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Critiques de Henri Loevenbruck (3352)
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J'irai tuer pour vous

Milieu des années 80, à l'heure de la cohabitation Mitterrand/Chirac, des attentats parisiens du Hezbollah liés aux relations tendues entre la France et l'Iran, et des prises d'otages de journalistes français au Liban, la DGSE a besoin d'un type disponible, qui puisse rester sur site.

"Pas un gars de chez nous, un agent (entendez un personnel extérieur à la DGSE, payé en liquide pour des services ponctuels). Un type qui a l'habitude de se faufiler dans le civil autant qu'en opération. De se faire oublier..."



Ce type, Olivier Dartan, officier de la DGSE et chef de poste adjoint au Liban, va le recruter.



Il ira chercher Marc Masson, déserteur de l'armée, baroudeur sans attache qui faillit mourir en Amérique du Sud, pourchassé par des trafiquants de drogue locaux.



Compte tenu de ses aptitudes naturelles et persuadé que ce "métier" est fait pour lui, qu'il répondra à son amour de l'action et de son pays, Masson ne tardera pas à réussir sa formation et à accepter ce travail si particulier.



Il deviendra Hadès, agent secret au service de son pays, mais bien conscient que son pays le renierait en cas de pépin.



Et après quelques missions simples, il sera finalement appelé par Dartan :

"Marc sut aussitôt ce que cela voulait dire. Il allait devoir tuer. Tuer pour son pays."



A mon avis :

Le personnage de Marc Masson a réellement existé. Henri Loevenbruck l'a rencontré.



Après les attentats de Charlie Hebdo, il autorisa enfin l'écrivain à raconter son histoire si singulière, même si les dates et les noms ont été modifiés pour conserver une certaine confidentialité du propos.



En évoquant la vie et les déboires de Marc Masson avant son entrée à la DGSE, le récit nous permet de nous imprégner de ce personnage, d'en sentir la sensibilité et les particularités, qui feront de lui le candidat idéal pour devenir un tueur. Pas un assassin, mais plutôt, comme il le dit lui même "être la balle dans votre fusil. C'est vous qui tirez, c'est moi qui tue".



Arrive alors le moment de la sélection et des premiers entrainements du futur agent. Ils m'ont immédiatement plongé dans les souvenirs du film Nikita (Luc Besson 1990), qui relate de la même manière les premiers pas d'un citoyen ordinaire (une femme dans le film de Besson) dans une existence extraordinaire, faite d'attente devant le téléphone, puis de tests grandeurs natures, et enfin de véritables missions dans lesquelles sa vie sera très vite en jeu.



J'ai été conquis par ce livre, à la fois très documenté sur les années compliquées de la cohabitation Mitterrand/Chirac et les relations internationales entre la France et certains pays du Moyen Orient, et sur le rôle de ces agents de l'ombre, dont on entend parler qu'à de rares occasions (parfois peu glorieuses d'ailleurs, pour ceux qui se souviennent de l'affaire du Rainbow Warrior).



J'y ai trouvé un bon équilibre entre l'analyse des états d'âmes du personnage et ses faits d'armes. On s'attache rapidement à ce personnage, que l'écriture d'Henri Loevenbruck, dynamique et pleine de sensibilité discrète, rend très humain et loin du cliché du tueur froid, même si forcément Masson n'est pas un ange.



Je me suis donc régalé à la lecture de ce livre passionnant, qui m'a également laissé une certaine mélancolie sur les dernières pages, tant cette histoire a un coté triste finalement.



Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :

https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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J'irai tuer pour vous

Marc, en plus d'être jeune et beau gosse, possède la particularité notoire de tuer pour vous.

Le gendre idéal, en somme.

Un esprit légèrement frondeur et une aptitude au tir de précision frontal en feront, paradoxalement, une cible de choix pour la DGSE .

Il est désormais un barbouze, un invisible.

Un chien de la République prêt à mourir pour elle.



