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Critiques de Gregory Benford (66)
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L'ogre de l'espace

Benford réussit avec l'ogre de l'espace l'exercice difficile qui consiste à traiter les thèmes qu'il choisit ici sans tomber dans le ridicule quant à certains de ses choix narratifs .

Alors que un trou noir qui vient nous rendre visite pour nous entretenir de sujets que le lecteur découvre , Il vient aussi pour nous proposer : un gros challenge .



L'aspect hard science (astronomie et physique principalement ) est développé à souhait dans ce texte . Cependant j’ajouterais que c’est fait sans être le moins du monde , lourd ou pénible.

Nous sommes ici , en compagnie de personnages solides qui entretiennent des rapports assez compliqués les uns avec les autres et ces personnages sont ultra- crédibles également dans les problématiques qu’ils servent en propre .



Au lieu du ridicule , le lecteur plonge avec intensité dans l'intimité d'une équipe de scientifiques Alors nous en apprenons beaucoup sur leurs fonctionnements et sur leurs secteurs de recherche . Se dresse devant le système solaire une belle situation de crise de derrière les fagots .



Un des personnages principaux est atteint d'un cancer et se trouve en fin de vie et ce thème est abordé avec une grande justesse, au lieu de basculer dans le cliché ou le pathos pénible . Au contraire cette problématique aide le texte utilement à se développer.

Il y a un certain cynisme qui n’a pas peur de se montrer et de faire interagir des thèmes comme ; les sujets scientifiques , les équipes scientifiques et la sécurité nationale . Il y a aussi beaucoup d'humour et le sourire n'est pas loin des fois.



Un bon moment de solide science-fiction et un moment de vie , palpable . Enfin une lecture aussi agréable que instructive du point de vue hard-science .

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Au coeur de la comète

Requiem pour un roman génial qui semble dans les choux ...



Une préface de Gérard Klein ( le grand prêtre du genre ) est intéressante et elle réfléchit autour du rapport entre science-fiction et sciences . Ce qui revient indirectement à poser la définition du merveilleux scientifique . Hormis certains textes , et selon des modalités très souvent particulières , différentielles et circonstanciées , il apparaît que le merveilleux scientifique en SF , n’est semble-t-il , que rarement : scientifique!



La science-fiction est-elle malgré tout de la science mise en fiction ? , et bien c’est une bonne question et je vous la pose!



Ce livre je le crains , sombre lentement dans l'oubli .

L'éternel drame ( malédiction ) qui frappe tellement d'œuvres superbes de SF ..



La couverture effraiera probablement plus d'un lecteur potentiel ( c'est la deuxième malédiction qui frappe les œuvres de SF ) ...

C'est vrai que cette couverture peut " calmer " ! Cependant connaissant le livre : on ne peut que lui reconnaître de la pertinence ..



Ce roman est une frappe des " 2 B " : Benford et Brin et il possède beaucoup d'atouts majeurs .



Il est très bien écrit , des mots choisis , des personnages tangibles , du rythme ( c’est trépidant souvent ) et : des surprises surprenantes ( sourire ! ) ...



Bien que dans cet univers, nous sommes transportés sur une comète ( dessus et dedans ) : je dirais que c'est une œuvre qui a malgré tout les pieds sur terre . Ce côté terrien réaliste procure à cet environnement spatial une crédibilité et une présence qui contribue grandement à lui donner du charme et de l'efficacité romanesque .

Ce texte amène un contenu scientifique qui n’a rien de métaphorique et c’est incontestablement de la science mise en fiction .

On est dans le sous-genre dit hard science mais extrêmement digeste , incroyablement digeste même!



Dans le cadre de la théorie de la panspermie ( ce n’est pas un gros mot ) , de nombreux biophysiciens pensent ( avec de solides arguments ) que la vie terrestre vient de l'espace et notamment des noyaux cométaires ( qui très fréquemment disposent de chaleur , de Carbonne et d’eau ) . Les noyaux cométaires sont vraiment dans le collimateur des différentes théories envisageables , même si des possibilités en rapport avec des éjectas planétaires devenus des météorites ne sont pas à exclure également . Mais c’est deux contextes très différents, les auteurs placent leur fiction au cœur d’une comète .



Dans cette fiction rigoureuse , les auteurs en compagnie du lecteur , atterrissent sur une comète avec l'objectif de " couper les cheveux en quatre " . Une mission scientifique ayant pour objectifs' d’étudier le noyau de cette comète . Ils s’y installent le temps nécessaire ...



Les membres de cette mission seront confrontés à de nombreuses difficultés .

Comment gérer les contraintes environnementales telles que l’habitation d'un bloc de glace que l'on doit chauffer pour le viabiliser , sans trop le réchauffer . Mais comment par ailleurs , gérer les conflits entre les membres de l'équipage .

Comment faire face en cas de contamination exo-biologique avérée ? Comment faire si la mission risque se transformer en exil permanent ? Comment faire si de micro-sociétés excessivement différenciées apparaissent ? ...



Des thématiques richissimes ... du suspense ... de l'action et des rebondissements ... un arrière-plan scientifique béton .. Une pauvre planète Terre que l’on a envie de plaindre ( mais ça on a déjà l’habitude ) ....



Bref un must ..

A lire et à relire ...

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Le Centre Galactique, tome 4 : Marées de lumière

De la même veine que "la grande rivière du ciel" , même rythme trépidant , même problématique d'affrontement avec les machines.



Le fait nouveau , c'est l'introduction d'une espèce extraterrestre qui lutte de longue date contre les machines.

Cette espèce a dut pour survivre se modifier en cyborg et cet aspect est très bien rendu et très fouillé .



Les cyborgs mettront du temps à se rendre compte que les hommes sont intelligents et qu'ils sont également en lutte contre les civilisations de machines .

Ce livre est une pure ( et rare !) merveille et avec le tome précèdent : c'est les deux meilleurs récits du centre galactique .. les deux meilleurs de Benford tout court ( à mon humble avis ) ...



Ce texte est irréprochable à tout point de vue surtout du point de vu narratif et de par l'ampleur et de la variété des thématiques : l’ingénierie cosmique par exemple ou encore la réappropriation du voyage spatial par les humains en fuite ... le contact ( cyborg et machines ) ... Ces thématiques sont évoqués sérieusement , elles sont au cœur du récit .

