Le Vaillant petit Soldat de Plomb est l'un des contes d'Andersen que je préfère, car c'est celui, qui, parmi tous ceux que j'ai lus à l'heure actuelle, concilie le mieux la plus haute cruauté, avec le rythme et la fraîcheur.
Il me rappelle un peu La Bergère et le Ramoneur, du même auteur : comme là, Andersen, nous conte l'histoire d'amour de deux objets, de deux figurines. Et comme dans La Bergère et le Ramoneur, la fin a quelque chose de tragique. Mais où, dans La Bergère et le Ramoneur, la fin terrible se passe après une longue période d'amour, là, la fin tragique vient tout de suite. Et c'est ce rythme, cette fraîcheur, cette cruauté, qui fait de ce conte, un grand conte.
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Lu pour enfin satisfaire ma curiosité (succès phénoménal de l'adaptation Disney, dont tous les enfants sont fous, mais je n'ai personnellement pas voulu regarder car je savais que le conte original attendait sagement dans la bibliothèque).
J'en ressors très déçu, je n'ai pas du tout été touché par l'écriture (ou la traduction?) assez scolaire, ni par la poésie qui paraît-il se dégage de ces contes.
Fallait-il se priver de visionner le Disney en compagnie de ses gosses, pour le découvrir en prose? Clairement non!
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Toutes les histoires sont agréables à lire, elles seraient à mon avis plutôt destinées à un public adulte, car elles donnent une vision le plus souvent pessimiste de la vie, elles n'ont rien à voir avec la version édulcorée des adaptations de Walt Disney!
On se rend bien compte, à travers ces histoires, que l'auteur est un homme qui souffre d'un manque de reconnaissance et d'un manque d'amour.
Ma préférée est "le sapin", elle est tellement vraie.
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Je ne peux pas le lire sans pleurer.
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Je ne résiste pas à la tentation de publier une nouvelle chronique concernant les Contes d'Andersen, et, plus particulièrement, au sujet de ce conte que vous connaissez tous et que j'affectionne tout particulièrement : La Bergère et le Ramoneur.
Je ne vous cache pas que penser à ce conte m'emplit de nostalgie.
Il y a d'abord ces images, plus ou moins floues, de l'adaptation animée de Paul Grimmault qui m'arrachent une émotion débordante : hymne à la liberté, cette adaptation évoque, en outre, le totalitarisme, la propagande et semble se défier de la technologie.
Et puis, très vite, une voix se fait entendre dans mon fort intérieur, une voix grave, masculine, virile, même, profonde... celle de Pierre Bellemarre qui narre avec brio l'histoire de ces deux jeunes amants.
Et puis il y a enfin, les mots, bucoliques et profonds, drôles et impertinents, les mots d'Andersen, saisissants de vérité.
Humaniste, évolutionniste, peut-être, ce conte semble remettre en questions les acquis sociaux du XIXème siècle, Andersen faisant figure de critique parfois satirique de son temps.
Un message concernant l'égalité des races ouvre le récit pour préciser la beauté du jeune ramoneur, appuyant sur le fait que ce ramoneur "aurait pu aussi bien être noir que blanc".
Un peu plus loin, Andersen prône le mariage d'amour et semble critiquer les moeurs de son temps (le mariage forcé ou arrangé) et, à travers le personnage du vieux chinois, figure paternelle emblématique, regretter la domination de l'homme sur la femme. La Bergère semble plaider en faveur de l'émancipation féminine : c'est elle qui mène la barque à travers l'aventure initiatique qu'elle va vivre aux côtés du Ramoneur puisqu'elle en est l'instigatrice.
Le couple, mis en abîme à travers la petite pièce de théâtre jouée devant les amoureux fugitifs, est dessiné comme une alliance, au sens noble du terme, de deux éléments, tout à fait égaux entre eux, et qui s'entraîdent l'un l'autre au quotidien.
La montée de la cheminée est une superbe métaphore de l'acte d'amour, à la recherche de la "plus belle étoile dans le ciel" (image de l'orgasme ?), dans lequel le garçon a le rôle d'expert et où l'on reconnaît le moment d'extase qui le suit. Cette scène offre un regard neuf sur le fonctionnement du couple qui, pour qu'il puisse exister de façon durable, doit se débarrasser de la pression paternelle, d'où la castration symbolique du vieux père chinois.
Et pour ceux qui semblent persuadés que le meilleur est ailleurs, Andersen a réponse à tout : après s'être aventurés au-delà des limites et avoir atteint le "nirvana", les deux jeunes gens prennent conscience qu'il faut rentrer et se poser, que le bonheur, pour se fixer, doit se faire dans un nid... d'où le retour à pas de loup des deux amants dans leur première demeure, là où, à leur tour, ils vont pouvoir s'installer.
Superbe conte, d'une richesse incomparable, qui me fait vibrer à chaque fois que je l'évoque !
