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Critiques de Gustav Meyrink (57)
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Le Golem

Premier roman de Gustav Meyrink, autrichien de son état, qui a décidé de nous plonger dans une intrigue pour le moins dense et complexe, peuplé de personnages surprenant. Pour résumer trés vaguement, on y découvre Athanasius Pernath, un tailleur de pierre précieuse, qui a perdu toute trace de son passé et va rencontrer une femme qui va lui demander son aide. Et à priori elle le connait. A partir de là, livre plonge souvent dans la culture juive, notamment avec la figure de Golem.



Le roman a l'avantage d'être joliment écrit, et surtout de ne pas trop en faire, avec ses 288 pages. Suffisant pourtant pour développer chaque intrigue, principales ou paralléles, mais aussi chacun de ses personnages, tous plus fascinant, tous plus mystérieux les uns que les autres. Une oeuvre fantastique surprenante !
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Le Golem

Une lecture très spéciale.

Comment vous expliquez…

Il est bien écrit, ça se lit assez facilement, car il est très fluide, des chapitres courts, mais je n'ai pas compris le fin mot de l'histoire, je pense que je suis complètement à côté de la plaque lol.



Le début a été compliqué pour comprendre l'histoire, nous sommes désorientés et dans le brouillard, il m'a fallu passer la moitié du livre pour que ça devienne intéressant, il y a un meurtre et l'enquête est assez intrigante.

Au début, j'ai pensé que notre protagoniste avait un dédoublement de la personnalité, par la suite j'ai compris qu'il était en fait amnésique.



Étant donné que le titre est le Golem, je m'attendais à retrouver cette créature des mythes juifs et en apprendre plus sur ce monstre fait d'argile ainsi que sur la Kabbale dont je ne connaissais rien dessus.

Malheureusement, je n'ai pas tout compris comme je vous l'ai expliqué plus haut, je me retrouve avec plein de questions.



Le point positif, l'atmosphère mystique, l'enquête policière, une ambiance mystérieuse.

Le point négatif, difficile de rentrer dans l'immersion de l'histoire, une fin perplexe, des lenteurs, manque de Golem.



Pour conclure, c'était bizarre, étrange, un peu glauque, surprenant, j'en ressors chamboulée.

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Le Golem

< Où que portât mon regard, je ne voyais qu'une morosité aux couleurs détestables. Tout en moi était déchiré, en lambeaux. >



Étonnant, étrange et impressionnant. On en attendait pas moins d'un texte qui aborde la figure du Golem. Personnage fait d'argile issu de la mythologie juive qui a inspiré de nombreuses créatures mythiques par la suite (dont Frankenstein), mais qui reste mystérieux et méconnu.



Ce texte est long et difficile à lire. Non pas qu'il manque d'intérêt, au contraire, mais il est nébuleux. Chaque mot aide à forger une atmosphère riche d'attente et d'angoisse. On vit avec le narrateur ses tortueuses tergiversations qui attaquent notre ventre en même temps qu'elles amènent la folie dans sa tête.



Ce roman fait partie des inclassables, presque un classique en un sens, didactique et iniatique pour sûr. Si le narrateur est déjà un adulte avec ses pensées et ses croyances cette expérimentation du Golem vont le changer au fil des mots et du temps.



Ne vous attendez pas à un récit fantastique à souhait et plein d'événements paranormaux. Non ici c'est plus insidieux. Toute l'importance du personnage du Golem est révélée par son absence dans un sens. Il est la présence constante, ce monstre qui plane, qui est venu et qui reviendra sans jamais être visible d'autrui.



Pour entrer dans cette lecture il faut s'accrocher. Il faut s'imprégner de Prague, des croyances, des traditions. De chaque information distillée au fil du texte. Il faut s'imbiber de la glaise qui entoure le narrateur, qui l'empêche de sortir de ce cauchemar.



En bref, un livre exigeant qui ne demande qu'à être lu par un.e lecteurice volontaire.



Avez-vous lu ce livre ? Ou un autre texte qui aborde le Golem ?
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Le Golem

Livre reçu dans le cadre d’une masse critique de @babelio_, merci @hachetteromans pour l’envoi !



Je n’avais pas encore pris le temps de découvrir un des romans de la collection “Le rayon imaginaire” chez Hachette donc quand j’ai vu ce roman, j’ai voulu tenter l’expérience. En plus, cela parlait de golem, un être fantastique un peu à la manière de Frankenstein pour ceux qui ne connaissent pas. C’est un être de glaise qu’on a modelé et où l’ont a apposé les termes de vie en hébreu soit sur le front soit à l’intérieur des lèvres. J’avais déjà lu un très bon roman jeunesse sur un golem il y a des années donc j’étais curieuse de découvrir celui-ci surtout que l’auteur est quelqu’un de reconnu en fantastique et pour ce roman.