Le rythme est assez trépidant .. nous sommes émergés dans une lutte de chaque instant . C’est souvent poignant et émouvant .



Je ne sais par quel mystère ce texte semblait avoir disparu du catalogue du livre de poche et son prix était de ce fait devenu rédhibitoire ...



A lire si on a été conquis par : la grande rivière du ciel ..

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La sphère

Un bon récit de hard science avec des qualités certaines ,avec une excellente trame narrative , émaillée de suspens et animée par des personnages intéressants et crédibles .

Un univers de poche se matérialise dans un accélérateur de particule et c'est un peu le chien dans un jeu de quilles .

Cet évènement est une sorte d'épiphénomène qui permettra à l'auteur de « scénariser « les différentes théories astrophysiques et les différentes tribus de l'astrophysique , comme les théoriciens et les autres (expérimentateurs etc. ) .

L'auteur place le lecteur au cœur du fonctionnement des équipes scientifiques (coopération entre équipes et institutions différentes ,les financements , les modalités et stratégies de publication , les rivalités feutrées ou non , la compétition , les procédures de recherches et le cadre interdisciplinaire .) .

Ce roman pose plus de questions qu'il n'apporte de réponse et "le sens of Wonder" reste dans ce texte , totalement sous control ( ouf ! ) .

Les aspects théoriques de la physique sont digestes , mais ils occupent une large place dans la narration et le goût pour la hard science est absolument nécessaire pour apprécier ce récit .

Il faut donc avoir de l'entrain pour la physique et pour ses aspects cosmogoniques pour s'y sentir à l'aise ( c'est indispensable ) .

L'aspect romanesque est soigné mais par moment les profils psychologiques de certains personnages sont légèrement stéréotypés sans aller jusqu'à être clichés , mais bon , quand même .

Ce fut pour moi une excellente lecture de hard SF , de qualité malgré des aspects romanesques un rien agaçant quelquefois .

Pas d'ennui ou de lassitude cependant , parce que le coeur du texte est absolument et tout simplement passionnant .

Un plaisir de hard science , d'autant plus que l'auteur de par sa qualification , délivre de l'information certifiée , et qu'il se montre modéré dans ses extrapolations et dans le maniement du "sens of Wonder" .

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Un paysage du temps

A mon humble avis les fictions qui reposent sur le franchissement de longues étapes temporelles ne sont pas faciles à présenter de manières crédibles .

Dans ce roman crédible et réussi , Benford propose pourtant un pitch très culoté , car le futur contacte le passé pour résoudre des difficultés environnementales du futur .

Le procédé de liaison est aussi modeste dans ses aspects pratiques , que crédible d'un point de vue fictionnel .

Il y a comme très souvent chez l'auteur la description ciselée des milieux scientifiques qui n'ont dans ce roman , strictement rien de cliché . Les personnages sont en effet excessivement crédibles et complexes . Principalement , parce que l'auteur est parfaitement à même de brosser et d'animer le portrait de scientifiques réalistes et viables de par son univers professionnel d’origine .

De fait , Un paysage du temps est à cheval sur deux époques :

- Un futur relativement proche .

- le passé , 1963 , en Californie .



L'auteur pose un monde du futur en perdition du point de vue écologique , les océans principalement , sont menacés par la destruction totale des écosystèmes marins . C'est un excellent moment « pré apocalyptique « assez fabuleux du point de vue de ses capacités immersives .

Du point de vue strictement scientifique le procédé physique mobilisé par l'auteur pour transcender le temps est relativement dépassé sur le plan théorique , par contre , du point vue écologique , il reste absolument pertinent et c'est un futur possible dont les potentialités sont incontestablement terrifiantes de par leur effets prévisibles et leur terrible crédibilité .

Le monde scientifique , la science est évidement au cœur de ce roman relativement mélancolique , encore qu'il s'agisse d'une coloration de l'œuvre , une tonalité générale de l'univers , qui n'exclut aucunement le dynamisme des personnages , comme celui des problématiques .

Ce texte est un roman de hard science absolument digeste et vivant mais cela reste de la hard science , et , à ma connaissance on n' a pas encore trouver le moyen de faire de la hard science sans science ! ( sourires ) . Ce roman présente donc nécessairement une certaine difficulté d'accès qui pourtant ne sera pas à même de rebuter les non amateurs de ce sous-genre de la science-fiction et encore moins les amateurs .



Ce texte est un long roman et c'est aussi un « one shoot « .

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Shiva le destructeur

Un bon vieux roman .. assez daté mais excellent ...

En préliminaire disons de suite que ce texte est paru en 79 .

De ce fait il est forcément un peu daté du fait d'un contexte post guerre froide .

Cela ne m'a pas semblé rédhibitoire car c'est un texte très soigné où les auteurs ont fait un effort prospectif qui rend ce texte contemporain ( du point de vue civilisation ) et ce malgré une situation géopolitique globale qui a cessé d'être encore que c'est relatif car il y avait un réel effort prospectif dans la démarche.

C'est un excellent roman de hard science très digeste ... au style et à la construction très soignée .

Une foule de personnages variés très soignés et donc une multitude de points de vue aussi variés que nuancés et subtils.

Les milieux sociaux mobilisés par la trame narrative sont excessivement divers et les décisionnaires aux commandes sont crédibles et qualifiés .

Un géo croiseur ( astéroïde ) ... va percuter la terre dans un an ...

Il est costaud et rien ne pourra lui échapper à la surface de notre pauvre planète .

Des impacts annonciateurs de ravages plus fondamentaux déstructurent progressivement le tissu social à la surface du globe , tout en percutants de plein fouet les nerfs ainsi que la vie d'une foule de gens ( y compris ceux sur qui reposent les faibles espoirs du lecteur .. ) .

En effet le géo croiseur est nimbé et précédé par un essaims de débris plus petits que lui mais certains sont de bonne taille .

Heureusement le programme spatial est plus avancé qu'aujourd'hui et il y a des chances que la planète survive mais ce n'est pas gagné .

Ce n'est pas gagné , d'autant que cet astéroïde envoie régulièrement des émissaires qui font des ravages au sol ( en percutant la terre ) avec autant de constance que de colère .

La bête s'appelle Shiva ( tout un programme ) ...

C'est un excellent roman de hard science très spectaculaire ( au style et à la caractérisation accomplie ) .

