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Citations de Harry Harrison (71)


Les cartes d'allocations se chargeaient de tout, elles faisaient en sorte de vous garder juste assez vivant pour que vous détestiez être en vie.
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Voilà comment l'humanité a réussi à engloutir en un siècle des ressources qui avaient mis des millions d'années à s'accumuler, et aucun de nos dirigeants ne s'est donné la peine d'écouter toutes les voix qui essayaient de les prévenir, ils nous ont simplement laissés surproduire et surconsommer, jusqu'à ce que le pétrole s'épuise, que la couche arable finisse emportée, les arbres abattus, que la plupart des espèces animales disparaissent, qu'on ait définitivement empoisonné la terre...
Et tout ce qu'on est capable d'opposer à ça, c'est sept milliards de personnes qui s'en disputent les restes, en vivant une existence misérable et en continuant à se reproduire de manière complètement incontrôlée.
Alors moi je dis qu'il est temps de réagir.
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Mon père avait des pompes dans son ranch, et il ne prêtait pas beaucoup d'attention aux géologues qui lui expliquaient qu'il utilisait de l'eau fossile, de l'eau qui avait passé des millénaires dans le sol. Ça fait pousser les légumes aussi bien, voilà ce qu'il n'arrêtait pas de répéter. Mais il ne devait pas en rester beaucoup, parce qu'un jour l'eau fossile a tout simplement cessé de couler, et la pompe de fonctionner. Je n'oublierai jamais cela, nos arbres qui mouraient sans qu'on puisse faire quoi que ce soit. Mon père a perdu la ferme et nous sommes venus nous installer à New York, où il a bossé comme manœuvre au Moses Tunnel quand ils l'ont percé.
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Il ouvrit son bloc-notes, l'air de nouveau très officiel. Il en avait fini avec ses questions quand Kulozik revint avec les empreintes latentes qu'il avait trouvées sur la fenêtre de la cave, aussi quittèrent-ils l'immeuble ensemble. Après la fraîcheur de l'appartement, l'air de la rue vint les frapper comme le souffle d'une chaudière.
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Ecoute, nous vivons dans un monde pourri aujourd'hui, et tous nos problèmes n'ont qu'une seule origine : beaucoup, beaucoup trop de monde.
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— La médecine moderne est arrivée. Tout est devenu guérissable. La malaria a été éliminée en même temps que les autres maladies qui tuaient les gens jeunes, et limitaient donc de facto la croissance de la population. La mortalité a commencé à baisser, les personnes âgées à vivre plus longtemps. Toujours plus de bébés qui jadis auraient péri ont survécu, et à présent ils se transforment en personnes âgées dont l’espérance de vie ne cesse de croître. Il n’y a pas plus de naissances qu’avant – c’est juste que les gens meurent moins vite. Trois naissances pour deux décès. Et la population de doubler, encore et encore – à un rythme de plus en plus rapide. Ce qui nous menace, c’est une peste de gens, le monde se meurt d’une infestation de surpopulation. On en a toujours plus, qui vivent de plus en plus longtemps. Il faut moins de naissances, voilà la réponse. On a fait baisser la mortalité – il va maintenant falloir réussir à contrôler le nombre de grossesses.
— Je ne vois toujours pas comment, alors que les gens s’obstinent à y voir une espèce d’infanticide.
— Tu vas arrêter avec tes histoires d’infanticide ! s’écria Sol en lançant sa botte à l’autre bout de la pièce. Il n’y a aucun bébé concerné dans tout ça – vivant ou mort –, sauf dans les esprits bornés des imbéciles qui répètent ce qu’ils ont entendu sans en comprendre un mot. Toi exceptée, bien sûr, ajouta-t-il aussitôt d’une voix manquant un peu de sincérité. Comment pourrait-on tuer quelque chose qui n’a jamais existé ? Nous sommes tous des vainqueurs de la course ovarienne, et pourtant je n’ai jamais entendu personne se lamenter sur – si tu me permets ce terme biologique – les spermatozoïdes qui l’ont perdue.
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Mais je dois vous rappeler que la seule machine de ce vol qui n'a pas été conçue pour fonctionner dans l'espace est le corps humain.
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Une explosion retentit alors, aussitôt suivie par un concert de hurlements.
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Sol cessa de pédaler ; le geignement se transforma en gémissement, pour enfin disparaître. Après avoir débranché les fils du générateur électrique reliés à l’arrière du vélo, il les enroula soigneusement à côté des quatre batteries de voiture noires installées au-dessus du réfrigérateur. Puis, après s’être essuyé les mains sur le sarong taché qui lui servait de serviette, il sortit l’un des sièges-baquets qu’il avait récupérés sur une vieille Ford de 1975 et s’assit à la table face à Andy.
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« Et dire que l'armée a déboursé quinze mille dollars pour me fournir une formation de mécanicien aéronautique, fit-il en tapotant la cuisinière. Leur meilleur investissement de tous les temps. » Ladite cuisinière avait débuté son existence comme brûleur à gaz, que Sol avait ensuite adapté à l'essence quand les canalisations de gaz public avaient fermé ; puis il lui avait ajouté une plaque électrique quand les réserves de pétrole s'étaient épuisées. Quand l'électricité était devenue trop irrégulière – et coûteuse – pour pouvoir compter dessus, il avait installé un réservoir sous pression avec un jet variable capable d'allumer n'importe quel liquide inflammable. Le dispositif fonctionnait de manière satisfaisante depuis un certain nombre d'années déjà, avec du méthanol, de l'acétone et d'autres combustibles encore – seul le kérosène avait posé problème, des flammes longues d'un mètre étaient allées lécher la plafond la première fois qu'il en avait utilisé. Mais le vieil homme n'avait pas tardé à trouver la solution. L'ultime modification avait été la plus simple – et la plus déprimante. Sol avait percé un trou derrière le four et installé une conduite d'air dans le mur en brique. Quand il utilisait du combustible solide pour faire du feu, l'ouverture qu'il avait pratiquée dans l'isolation envoyait la chaleur se perdre à l'extérieur.
