L’homme que l’on rencontre dans ce roman vole vers l’Argentine. Un vieux rêve pour ce parisien qui n’a jamais voyagé, sinon dans les livres. Au cours du vol, l’avion traverse des zones de turbulences inquiétantes. Et notre voyageur d’imaginer ses tribulations dans Buenos Aires, ses conversations avec un certain libraire de la calle Corrientes. Alors que certains de ces voisins prient, que d’autres revivent les événements marquants de leur vie, pensent à leurs proches, ou peut-être à leur chat, il fait le choix de s’inventer les livres qu’il aurait pu écrire, de converser littérature par l’esprit, avec pour compagnons de vol Lorca, Borgès, et tous ces auteurs argentins qui lui ont fait découvrir leur pays, et donné l’envie d’y faucher le sol.
Nous avons là un livre à la fois érudit et facile d’accès. Les multiples références littéraires ne doivent pas être un frein au lecteur non initié. Au contraire, Gilles D. Perez s’en sert pour tisser un climat, une ambiance, une parenthèse argentine. A l’inverse du thriller haletant qui vous colle au plafond, ce roman se lit tranquillement, au calme, où l’on peut se laisser porter par les rencontres fantasmées de notre narrateur. On entre pendant un instant dans cet univers, comme si nous étions nous aussi en suspend au dessus de l’Atlantique, à s’imaginer dans une ruelle, quelque part en Argentine.
Lien :
http://casentlebook.fr/un-ro..