Ce bouquin aurait pu porté le titre du précédent opus tant il y est question, une fois encore, de liberté.

Liberté pour ces otages détenus au Liban.

Liberté d'aimer malgré un passé qui tutoyait rarement le bonheur et un léger problème de canalisation émotionnelle que même destop y s'trouva fort marri face à une telle problématique de colère mal contrôlée.

Liberté pour tout un chacun d'évoluer en une contrée sans redouter l'attentat désormais de saison.



Un peu lent à se mettre en branle, J'irai Tuer Pour Vous fait mieux que se rattraper une fois le cadre illégal posé.

Porté par un anti-héros attachant, il fait également la part belle à la géopolitique sans jamais être rasoir (d'Okham, hu, hu, hu).

S'inscrivant pleinement dans l'ère du temps, son large spectre informatif apparaît aussi documenté que crédible.

Où il y est question de traque, de politique politicienne faisant fi de toute considération humaniste à son seul profit, de tourtereaux ayant choisi de tenter le coup tout en appréhendant un mur de fort belle facture au loin, le tout si parfaitement amalgamé qu'il ferait presque passé ce 826 feuillets poche pour un 820. Pensez à un p'tit marque-ta-page, on sait jamais.



J'irai tuer pour vous est tellement plus que tout cela.

Il est finalement un énorme panard de lecture totalement différent de son prédécesseur en terme de sujet mais pas loin de l'égaler en terme de plaisir pur.



On vient d'enquiller direct sur Le Bureau des Légendes.

Hasard ? Coïncidence ? Je n'crois pas, non...
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Nous rêvions juste de liberté

Aïe...

Euh...

Hum...

J'ai pas aimé le bouquin encensé par la communauté Babéliote. Vilain petit canard. Bouh.

Pire, ça m'a fait ch... du coup je l'ai pas terminé. Un principe de lecteur, oui j'ai des principes, comme un vieux con : si un bouquin me gonfle, j'arrête. Il en reste tellement à découvrir. du coup ma critique n'est pas légitime. Vu que je l'ai pas lu en entier.

Mais j'ai mes raisons de ne pas l'avoir terminé. Tout d'abord l'écriture, que j'ai trouvée convenue et plate, dans le genre rebelle s'entend. Comment dire ? Une absence de ton, d'originalité, de souffle. Une pale copie, très pale, d'un Attrape-Coeurs, exemple de monologue génial avec un ton unique, ou d'un "Euréka Street", autre exemple d'histoire d'amitié, que j'adore celle-là.

Et puis les ressorts de l'histoire : ça pétarade de bons sentiments, l'amitié exceptionnelle entre garçons de mauvais genre, les bons et les méchants, les riches et les pauvres, le lycée privé, le surgé qui est un vrai salaud, les motos symbole de liberté, l'injustice, tout ça. J'ai eu l'impression de lire un Harlequin côté Bad boys (même si j'ai jamais lu de Harlequin), une sorte de bouquin en pleine puberté.

Reste l'histoire, j'imagine, et j'ai lu certaines critiques qui laissent entendre une histoire haletante, une fin épique. Disons que c'est un point positif (même si je l'ai pas fini). Mais fait-on un bon livre avec seulement une bonne histoire ? A mes yeux non.

Voilà voilà... Un best seller peut-être bien, mais sûrement pas un grand livre (à mon humble avis illégitime).

Désolé.
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Nous rêvions juste de liberté

Hugo habite un bled paumé, Providence, dans un pays qui ressemble qui USA.

Il habite dans une roulotte dans le jardin de ses parents avec qui rien ne va . Envoyé à l'école "des riches" pour saisir sa dernière chance à 16 ans, il fait connaissance avec Freddy et ses deux potes , Oscar et Alex. Vite intégré à la bande , Freddy et Hugo se rapprochent autour de leurs passions communes : La déconne, la fête et la moto.



