Citations de Hector Malot (234)
C’est difficile de lire ? demandai-je à Vitalis, après avoir marché assez longtemps en réfléchissant.
– C’est difficile pour ceux qui ont la tête dure, et plus difficile encore pour ceux qui ont mauvaise volonté.
Tu as le coeur gros, continua Vitalis, je comprends cela et ne t'en veux pas. Tu peux pleurer librement si tu en as envie. Seulement tâche de sentir que ce n'est pas pour ton malheur que je t'emmène. Que serais-tu devenu? Tu aurais été très probablement à l'hospice. Les gens qui t'ont élevé ne sont pas tes père et mère. Ta maman, comme tu dis, a été bonne pour toi et tu l'aimes, tu es désolé de la quitter, tout cela est bien ; mais fais réflexion qu'elle n'aurait pas pu te garder malgré son mari. Ce mari, de son côté, n'est peut-être pas aussi dur que tu crois. Il n'a pas de quoi vivre ; il est estropié ; il ne peut plus travailler, et il calcule qu'il ne peut pas se laisser mourir de faim pour te nourrir. Comprends aujourd'hui, mon garçon, que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu'on veut.
Dans la vie j'avais un but: être utile et faire plaisir à ceux que j'aimais et qui m'aimaient.
Dans la vie j’avais un but : être utile et faire plaisir à ceux que j’aimais et qui m’aimaient.
Quand tout va bien, on suit son chemin sans trop penser à ceux qui vous accompagnent, mais quand tout va mal, quand on se sent dans une mauvaise voie, [...] on a besoin de s’appuyer sur ceux qui vous entourent et on est heureux de les trouver près de soi.
Ah ! que le langage des lèvres est peu de chose comparé à celui des yeux ! que les mots sont froids et vides comparés aux regards !
...la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut.
REMI :
-- Elle n'était pas toute seule, mère Barberin. Il y avait avec elle un père Barberin qui était le maître de la maison, et qui l'avait bien prouvé en me vendant un jour quarante francs à un vieux musicien.
Le silence s'était fait dans la mine; aucun bruit ne parvenait plus jusqu'à nous; à nos pieds l'eau était immobile, sans une ride ou un murmure. La mine était pleine, comme l'avait dit le magister, et l'eau, après avoir envahi toutes les galeries depuis le plancher jusqu'au toit, nous murait dans notre prison plus solidement, plus hermétiquement qu'un mur de pierre. Ce silence lourd, impénétrable, ce silence de mort était plus effrayant , plus stupéfiant que ne l'avait été l'effroyable vacarme que nous avions entendu au moment de l'irruption des eaux; nous étions au tombeau, enterrés vifs, et trente ou quarante mètres de terre pesaient sur nos cœurs.
[...] la moquerie peut avoir du bon pour réformer un caractère vicieux, mais lorsqu'elle s'adresse à l'ignorance, elle est une marque de sottise chez celui qui l'emploie.
Les circonstances peuvent tourner les opinions et les sentiments de certains hommes.
La vie de l' homme n' est pas tout entière dans ses mains , elle est aussi dans sa tête .
La vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut.
On ne sait pas ce qu 'une parole qui tombe dans une oreille fertile peut faire germer .
Il ne faut pas juger les timides sur leur timidité.
Je n'étais décidément pas fait pour le travail sous terre ; la vie en plein air ,avec le ciel sur la tête ,même un ciel neigeux , me convenait mieux .
Mais dans sa misère ,la fierté lui était restée ,et il serait mort de honte si le public avait pu apprendre que le brillant Carlo Balzani était était devenu le pauvre Vitalis .
- Tu trouves cela bien bizarre, n’est-ce pas, qu’un chien puisse donner des leçons à un homme ? Et cependant rien n’est plus vrai. Réfléchis un peu. Admets-tu qu’un chien subisse l’influence de son maître.
- Oh ! bien sûr.
- Alors tu vas comprendre que le maître est obligé de veiller sur lui-même quand il entreprend l’éducation d’un chien. Ainsi suppose un moment qu’en instruisant Capi je me sois abandonné à l’emportement et à la colère. Qu’aura fait Capi ? il aura pris l’habitude de la colère et de l’emportement. C’est-à-dire qu’en se modelant sur mon exemple, il se sera corrompu. Le chien est presque toujours le miroir de son maître ; et qui voit l’un, voit l’autre. Montre-moi ton chien ; je dirai qui tu es. Le brigand a pour chien, un gredin ; le voleur, un voleur ; le paysan sans intelligence, un chien grossier ; l’homme poli et affable un chien aimable.
Mais qu' importait la tristesse du temps ! nous avions en nous une joie
intérieure qui n' avait pas besoin d' excitation .
Et ce qui me touchait ,bien plus que le pain assuré dont on me parlait , c'était cet intérieur que je voyais si uni , cette vie familiale qu 'on me promettait .