Le texte est par ailleurs ponctué d'un indéniable humour teinté d'ironie .

C'est très drôle et spectaculaire et c'est impossible de trouver un texte aussi solide , de cette qualité et aussi spectaculaire sur cette thématique particulière de la menace que les géo croiseurs font peser sur notre gros caillou ..

Même au cinéma on n'a pas fait aussi bien ( du suspens ... une histoire multi perspectives très sérieusement construite et très bien documentée ).

Le charme de ce texte vient grandement du mixe hard SF et d'un sens du spectaculaire ( somptueux ) avec un suspens et un sens du rythme très abouti .

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Le caractère épuisé de ce texte de doit donc pas ( selon mon humble avis ) rebuter l'amateur de hard SF et de la problématique du risque de collision terre-astéroïde .

Un risque très réel .

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Le titre anglais est : « Shiva descendant « et bien que épuisé aux states , il est bardé de commentaires élogieux sur le net .

Bref : encore un excellent roman qui est dans les limbes .....

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Les enfants de Mars

Un bon moment sur Mars .. SF réaliste ...



Les aficionados de la planète rouge savent que les explorations réalistes et de qualités de la planète rouge , commencent à être légions en SF...

Sur le fond ce roman est à rapprocher De Mars de ( Ben Bova ) .

L'objet de ce texte c'est d'aller faire une ballade la haut ... très loin donc …

L'auteur s'y prend bien et ici les hypothèses les plus approfondies concernent l'eau et la vie potentielle sur ce grand " petit " monde qui a bien du mal à retenir son atmosphère .....



La construction est avenante et dynamique :

La mission en cours est abordée au présent avec des chapitres qui développent l'historique du montage de cette expédition .

Par ailleurs peu de temps après son départ .. une autre expédition concurrente démarre ...

C'est encore une autre occasion de diversifier le propos et de développer d'autres points de vue ... options et perspectives .



Je passe sur les différentes problématiques abordées dans ce roman .

Ces données sont celles des contraintes et des intérêts d'une mission habitée sur mars .

Si les aspects hard SF ne vous branchouillent pas trop ! bein ! .. : Il vaut mieux rester sur terre et ne pas en faire un fromage ....



J'ai lu un critique qui se gaussait du caractère privé des capitaux qui financent cette expédition sur mars ( ça le faisait bien rigoler en 2001 ... ) ..

En fait il doit tomber de haut parce que maintenant si prochaine navette spatiale il y a .. : Elle sera privée sinon rien ! ..

C'est maintenant officiel . Mais les états sont toujours partants …. La Chine notamment .



Si la problématique d'une mission habitée sur la planète rouge vous passionne ( comme moi ) il y a : L'Homme sur Mars - Science ou Fiction ? de Charles Frankel .

Qui est excellent et parfaitement d’actualité . Je signale ( à tout zazard ) à votre sagacité cet excellent document .



Un bon roman bien écrit et réaliste de plus sur l'homme de demain et la planète rouge .

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Le Centre Galactique, tome 3 : La Grande Ri..

C'est un livre fort et assez marquant



Evidement on aime ou on n'aime pas , mais ce dont je suis certain c'est que ce roman et la suite ( marée de lumière ) sont parmi les deux textes les plus envoutants du genre SF( militaire en particulier) ....

Le style est soigné et le rythme est intense .

Le thème de la guerre contre les machines est lui très fouillé ainsi que éloquemment dramatisé .

Le fonctionnement potentiel de sociétés de machines est traité à fond lui aussi . D'ailleurs le thème des sociétés de machines trouve peut être ici son traitement le plus abouti dans toute l’histoire du genre .



C'est un roman de hard science aussi émouvant que agréable à lire et très pragmatique également . Rien de fumeux ou de mystique dans ce texte .

Tout le roman parle d'une longue fuite de chaque instant et d'une longue confrontation entre des machines et le reste des hommes sur une planète une des dernières où l’humanité a survécu.

C’est le récit d’un petit groupe de gens qui n’en sont plus à résister mais à survivre les armes à la main au grès des pages on est le témoin de ce combat de chaque instant .



L’univers possède une longue histoire qui est très présente dans le récit parce que les personnages portent en eux des « aspects » .Ces aspects sont des mémoires d’ancêtres plus ou moins subtiles dans leurs fonctionnalités , potentialités et dans leur autonomie , des sortes de stockage virtuels de consciences . Ils dialoguent avec les personnages le plus souvent à la demande de ceux-ci , mais pas toujours .



Benford a réussis à construire une histoire poignante et très documentée animée par des personnages très finement construits .. leur existence est palpable ...

Leur langage est assez minimal et le narrateur , comme les soliloques intérieurs des intervenants ou bien les descriptions viennent contraster utilement avec ce langage dont l’aspect vient souligner à quel point la vie sociale c’est dramatiquement appauvrie.



Il y quelques moments puissant d’intensité dramatique ou mélancolique. Par exemple un personnage en danger extrême erre à un moment dans un bosquet . Il croise un petit animal et l’auteur met dans cette brève rencontre une intense connivence mélancolique entre deux ressortissants du règne biologique à limite de la disparition . Cela dure un instant mais c’est fulgurant.



A recommander chaudement pour l'action , le suspense , la qualité de l'écriture . Pas une seconde d'ennui .

Marée de lumière est la suite de ce cycle et il est indispensable de connaître la grande rivière du ciel pour l'apprécier réellement .



Tous les personnages sont donc très soignés .

Ils restent profondément humains malgré l'âpreté de leurs conditions de vie .

La situation d'extinction qui les menace n'exclut jamais l'espoir mais la lutte est très âpre .

Ils se nourrissent constamment de leur expérience ainsi que de leur passé et de leur implication dans une lutte de chaque instant et de ce point de vue c'est un superbe enseignement que nous propose l'auteur .



Ce roman atteint une rare intensité dramatique .

Une lecture assez poignante et intense , avec un contexte désespérant mais une situation pas tout à fait désespéré , où l’espoir cependant n’ira jamais chercher très loin .

Les deux premiers romans de ce cycle se lisent dans l'ordre que l'on voudra mais à partir de Marée de lumière il vaut mieux suivre l'ordre de publication ( à mon humble avis ), enfin il y a un dernier tome qui manque en français .

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Reprocher à ce cycle de plagier un Terminator antérieur et fondateur du concept de l'affrontement avec des civilisations mécanisées ou de machines n'est pas pertinent ...

