AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gilles Martin-Chauffier (135)


Quelle déception !
Pourtant prometteur dans une intrigue à l'air des jeux politiques de la Rome Antique, notre soif de rebondissements n'est pas rassasiée.
S'en suit un roman sans rythme, avec des ellipses temporelles qui terminent toujours trop précocement l'action en cours. Les personnages et les lieux sont mals présentés et placés dans l'espace-temps ce qui perd le lecteur. Un protagoniste peut-être un peu trop passif.
Commenter  J’apprécie          20
Personne n'a assassiné la République, elle s'est suicidée. De Catalina à César et de Publius à Marc-Antoine, Cicéron peut bien avoir désigné cent fois ses meurtriers au Sénat, c'est son poignard à lui qu'elle s'est enfoncé dans le coeur. Une fois débarrassé de Marius, Sylla avait dit qu'un roi valait mieux qu'une mauvaise loi. Jamais Cicéron ne voulut l'admettre et il refusa jusqu'au bout de réformer un État injuste. Il préférait la guerre civile à l'amendement des institutions. Pompée fut son premier glaive, Octave le second.
Commenter  J’apprécie          40
Comparer Cicéron à Platon, Diogène, Héraclite ou Pythagore, c'est observer une goutte d'eau à côté d'une perle. Il s'est contenté de les relire, de cocher leurs meilleures formules et de les paraphraser. Un vrai travail d'usurier et, à l'arrivée, un recueil de pensées passe-partout qui hisse l'idéal humain au niveau d'une sagesse de vieille dame : ne rien désirer outre-mesure, trouver les ressources en soi, ne pas dépendre des autres, ne pas faire à autrui ce que vous souhaitez qu'on ne vous fasse pas...
Commenter  J’apprécie          50
Dans les épreuves, le pire désarroi ne provient pas de ce que font vos ennemis mais de ce que ne font pas vos amis.
Commenter  J’apprécie          00
Le peuple ne déteste pas l'injustice. Il la sait inévitable. Ce qu'il ne supporte pas, c'est le mépris des élites qui se réservent tous les privilèges mais prétendent en plus incarner la vertu républicaine.
Commenter  J’apprécie          00
Si, à Athènes, un paravent de virilité masque un brouillard de lâcheté, chez les Romains, une fine couche de bienséance cache un océan de brutalité.
Commenter  J’apprécie          10
Cicéron avait un défaut impardonnable : chez les autres, il voyait d’abord les faiblesses et les défauts. Ensuite les avantages qu’il en tirerait. Quand on lui arrachait son masque, on tombait sur un autre. Le temps malheureusement ne révélera jamais son vrai visage. Au lieu de rester pour ses éreintements et ses flagorneries, il écrasera la postérité sous le poids d’écrits médiocres qu’il prenait pour de la philosophie. On le citera en modèle. Ce sera son plus grand exploit : sous sa plume, l’Histoire aura été écrite par celui qui a perdu. Ce mensonge incarnera pour toujours la vérité. Que c’est triste ! Que c’est injuste !
Commenter  J’apprécie          50
Et je dois dire que l’homme resplendissait. jeune et souriant, il avait le charme du guerrier joyeux qui vous tranche la tête sans malice, massacre un village comme on récolte un cha
Commenter  J’apprécie          00
Lyannos, mon banquier, est passé. il a expliqué avec candeur son métier :« J’aide les riches à s’enrichir et les pauvres à s’endetter.
Commenter  J’apprécie          00
La richesse « saisit » ceux qui l’observent. Je ne me lassais pas de cette famille installée à la meilleure place du monde pour y camper naturellement jusqu’à la fin de ses jours. Une sorte de grâce émane de ces fortunes venues de loin dans le passé. Rien de nouveau riche dans leur manière, encore moins d’avare, juste une dilapidation naturelle, permanente, légère et désinvolte de fonds perçus comme inépuisables. Leurs héritiers regardent sans émotion l’or filer comme l’eau dans le sable.
Commenter  J’apprécie          00
La meilleure chose qui puisse arriver à un esclave est d’entrer dans une écurie de gladiateurs… Mais la plus part des autres, je parle de centaines de milliers d’autres, vivent à la campagne sur les grands domaines de l’aristocratie. Et là, crois moi, c’est l’enfer. On les bat, on les accable de travail, on les humilie et parfois on les affame. L’hiver, il meurt de froid, l’été il grille au soleil. Le sort des gladiateurs les fait rêver.
Commenter  J’apprécie          00