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Voila un petit recueil de 10 contes un peu spéciaux de Hans Andersen.
De la poésie de la tendresse, de la simplicité dans l'écriture , très agréable à lire et à méditer convient aux enfants et adultes, car il nous rappelle notre jeunesse ,
(ma mère me lisait les contes ,j'étais extasié, émerveillé.)
Aujourd'hui encore à leur lecture ils évoquent des émotions et des souvenirs d'enfance .
Il est vrai que nous avons dans ces contes de l'innocence , de la fantasy, de la joie ,de la délicatesse , des parfums de rose et d'autres fleurs , car c'est un hymne à l'amour.
Mais ceci n'est qu'un avant portrait, derrière, il y a, grâce à la subtilité de l'écriture de l'auteur
de la méchanceté, de la jalousie, de la bêtise, des cotés sombres, enfin tout
ce qui il y a de mal dans l'humain, toujours en comparaison à la beauté et l'intelligence de la faune et la flore .
Le texte est fluide ,les images sont angéliques ,féériques, dures parfois
mais ce sont des contes . Et bien sur il y a le coté religieux (le jardin du Paradis )
Tout y est exquis , douceurs , sucreries , (comme dans un Paradis quoi!!)
La structure du recueil est bien agencé car nous voyageons de féerie , à la mélancolie . ! Ces contes sont et seront toujours là pour avoir , nous les adultes , une pensée sur notre société pas toujours drôle et rester dans la rêverie pour nos enfants
Alors vite procurer vous ce petit recueil et lisez vous et vos enfants
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Un recueil de contes qui change vraiment de ce que l'on peut connaître de cet auteur classique... Ici, les fleurs prennent vie, les animaux parlent, les jardins vivent... Des texte doux, tellement vibrants, vivants... Les mots plein de magie se lisent d'un souffle, et toutes les odeurs des fleurs nous remplissent les narines. Un instant de lecture à part.
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Comme souvent, la cruauté est reine dans ce conte. La pauvre Élisa a bien du souci. Une belle-mère acariâtre, un père à la mémoire courte, onze frères changés en cygnes et un mari peu informé des notions de consentement ou de présomption d'innocence. Ça fait beaucoup pour la pauvre enfant de 15 ans.
Avec un regard d'aujourd'hui, ce conte a vieilli. Entre l'omniprésence de la religion et la sœur qui se sacrifie pour ses frères, ce n'est pas le conte d'Andersen que je préfère.
La bonne idée est d'avoir confié son illustration à Joanna Concejo. Les traits sont fins, les couleurs parcimonieuses. Et elle joue avec bonheur sur les proportions tout en mêlant personnages et éléments du décor. Je découvre son travail avec ce conte, et elle apporte beaucoup à cette histoire.
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Un jeune savant des pays froids vient vivre en pays chaud. La chaleur est telle que tout le monde se calfeutre la journée et investit les balcons le soir.
Le savant mincit à cause de la chaleur et son ombre aussi. Un soir, face à son balcon, il entend de la musique et n'arrive pas à percevoir une présence humaine. Il confie à son ombre le soin de traverser et d'élucider le mystère. Mais l'ombre ne revient pas.
Le savant repart dans son pays et poursuit sa vie et sa carrière. Un jour, son ombre revient sous la forme d'un être humain. Il a réussi sa vie et souhaite remercier le savant. D'abord réticent, le savant accepte. L'ombre devenue le maître, manipule à sa guise le savant afin d'obtenir ce qu'il veut et notamment dans sa volonté de séduire une princesse.
Le retournement de situation est total quand le savant cherche à se révolter et qu'il est exécuté avec la complicité de la princesse.
L'ombre est le double maléfique du savant. Une fois sa liberté acquise, il renie à qui il doit la vie. Voici donc un récit fantastique plutôt destiné à des adolescents et adultes.
Les illustrations sont très originales. Les ombres ressemblent à des projections architecturales. L'ensemble est très graphique et joue avec les dimensions horizontales et verticales.
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La petite Poucette est ma petite madeleine dans laquelle je viens de loin en loin croquer pour réactiver images et apprentissages d'enfance; mon livre, dans son jus, n'est évidemment pas cette édition-là, mais c'est toujours couchée dans une coque e noix et couverte d'un pétale de rose que Poucette apparait dans l'histoire (le summum du confort de rêve pour la petite fille que j'étais), et le chemin initiatique semé d'embûches terrifiantes, de l'horrible fils du crapaud à l'angoissante tanière de la taupe, garde avec les années toute sa puissance d'évocation.
Trop chou :-)
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Les contes d'Andersen sont bien plus poétiques que ceux de Grimm et Perrault mais appauvris par Disney hélas car les enfants ne les connaissent bien souvent qu'à travers les dessins animés.