Cette thématique est un très vieux thème de la SF ...

L'exemple le plus parlant et accessible en français et peut être le cycle : Les berserkers publié en France chez l'Atalante mais qui est un héritage des années 70 ...

C'est assez impressionnant et cela reste une excellente lecture , qui est d’ailleurs à l’origine de l’univers de Terminator ...



Le thème des mécas est un environnement , un milieux qui nourrit la SF depuis ses origines .

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Contre l'infini

Un des premiers Benford ...

Sur Ganymède : la terraformation d'une ( presque ) planète ; un astre où coulent des rivières d'ammoniac.

Ganymède n'est pas donc pas la cote d'azur !

C'est un texte intéressant qui ne néglige pas l'action .

L'auteur mobilise son esprit scientifique et ses connaissances scientifiques , pour camper la surface déroutante de ce corps céleste et pour y insérer une entreprise de colonisation humaine .

Le background de hard-science est totalement fondu au corps du texte et le plus grand des plaisirs qu'apporte ce texte :

C'est bien agréable de se trouver parachuté dans cet environnement à la foi sidérant , mouvant et évolutif .

Ce voyage est en toute franchise , une véritable expérience de voyage .

Une faiblesse cependant , selon moi ce court roman explore un laps de temps un peu trop long si on considère l'assez faible nombre de caractères de ce texte .

On suit le personnage principal de l'adolescence , à l'Age adulte avec un hiatus entre les deux périodes .

Entre temps : l'ado a grandi et Ganymède aussi a changé ( beaucoup) .

De fait c'est significativement désagréable ce hiatus , mais c'est la volonté de l'auteur et le texte n'est pas expédié pour autant .

Mais la pilule laissera pour certains un arrière-gout de bâclé ….

Au travers du roman l'auteur réfléchit sur différents choix d'Organisation possible des sociétés , ainsi que naturellement , sur l'écologie et sur la volonté de façonner un environnement naturel , pour l'exploiter même pour le subordonner .

Cette Ganymède de fiction est assez palpable que ce soit du point de vue des gens qui l'habitent que de celui d'un fabuleux environnement changeant.

Contre l'infini ( un beau titre ) est considérablement centré sur le personnage principal et sur ses affects.

C'est un bon moment au final grâce à des images très marquantes dans un somptueux environnement évocateur et souvent grandiose .

Mais c'est dommage et encore dommage , que ce texte ne soit pas construit différemment et un peu plus long aussi .

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Le Centre Galactique, tome 5 : Les Profonde..

Les profondeurs furieuses sont décidément très profondes et folles furieuses .... ( sourires ) .



Cinquième tome de la série : le centre Galactique ( le sixième et dernier n'est pas dispo en français ) .



Ce roman nous emmène au centre de notre galaxie , près du grand trou noir géant qui est très glouton et à ce titre : grand mangeur d'astres .

C'est un environnement à très forte densité d'astres , qui héberge également des reliques humaines et d'autres artefacts des mécas ( machines ) qui souhaitent exterminer toute vie biologique ou cybernétique .



Les mécas poursuivent donc nos amis dans l'idée de connaitre un peu mieux la vie biologique et aussi car ils redoutent que les débris d'humanité ne découvre au centre galactique , un Outil susceptible de leur nuire à grande échelle .



L'auteur est astrophysicien , et spécialiste du centre galactique.

De ce fait ce récit est un voyage unique en bonne compagnie dans un environnement tout à fait spécifique si on le compare à la banlieue galactique où nous habitons actuellement .



C'est un texte avec une bonne histoire , vaisseaux spatials , exploration , astrophysique … suspens ..



Mais la façon dont l'auteur exprime l'environnement du centre galactique est pénible , compliquée …



Enfin , à mon humble avis , et je suis convaincu que l'on peut et même que l'on se doit de faire plus rationnel .



Benford tente presque dans ce roman de nous persuader qu'il est possible de cultiver des petits pois dans un trou noir . Je reste sceptique ... malgré tous ses efforts ...



Marées de lumière et La grande rivière du ciel sont de véritables réussites .



Ce sont parmi les meilleurs roman de SF militaire intelligente que j'ai lu jusqu'à présent ( avis personnel bien sûr ).



Pour la défense de ce roman je dirais quand même qu'il est excessivement bien écrit .



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Le Centre Galactique, tome 2 : A travers la..

A travers la mer des soleils

Avant de commencer ce roman il faut penser à allumer vos neurones ( sourires ) .

Ce roman n'est pas mauvais mais il est aride et difficile mais c'est un remarquable moment de hard science .

Ce texte n'est pas forcément une partie de plaisir c'est clair ..

Mais il est bien écrit et c'est le second roman d'un cycle qui en compte trois autres en français et un dernier jamais traduit en anglais .

Les deux premiers se lisent séparément pour la suite il vaut mieux suivre l'ordre de publication .

Perso : j'ai eu un peu de mal avec ce roman non pas qu'il soit mauvais ( c'est tout le contraire ) mais il y a une crédible étrangeté dans la description d' une extrêmement autre forme de vie extraterrestre au destin tragique qui est hébergé dans un environnement inconcevable qui n'est pas facile à appréhender .

Un message provenant d'une forme de vie intelligente et extra-terrestre est décrypté .. un vaisseau est lancé « à travers la mer des soleils « pour aller à la recherche de ces autres avec un grand A ..

A l'arrivée l'expédition découvrira un monde théoriquement inhabitable ( apparemment ) .

Ses membres vont explorer cette planète en compagnie du lecteur et ils découvriront une lancinante tragédie qui pourrait bien infléchir vers le bas la courbe de la prometteuse destinée de l'humanité ..

Ce cycle brille à mettre en scène la thématique de la survie envers et contre l'acharnement de l'histoire et des évènements .

C'est une thématique qui me parle énormément et je suis très exigent quant à sa mise en fiction et tous les volumes de ce cycle le font de manière magistralement solide et évocatrice ...

Dans ce volume l'auteur nous propose d'explorer un environnement totalement hostile et inhabitable ... de l'explorer car il héberge un véritable mystère dont le percement s'avèrera être passionnant ....

Les implications s'avèreront grandioses et terribles ... TRAGIQUES ET ANGOISSANTES .

Donc oui .. : atermoiements .. difficultés .. questionnements ... aridité ... hard SF ... et : tutti quanti ..

