AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henri Focillon (17)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Moyen âge roman et gothique

À peu près contemporain d'Émile Mâle (1862-1954), Henri Focillon a creusé un sillon déjà tracé en partie par d'illustres prédécesseurs, mais avec son propre soc, et tous deux ont entraîné à leur suite bien des recherches nouvelles, Georges Duby s'étant lui aussi illustré dans le domaine, pour donner de l'art roman et de l'art gothique et de l'histoire du passage de l'un à l'autre bien autre chose qu'une simple histoire de techniques architecturales, la société médiévale en constante évolution étant elle-même prise comme objet d'étude jusque dans l'univers des formes et du discours théologique véhiculé tant dans la construction que dans la sculpture et la peinture, arts très largement participatifs de la conception des espaces de prière et lieux réservés à la liturgie.

Si Henri Focillon a eu raison de souligner que l'art roman avait largement précédé l'art gothique dans cette recherche d'un discours conjugué de tous les arts au service d'une vision totalisante et unitaire faite pour célébrer la puissance divine et la dévotion des fidèles, il a en revanche été moins convaincant quand il a voulu opposer art roman et art gothique comme des conceptions aux inspirations irréductiblement différentes, niant presque les liens et ponts qui permirent les transitions et l'adoption de l'art ogival, et s'il a raison d'affirmer que la source de cet art est bien à chercher dans l'espace anglo-mormand, il faut quand même noter qu'il a un peu tort de ne pas assez souligner que c'est bien en Île-de-France, terre capétienne, que les essais les plus prometteurs d'un avenir riche en floraisons multiples ont donné les résultats remarquables qui sautent encore à nos yeux avec les multiples cathédrales élevées au long des XIIIe, XIVe et XVe, depuis les expériences inaugurales de Morienval et Saint-Denis jusqu'à la folle entreprise de Beauvais.

Le livre de Focillon est un bon jalon qui conduit sur la route des travaux aujourd'hui incontournables de Jean-René Gaborit, Marcel Durliat, Marie-Madeleine Davy, Gabrielle Démians d'Archimbaud, Alain Erlande-Brandenbourg, Gérard Denizeau et Willibald Sauerländer, pour prendre quelques exemples, chacun et chacune étant novateur dans son domaine.



François Sarindar
Commenter  J’apprécie          750
Moyen âge roman et gothique



Henri Focillon. Art d'Occident. Le Moyen Âge roman et gothique



Une large étude d'ensemble consacrée à l'art du Mojen Age était-elle actuellement nécessaire après tant d'autres, dont certaines fort bien faites, qui traitent du même sujet sous des titres plus ou moins divers ? Au lecteur qui serait tenté de se le demander la préface de M. Focillon fournira des explications qui le rassureront sans nul doute. Du reste, ce qui importe le plus en ce genre, c'est la science et le talent de mise en œuvre, qualités qui, dans le cas présent, bien loin de faire défaut, surabondent. Ajoutons qu'il ne s'agit pas d'archéologie pure; il s'agit d'histoire; le but poursuivi n'est rien moins que la connaissance de l'homme du Mojen Age, « encore présent et debout parmi nous dans les pierres des monuments ». L'état moral et intellectuel d'une société influe sur les formes de son art; ces formes, en retour, influent sur la société. Ainsi, du xi6 au xve siècles, se créa et se propagea en Occident un « humanisme large et ferme », moins parfait à certains égards que celui de la culture antique, mais plus compré- hensif et plus complet, débordant de vie, aspirant à l'universel. Cette idée générale, justifiée à chaque instant par l'examen des œuvres, est pour ainsi dire l'âme qui anime le développement de tous les chapitres de ce gros volume.

.

— Paris, A. Colin, 1938. In-4° de 361 pages, illustrations, 63 planches hors texte.



http://www.persée.fr

Commenter  J’apprécie          250
L'homme de cour

Je ne peux que conseiller ce court et édifiant recueil de maximes à tous ceux qui désespèrent et se décharnent au contact ou à la vue de milieux où la mauvaise politique fait loi : il y a en effet dans ces pages matière à remettre l’église au milieu du village, le courtisan à sa place et l’homme de bien dans ses bottes.



Et cela est fort réjouissant, car bien que l’on sente entre les lignes l’amertume désabusée d’un Baltasar Gracian qui a fait les fais de cette société dont il décrypte les usages, chaque lecteur épris de bon sens y trouvera aphorisme à son pied. En voici quelques uns pour la bonne bouche :



« Les vraies bêtes sauvages sont où il y a le plus de monde ».