Malheureusement, cela n’a pas fonctionné pour moi et j’ai abandonné au bout de 140 pages (sur 328). J’ai trouvé le texte très compliqué à appréhender. Dès le début, je me suis perdue. Je ne comprenais pas comment les chapitres “collaient” ensemble, j’avais l’impression qu’il n’y avait pas vraiment de lien entre eux outre le personnage principal. L’histoire en elle-même est assez nébuleuse, il est question d’un golem oui mais son utilisation sert autre chose, un côté plus spirituel pour le personnage principal qui se rend compte qu’il ne se souvient pas de toute sa vie et s’éveille au contact d’un autre personnage comme s’il avait été présent les années précédentes mais pas tout à fait lui-même et qu’il redécouvrait le monde. Enfin je vous fais une sorte de gros résumé mais ça c’est expliqué de manière beaucoup plus complexe et pas très clair… Le vocabulaire utilisé, les tournures de phrases, les idées et concepts sont vraiment compliquées à lire. J’avais l’impression de me retrouver face à un texte que seuls des initiés pouvaient comprendre ou que l’auteur l’avait écrit pour ouvrir les consciences.



Donc voilà, pour moi ce fut un flop mais je trouve cela intéressant de vous en parler quand même sur instagram parce que je pense que ça peut quand même en intéresser certains. En tout cas, si vous le lisez, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
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Fledermäuse

Un livre que je déconseille vivement. Empreint de mysticisme, il part malheureusement dans tous les sens et perd le lecteur dès les premières pages. Il ne retrouvera certainement pas son chemin vers la compréhension avec la parties intitulée Fragments qui parle de yoga et tentatives d'atteindre le nirvana.
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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Le Golem

Livre particulier. Je l ai lu par défi car il m est très difficile d aborder ce genre littéraire.

Ce fut néanmoins une petite réussite car je suis allée jusqu'au bout.

Qu il y ait une référence au Golem et à l histoire des juifs avant la seconde guerre mondiale m ont certainement permis de le lire.

Un mode de vie juif et une pensée juive que l on découvre via les personnages de l histoire.
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Le Golem

Athanasius Pernath, un tailleur de pierres précieuses amnésique, vit au coeur du ghetto pragois, dans un immeuble peuplé de personnages étranges vivant des évènements encore plus étranges.



Ce livre est très difficile à résumer, comme c’est souvent le cas pour les romans reposant en grande partie sur leur ambiance. L’intrigue est assez diluée, il y a peu d’action, en particulier au début, mais beaucoup d’introspection et de réflexions inspirées du judaïsme et de ses mythes, de ses textes sacrés. Ce que j’ai trouvé très intéressant, mais aussi vraiment déroutant. Parfois des éléments d’intrigue font surface, mais semblent se frayer un chemin difficilement dans un environnement onirique qui tient, le plus souvent, davantage du cauchemar que du rêve.



L’amnésie du personnage principal est prétexte au voyage intérieur et à la quête initiatique. Pernath est troublé par son absence de souvenirs et est en même temps effrayé par ce qu’il pourrait découvrir de son passé, au point de douter parfois de sa propre existence. Ses relations avec les autres sont empreintes d’incertitude et de solitude.



L’ensemble du récit baigne dans une ambiance dépressive, froide, voire poisseuse au début. Les évènements étranges, la présence évanescente mais continuelle du Golem, dans le ghetto, les personnages à l’existence réelle incertaine rencontrés par Pernath et les lieux secrets disséminés dans le quartier contribuent à faire du roman un récit où l’impalpable semble plus en prise avec la réalité que la réalité elle-même. Les images et les symboles évoqués par l’auteur font sens: la quête de soi-même assimilée à un cheminement aveugle dans un labyrinthe de ténèbres, l’esprit à une pièce sans issues, etc.



Un livre étrange qui tient autant de la quête initiatique que du récit fantastique, qu’il a fallu que je renonce à réellement comprendre pour l’apprécier. Une bizarre expérience de lecture, enrichissante, mais déroutante, qui nécessite de l’investissement et de la concentration, mais qui peut sembler difficilement accessible au premier abord.