Un texte solide et c'est vrai aussi aride que peut l'être ce corps céleste mais aussi émouvant et puissant que peut l'être la lutte pour la survivance ..

L'ennemi peut être rusé .. implacable ... déterminé .. mais il reste toujours le moyen de surmonter en partie les difficultés et de préserver une étincelle intacte pour l'avenir .

C'est la poignante leçon de ce cycle qui me passionne ...

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Le Centre Galactique, tome 1 : Dans l'océan d..

Dans l’océan de la nuit .



Un beau titre pour un roman soigné et bien écrit qui va bien au-delà du bien tourné et qui frise quelquefois la poésie et qui donne souvent une belle prose ...

Le personnage principal en est d'ailleurs la démonstration car il est réellement palpable et tangible ...



Au début du roman le monde va son petit bonhomme de chemin , un monde pas très diffèrent du notre ...

C'est un monde qui va assez mal ( plus mal que le nôtre ) et c'est l'occasion pour l'auteur d'afficher une certaine mélancolie et de poser la nécessité de tenter une reprise en main ..



Un texte qui date un peu mais dont la vision de déliquescence sociale et économique de l’environnement social est un rien prophétique . L’auteur postule également une poussée de l’irrationnel et du religieux en politique et ce n’est pas Malraux ou moi-même qui viendrait le contredire .



Cet univers est socio-culturellement solide , de même du point de vue romanesque , globalement c’est une affaire qui tourne . L’univers est solide et il irrigue , ou bien on dira qu’ il est irrigué par tous un panel de personnages fonctionnels et assez nombreux .



Au début du roman le monde va assez mal mais tranquillement mal , à la fin il va très mal et il va beaucoup moins tranquillement ...



Un astéroïde en provenance de l’espace profond se déplace vers le centre du système solaire .. vers la terre ..

Nigel astronaute qualifié part en mission avec l'espoir de le détruire ou de le dévier de sa course dangereuse .

Cela s'avérera être un contact et tout à fait du genre de ceux que l'on préfère éviter ...

C'est le premier contact avec les mécas , une société mécanique en expansion qui efface le vivant dès l’ors que cette société de machines implacables et froides entreprend d’exploiter un monde .



S'en suit un roman poignant et une catastrophe planétaire où les mécas engagent la vie biologique contre la vie biologique pour contrer l’intelligence biologique . Le lecteur ne sera donc pas , à sa grande surprise , plongé dans une invasion de nature mécanique .



Ce roman fonde un cycle aux tomes très espacés dans le temps et dans la durée...



Un roman bien écris et des récits solidement assis sur un style et des thématiques absolument maitrisées..



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Reprocher à ce cycle de plagier un Terminator antérieur et fondateur du concept de l'affrontement avec des civilisations mécanisées ou de machines n'est pas pertinent ...

Cette thématique est un très vieux thème de la SF, et ce roman est de plus très loin de décrire un univers robotisé ..

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Le Centre Galactique, tome 5 : Les Profonde..

Une excellente première partie et une deuxième un peu plus… compliquée.



Cinquième tome du cycle du Centre Galactique, donc. Là les héros entrent dans le dur. A bord de leur vaisseau Argo, la Famille LeFou et quelques autres rescapés d'autres familles, accompagnés de Quath, la Myriapode rencontrée dans le tome précédent, foncent vers le centre de notre galaxie, toujours pourchassés par les mécas – ces intelligences artificielles qui rêvent de libérer l'univers de toute vie biologique. le Cap'tain Killeen, point de vue principal des trois tomes précédents qu'il cède ici à son fils Toby, ressemble de plus en plus à Moïse entendant la voix d'Êtres Supérieurs et guidant son peuple quelque peu réticent – en tout cas profondément effrayé – vers une Terre Promise qui déborde de dangereuses énergies.

Car le Centre Galactique, c'est pas l'endroit pour passer ses vacances : un méga trou noir dévore les étoiles et le gaz ambiant, déforme l'espace temps. Les énergies en jeu sont effroyables. Gregory Benford est un as de la physique théorique. Son imagination s'appuie sur nos dernières connaissances (à l'époque de l'écriture du roman). Il le dit lui-même dans la postface : l'évolution de ces connaissances l'a d'ailleurs poussé à modifier son récit plus que superficiellement.



Si la base physique reste réaliste, cela n'empêche pas l'imagination de l'auteur de s'envoler vers des sommets magnifiques. Les descriptions de ce cadre cosmique violent, coloré et parsemé de vies étranges qui nous font passer pour grossiers en comparaison sont sublimes. L'arrivée aux abords du trou noir nous enfonce dans des univers à l'espace-temps déformé qui rappellent le film Interstellar, pour faire simple. L'auteur imagine des sortes « d'endroits » à la géométrie spatio-temporelle fermée qui sont autant d'univers étranges, balayés par des ondes gravitationnelles qui déforment temps et espace, et où le temps lui-même se fige en une sorte de pierre. C'est difficile à imaginer, même quand on est un peu habitué à l'abstraction, mais c'est très chouette.



C'est après cette arrivée que la deuxième partie m'a un peu déçu. La rencontre des rescapés de l'Argo avec des humains du « passé » installés là depuis « longtemps » (ces mots n'ont guère de sens si près d'un trou noir) fait retomber le soufflet des belles images cosmiques. Gregory Benford en remet une couche sur les relations humaines toujours conflictuelles, qui ne fonctionne que dans le donnant-donnant. Dans ses romans – ceux que j'ai lus – le mépris est beaucoup plus présent que l'admiration.

Et puis il y a la longue fuite de Toby à travers les « étés », ces univers-bulles relativement bien fermés. C'est long ; une longue robinsonnade solitaire où l'on rencontre peu de gens de passage, et donc de longs passages dépourvus de dialogues. L'action à hautes énergie redémarre sur la fin, mais j'avoue que je n'ai pas bien compris ce qui se passait dans ce conflit presque final. Impossible de me faire une image claire des événements, un peu comme dans la dernière partie de 2001, l'odyssée de l'espace.



La toute fin réserve un beau rebondissement surprise . Enfin, cela aurait été une surprise si ce scrogneugneu de Gérard Klein n'avait pas dévoilé le pot aux roses dès la préface. Faut quand même être allumé !