Ou encore :

« Une beauté doit adroitement prévenir son miroir, en le rompant avant qu’il lui ait montré que ses attraits s’en vont. »

« La galanterie et la civilité ont cet avantage que toute la gloire reste à leurs auteurs ».



Une petite dernière, pour prendre toute la distance quant à sa place dans le commerce des hommes :

« Les gens d'esprit sont craints; les médisants sont haïs; les présomptueux sont méprisés; les railleurs sont en horreur; et les singuliers sont abandonnés de tout le monde. Il faut donc estimer pour être estimé. Celui qui veut faire sa fortune fait cas de tout. »



Bienvenue à la cour !

Commenter  J’apprécie          200
L'homme de cour

L'Homme de Cour est à la littérature espagnole ce que Les Caractères de La Bruyère sont à la littérature française : tout à la fois un recueil de maximes décrivant les mœurs des courtisans, un guide pratique pour défendre au mieux ses intérêts dans l'univers de la Cour, et un pamphlet contre ce monde qui fait vivre son auteur.



Néanmoins, alors que le lecteur francophone peut s'amuser de l'ironie grinçante et des jeux de mots ingénieux dont fait preuve la Bruyère, il sera sans doute déçu par la traduction de Gracian, qui fait perdre au récit de sa saveur.



Je conseillerais donc à ceux qui sont intéressés par la littérature classique, au sens strict du terme, de lire Gracian en espagnol car sinon, comme moi, la lecture de L'Homme de Cour risque bien de vous ennuyer.
Commenter  J’apprécie          170
Hokusai

Hokusai, peintre et dessinateur japonais (1760-1849) est un des artistes les plus connus dans le monde occidental.

Illustrateur de livres (premier dessinateur d'images en noir et blanc), créateur d'estampes luxueuses pour des particuliers, auteur de la série des "trente-six vues du mont Fuji", il a aussi travaillé à partir de la poésie.

Il a influencé notre art et particulièrement les impressionnistes.

Ce livre présente une introduction à l'art japonais.

Il raconte la biographie de Hokusai, sa formation artistique, ses recherches, son travail d'illustrateur de romans, ses voyages et sa passion de la nature, sa maladie trop tôt advenue.

Son art d'inspiration populaire, son humour, l'évolution de ses dessins, sa vocation et ses réflexions de peintre ("Traité du Coloris" 1848), ses estampes éblouissantes sont développés et nous permettent de pénétrer plus avant l'oeuvre de cet artiste de formes et de mouvements poétiques.

L'ouvrage comporte de nombreuses reproductions et nous emmènent d'un univers à un autre, le monde d'Hokusai s'ouvre à nous, fascinant, émouvant, poétique. Un très beau livre.
Commenter  J’apprécie          140
L'homme de cour

Il semblerait donc que certains milieux, chargés de la formation des petits soldats de la logique marchande, aient découvert depuis quelque temps l’existence des ouvrages de Baltasar Gracian.

Conscients de l’affligeante médiocrité de leur enseignement et cherchant à donner quelques parures à son âpre stérilité, ils ont introduits, dans leurs cursus d’apprentissage à la servitude marchande, des œuvres de Sun Tzu, de Machiavel, de Clausewitz et plus récemment donc, de Gracian. C’est qu’il est en effet très important de maintenir dans les esprits de ces futurs larbins du système, l’illusion de l’appartenance à une élite ; le mirage des gros salaires s’avérant désormais de plus en plus incertain.

Il n'y a guère, toutefois, qu'un crétin arriviste et superficiel, pour croire qu’il est possible de réduire L'Homme de cour à un vulgaire manuel pour parvenir. Ce remarquable ouvrage, si subtile dans sa forme et son contenu, ne se laissera pas si facilement déformer. Ne serait-ce que parce qu’il réservera exclusivement ses trésors de "savoir-vivre" à ceux qui, de par leur expérience propre, seront en mesure d'en discerner la portée et le champ d’application, sa dialectique interne. A ceux donc qui de par leur nature, ne peuvent que mépriser les chemins de l’arrivisme.

C'est sans doute en cela que L'Homme de cour se révèle être également un livre très amusant : qui n’apportera que frustrations et déceptions à ces âmes de boue.

On méditera ainsi par exemple avec intérêt sur les applications pratiques de la thèse XXIX :

ÊTRE HOMME DROIT

"Il faut toujours être du coté de la raison, et si constamment que ni la passion vulgaire, ni aucune violence tyrannique ne fasse jamais abandonner son parti. Mais où trouvera-t-on ce phénix ?

