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EAN : 9782253043935
802 pages
Le Livre de Poche (01/12/1988)
3.28/5   9 notes
Résumé :
C'est au Moyen Age que l'Europe a constitué sa culture propre, se dégageant notamment des influences méditerranéennes et orientales.
Fort d'une telle certitude, Henri Focillon s'est attelé à la tâche. Le résultat est fascinant et, à ce jour, sans équivalent: une fresque immense qui décrit, par le menu, l'émergence et les singularités d'un nouvel univers culturel. Le nôtre, encore aujourd'hui.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
À peu près contemporain d'Émile Mâle (1862-1954), Henri Focillon a creusé un sillon déjà tracé en partie par d'illustres prédécesseurs, mais avec son propre soc, et tous deux ont entraîné à leur suite bien des recherches nouvelles, Georges Duby s'étant lui aussi illustré dans le domaine, pour donner de l'art roman et de l'art gothique et de l'histoire du passage de l'un à l'autre bien autre chose qu'une simple histoire de techniques architecturales, la société médiévale en constante évolution étant elle-même prise comme objet d'étude jusque dans l'univers des formes et du discours théologique véhiculé tant dans la construction que dans la sculpture et la peinture, arts très largement participatifs de la conception des espaces de prière et lieux réservés à la liturgie.
Si Henri Focillon a eu raison de souligner que l'art roman avait largement précédé l'art gothique dans cette recherche d'un discours conjugué de tous les arts au service d'une vision totalisante et unitaire faite pour célébrer la puissance divine et la dévotion des fidèles, il a en revanche été moins convaincant quand il a voulu opposer art roman et art gothique comme des conceptions aux inspirations irréductiblement différentes, niant presque les liens et ponts qui permirent les transitions et l'adoption de l'art ogival, et s'il a raison d'affirmer que la source de cet art est bien à chercher dans l'espace anglo-mormand, il faut quand même noter qu'il a un peu tort de ne pas assez souligner que c'est bien en Île-de-France, terre capétienne, que les essais les plus prometteurs d'un avenir riche en floraisons multiples ont donné les résultats remarquables qui sautent encore à nos yeux avec les multiples cathédrales élevées au long des XIIIe, XIVe et XVe, depuis les expériences inaugurales de Morienval et Saint-Denis jusqu'à la folle entreprise de Beauvais.
Le livre de Focillon est un bon jalon qui conduit sur la route des travaux aujourd'hui incontournables de Jean-René Gaborit, Marcel Durliat, Marie-Madeleine Davy, Gabrielle Démians d'Archimbaud, Alain Erlande-Brandenbourg, Gérard Denizeau et Willibald Sauerländer, pour prendre quelques exemples, chacun et chacune étant novateur dans son domaine.

François Sarindar
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Henri Focillon. Art d'Occident. le Moyen Âge roman et gothique

Une large étude d'ensemble consacrée à l'art du Mojen Age était-elle actuellement nécessaire après tant d'autres, dont certaines fort bien faites, qui traitent du même sujet sous des titres plus ou moins divers ? Au lecteur qui serait tenté de se le demander la préface de M. Focillon fournira des explications qui le rassureront sans nul doute. du reste, ce qui importe le plus en ce genre, c'est la science et le talent de mise en oeuvre, qualités qui, dans le cas présent, bien loin de faire défaut, surabondent. Ajoutons qu'il ne s'agit pas d'archéologie pure; il s'agit d'histoire; le but poursuivi n'est rien moins que la connaissance de l'homme du Mojen Age, « encore présent et debout parmi nous dans les pierres des monuments ». L'état moral et intellectuel d'une société influe sur les formes de son art; ces formes, en retour, influent sur la société. Ainsi, du xi6 au xve siècles, se créa et se propagea en Occident un « humanisme large et ferme », moins parfait à certains égards que celui de la culture antique, mais plus compré- hensif et plus complet, débordant de vie, aspirant à l'universel. Cette idée générale, justifiée à chaque instant par l'examen des oeuvres, est pour ainsi dire l'âme qui anime le développement de tous les chapitres de ce gros volume.
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— Paris, A. Colin, 1938. In-4° de 361 pages, illustrations, 63 planches hors texte.

http://www.persée.fr
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le Miroir de la Nature nous montre le bois voisin de la petite ville, le proche jardinet de faubourg où croissent le noisetier, le fraisier et quelques plants de vigne.
On dirait qu'une main d'enfant y a cueilli la parure des autels et qu'elle l'a suspendue, toute fraîche, sous les voûtes, pour une Fête-Dieu qui n'a pas de fin.
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L'art du moyen âge nous fait connaître sa vaste conception de l'homme et de ses rapports avec l'univers. Il ne l'isole pas. Il le montre aux prises avec les exigences, les misères et les grandeurs de son destin. Il ne s'arrête pas à l'épanouissement de sa jeunesse, sauf quand il le couche sur la pierre des tombeaux. Il le prend à tout âge, dans toute condition, maniant l'outil, subissant ses maux. L'aveugle des parties hautes de Reims proclame la gloire de la justice de Dieu et la gloire de la patience humaine.
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L'art le plus homogène ne se définit que dans son développement.
L'art roman, dés le XIe siècle, adopte une forme nettement caractérisée, l'architecture reconnaissable à l'emploi systématique des galeries d'arcatures et des bandes plates.
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Le programme de la basilique romane est celui d'une sorte de reliquaire immense, mais ouvert à tous.
L'église monastique de ce temps est à la fois l'église des moines et des pèlerins.
Elle abrite les corps saints et attire la dévotion des fidèles
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[Le terme d'art "roman"] évoque heureusement la coïncidence avec le développement des langues et des littératures romanes. On le doit à un archéologue normand, M. de Gerville, qui, dans une lettre à son ami Le Prévot, datée de décembre 1818, écrivait, à propos de certaines églises normandes : "Tout le monde convient que cette architecture, lourde et grossière, est l'opus romanorum dénaturé ou successivement dégradé par nos rudes ancêtres. Alors aussi, de la langue latine, également estropiée, se faisait une langue romane..." Le mot vaut mieux que la doctrine. Voir Docteur Gidon, L'invention du terme d'architecture romane par Gerville (1818), Bulletin de la société des Antiquaires de Normandie, 1935.
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