Relisons la description du palais sous la mer de la petite sirène et de sa famille, de ses tourments intérieurs, de ses souffrances physiques et morales quand elle sacrifie tout à son prince et au monde des hommes.
La bergère au contraire est effrayée mais ce monde lorsqu'elle l'aperçoit du haut de la cheminée où l'a amenée le ramoneur, elle y renonce. Elle préfère la sécurité à la connaissance et à la liberté.
Le souvenir de l'enfance reste toujours puissant et le passé ne disparaît pas complètement, en témoigne le conte la vieille maison.
Des fins souvent tragiques mais tellement belles.
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j'ai acheter ce livre pour ma fille quand elle était bébé mais je l'ai garder car c'est un classique de la littérature jeunesse et en plus tout le monde a lus au moins une fois l'histoire de ce petit canetons qui a cause de sa différence est exclu de sa famille triste et belle histoire est ce livre
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La reine des neige et un conte assez long qui traite de plusieurs sujets. Le thème général de l'histoire est le miroir et ses morceaux, où il est question de la vision déformée que les hommes peuvent, malgré eux, se faire de la réalité. Conte riche en péripéties et rencontres, qui nous replonge dans l'enfance et son pouvoir de l'imagination.
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Ma critique ne concerne pas cette édition, mais une autre version du conte trouvé dans un ancien recueil.
Ce conte est certainement l'un des plus beaux que j'ai pu lire. L'écriture d'Andersen est toute en émotion, sans trop du subtilité parfois, mais c'est efficace: "Il faisait effroyablement froid", ses pantoufles sont "vieilles", "longtemps portées" et "beaucoup trop grandes", "malheureuse enfant", "pauvres petits petons", "affreux temps", "c'était l'image vivante de la plus cruelle misère"... A l'opposé, les scènes de chaleur et de bonheur qu'entrevoit la fillette grâce aux allumettes sont aussi parlantes: "Le feu y ronflait; oh! quelle bonne chaleur il répandait", "une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes", "de tous côtés, pendaient des bonbons transparents, des joujoux dorés, une foule de merveilles". Le monde est cruel pour cette petite fille totalement innocente : son père la bat, un garnement lui vole sa dernière pantoufle, les voitures la renversent, les passants n'ont aucune pitié (même après sa mort)... Seule sa grand-mère et la mort sont un réconfort pour elle. Un conte de Noël pour rappeler que cette période doit être aussi celle de la solidarité.
Mais aucune solution, à part la mort, n'existe pour cette belle petite fille. Oui, parce que, surement pour accentuer son innocence et le côté cruel de la chose, cette fillette est magnifique: "des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde, qui lui retombait sur le cou en jolies boucles". Il faut savoir que la gentille héroïne des livres pour enfants est souvent blonde (cf Hélène Montardre).
Disney a réalisé une adaptation en court métrage de ce conte, pour être à l'origine dans la suite de Fantasia 2000. Court métrage sans parole donc, mais il n'en a pas vraiment besoin. Même s'il est plutôt fidèle au conte, il existe de petites différences (chez Disney l'héroïne est brune, ah!) et surtout des atténuations. Le monde a l'air moins cruel : le gamin a disparu, les passants n'ont pas l'air si méprisants, son père n'est pas mentionné, même ses guenilles ont l'air moins abîmées. Mais il est vrai que c'est Noël tout de même, et que sans cela le dessin animé est suffisamment émouvant (même s'il l'est moins que le conte original pour moi).
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Cette année, pour ma lecture de Noël, j’ai choisi de renouer avec les contes d’antan et c’est ce titre qui a attiré mon attention. L’arbre au cœur des fêtes, qui décore et embaume les maisons, symbole premier du dépôt des cadeaux et de ce moment de partage. L’homme se réjouit début décembre de le choisir et de l’orner. Mais comment le sapin lui-même vit-il cela ? Et si on lui donnait la parole pour connaître ses pensées ? C’est le parti pris de Hans Christian Andersen qui nous offre un conte touchant datant de 1882.
Ce texte n’est pas très long. Il existe une version audio de 24 mn fort réussie.
http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/andersen-hans-christian-le-sapin.html
Le langage y est tout à fait abordable et offre un beau moment de partage en perspective.
J’en retiendrai la morale que j’ai mis en citation.
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Moins connus que la célèbre "Petite sirène", ces contes d'Andersen ne tranchent pas avec le style et la poésie de l'auteur qui, pour certains d'entre nous, ont pu en être bercé au cours de leur enfance.
Le style d'Andersen y est une fois de plus magnifié.
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Une petite fille marche pieds-nus dans les rues de Copenhague, à la veille du jour de l'an. Personne ne veut des allumettes qu'elle tente de vendre. Assise dans un coin, entre deux maisons, morte de froid, elle se résoud à les craquer, une par une. Chacune d'elle lui donne une image de bonheur... Triste triste triste !!!
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