La suite ne sera qu'un pale reflet de ce que ce livre a engendré comme émotions.

Il est bien sur question de liberté, qu'est ce qui se cache derrière ce mot, est ce que tout le monde en a le même concept, qu'est que qu'être libre ? Vous avez quatre heures.

C'est avant tout l'histoire de jeunes paumés pour qui rouler est un exutoire et pourrait devenir un mode de vie comme tous ces groupes de motards. C'est une évasion , un doigt à la société , une façon d'exister et de recherche d' un idéal.

La route, c'est magique , on l'imagine avec un bon vieux morceau de rock , de Lynyrd Skynyrd au Red Hot, en passant par Aerosmith ou le boss. On imagine les nuits à la belle étoile, les conneries, les rigolades, les potes, les filles, l'alcool, la drogue . On sent venir les embrouilles aussi , les petites , celles avec les flics qui ne sont que des embrouilles matérielles. Les plus graves , les plus spirituelles, celles qui dessoudent une amitié , celles qui font s'éloigner les idéaux.

Alors on navigue au grès des émotions avec Bohem, la Fouine , le Chinois et les autres sur des routes désertiques comme la couverture du livre nous le suggère si bien. On rit, on souffre, on s'apitoie, on s'énerve, on râle. On tourne la, page en se disant "putain , non pas ça " ou "ils ne vont quand même pas oser". Et si...ou non.

Un livre qui plus est magnifiquement construit autour d'Hugo , ou Bohem pour ceux qui sont montés avec lui sur sa bécane, où les personnages évoluent, se rapprochent ou s'éloignent. Avec l'écriture de Bohem, son style , jeune, puissant, sans filtre.

Je peux discourir des heures mais je ne voudrais pas surtout mettre un pied dans l'histoire et spoiler la moindre parcelle du livre , comme la gentiment fait la quatrième de couverture. Qu'est ce que l'on en a à foutre de l'avis de l' obs en gros ? Bohem, il lui aurait cassé la gueule à celui qui a eu cette idée à la con.

Je laisse à regrets mes potes de quatre jours , ils seront sans doute longtemps avec moi, comme l'est Fusun du musée de l'innocence par exemple. Avant d'aller faire une place à ce livre sur mon ile déserte, j'ai posé les yeux sur le titre de ce livre. Nous rêvions juste de liberté. Juste....
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Nous rêvions juste de liberté

Ah si la vie n'était faite que d'espace, de plaisirs, d'amitié et d'amours... Si la vie n'avait pas pas ses entraves, sa routine, ses désespérances ...



Mon cher Bohem, j'avoue je suis presque tombée amoureuse de toi, mais il ne fait pas bon s'attacher à quelqu'un comme toi. Non, toi pour que tu te sentes vivre, il te faut lâcher les rugissements de ta moto, ta Lipstick !



Mon Bohem, mon petit Hugo, dès le départ ta vie n'a pas été une providence...Pourtant, Providence, c'est la ville où tu as passé ton enfance, auprès de tes parents pas très présents et de ta petite sœur Vera partie bien trop vite fauchée par une moto... Auprès de ton papy Galo, ton papy de cœur qui t'a offert sa roulotte clouée dans le jardin parental, premier espace de liberté pour toi.



Et puis tu grandis et les premiers potes arrivent. Tu découvres avec eux les relations hors famille. Ces amis tu les choisis, ce sont les amis de serments infinis, de cette amitié que l'on croit éternelle.



Les bêtises et la découverte de la moto, de la liberté de se mouvoir à vitesse grand V, de sentir le vent souffler.



Les amitiés se tissent en bande, les personnalités se forgent, les affinités s'affinent et se peaufinent.



Il y a quelques filles mais en dehors du groupe finalement.



La bande à Bohem c'est Alex, Freddy et Oscar. Ils deviennent ta famille, ton groupe, ta bande. Et puis la bande va s’agrandir au fil de vos chevauchées.