Il reste un dernier tome. Et là, c'est le drame ! Pas de traduction en français. Les éditeurs français ont publié cinq tomes et ils nous laissent en plan au dernier moment. La logique économique est une raison qui ne me satisfait pas. Éditeurs : je vous hais quand vous faites ça.

Tant pis, je vais tenter la lecture en anglais. Jamais fait encore sur un roman. Souhaitez-moi bonne chance.

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Un revers de fortune

Ah je reconnais bien Gregory Benford là.



Une sacrée manie d’utiliser du vocabulaire scientifique de haute volée sans vraiment l’expliquer – que les pilotes comme les comptables manipulent à loisir – associée à une formidable imagination pour construire des situations cosmiques exotiques et percutantes.



L’auteur est vache avec son héroïne pilote Claire et son IA de vaisseau Erma. Non seulement leur dernière mission de tractage de comète a lamentablement échoué, mais les voilà rattrapée par les juristes qui lui imposent, pour la peine, une autre mission autrement plus risquée : déplacer un trou de ver qui s’est excité suite aux imprudentes expériences des chercheurs. Cela va les entrainer dans une aventure proprement stupéfiante.

La personnalité un brin anarchiste de Claire et ses dialogues avec Erma (qui possède un humour pince sans rire, peut-être sans le savoir) sont savoureux. Benford aime bien les personnages qui défient le système, mais celle-ci a un humour sarcastique très agréable.

Quant à l’aspect stupéfiant de l’aventure, je dirais seulement que l’auteur déploie la même imagination que dans son grand cycle du Centre Galactique (toujours en cours de lecture chez moi) : il sait me faire rêver.



Mais pourquoi faire tant usage de jargon scientifique comme si tout un chacun le maîtrisait sur le bout des doigts ? Pourquoi ne pas l’accompagner d’images vulgarisatrices ? Benford n’arrête pas de faire prononcer le terme « moment angulaire » par ses personnages (même les comptables). Dire au détour d’un dialogue que le machin tourne, c’est jouable non ? Bon, en fait il tente l’image avec son évocation de derviche tourneur, mais il y avait moyen de faire plus simple.

En fait il manque un Jack O’Neil pour interrompre une Samantha Carter quand elle se lance dans ses explications scientifiques (référence Stargate SG1 ^^).

Le plus drôle, c’est que Claire dit à un comptable d’arrêter avec le jargon dès qu’un juriste se met à parler, lol !



Voilou ! Une lecture agréable aux images exotiques et du jargon organisé en poésie.

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Un paysage du temps

J'ai pas tout bien compris mais qu'est-ce que j'ai apprécié cette lecture. J'ai laissé couler les vaisseaux du temps pour capter juste l'idée de parallélisme et je suivais ainsi les aventures des personnages des deux époques, jusqu'au twist où là, j'ai dû m'y reprendre à deux fois. Déjà avec l'attentat de Kennedy, je me disais, tient c'est bizarre mais je ne poussais pas plus. Le final en a été d'autant plus étonnant. C'est un très bon roman, j'ai aimé l'écriture, la structure du récit, les thèmes abordés (surtout l'écologie et la recherche scientifique) et les personnages. Gregory Benford connait bien le monde scientifique de la recherche ce qui donne encore plus de saveur au contenu du roman.
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Le Centre Galactique, tome 3 : La Grande Ri..

Ah il y a du progrès !



Ce tome 3 est en fait le premier tome d’une tétralogie, raccrochée aux deux premiers tomes par une fin modifiée du tome 2 (je suis clair là ?).

Gregory Benford nous déplace dans un futur extrêmement éloigné, dans un système stellaire proche du fameux Centre Galactique qui tourne sur une orbite elliptique très excentrique autour d’un puissant corps céleste dénommé Le Mangeur. La sensation d’un temps infini qui nous sépare de notre temps est prégnante ; l’Histoire est devenue légendes et contes poussiéreux auxquels on ne croit plus. La planète Nivale, auparavant idyllique pour la vie organique, est devenue froide et désertique, « mécaformée » pendant des éons par les Machines.

La civilisation humaine est arrivée ici en des temps immémoriaux et a connu de nombreuses incarnations. Elle est réduite aujourd’hui à quelques Familles nomades aux noms de pièces d’échec, qui depuis qu’elles ont perdu leurs Citadelles au profit des Mécas vivent traquées par ces derniers. La découverte de ces Familles a été un grand plaisir. Leurs membres ressemblent de notre point de vue à des cyborgs aux capacités augmentées, qui se déplacent par bond comme des ninjas de Naruto et ont perdu pour l’essentiel les connaissances qui les ont amenés à cet état. Ils ont pourtant associé à leurs esprits des réminiscences électroniques de personnalités passées, mais considèrent la plupart du temps leurs récits du passé comme des divagations séniles. Leur langage s’est appauvri au niveau syntaxique ; chapeau à la traductrice au passage.



Les humains ne sont plus nombreux, cela change leurs rapports. La vie et les connaissances de chacun sont vitales. La colère, les dissensions sont dangereuses et prohibées, et les hommes ont inventé des méthodes pour faire office de soupape de sécurité, comme les joutes orales. On retrouve encore le goût de l’auteur – largement exploité dans les deux premiers tomes – pour les relations hiérarchiques conflictuelles. A nouveau le héros, Killeen, est quelqu’un d’intelligent qui peine à obéir systématiquement au Cap’taine de sa Famille qu’il estime moyennement compétent. Ce dernier, Ledroff, a été récemment promu et cherche encore sa place. On sent la rivalité, la jalousie entre les deux hommes mais cela n’éclate jamais car la survie ne peut se le permettre.



J’ai aussi apprécié la complexité de la civilisation Méca. On va heureusement plus loin que la simple vision terminatoresque qui vise simplement à l’annihilation de la vie organique. Elle n’est pas unifiée ; il y a des clans, et même des Renégats qui communiquent avec les humains. Il est intéressant de constater que ses représentants les plus évolués – surtout celui nommé la Mante – disposent d’une conception artistique, quoique horrifique vu de notre fenêtre. Leur regard sur l’homme est celle que nous portons sur le rat, primitif mais susceptible de pulluler si on ne fait pas gaffe.



