Ce roman policier a obtenu le prix du Quai des Orfèvres en 2010. Autrement dit, des membres de la maison Poulaga l'ont lu et ont considéré que techniquement il ne prenait pas de libertés avec le fonctionnement réel de l'institution. D'un point de vue littéraire, c'est peut-être une autre histoire.
L'histoire, justement, quelle est-elle ? Vincent Brémont, capitaine à la PJ parisienne en vacances en Bretagne avec sa fille de 12 ans, assiste quasiment au meurtre d'un inconnu tout près de chez lui, et les gendarmes le découvrent en train d'examiner la victime après avoir tenté en vain de poursuivre l'assassin. de témoin, il passe très vite à l'état de suspect bien que les preuves manquent pour l'inculper. Déformation professionnelle oblige et se sachant innocent (ce qui ne constitue pas une garantie d'échapper à la prison), il mène l'enquête en solo, parallèlement à ses collègues, alors qu'au fil des heures, bizarrement, les éléments à charge s'accumulent. Dans cette intrigue où le hasard n'a pas sa place, contrairement aux apparences, Julia, sa fille, joue un rôle important, de même que Michel, son meilleur ami. Et l'alcool également, responsable d'une altération des facultés d'analyse et d'une certaine paranoïa. Être sobre, a contrario, peut permettre de recouvrer lucidité et bons réflexes au moment où ils se révèlent éminemment nécessaires.
Tous les ingrédients y sont pour que le suspense soit palpitant mais l'écriture est un peu trop sage pour qu'on soit vraiment transporté. L'auteur, à mon avis, a commis une erreur en n'optant pas pour le point de vue interne et le narrateur-personnage. le récit, raconté par Vincent Brémont lui-même, sans rien changer au déroulement des faits ni même à la façon de les exposer, qui est en effet plausible dans la bouche d'un flic, aurait eu une toute autre dynamique. Dommage.
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Ce livre s'est vu qualifié du prix des Orfèvres 2010 ; le prix vaut ce qu'il vaut, mais tout de même :
* Alexandra, femme de policier, s'est suicidée. Reste Julia, sa fille de douze ans, et Vincent, l'alcoolique de service, qui ne comprend rien à ce qui lui arrive, et panse ses plaies dans le whisky, et qui sombre de plus en plus.
* le livre peut sembler simpliste à certains, car on comprend rapidement qui est le coupable, mais personnellement j'ai bien « marché ». Je l'ai trouvé même haletant, par certains moments, sans temps mort.
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Un polar de facture classique, Vincent Brémont, capitaine de la PJ de Paris passe quelques jours avec sa fille Julia 12 ans, dans leur maison de Cabourg.
C'est un papa solo depuis que sa femme Alexandra les a abandonnés un an auparavant, en se suicidant.
Vincent préfère le whisky comme béquille plus qu'une aide psychologique pour surmonter le trauma.
Un soir alors qu'il sirote son énième verre, il entend un coup de feu dans sa rue. Réflexe de flic, il sort et découvre un cadavre.
La police locale va enquêter et le soupçonner immédiatement. En effet l'homme abattu habite Nanterre comme lui et vient de sortir de prison pour recel. Kervalec avait sur lui uniquement l'adresse de Vincent Brémont et rien d'autre. Etrange n'est-ce pas ?
Deux enquêtes vont s'entremêler au quotidien d'un flic, celle de ceux qui sont en charge de l'affaire et l'enquête parallèle que va mener Brémont.
Chacun des protagonistes va guetter l'autre comme le chat fait la souris. Qui est le chat et qui est la souris ? A vous de le découvrir.
Personnellement, j'aurai rompu la construction conventionnelle de cette intrigue en transformant le chapitre 19 en prologue.
Pour la narration un point de vue interne aurait donné plus de relief à l'histoire.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 juillet 2018.
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Je suis en vacances, je tombe sur un macchabée, je tente de rattraper le meurtrier, et tout ce que je récolte c'est une garde à vue qui ne dit pas encore son nom.
Entendant le bruit de ses poursuivants qui faisaient trembler l'escalier de bois sous leur pas, Vincent effectua un dernier soubresaut et parvint à rouler sur le toit. Il se redressa aussitôt, essoufflé par son effort, et se mit à courir vers l'immeuble voisin. Heureusement, la toiture du garage était presque plate et celle de l'entrepôt voisin la surplombait de quelques mètres à peine. Il parvint à grimper dessus sans trop de difficultés.
Le soir surtout, à l'heure où le crépuscule se transforme en obscurité, et où les ombres referment leurs grilles sur le monde, il croyait souvent entrevoir Alexandra, et sa désillusion était chaque fois terrible et dévastatrice. Il se retrouvait seul alors, avec ce grand vide qu'il tentait de noyer faute de pouvoir le combler. Depuis un an, le whisky était devenu son meilleur ami, son plus fidèle compagnon.
« Tu fonces sans réfléchir. Arrête-toi et prends le temps de raisonner latéralement. Tu es un bélier et tu te cognes contre les murs. Apprends un peu la ruse et la patience. »
- L’alcoolisme n’est pas une maladie, c’est un symptôme. Et le sevrage dure entre trois et sept jours.