Votre lien c'est aussi la moto surtout avec Freddy, ce Freddy qui en faisant un autre choix que celui de partir, te sera si fidèle...



Si j'ai un bémol sur cette lecture c'est parfois dans le dérapage de certaines situations que j'ai trouvé un peu "trop", et quand la drogue prends la pas sur la raison...Paradis artificiels ...



Le langage de Bohem colle parfaitement à son tempérament et à son histoire, j'ai aimé ce parti pris de la part de l'auteur.



Amitié, esprit de bande, liberté !



Ce livre m'a emportée sur ces terres de liberté

où l'auteur m'invitait dans sa dédicace, cheveux au vent,

sur des bolides au milieu de nulle part.



Ce livre m'a émue, l'histoire de Bohem m'a émue.

Plus qu'une ode à la liberté, ce livre met en avant la notion d'amitié ,

essentielle dans nos constructions personnelles !



Si on ne choisit pas sa famille, on choisit ses amis ♥



Alors prêt pour la chevauchée à côté de Bohem ?

Accrochez-vous derrière lui bien fort ça va vous secouer !
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J'irai tuer pour vous

Marc Masson est un déserteur retrouvé moribond à la frontière franco-brésilienne de Guyane. Soigné et remis sur pieds il est renvoyé à son camp militaire de base à Lyon.

Là il lui est fait la proposition, soit de travailler pour les services secrets français, soit d'aller en prison pour désertion.

Le jeune homme accepte la proposition de la DGSE en tant qu'agent extérieur, sans soutien, ni possibilité de secours, d'intervention, s'il lui arrivait quelque chose. Il est, sera seul dans sa, ses missions

Les années (19)80 voient se dérouler en France métropolitaine plusieurs attentats terroristes ainsi que des prises d'otages à l'étranger.

Masson participera à la chasse aux auteurs de ces attentats en France, Liban et autres pays où sont censés être les malfaiteurs.

Comme il le dit par la plume de Loevenbruck, à nous autres citoyens français :

"Je suis la balle dans votre fusil. C'est vous qui tirez, c'est moi qui tue."

Dit ainsi c'est, peut-être, aller un peu vite en besogne, ceci étant, en y réfléchissant, ce n'est pas faux non plus.

L'auteur met le doigt ou ça fait mal lorsqu'il incrimine les différents partis politiques français, de droite comme de gauche, responsables d'avoir fait, pour partie, échouer les négociations de libération des otages pour cause d'élections législatives. Notamment quand la droite de Chirac, en 1986, était en position de gagner ces élections.



C'est mon 3ème Loevenbruck et c'est avec le même bonheur de lecture que je referme ce dernier.

De l'escapade de Marc en Amérique du sud, jusqu'à ses missions au Moyen-Orient et en Europe, en passant par sa formation physique, théorique et pratique, le roman est passionnant.

Le personnage de Marc, homme courageux, honnête, amoureux de son pays pour lequel il est prêt à mourir, est un symbole de ces hommes de l'ombre qui oeuvrent tous les jours pour permettre à d'autres, nous, de vivre leur vie de tous les jours dans la tranquillité.

Conteur formidable l'auteur sait utiliser son talent pour rendre accessible au tout venant cette hydre qu'est le renseignement extérieur. Les caches, les couvertures, les déplacements, sans sommeil, sans manger mais tout en ayant une vie, un couple, conditions de base pour passer le plus inaperçu possible, sans oublier les légendes, ces identités qu'il faut apprendre par coeur qui sont condition de leur survie.

Un roman d'une grande tenue, écrit par un écrivain à la plume prenante, envoutante à vous scotcher ses pages et ses mots sur vos rêves, si bien qu'à la fin on en redemanderait, que j'en redemande.

Je conseille cet oeuvre.






Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Nous rêvions juste de liberté

bon, il y a déjà 345 critiques sur ce roman mais je fonce quand-même...