Tout n’est pas parfait dans ce roman. Gregory Benford se perd dans certains passages qui en deviennent ennuyeux. Il maîtrise mal les coups de théâtre, nous assénant par exemple un dialogue entre Killeen et un être cosmique étonnant plein de promesses qui retombent comme un soufflet. L’auteur range le sujet dans un tiroir pour exploitation ultérieure et passe à autre chose, générant ma frustration. Vu le contexte, il n’a pas trop l’occasion de rentrer dans des débats critiques sur l’état de la société contemporaine. Il y parvient pourtant, en mettant en relation la relation homme-méca avec la façon industrielle et inhumaine dont nous traitons les animaux afin de les consommer (un débat très actuel, mais qui ici date de 1982). Enfin la fin n’offre pas de surprises.



Pas de surprises mais une ouverture vers des découvertes de ce Centre Galactique que j’espère passionnantes, et peut-être des détails historiques sur ce qui a amené les humains sur Nivale, même si des détails ténus nous relient au tome 2 sur ce point.

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Le Centre Galactique, tome 1 : Dans l'océan d..

Je me souviens qu'il y a une trentaine d'années, je dévorais le catalogue de la collection Présence du Futur, notant mentalement chaque livre que je mourais d'envie de lire un de ces jours.

Dans l'Océan de la Nuit y était déjà, et j'ai attendu jusqu'à maintenant pour me lancer. Depuis, le diptyque qu'il formait avec A Travers des Mers de Soleil s'est développé en l'hexalogie du Centre Galactique (le dernier tome n'ayant d'ailleurs pas été traduit).



Lire ce livre aujourd'hui est forcément très différent de le lire à l'époque, car l'action s'étale sur une période qui se situait dans l'avenir alors qu'à présent elle est située dans le passé, entre 1999 et 2019 (oui, sacrée coïncidence que cette dernière date ! Je vous jure, j'ai pas fait exprès). Dans ces cas-là, je ne peux pas m'empêcher de comparer le futur imaginé avec la réalité. Est-ce que l'auteur est tombé juste sur certaines prévisions ? Ou pas du tout ?

En fait ça ne colle jamais tout à fait – un livre qui collerait parfaitement me ferait sacrément flipper. Mais il faut bien avouer que Gregory Benford s'en sort pas mal. Son regard de scientifique préoccupé par l'impact de l'homme sur la planète lui permet de capturer les bonnes tendances : l'effet de la pollution sur la santé, le manque d'eau potable, l'apparition de nouvelles maladies, le renouveau du religieux qui redevient une force de pouvoir, mais aussi les unions conjugales plus libres, à trois par exemple ou le retour du protectionnisme. En revanche pas de multilatéralisme ; les États-Unis d'Amérique dominent les relations internationales et les autres nations – Soviétiques (eh oui, ils sont encore là) et Chinois compris – se taisent dans le roman. Pas d'internet ni de smartphones non plus.



Comment ? le titre « Centre Galactique » annonce une dimension space-opera et tu ne nous parles que d'un futur proche dystopique à la Robert Silverberg ? Tu t'es gourré de bouquin ?

Non, non. Même si le synopsis annonce une histoire de premier contact qui forme effectivement le fil rouge du récit, c'est bien la description de ce futur proche et inquiétant qui est le plus présent. Gregory Benford se veut lanceur d'alerte, à la façon d'un John Brunner. Il m'avait déjà fait le coup dans Un Paysage du Temps.

Mais même dystopique, ce futur passé continue à développer sa technologie. Et là Gregory Benford s'en donne à coeur joie, à l'aise avec la description précise et réaliste des trajectoires interplanétaires guidées par les passages dans le champ gravitationnel des planètes du Système Solaire. Ce n'est pas pour rien que ce livre est étiqueté hard science.

J'ai parlé de Robert Silverberg mais j'ai aussi pensé à Robert Charles Wilson. Durant la première partie du roman, les péripéties du personnage principal, Nigel – empêtré dans les enchevêtrements administrativo-complotistes de la NASA et du gouvernement alors qu'un contact avec l'Étranger est avéré – se mélangent avec la déstabilisation du trio conjugal qu'il forme avec Alexandra et Shirley, alors que la première est atteinte d'une maladie mortelle et que les deux femmes sont tentées par l'espoir porté par la religion montante des Nouveaux Enfants. L'auteur parvient d'ailleurs à intriquer les deux thèmes de manière magistrale.



Autant j'ai apprécié les deux premières parties, autant la dernière m'a laissé sceptique. Nigel se concentre sur le Contact – plutôt « les » contacts – qui s'avèrent finalement assez inquiétant pour l'avenir de l'humanité et combat sa pesante hiérarchie, noyautée par les Nouveaux Enfants, qui ont leurs propres objectifs. Mais l'absence du trio se fait fortement sentir sur le récit. L'apparition de son collègue M. Ichino et de l'étonnante Nikka ne parvient pas à rétablir l'équilibre. Nikka a de bons chapitres pour elle mais Nigel tire trop la couverture à lui ; elle reste finalement dans son ombre.

D'autre part je n'ai pas du tout accroché au « contact » dans les forêts de l'Oregon, qui va chercher des êtres mystérieux qui apparaissent un peu trop opportunément pour prouver la théorie de Nigel. Ce fil scénaristique qui flirte avec l'horrifique n'est pas à sa place.



Dans l'ensemble le fil rouge du contact se tient cependant. Et les révélations que Nigel reçoit – mais que je ne dévoilerai pas ici – sur la nature de la vie dans la galaxie apportent leur lot de promesses pour la suite dont j'espère quand même qu'elle sera plus space-opera.

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Un revers de fortune

Je n’ai encore lu aucun des romans de Gregory Benford mais il figure sur ma liste des auteurs de SF à découvrir.



Revers de fortune (The Worm Turns, 2007) est une excellente nouvelle. À bord du Lougre argenté, Claire et Erma (l’IA du vaisseau) vont se retrouver aux prises avec un trou de ver. Existe-t’il un moyen de l’attraper ? Et si on le traverse, que se passe-t’il ?



Difficile d’en dire plus sans divulgâcher mais j’ai trouvé cette petite histoire fort bien ficelée. Quand on sait que Benford est professeur de physique et d’astronomie à l’université d’Irvine (Californie), il est clair que l’auteur maîtrise son sujet.



L’introduction donne comme référence le roman « Un paysage du temps » mais si quelqu’un a un autre titre à me recommander pour me lancer dans son œuvre je suis preneuse.