La ville attirait toute la méditerranée. On ne cessait de croiser des burnous, des caftans et des blouses. Dans certaines auberges, personne ne parlait latin, on entendait que de l’hébreu, du grec ou de l’hispanique. Venus du bout du monde, des fleuves de pièces d’or roulaient entre portiques et colonnades, temples et basiliques. Des rues sentaient le safran, d’autres la semoule égyptienne. Où qu’on soit, on était aussi ailleurs.
Commenter  J’apprécie          00
Avant de m’amener à lui ( au capitaine du bateau), Tchoumi à exigé qu’on se rende dans un petit temple dédié à Poséidon. Je n’avais rien à lui refuser et me suis plié au rituel par gentillesse. Les dieux ne m’intéressent pas. S’ils ont voulu les malheurs des hommes ils sont méchants. S’ils ne les ont pas prévus, ils sont incompétents. S’ils n’ont pas pu les empêcher, ils sont impuissants. À quoi servent-ils ? Nul ne le sait et je n’en fais jamais un sujet de cours. Ces histoires de personnages qui se transforment en taureaux, en cygnes ou en nuages, c’est du Homère, de la fantaisie, de la littérature… De là à discuter les ordres de Tchoumi, il y a un gouffre. Avec un courage de lion, je finis toujours par dire oui.
Commenter  J’apprécie          00
Une cohorte de statues encombrait l’immense atrium où l’on me fit entrer. Les romains en font toujours trop. On se serait cru dans le vestiaire des jeux olympiques. Ou, pire, chez un marchand. Il ne manquait que l’étiquette des prix.
Commenter  J’apprécie          00
Il me tutoyait, en latin bien sûr. Ce genre d’occupant ne se fatigue pas à apprendre la langue des gens qu’il commande. Ni à employer leurs formules de politesse.
Commenter  J’apprécie          00
Leur chef s’est approché, de la démarche lourde et pesantes d’un cyclope. Un parfait physique de mauvaise nouvelle. Crotté par le voyage, velu et sombre, on aurait dit le fruit du croisement entre un gladiateur et une femelle ourse. Je pense qu’il s’agissait d’un décurion mais je confonds les grades romain et, s’il en affichait un, la poussière l’avait effacé. Sortait-il d’un grenier ou d’un cachot ? Mystère. Quand il s’est planté devant moi, je me suis levé. Seule la table nous séparait. Surtout ne pas faire mon malin. Face à ce spécimen, même Thémistocle aurait frémi. Je lui arrivait à l’épaule. Son cou et ses bras avaient l’épaisseur de mes cuisses. Sa paupières s’abaissait lourde comme un bouclier pour délivrer, excédée, le plus clair des messages implicites : moi, brave romain, vaillant, résolu, simple et intrépide, vais devoir m’adresser à cette petite chose grecque, pensante, jacassante et raisonnant. Ces bêtes mal dégrossies prennent Athènes pour le satin dont Rome double ses cuirasses.
Commenter  J’apprécie          00
Pas plus qu’elle n’arrête les guerres, la morale ne désarme la violence.
Commenter  J’apprécie          00
Pâle et décoloré, le ciel a accusé toute la journée une profonde fatigue.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai peur que la sagesse grecque ne serve guère à Rome. Toute notre philosophie date d'un temps très antérieur à vos Jeux. Elle prend pour évident que l'homme a des sentiments. Songez à Clytemnestre et au frère d'Antigone. Eschyle et Sophocle écrivaient une pièce lorsqu'on sacrifiait une personne. Face à ces hécatombes, leurs raisonnements n'ont plus de sens. En leur temps, ceux qui allaient mourir avaient un nom. Chez vous, ils n'ont plus qu'une marque ou un numéro.
Commenter  J’apprécie          100
Sois gentil, Metaxas, sors un instant de tes traités philosophiques et mets les pieds sur terre. La meilleure chose qui puisse arriver à un esclave est d'entrer dans une écurie de gladiateurs. Tu ne connais que ceux de Diana Metella et de Clodia. Elles ont toujours vécu dans la laine vierge, tout leur est toujours tombé dans le bec, ce sont des femmes bien élevées qui traitent leurs esclaves comme des objets précieux. Mais la plupart des autres, je parle de centaines de milliers d'autres, vivent à la campagne sur les grands domaines de l'aristocratie. Et là, crois-moi, c'est l'enfer. On les bat, on les accable de travail, on les humilie, parfois on les affame. L'hiver, ils meurent de froid, l'été ils grillent au soleil. Le sort des gladiateurs les fait rêver. Ne gaspille pas tes précieux scrupules humanistes.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gilles Martin-Chauffier (451)Voir plus

Quiz Voir plus

Chateaubriand...

Où est né François-René de Chateaubriand?

À Saint-Jean-de-Luz
À Saint-Etienne
À Saint-Malo

13 questions
65 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , écrivain hommeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}