J’ai longtemps hésité avant de me lancer dans cette lecture ; quand un roman enflamme à ce point les réseaux sociaux et les blogs, je me méfie un peu et ce d’autant plus que la moto et moi, nous sommes aux antipodes…



J’ai fini par tenter l’aventure et je n’ai vraiment pas été déçue de voyage, au propre et au figuré…



« Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté »



Voilà, au mot près, la seule phrase que j’ai été foutu de prononcer devant le juge, quand ça a été mon tour de parler. Je m’en faisais une belle image, moi, de la liberté. Un truc sacré, presque, un truc dont on fait des statues. J’ai pensé que ça lui parlerait. Ainsi commence le roman…



C’est le héros, Hugo, alias Bohem, qui raconte l’histoire, telle qu’elle s’est passée réellement et non la version fournie au juge à la fin du road-movie. Ce garçon est attachant, car son enfance a été marquée par la mort de sa petite sœur Véra, renversée par une moto, alors qu’elle était avec sa mère.



Ce drame va modifier toute la structure familiale, car la mère ne fera jamais le deuil de cette enfant, et surtout comparera toujours Hugo à la sœur parfaite, qui elle aurait donné toutes satisfactions ; sous-entendu, lui n’est que le mal incarné… se sentant mal aimé, il vaut multiplier les provocations dans le collège pour riches où sa mère l’a inscrit pour qu’il rentre dans le droit chemin. Là il rencontre celui qui deviendra son meilleur ami, son frère, Freddy.



Avec lui il découvre la moto et ils finissent par construire leur propre bécane dans le garage du père de Freddy.



Réfugié dans sa cabane au fond du jardin, il refait le monde avec lui mais aussi Alex alias la fouine, Oscar dit le Chinois avec les cigarettes puis le cannabis etc. ce qui va les conduire en prison. A la sortie, Freddy s’est rangé, alors ils partent tous les trois, car plus rein ne les retient.



On voit l’ivresse de rouler pendant des heures, le sentiment de liberté, de ne rien devoir à personne, qui peu à peu va tutoyer la légalité, et conduire à la descente aux enfers, à l’engrenage qui fait que d’un petit délit, partir sans payer l’essence par exemple, va se transformer en vol à mains armées, à la mort…



Je ne connais rien de l’univers de la moto, mais j’ai aimé en apprendre les codes, les couleurs cousues sur les blousons, ou peintes sur l’engin, la nécessité de désigner un chef et des prospects… les bandes rivales qui ne se font pas de cadeaux.



« Il y a quelque chose dans le partage des couleurs qui est difficile à expliquer, comme si ça jouait un rôle d’accélérateur dans les rapports humains, parce que ceux qui en portent, quand ils se croisent, ils savent qu’ils ont forcément pas mal de choses en commun, comme des fêlures qui les rapprochent. » P 213



Mais, commander n’est pas le désir fondamental de Bohem, alors il repart tout seul, épris de liberté, mais le destin nous rattrape toujours. J’ai aimé ce gamin, chez lequel l’absence d’amour parental a déclenché des failles profondes et le désir de fuir. Prêt à tout pour être aimé, il ne pense qu’aux amis, il est sincère, il ne lui vient pas à l’esprit que les autres ne fonctionnent pas comme lui et finiront par le trahir.



Henri Lœvenbruck décrit très bien la manière dont le pouvoir peut modifier l’individu et lui faire tourner le dos à ses principes, si tant est qu’il y ait eu des principes… les personnages sont très bien étudiés, et tous ont leurs failles, leur caractère, leur personnalité ; il y en a qu’on se met à détester très vite, presque instinctivement.



J’ai beaucoup aimé ce roman, contrairement à ce que j’imaginais, en me laissant enfin tenter par l’appel des sirènes. C’est vraiment un beau voyage, les cheveux dans le vent.