(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le Golem

Redécouverte du Golem de Meyrinck, à travers une mise en voix et adaptation audio très réussie. La "lourdeur" relative de la langue ressentie à la première lecture de jadis est ici balayée d'un geste de la main. La modernité saute aux yeux. Le rapport à la ségrégation, au mysticisme, à l'identité, au temps... Tout est juste. La légende continue de sévir, pour ceux qui y croient. Le narrateur est perdu dans cet espace-temps-corps-esprit, plus maître de lui-même, il est condamné à se réincarner en golem tous les 33 ans. La teneur hautement symbolique du propos est au service d'une trame fantastique classique, certes (le héros qui enquête sur ce qu'il lui arrive lui-même), mais rigoureusement efficace et pertinente. Un vrai bijou, encore faut-il savoir l'affiner, comme savent le faire certains tailleurs de pierre.
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Le Golem

Ce livre nous plonge dans une ambiance particulière, entre rêve et réalité, et nous emmène dans le vieux ghetto de Prague, au XIXe siècle, à la rencontre du golem mais aussi des habitants d’un quartier juif où d’étranges choses arrivent.

J’ai trouvé difficile de suivre le récit, confus tant dans l’intrigue que dans la psyché du personnage principal. De ce fait, il m’est difficile de faire une critique appropriée. Est-ce que j’ai aimé ce livre ? Encore maintenant, je ne sais pas répondre à cette question. Est-ce que je le relirais un jour pour le comprendre davantage ? Possible. Est-ce que je recommande ce livre ? Bien sur, malgré son étrangeté, celui-ci reste un classique du fantastique.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le Golem

Dans les, ruelles de Prague, je me cherchais et j'étais partout.



Le Golem assure la durée et l'entretien d'une atmosphère lourde et dérangeante s'exprimant sur un espace récupérateur et malsain malmenant par la disposition de ses différentes transactions aussi étranges qu'imprévisibles toutes les perceptions sensitives de ses occupants.



Des conduites détonantes et fusionnelles entre divers personnages déstabilisés par tout un système relationnel en fréquence avec un contexte délabré au bord de l'effondrement constitué de pièces lugubres et de couloirs inquiétants ne semblant jamais finir.



N'aménageant que des contacts méfiants et craintifs, des provocations perverses, des propos déstructurés, des apparitions soudaines et des comportements transcendés sur un site modulable capable de se métamorphoser en garniture mystique.



Des entendements inconnus assurant la pitance de légendes tenaces que l'on voit ressurgir à chaque coin de rue des qu'une raison ne parvient pas à se maintenir dans sa clairvoyance.



Superman forme sans forme réapparaissant tous les trente trois ans protecteur d'un Ghetto insalubre ne devenant avec le temps qu'une apparition initiatrice emportant ses habitants vers de nouvelles visions ne correspondant plus à la réalité mais à l'imagerie que l'on s'en fait.

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La Nuit de Walpurgis

Né à Vienne en 1868, Gustav Meyrink commença sa carrière littéraire par des textes humoristiques. Peu à peu, il s'initia aux doctrines ésotériques et devint rapidement le chantre incontesté de l'occultisme. Toute son œuvre fantastique d'ailleurs en constitue l'illustration la plus parfaite. Le Golem paru en 1915 est un de ces classiques. Quant à La nuit de Walpurgis, il a été publié en 1917. L'influence des légendes séculaires est considérable, auxquelles s’ajoutent un aspect métaphysique. Un livre pas si facile qu’il n’y parait, avec des points sombres et une écriture peu narrative.
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Le Golem

Le Golem, être d'argile animé par un rabbin fait parti de la mythologie juive ; il prend vie pour aider son peuple mais pour d'autres, il est à l'origine d'acte de cruauté.

celui de G Meyrink complète ma lecture de différents autres Golems.
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Le dominicain blanc

J’ai découvert Gustav Meyrink il y a de nombreuses années après avoir acheté d’occasion un exemplaire du Golem(édition de 1929 pour être précis). Satisfait de ma lecture, je n’avais pas hésiter à réitérer l’expérience avec la lecture de La nuit de Walpurgis(éd. Marabout — 1977... encore une fois acheté d’occasion). Alors, en découvrant ce troisième roman dans le rayonnage d’un bouquiniste, je ne pouvais que craquer et me le procurer, entamant très sa lecture.



