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Citations de Hector Malot (234)


Je suis un enfant trouvé. Mais, jusqu'à huit ans, j'ai cru que, comme tous les autres enfants, j'avais une mère, car, lorsque je pleurais, il y avait une femme qui me serrait si doucement dans ses bras en me berçant, que mes larmes s'arrêtaient de couler.
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L’homme est médiocre, incapable de bien comme de mal, par cette excellente raison qu’il ne sait ni ce qui est bien ni ce qui est mal. En dehors de sa personnalité, du but qu’il poursuit, de son intérêt immédiat, rien n’existe pour lui ; et c’est là ce qui le rend puissant et dangereux, car tous ceux qui n’ont pas de sens moral sont avec lui, et, dans un coup d’État, ce sont ces gens-là qui sont redoutables ; rien ne les arrête.
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Ne voulant point pousser à bout l'exaspération de l'agent, j'appelai Joli-Coeur; mais celui-ci n'était point en disposition d'obéissance, ce jeu l'amusait, il continua sa promenade en courant, et m'échappait lorsque je voulais le prendre.
Je ne sais comment cela se fit, mais l'agent, que la colère aveuglait sans doute, s'imagina que j'excitais le singe, et vivement il enjamba la corde.
En deux enjambées il fut sur moi, et je me sentis à moitié renversé par un soufflet.
Quand je me remis sur mes jambes et rouvris les yeux, Vitalis, survenu je ne sais comment, était placé entre moi et l'agent qu'il tenait par le poignet.
- Je vous défends de frapper cet enfant, dit-il; ce que vous avez fait est une lâcheté.
L'agent voulu dégager sa main, mais Vitalis serra la sienne.
Et, pendant quelques secondes, les deux hommes se regardèrent en face, les yeux dans les yeux.
L'agent était fou de colère.
Mon maître était magnifique de noblesse; il tenait haute sa belle tête encadrée de cheveux blancs et son visage exprimait l'indignation et le commandement.
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Pendant quelques minutes elle resta là brisée, suffoquée, puis, comme malgré son anéantissement la conscience persistait en elle qu'elle ne devait pas laisser sa mère seule, elle se leva pour tâcher de se calmer un peu, au moins à la surface, en arrêtant ses larmes et ses spasmes de désespoir.
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Tandis que la mère Barberin battait la pâte pour nos crêpes et que Mattia cassait la bourrée, je mettais les assiettes, les fourchettes, les verres sur la table, et j'allais à la fontaine emplir la cruche d'eau.
Quand je revins, la terrine était pleine d'une belle bouillie jaunâtre, et mère Barberin frottait avec un bouchon de foin vigoureusement la poêle à frire ; dans la cheminée flambait un beau feu clair que Mattia entretenait en y mettant des branches brin à brin.
(...)
Mère Barberin mit la poêle au feu, et ayant pris un morceau de beurre au bout de son couteau, elle le fit glisser dans la poêle, où il fondit aussitôt.
"Ça sent bon, s'écria Mattia, qui se tenait le nez au-dessus du feu sans avoir peur de se brûler."
Le beurre commença à grésiller.
"Il chante, cria Mattia, oh ! il faut que je l'accompagne !"
Pour Mattia tout devait se faire en musique ; il pris son violon et doucement, en sourdine, il se mit à plaquer des accords sur la chanson de la poêle, ce qui fit rire mère Barberin aux éclats.
Mais le moment est trop solennel pour s'abandonner à une gaieté intempestive ; avec la cuiller à pot, mère Barberin a plongé dans la terrine d'où elle retire la pâte qui coule en longs fils blancs ; elle verse la pâte dans la poêle, et le beurre qui se retire devant cette blanche inondation la frange d'un cercle roux.
A mon tour je me penche en avant ; mère Barberin donne une tape sur la queue de la poêle, puis, d'un coup de main, elle fait sauter la crêpe, au grand effroi de Mattia ; mais il n'y a rien à craindre ; après avoir été faire une courte promenade en l'air dans la cheminée, la crêpe retombe dans la poêle sens-dessus-dessous, montrant sa face rissolée.
Je n'ai que le temps de prendre une assiette, et la crêpe glisse dedans.
Elle est pour Mattia, qui se brûle les doigts, les lèvres, la langue et le gosier, mais qu'importe ! Il ne pense pas à sa brûlure.
"Ah! que c'est bon !" dit-il la bouche pleine.
C'est à mon tour de tendre mon assiette et de me brûler ; mais pas plus que Mattia je ne pense à la brûlure.
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C’est un grand soulagement dans la peine que l’égalité.
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Ces trois auteurs mettent en scène des enfants que le malheur a poussés à errer sur les routes, à la rencontre du destin, au cours d'un parcours initiatique, semés d'épreuves destinés à fortifier leur personnalité et à les sublimer.
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Le chien est presque toujours le miroir de son maître, et qui voit l'un voit l'autre. Montre-moi ton chien, je dirai qui tu es.
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Tout le village nous fit cortège jusqu'à la mairie où se trouvait la prison ; on nous entourait, on nous pressait, on nous poussait, on nous bourrait, on nous injuriait, et je crois bien que sans le gendarme, qui nous protégeait, on nous aurait lapidés comme si nous étions de grands coupables, des assassins ou des incendiaires. Et cependant nous n'avions commis aucun crime. Mais les foules sont souvent ainsi ; elles s'en rapportent aux premières apparences et se tournent contre les malheureux, sans savoir ce qu'ils ont fait, s'ils sont coupables ou innocents.
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...la moquerie peut avoir du bon pour réformer un caractère vicieux, mais lorsqu’elle s’adresse à l’ignorance, elle est une marque de sottise chez celui qui l’emploie.
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Par les quais nous gagnâmes le passage d'Austerlitz, et, comme mes yeux n'étaient plus aveuglés par l'émotion, je pus voir combien est belle la Seine, le soir, lorsqu'elle est éclairée par la pleine lune qui met çà et là des paillettes d'argent sur ses eaux éblouissantes comme un immense miroir mouvant.
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Tendresse vaut mieux que richesse ; ce n'était pas d'argent que j'avais besoin, c'était d'affection.
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- Aimes-tu les livres de voyage ? demanda-t-il.
- Oui, monsieur.
- Moi aussi ; ils amusent l'esprit en le faisant travailler.
(...)
- Sortir de soi, vivre d'autres vies que la sienne.
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J’avais vu les paysans travailler dans mon village, mais je n’avais aucune idée de l’application, du courage et de l’intensité avec lesquels travaillent les jardiniers des environs de Paris, qui, debout bien avant que le soleil paraisse, au lit bien tard après qu’il est couché, se dépensent tout entiers et peinent tant qu’ils ont de forces durant cette longue journée ; j’avais vu aussi cultiver la terre, mais je n’avais aucune idée de ce qu’on peut lui faire produire par le travail, en ne lui laissant pas de repos [...].
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Est-ce que c'est là une nourriture pour un homme qui tous les soirs travaille jusqu'à deux ou trois heures et use toute l'huile de sa lampe ? Vous pensez bien que ce que je vous dis là c'est la vérité vraie, une femme dans ma position sait bien des choses et ne se trompe pas.
Quoique je ne reste pas ici le soir après l'heure de la consultation, parce que je demeure chez ma fille aînée, comme autrefois rue de la Bucherie, je sais ce qui s'y passe.
Quand monsieur rentre pour sa consultation à cinq heures, il n'a pas dîné, n'est-ce pas ? Après, il est très rare qu'il sorte. Où dîne-t-il ? Les miettes de pain sur le tapis et le verre sur la fontaine le disent. Il dîne ici tout seul en travaillant. Cela n'est-il pas triste, je vous le demande ?
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" Sans doute le malade n'était qu'un singe ; mais quel singe de génie ! et de plus un camarade, un ami pour nous ! Comment confier un comédien aussi remarquable aux soins d'un simple vétérinaire Tout le monde sait que les vétérinaires ne sont que des ânes . Tandis que tout le monde sait aussi que les médecins sont tous, à des degrés divers, des hommes de science ; si bien que, dans le moindre village, on est certain de trouver le savoir et la générosité en allant sonner à la porte du médecin. Enfin, bien que le singe ne soit qu'un animal, selon les naturalistes, il se rapproche tellement de l'homme que ses maladies sont celles de celui-ci. N'est-il pas intéressant, au point de vue de la science et de l'art, d'étudier par où ces maladies se ressemblent ou ne se ressemblent pas ? "