Challenge Bragelonne

Challenge mauvais genres 2021
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Le Centre Galactique, tome 4 : Marées de lumière

Ce tome est encore meilleur.



A bord de l'Argo la Famille LeFou, commandée par le Cap'taine Killeen, se dirige vers le Centre Galactique et aborde enfin sa destination : une planète qu'ils nomment la Nouvelle LeFou. Que s'attendent-ils à y trouver ? Ils sont méfiants. Après tout, c'est l'intelligence artificielle appelée La Mante qui les a dirigés ici. Et les IA traitent les biologiques comme de la nuisance, des cancrelats à peine tolérables ou de la matière première pour leur forme d'art plutôt macabre à nos yeux.

Quoi qu'il en soit, ils n'avaient certainement pas prévu ce qui les attend… et moi non plus.



Ce tome est encore meilleur, ressens-je, surtout à cause de l'aspect spectaculaire, de son Sense of Wonder si je traduis bien ce terme. On y découvre une étonnante « corde cosmique » – un objet essentiellement linéique à forte densité d'énergie, résidu des premiers âges de l'Univers effectivement conjecturé pas les scientifiques – qui sert carrément de couteau à planètes. Il y a aussi une forme d'intelligence biologique qui tient de la ruche et des cyborgs (les Podes), et une autre forme de vie du genre végétal interstellaire (les Semeurs de Ciel). Bref, une fois le texte traduit en images on en prend plein les mirettes. Et ça j'adore !

Deux points de vue alternent : celui de Killeen – qui tente de maintenir un minimum d'optimisme dans la Famille alors que, de tous les protagonistes, les Humains sont clairement les plus faibles, même augmentés de diverses technologies. Et celui de Quath : un pode qui nous permet d'accéder de l'intérieur à cette autre civilisation biologique. L'auteur a soigné les détails, utilisant d'autres signes que le cadratin ou le guillemet pour indiquer des dialogues qui ne passent pas par le son, et insistant sur les déjections gazeuses ou liquides indiquant chez les podes un état émotionnel particulier. Pour les Podes, l'humain est un Néant, un rien du tout nuisible. La façon dont ils les traitent est parfois à gerber. Mais les humains autochtones de la Nouvelle LeFou ne sont pas bien mieux, complètement fanatisés par leur croyance en Dieu.



Je regrette tout de même toujours cet état d'esprit conflictuel permanent que Gregory Benford met toujours dans les relations entre les êtres. Il y a toujours tension hiérarchique, toujours une méthode de commandement militaire où l'on maintient la distance et l'on se fait plus dur que l'on souhaiterait l'être. L'auteur étend ce comportement aux Podes, comme si le compétitif l'emportait systématiquement sur le collaboratif dans toute vie organisée. Rares sont les moments où le lecteur peut sentir les personnages se détendre et souffler un peu avec eux.



Encore deux tomes pour nous rapprocher du Centre Galactique, dominé paraît-il par les IA. Je m'attends à des merveilles encore plus surprenantes.

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Le Centre Galactique, tome 2 : A travers la..

Décidément lire Benford n’est pas aussi fluide que la mer qu’il mentionne dans le titre.

J’avais déjà rencontré des récifs dans l’Océan de la nuit, et ça a recommencé. Heureusement, le fond de l’intrigue (caché dans les dorsales océaniques) m’intéresse bien et l’auteur parvient à suffisamment l’alimenter pour que je souhaite m’accrocher.



Premier écueil : je trouve le personnage principal, Nigel, particulièrement imbuvable. C’est monsieur-je-sais-tout qui méprise les avis différents du sien et passe son temps à court-circuiter toutes les voies hiérarchiques et tous les plans préconçus. Impossible pour lui d’avoir de vrais amis. Tout à fait le genre de mec que je déteste fréquenter. Une sorte de professeur Challenger de Conan Doyle, mais en pas drôle.

Bon, à sa décharge, Nigel a été pensé comme ça. Et il dispose d’une espèce de méta-compréhension des choses qu’il ne sait pas expliquer et qui l’isole. J’ai beau le savoir, il m’énerve.



Je trouve plus gênant certains effets de style de Gregory Benford utilise. Il aime faire avancer son histoire en décrivant des discussions à bâton rompues à multiples voix non identifiées. Cela donne l’impression de conversations de comptoir ou de bouts de discussion captées lors d’une soirée. Les phrases s’interrompent avant la fin ; on se coupe la parole ; ça fait gros brouhaha. Ces discussions ont souvent un caractère scientifique, et là le manque de vulgarisation fait que souvent on ne comprend pas les détails. L’auteur aime aussi écrire des paragraphes où il mêle science et lyrisme, pour un résultat que je trouve mitigé. Il fait de la hard science, ne l’oublions pas.



Mais les thèmes principaux de l’histoire me parlent : opposition vie organique intelligente et machines à un niveau galactique et communication avec des espèces extraterrestres. Les formes de vie intelligente que conçoit Benford sont fascinantes, et j’aime bien la façon dont les humains apprennent petit à petit, parfois violemment, à quoi ils ont affaire.

Je suis moins fasciné par le pendant « innovations sociales » qui intéressent aussi beaucoup l’auteur. Comme dans le premier tome, il en remet une couche avec les tensions internes à sa nouvelle triade sentimentale Nigel-Nikka-Carlotta, éléments qui sont découplés de l’intrigue principale. Benford passe du temps aussi pour décrire les innovations sociales qui sont développées par la communauté d’humains à bord du vaisseau « Lancer » (un vaisseau qui a l’air de fonctionner selon la même technologie que celle du vaisseau du roman Tau Zéro de Poul Anderson). Cela m’a un peu évoqué l’évolution de la communauté de savants qui vit dans le satellite d’observation autour de la planète Helliconia (trilogie de Brian Aldiss). Là encore, pas vraiment d’influence sur le thème principal.



C’est donc une lecture en dents de scie que j’ai pratiquée. Mon intérêt pour le thème principal l’emporte et je suis toujours motivé pour lire la suite, qui semble se passer bien des éons plus tard.

A noter que Gregory Benford a réécrit la fin de ce tome en 1989, probablement afin de laisser une ouverture pour la suite qu’il n’avait peut-être pas envisagée au départ. Le roman publié dans la collection Présence du Futur correspond à la première version (celle de 1984). Celui du Livre de Poche à la deuxième version.

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