Est-ce mes goûts littéraires qui ont changé ? n’était-ce pas le bon moment pour le lire ? Ou celui-ci qui est moins bon ? Je ne saurais le dire. Mais je puis dire qu’il m’emballe nettement moins :



La première partie (1/3 ? 1/2 ? je n’ai pas compté avec exactitude) m’a paru rébarbative. Un succédané de roman de littérature générale, sans grand intérêt. Juste une petite touche étrange dans l’ambiance.

La deuxième est nettement plus fantastique, mais tourne un peu trop au traité d’ésotérisme. L’histoire étant mise en retrait.

La troisième et dernière partie, quant à elle reprend le fil de l’histoire fantastique. Mais là, Je n’y étais plus. Je l’ai donc survolée ; Ce qui m’a suffi pour trouver que c’était... bâclé ? Non. Trop dense.



En bref : Je n’ai pas apprécié cette lecture. Le rythme n’est pas le bon. Des lenteurs pour la mise en route et une fin trop rapide. Vais-je lire d’autres romans de Gustav Meyrink ? Je ne pense pas. Vais-je relire Le Golem ou La nuit de Walpurgis ? Peut-être pas. Je préfère en garder un bon souvenir. Les revendre ? Pourquoi pas ? Ça ferait un peu de place dans la bibliothèque.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Histoires fantastiques pragoises

Une collection d'histoires très sombres, très noires, très personnelles de l'auteur du golem. On découvre une belle amplitude de l'écriture. Le dispositif dialogué de la découverte de l'horreur propre à Poe à Ray et à bien d'autres fonctionne très bien. Les descriptions sont soignées. Là où l'auteur nous surprend, c'est dans son mélange philosophico-mystique. Le golem en est l'emblème. Ici on aperçoit un travail poussé sur les pensées, les traditions, du soufisme à l'indouisme, les plantes, la médecine... L'ambiance de la ville de Prague très chargée est très maîtrisée. Certes le trait est très appuyé, mais je veux bien croire que la ville de bohème soit glauque à souhait à cette époque. Le roman inachevé l'alchimiste qui achève le recueil est très intéressant. On regrette qu'il soit resté en friche tant le propos interpelle. La spécificité de son écriture se déploie davantage encore. Les notes qu'il laisse à ce propos sont très intéressantes. On sent la vision, la construction et aussi le lâcher prise sur son propos. Un ouvrage très bien construit qui permet de bien découvrir l'univers de cet auteur singulier.
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Le visage vert

Après le succès du "Golem" Gustav Meyrink écrivit, en 1916, un second roman "Le Visage vert". L'auteur y exploite de nouveau et avec virtuosité son goût pour le fantastique et l'occultisme. Tout débute dans une boutique de farces et attrapes... A Amsterdam, où la fin de la guerre a attiré de nombreux étrangers. L'ingénieur Hauberisser y rencontre un vieux juif étrange , au visage d'airain. Son ami le baron Pfeill évoque ensuite le portrait du Juif errant qu'il avait vu autrefois dans une galerie. Les situations s'enchaînent avec des coïncidences de plus en plus intrigantes : un prestidigitateur, un sorcier noir, un groupe d'extatiques chrétiens se réunissant au dessus d'une taverne dans un quartier malfamé, un docteur juif, la ravissante Eva et le visage vert...
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Le Cabinet des figures de cire : Nouvelles ..

Avant de lire ce recueil de vingt-et-un textes de Gustav Meyrink, j'avais commencé à lire un roman fantastique anglo-saxon d'un petit maître du genre des années 1980, roman qui fit l'objet d'une adaptation cinématographique, que j'ai vu, mais qui ne m'a d'ailleurs guère marqué.



J'ai abandonné cette lecture à peine arrivé au tiers du livre.

Que m'arrive t'il donc, moi si féru de ce genre de livres d'ordinaire ?

Une certaine lassitude face aux conventions d'un genre bien codifié (je l'ai déjà évoquée dans un autre billet).



Autre explication, mon exigence de plus en plus évidente quant à la qualité de l'écriture, et éventuellement de la traduction, dans le cas d'écrits non francophones.



Je me rends aussi compte que je me sens plus proche d'un auteur européen du début du siècle dernier que d'un américain, question de culture ?



Tout ceci étant dit, quid du" Cabinet des figures de cire et autres nouvelles" de Meyrink ?



L'auteur de "Le golem", fait preuve d'un talent de conteur certain, alternant, le mystère, le fantastique, l'absurde, et montre un sens de l'humour et de la dérision qui ne doit pas surprendre, puisque Meyrink fut le rédacteur en chef d'une revue humoristique.