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Non, la race humaine me semble valoir mieux que ça. C'est juste qu'on n'a jamais rien expliqué aux gens, beaucoup trop d'entre eux sont nés et sont morts comme des animaux. Si tu veux mon avis, c'est la faute de tous ces politiciens richissimes, de ces soi-disant leaders qui ont préféré éluder le problème et l'étouffer sous prétexte qu'il prêtait bien trop à débat - "après tout, qu'est-ce que j'en ai à foutre, c'est un problème à long terme, autant profiter du présent". (p.247)
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New York vacillait au bord de l'abîme. Chaque entrepôt abandonné était devenu un foyer de dissidence, encerclé par des multitudes affamées, effrayées, et qui cherchaient un responsable. Leur colère les poussait à se soulever, l'eau remplaçant progressivement la nourriture dans les revendications des émeutiers, qui finirent par se transformer en pillards partout où cela était possible. La police rendait coup pour coup, et seule la plus mince des barrières séparait la ville d'un chaos sanglant.
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- Personne n'a un mot à dire ? demanda Bandin, avec une nuance de désespoir dans la voix. (Il s'était élevé à cette fonction suprême en évitant justement de prendre des décisions).
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Andy, qui se joignit aussitôt à lui, immobilisa habilement un pillard qui essayait de passer entre eux pour s’échapper ; il repoussa ensuite le corps sans connaissance, puis rapporta dans le magasin les paquets que l’homme avait tenté de voler. Des sirènes se mirent à gémir, des éclaboussures commencèrent à s’élever au-dessus de la foule – les camions antiémeute étaient en train d’ajuster l’angle de leurs canons à eau.
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« Arrêtez ! hurla Andy. Arrêtez ! » Il avait l’impression de se retrouver en plein cauchemar.
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« … nous n’accepterons pas d’être traités comme des citoyens de seconde zone, ou de troisième, ou même de quatrième comme c’est devenu le cas aujourd’hui ; nous n’accepterons pas non plus qu’on nous fasse l’aumône d’un petit coin sale à côté de la cheminée, où on nous laissera tranquillement mourir de faim. Nous sommes un – non, le – segment essentiel de la population, un réservoir d’expérience, de connaissances, d’expertise. Que l’Hôtel de Ville, Albany et Washington en tirent les conclusions – ou aux prochaines élections, ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer en découvrant que nos votes ont… »
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Un flic reste un flic vingt-quatre heures sur vingt-quatre, alors allez fourrer votre graisse dans le camion. Et je veux que vous et Kulozik alliez faire quelques arrestations. Des remarques de Centre Street me sont parvenues aux oreilles.
— Bien, monsieur », répondit Andy à son dos, qui se tournait déjà vers le Commissariat. Il gravit les trois marches soudées au hayon et déambula jusqu’au banc situé en face de Steve Kulozik, qui avait commencé à somnoler sitôt le lieutenant parti. C’était un homme massif, dont la chair hésitait entre la graisse et le muscle ; tout comme Andy, il portait un pantalon en coton froissé ainsi qu’une chemise à manches courtes, sortie de manière à dissimuler son arme. Dans un grognement, il ouvrit une demi-paupière quand Andy s’installa à côté de lui, pour aussitôt la laisser s’affaisser.
Le démarreur gémit avec irritation, à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’enfin le combustible de mauvaise qualité se décide à s’enflammer.
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« Le sergent vient de nous communiquer les ordres, tous les points d’eau ferment pour vingt-quatre heures. Le niveau des réservoirs a baissé à cause de la sécheresse, on doit économiser l’eau.
— Putain de note, fit Andy, les yeux fixés sur la clé toujours dans la serrure. Je dois partir prendre mon service, ça veut dire que je n’aurai rien à boire pendant deux jours… »
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Des journées de canicule avaient fini par ramollir le goudron sous ses pieds, il le sentait coller à ses semelles. Comme d’habitude, une queue s’était formée au coin de la Septième Avenue – elle menait au point d’eau local. Mais des cris furieux commencèrent à en fuser, et quelques poings à s’agiter, au moment même où il l’atteignait. Avec force marmonnements, la foule se résolut néanmoins à se disperser ; Andy vit alors le policier de service en train de verrouiller la porte d’acier.
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« Tu vas finir par te faire un infarctus, Sol, dit-il à l’homme à la barbe grise perché sur le vélo sans roues, occupé à pédaler avec un tel zèle que la transpiration qui s’écoulait sur sa poitrine détrempait la serviette de bain qu’il avait attachée autour de sa taille.
— Un infarctus ? Jamais ! fit Solomon Kahn entre deux halètements, sans cesser de pédaler. Je fais ça chaque jour depuis si longtemps que mon cœur ne pourrait pas s’en passer. Et il n’y a pas un gramme de cholestérol dans mes artères, pas depuis qu’une absorption régulière d’alcool s’en charge. Et je ne risque pas de cancer du poumon, vu que je ne pourrais pas me payer de cigarettes même si je le voulais. Et ma prostate se porte à merveille malgré mes soixante-quinze ans, parce que…
— Sol, s’il te plaît – épargne-moi ce genre de détails quand j’ai l’estomac vide. Tu aurais un glaçon en rab ?
— Prends-en deux – il fait chaud aujourd’hui. Et ne laisse pas la porte ouverte trop longtemps. »
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