est malin, il a changé de modus operandi et de lieu...
- Ouais, qu'y change sa Modus pour une Opel, même raidie, je vois pas ce que ça a à voir là-dedans vu que tout ça s'est passé sous terre...
- C'est pas une voiture, abruti. Modus operandi. C'est du latin. Ça veut dire sa façon de faire. Il a changé de méthode, de type de victime, et d'endroit. Tout ça pour mieux berner les flics.
- Ça alors, t'en sais des choses, toi. Tu faisais quoi, avant de finir SDF ?
- Je faisais alcoolique. J'ai même un diplôme. Une licence IV.
L’autre veut hurler de haine et de colère. Mickael lui parle à mi-voix pour le calmer : – Doucement. Bientôt, je te le promets. Nous allons nous venger. Et tu auras du sang. Beaucoup de sang.
C’est un signe du ciel. Que sa première victime lui amenât celui qu’il rêvait de tuer ne peut être un hasard. Ils étaient destinés à se rencontrer et aujourd’hui qu’il est prêt, le destin le lui offre… Toute son existence n’a tendu qu’à ce but… Tuer Lionel Jonzac.
Sa chair blanche semble phosphorescente dans l’obscurité. L’autre est fou d’excitation, lui aussi. Il décide de le laisser faire ce qu’il veut. Ils s’acharnent sur la jeune femme qui ne se débat plus, à la limite de l’inconscience. Assouvissent leurs instincts. Elle est morte lorsqu’ils commencent à lui dévorer le cœur.
Les quatre créatures hésitent. Leurs armes ne leur paraissent plus aussi redoutables à l’idée de devoir les utiliser dans l’obscurité.
Tapi à moins de cinq mètres d’eux, Mikael les observe. Ils ont raison. Il se trouve chez lui. Qu’ils entrent et ils le constateront à leurs dépens. À présent qu’il a le loisir de les détailler, il les reconnaît. Ils vivent tous les quatre dans un squat à deux rues de leur cave. Il est déjà allé les voler, alors qu’ils dormaient d’un sommeil de brute, défoncés au mauvais vin ou au crack. Il n’a pas rapporté grand-chose d’intéressant. Un peu de nourriture. Il aurait pu les tuer sans qu’ils se réveillent. Il le fera peut-être une nuit prochaine. Il les hait.
Persuadés que la sacoche recèle un butin intéressant, les autres se lancent sur ses talons en hurlant et en faisant tournoyer leurs armes de fortune. S’ils le rattrapent, ils le massacrent.
Mais le Serbe n’a pas échappé à ceux qui le traquent depuis tant d’années sans développer un sixième sens.
Le nombre de flics qui emportent avec eux des dossiers oubliés n’est pas négligeables, et même ceux qui partent les mains vides ont en mémoire les détails marquants, les souvenirs qui les hanteront jusqu’à leur lit de mort, et leur feront se demander ce qu’ils n’ont pas fait qui aurait pu renverser l’histoire et conduire à l’arrestation du meurtrier cherché en vain.
Quelques mois encore et il pourra faire valoir à son tour ses droits à la retraite… Pas trop tôt. Après quarante années passées à défendre la loi et l’ordre, il se lasse de voir ressortir trop vite les truands qu’il envoie en prison. Si ce petit jeu l’a passionné au début, il en a perdu le goût depuis longtemps et se contente à présent de marquer des points dans la lutte permanente qui l’oppose aux malfaisants de tout poil. Cela non plus ne le distrait plus. Il a passé l’âge d’attendre comme une araignée au bord de son piège que des petits loubards aspirant à devenir des caïds viennent se prendre dans ses filets.
Sous terre aussi, la loi est de manger ou d’être mangé.
En deux ans, la journaliste avait changé.Elle avait mûri, ses gestes étaient plus fermes et son attitude générale plus décidée. Elle avait abandonné ses longues boucles brunes pour une coupe à la garçonne qui lui durcissait le visage sans pour autant lui ôter son charme.Carole aurait aimé montrer autant d'assurance que cette jeune femme à qui rien ne semblait pouvoir résister. Elle se demanda s'il lui arrivait de douter, de s'interroger sur son rôle dans la vie... et décida que non. Sophie Landier ne paraissait pas du genre à s'encombrer de questions métaphysiques. C'était blanc ou noir. Il y avait des problèmes et des solutions.
-Je croyais que tu n'aimais pas les enfants, constata amèrement Laura. En tout cas tu as une fille, que ça te plaise ou non. Et ta fille est vivante quelque part. Et on vient de m'envoyer son ours en peluche. Teddy! ca a forcément une signification!
Une signification, il en voyait une. Laura avait replongé dans sa dépression et elle s'était inventé une raison de se raccrocher à la vie en s'envoyant cet ours.
Et que choisir entre assurer la survie de ses enfants en leur apprenant à devenir des brutes dans un monde de brutes, ou assurer celle de l’humanité en enseignant à ses enfants à se comporter comme des êtres civilisés dans un monde qui l’était de moins en moins, à demeurer, en quelque sorte, une poche de résistance d’une certaine façon de vivre où le respect d’autrui était une valeur inaliénable ?
Malgré tout, elle tentait de leur inculquer un minimum de principes moraux, mais c’était difficilement crédible dans une société où les repères positifs avaient tendance à disparaître, où l’on voyait des hommes politiques condamnés pour toutes sortes de malversations et où les religions ne savaient plus prêcher que la haine et l’intolérance… Comment expliquer à son fils qu’il devait se comporter en être sensible dans une société de brutes ? Par quels moyens en faire un être humain dans un monde qui se déshumanisait chaque jour un peu plus ?
Je suis en vacances, je tombe sur un macchabée, je tente de rattraper le meurtrier, et tout ce que je récolte c'est une garde à vue qui ne dit pas encore son nom.