Nous ne sommes pas pour autant dans la parodie, Meyrink, fait honneur à ses prédécesseurs dans les genres contes cruels et macabres.



Ce livre, qui date de 1976, est un bel exemple de réussite éditoriale, cahier cousu (gage de durabilité !) belle mise en page, et une préface très intéressante du traducteur Arnold Waldstein.

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Histoires fantastiques pragoises

C'est à Prague que Gustav Meyrink situe ces récits. La ville qu'il évoque est souvent inquiétante, pleine de personnages fantomatiques ou monstrueux. Dans "La maison de l'alchimiste", la tradition occulte de Prague resurgit. Gustav Meyrink était fasciné par l'Orient, les sociétés secrètes, la psychanalyse, les techniques de suggestions, etc. Il a un goût prononcé pour le grotesque, les expérimentations bizarres, voire macabres, qui transgressent les lois du vivant. Ces récits sont souvent déconcertants, placés sur un seuil, entre l'ici-bas et l'au-delà, le passé et le présent, l'Occident et l'Orient. je n'avais lu de Meyrink que "Le Golem" et j'espère désormais approfondir cette oeuvre surprenante.
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Le Cardinal Napellus

L'aconit (aconitum napellus), cette fleur bleue dangereuse et mortelle, haute comme un homme, est au cœur de la nouvelle de Meyrink. Un homme raconte aux pécheurs ou aux pêcheurs, son rapport mystique à la plante toxique. Comment cette plante le poursuit, le vampirise - comment elle se fortifie de son sang. Lors d'une soirée au clair de lune, il revient sur son parcours d'homme de foi ; il raconte pourquoi il s'éloigne désormais du soleil, pourquoi il fuit la lumière, pourquoi il se penche vers l'abîme de la terre, parce qu'il est attiré par le néant, et il explique les raisons pour lesquelles il sonde le lac, dans l'espoir de "toucher le fond".



"Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité."
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Le Golem

La ville de Prague est mystérieusement définie dans le roman fantastique de Gustav Meyrink. Meyrink propose une description réaliste de l'ancien ghetto, où l'action se concentre, il mentionne des lieux concrets, existants, pourtant, ils ne semblent pas toujours vraisemblables. En effet, les maisons s'animent, étant observées par un narrateur qui confond semble-t-il, le rêve et la réalité. « Souvent j'ai rêvé que j'avais écouté ce que disent ces maisons dans leur fantomatique besogne et découvert avec un étonnement angoissé qu'elles étaient en fait les véritables maîtres secrets de la rue, qu'elles pouvaient aliéner tout ce qu'elles vivent et ressentent […] C'est alors que dans le secret de la mémoire se réveille en moi la légende du fantomatique Golem » (p.58) C'est en observant Prague que la légende du Golem apparaît pour la première fois explicitement. Le Golem bouleverse la perception du monde ; il crée l'inquiétante étrangeté, il intrigue le narrateur qui partira à sa recherche. Athanasius Pernath suit un itinéraire, jusqu'à se reconnaître dans la figure du Golem, il va jusqu'à endosser ses vieux habits, une nouvelle identité, au cours de ces pérégrinations dans la ville et dans ses sous-sols. Le cheminement du héros, demeure incertain ; sa démarche elle-même est dite incertaine ; il erre comme le Golem dans un monde labyrinthique. « Rien que des niches, humides et noircies, des virages, des coins et recoins – enfilades rectilignes, obliquant à gauche, à droite […], puis de nouveau des marches, des marches […] montant, descendant. » (p.131) Le Golem apparaît comme une menace, errant dans les ruines de la vieille ville. Meyrink représente aussi grâce au Golem le mystère de l'âme humaine, à l'échelle individuelle et même collective. C'est une épidémie spirituelle » qui « s'abat sur les âmes des vivants » (p.78). Zwack le marionnettiste, avoue l'avoir rencontré. C'est pour lui la manifestation de « l'âme collective » (p.79), un souvenir collectif et permanent, qui nous hante. Mais le Golem, c'est aussi paradoxalement l'écriture du silence, c'est pourquoi il fait « mystérieusement signe ». Le Golem créé par l'homme, cet être de langage, est paradoxalement muet. C'est le silence de la créature face à la mort. L'écriture du Golem, c'est la lutte contre le néant, contre l'oubli ; c'est aussi la voie vers une forme de connaissance ou de conscience. Dans le Golem de Meyrink, Pernath n'a qu'un vague souvenir de son passé ; l'oubli du personnage est fondamental dans cette oeuvre, puisqu'il crée le mystère autour du personnage, autour de son passé. Pernath est alors en quête du sens de son existence, n'ayant pas même d'expérience. Hillel devient son guide spirituel. Il lui parle du livre de la splendeur dans le chapitre « Lumière » ; le Zohar, en fait, est un des ouvrages majeurs de la kabbale, qui explique comment lire de différentes façons la Torah, comment distinguer par exemple le sens littéral du sens caché. Hillel avance que « c'est à chacun de trouver en lui-même les voyelles secrètes qui […] ouvrent un sens […] – si on ne veut pas que la parole vivante devienne un dogme mort ». (p.146) Hillel ensuite, mentionne le tarot, comme source de questionnements, mais aussi de réponses. Il s'agit là encore de rendre la parole vivante et signifiante, d'interpréter les signes pour éclairer le destin du personnage, principalement. Les questions qui assaillent Athanasius Pernath et les lecteurs, c'est en fait ce qui constitue la trame du roman, la réponse est l'objet de la quête, l'objet de la lecture des signes. Le roman est construit comme un labyrinthe souterrain, où il s'agit de ne pas se perdre et aussi peut-être de se rencontrer soi-même. Le Golem, c'est le livre des énigmes.
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Le Golem