Pendant que notre maître parlait, Joli-Coeur, qui avait sans doute deviné que ce personnage à lunettes était un médecin, avait plus de ix fois sorti son petit bras pour l'offrir à la saignée.

" Voyez comme ce singe est intelligent ; il sait que vous êtes médecin, et il vous tend le bras pour que vous tatiez son pouls. "

Cela acheva de décider le médecin.

" Au fait, dit-il, le cas est peut-être curieux "
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Ah! Que le langage des lèvres est peu de chose comparé à celui des yeux! Que les mots sont froids et vides comparés aux regards!
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Le silence m'était extrêmement douloureux; j'aurais eu besoin de parler, de m'étourdir; mais Vitalis ne me répondait que par quelques mots brefs, lorsque je lui adressais la parole, et encore sans se retourner.
Heureusement Capi était plus expansif, et souvent, en marchant, je sentais une langue humide et chaude se poser sur ma main; c'était Capi qui me léchait pour me dire:
"Tu sais, je suis là, moi Capi, moi ton ami."
Et alors je le caressais doucement sans m'arrêter.
Il paraissait aussi heureux de mon témoignage d'affection que je l'étais moi-même du sien; nous nous comprenions, nous nous aimions.
Pour moi, c'était un soutien, et pour lui, j'en suis sûr, c'en était un aussi; le cœur d'un chien n'est pas moins sensible que celui d'un enfant.
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Il n'y a pas besoin de connaître les gens pour leur tendre la main, quand ils sont malheureux et qu'ils ont besoin de nous
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Voulez-vous me vendre une livre de pain?
— Tu as de l'argent?» demanda la boulangère à qui sa tenue n'inspirait pas confiance.
Voici cinq francs; je vous prie de me rendre la monnaie.
Eh bien tu n'en auras pas de pain, et je t'engage à filer au plus vite si tu ne veux pas que je te fasse arrêter.
Pourquoi m'arrêter? balbutia-t-elle.
— Parce que tu es une voleuse…
— Oh! madame.
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