Certes, l'équité n'a guère de partisans, beaucoup la louent, mais sans lui donner entrée chez eux. Il y en a d'autres qui la suivent jusqu'au danger, mais quand ils y sont, les uns, comme faux amis, la renient, et les autres, comme politiques, font semblant de ne la pas connaître.

Elle, au contraire, ne se soucie point de rompre avec les amis, avec les puissances, ni même avec son propre intérêt; et c'est là qu'est le danger de la méconnaitre.

Les gens rusés se tiennent neutres, et, par une métaphysique plausible, tâchent d'accorder la raison d’État avec leur conscience. Mais l'homme de bien prend ce ménagement pour une espèce de trahison, se piquant plus d'être constant que d'être habile. Il est toujours où est la vérité, et s'il laisse quelquefois les gens, ce n'est pas qu'il soit changeant, mais parce qu’ils ont été les premiers à abandonner la raison."

Un manuel d'arrivisme l'Oraculo manual ?

Commenter  J’apprécie          140
Vie des formes

Voici un essai fondateur d'histoire de l'art datant de 1934 donnant une approche formaliste de l’œuvre. Pour Henri Focillon l'oeuvre - qu'elle soit sculpture, peinture, gravure ou architecture - est une forme conditionnée par la matière, le geste naissant dans l'esprit, créant un nouvel espace et s'émancipant des aspects de peuple, de territoire ou de géographie. Prenant appui sur des formes simples et universelles tel l'entrelacs, il décortique avec minutie son point de vue entre 5 chapitres : Le monde des formes, les formes dans l'espace, les formes dans la matière, les formes dans l'esprit et les formes dans le temps.

L'essai est rigoureux (voir vigoureux) et il faut prendre garde de ne pas lutter contre les phrases de Focillon qui témoigne également d'une approche poétique et philosophique de l'objet œuvre.
Commenter  J’apprécie          90
Hokusai

Pénétrer le mystère des choses.

L’étude consacrée en 1914 par l’historien d’art Henri Focillon à Hokusaï marque immédiatement l’esprit par la qualité d’écriture, la richesse et la précision du vocabulaire, le balancement souple de la phrase et la clarté du propos. Seize pages liminaires de reproduction en couleur d’œuvres d’Hokusai plongent d’emblée le lecteur dans un bain de joie et de jouvence. Henri Focillon enrichit son texte, lors d’une seconde édition en 1925, d’une préface habitée d’un esprit de synthèse porté par un souffle poétique. Il y est question de « sorbets de tons » dans les miniatures persanes, d’interprétation « tantôt galvanique, tantôt sereine » de la nature par Hokusaï, lui-même peintre des « profondeurs cachées ». Des phrases volontairement évasives concentrent une vision de l’art particulièrement pertinente : « Pour s’emparer de la vie, il ne faut pas se répandre mais se concentrer. Pour en signifier le secret et le charme, il faut user, non de développement mais de suggestion ». L’auteur clôt superbement sa préface : « et dans son nom même, il me semble entendre le choc d’un flot qui vient heurter la plage et s’y résout en pluie étincelante – Hokousaï ! ». Ensuite, le premier volet étudié concerne la représentation de l’espace dans l’art japonais (l’exemple de Susson Shukei est pertinent avec ses « degrés d’éclairage » qui « semblent creuser la concavité des cieux) et de l’appropriation dans l’estampe de la perspective occidentale. La gravure et la mise en couleur des estampes sont étudiées à travers un va-et-vient didactique entre le Japon et l’Europe. Hokusai s’inscrit dans un contexte technique et culturel déterminant. Il en exprime l’esprit à travers une œuvre forte, vive, détachée de « toute esthétique intellectualiste ». Henri Focillon va ensuite évoquer la vie de l’artiste depuis sa naissance jusqu’à sa mort en l’intriquant à la trivialité du quotidien, à un milieu populaire, au monde flottant, source et modèle d’une production picturale monumentale ancrée dans son époque mais la sublimant pour se satelliser dans l’atemporalité des œuvres archétypales. L’art d’Hokusai est étudié à travers le dessin, la composition, le mouvement, la gravure, l’estampe, la couleur, l’approche formelle éclairant l’œuvre du maître mais plus globalement l’art japonais. Les postfaces de Sadao Fujihara et de François-René Martin relativisent la portée de la pensée de Focillon et complètent intelligemment un ouvrage biographique remarquable par son propos et ses illustrations ainsi que par la densité d’une réflexion déjà articulée autour de la vie des formes. Avec Hokusai, Henri Focillon ne pouvait espérer trouver meilleur modèle.
Commenter  J’apprécie          60
L'homme de cour