"...et il rencontra son propre regard,

sans sombrer dans la folie."



Etrange lecture !

Si vous espérez vous délecter de la vieille légende pragoise de Golem, créé sous le règne de fantasque Rodolphe II par le savant rabbi Löw, avec la glaise ramassée sur les bords de la Vltava... passez votre chemin !



Mais il serait peut-être intéressant de préciser que ce colosse sans âme - animé par Shem Ha-meforash, un billet magique glissé dans sa bouche - servait à la protection du ghetto et aux travaux difficiles. Mais, parfois, son contrôle échappait des mains du Maître, et il partait semer la terreur dans les rues...

... cela pourrait être utile pour la compréhension de roman de Meyrink (1915), l'auteur qui a beaucoup puisé dans Hoffmann, Poe, ses propres (non-concluantes) expériences occultes, et qui est souvent considéré comme un précurseur de Kafka.



"Le Golem" de Meyrink est de toute évidence un roman "initiatique", même si je n'aime pas trop utiliser ce mot.

Et c'est une lecture difficile - car tout se passe comme derrière une couche de brouillard. Dès le premier chapitre, nous sommes jetés dans les eaux profondes et boueuses du récit, et il faut s'accrocher fermement à la ligne conductrice, afin que l'histoire n'éclate pas en tas d'images décousues.



Parfois, il suffit peu pour se retrouver à la frontière entre le rêve et la réalité, la raison et la folie.

Comme le narrateur de "Golem", qui met par erreur le chapeau du tailleur de pierres précieuses Athanasius Pernath, pour revivre une histoire vieille de trente ans...

En essayant de comprendre ce qui lui arrive, il rencontre les personnes savantes, les femmes angéliques et les gens répugnants, dont chacun peut être considéré comme une part de son propre reflet.

Meyrink mélange dans son histoire le Talmud, la Kabbale, l'alchimie et le Tarot; la culture tchèque, juive et germanique.

C'est une fantasmagorie mystique remplie de symboles compliqués.



On attend Golem surgir à tout moment, mais tout au plus, on aperçoit son ombre accroupie silencieusement sous l'escalier. La terre et la boue dont il est fait restent dans les ruelles mystérieuses du ghetto de Prague, où les maisons sont "bâties sans ordre, comme la mauvaise herbe qui sort de la terre au hasard". Où habitent les gens qui ressemblent à des ombres, "les créatures qui ne sont pas nées d'une mère, qui semblent, dans leurs actes et leurs pensées, d'être composées de particules sans ordre."



Etrange lecture, encore une fois...

Pourquoi Meyrink a-t-il choisi la légende de Golem ?

C'est pour insuffler la vie dans quelque chose de non-vivant dans l'esprit de son lecteur ?

Est-ce une coïncidence, que la légende est connectée avec le quartier mystérieux, caché quelque part dans le dédale des ruelles de la Vielle ville ?

Et souvenez vous que celui qui voit le Golem, voit son double...

L'atmosphère grise et opaque de ce roman est difficilement qualifiable.



Dommage que la Vieille ville juive à Prague n'existe plus, et que la maison blanche dans la Ruelle d'Or n'est plus visible que contre une somme adéquate, derrière une foule de touristes...



Après une courte hésitation, je donne tous les cinq pentacles !
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