J'ai lu ce recueil à une période où je recherchais les maximes et textes fragmentaires. On y trouve des réflexions intéressantes sur la vie en société et les codes qui la régissent.
Commenter  J’apprécie          30
L'homme de cour

Il y a Machiavel pour l'action publique, et Gracian pour la prudence en société. Les sentences sont inépuisables.
Commenter  J’apprécie          20
Vie des formes

Commenter  J’apprécie          20
Hokusai

Dans l'édition Fage (2005, collection Varia) l'éditeur a choisi de conserver l'orthographe des noms propres japonais telle que l'avait donnée Focillon plutôt que les formes normalisées qui n'avaient pas cours en son temps : Hokousai plutôt que Hokusai ; Oukiyo-yé pour ukiyo-e ; Yeddo plutôt que Edo ; Yakoutshiou pour Jakuchû ; etc.

Le format (16.6x23.5) n'est pas trop dommageable à l'illustration qui reste belle bien qu'elle eu mérité plus d'espace mais les deux pages de la Manga reproduites pp. 72-73 l'on été à l'envers (en miroir). Il est dommage que les illustrations d'origine qui figuraient sur des planches hors texte dans les éditions de 1914 et 1924 se soient trouvées dispersées dans la présente édition et ne soient plus identifiables mêlées qu'elles sont aux nombreuses autres qui enrichissent le livre mais sans souci d'aider le texte. La mise en page du texte ne facilite pas non plus la lecture.

Le principal intérêt de cette édition est dans les deux textes additionnels en postface.

Sadao Fujihara fait le point sur la réception de l'oeuvre de Hokusai au Japon et en Europe et souligne l'originalité de l'approche de Focillon contre les conceptions idéalistes de l'art (l'idée prévalant sur les contraintes de la matière dans la production des formes) qui avaient cours chez les orientalistes et japonisants de son temps.

La contribution de François-René Martin est un essai reconstitution de la genèse du Hokousai de Focillon.
Commenter  J’apprécie          10
Art d'occident. tome 2 . le moyen age gothi..

Henri Focillon est un peu le pape dans l' histoire de l'art médiéval (et pas que...) ,il forma aussi une quantité de chercheurs sur le sujet (Baltrusaitis, Chastel,Huygues,Rewald, parmi ceux que je connais) . Ce volume est consacré au Moyen age gothique en deux parties : L'art gothique ( Le premier art gothique /L'age classique/La plastique monumentale et l'humanisme gothique/La peinture au XIIIème et XIV eme siècles) La fin du Moyen age ( L'irréalisme/Le baroque gothique/Sluter et Van Eyck /Le Moyen age dans la renaissance italienne ) . Riche bibliographie. Nombreuses illustrations en noir et blanc.
Commenter  J’apprécie          10
Raphaël

Dans ce petit livre, tous les dons de Henri Focillon trouvent leur aboutissement [...] Pour nous livrer cette minute merveilleuse de l’art d’Occident, Focillon a su rouler la pierre de la sagesse sur le tombeau de ses ambitions littéraires et trouver dans son esprit la partie solide, positive que le métier d’historien pouvait lui donner.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
Commenter  J’apprécie          10
L'homme de cour

L’Homme de cour est un livre écrit par Baltasar Gracian. D’origine espagnole, Baltasar Gracian dépeint à travers 300 maximes, l’art de jouer de la diplomatie et de la politique au sein de la Cour d’Espagne. Ce livre a été adapté en français pour Louis XIV.



Ce manuel est un réel coup de coeur pour ceux qui souhaitent mieux s’adapter dans le monde professionnel.
Lien : http://auria.fr/homme-de-cou..
Commenter  J’apprécie          10
L'homme de cour

Un vrai livre de chevet
Commenter  J’apprécie          10
L'homme de cour

Un tout petit livre d'une grande puissance philosophique. Certaines citations me sont désormais ancrés dans la tête. Personnellement, j'apprécie beaucoup ce livre.
Lien : https://joy369.unblog.fr/
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henri Focillon (177)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz des Diables

Asmodée, créée en 1937 est le titre de la première pièce de théâtre de: (Indice: Bordeaux)

André Gide
François Mauriac
Sacha Guitry

8 questions
27 lecteurs ont répondu
Thèmes : diable , diabolique , satan , malédiction , démons , littérature , culture générale , adapté au cinéma , adaptation , cinema , musiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}