Ça n’étonnera personne, mais quand je m’enflamme, j’y vais à fond et j’ai déjà dans mes valises pour l’été prochain, « l’Apothicaire » et « Le syndrome Copernic »…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le Loup des Cordeliers

Dans le quartier des Cordeliers, un criminel justicier sévit.

Muni d'une cape noire, mystérieux, il est accompagné d'un loup. Chaque fois, il s'attaque à des hommes qui menacent une femme.

Le commissaire Guyot est sur ses traces. Il est bientôt séduit par les déductions intelligentes du jeune reporter, Gabriel Joly fraîchement arrivé à Paris après ses études à Liège.

Gabriel s'ennuie dans le journal de son oncle , " le Journal de Paris" où aucune remarque négative ne peut être faite sur des faits se déroulant dans la capitale. Il doit se contenter de la rubrique des spectacles.

Le jeune homme est plus tourné vers le vrai travail d'investigation du journaliste.

Nous sommes en mai 1789, quelques mois avant la Révolution. Gabriel y rencontre des hommes comme Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre et des femmes comme Olympe de Gouges, Mademoiselle Theroigne venue de Liège pour participer aux évènements qui se préparent dans la capitale française .

Il enquête très sérieusement et est intrigué par de nombreux personnages comme la jeune bibliothécaire muette et jolie du couvent des Cordeliers.

Il y rencontre aussi un ancien pirate effrayant qui devient son ami.

On y lit les déboires de Louis XVI et de sa famille et les complots qui se lèvent contre lui.

Le rôle de la franc-maçonnerie est étonnant , afin de changer l'ordre établi.

J'ai vraiment admiré l'humour et la qualité de la plume de Henri Loevenbruck que j'avais pu lire dans " L'apothicaire" auparavant.

Le roman est parfaitement documenté. Je suis allée très souvent sur Internet pour compléter mes informations .

Des renseignements nouveaux me sont apparus comme l'existence de loups dans les entrailles de Paris quelques centaines d'années avant, la famine du peuple amenée par l'appauvrissement du royaume dans son aide à l'indépendance des Etats-Unis. Je connaissais la famine du peuple et les extravagances de la cour de la reine Marie-Antoinette et du roi Louis XVI mais j'ignorais cette raison.

C'était très intéressant mais j'aurais voulu que l'intrigue prenne plus le dessus sur les faits historiques pour créer un suspense plus intense.

J'aurais aimé plus d'actions également.

La fin ouvre sur un mystère concernant le loup des Cordeliers et sur la suite étant donné que celui-ci est le premier d'une trilogie.



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Nous rêvions juste de liberté

Et une de plus ! 5 étoiles direct sans réfléchir ! Gros coup de coeur. Moi aussi la bande à Freddy m'a complètement conquise. Pourtant mon côté féministe aurait dû être choqué par certains passages, ben non même pas.

Je vous entends d'ici : c'est normal les filles elles aiment ça les bad boys, les rebelles qui roulent des mécaniques et bien non rien à voir !



J'ai été complètement accro à cette histoire de la première à la dernière ligne. J'ai avalé les pages comme Bohem, Freddy, le chinois la fouine et les autres ont avalé les kilomètres sur leurs bécanes. L'écriture de Loevenbruck est magique. Cette façon de raconter les choses comme s'il parlait à ses potes peut paraître étonnante. Justement ! J'ai aimé le côté non conventionnel à l'image de ce qu'il nous raconte. Belle prouesse, car il faut la tenir cette écriture pendant presque 500 pages, sans faillir, sans tomber dans la facilité et le défi est plus que relevé. Il y en a de belles phrases dans ce livre, touchantes, vraies, simples, à vous vriller l'estomac. Il nous parle sans tricher sans dramatiser sans embellir les choses. L'histoire est à la fois sombre et lumineuse. Il y a beaucoup de coups durs de déceptions, la vie et le sort s'acharnent et pourtant tellement de joies et d'espoir transpirent dans ces lignes. Tout se mêle et le résultat est vraiment magnifique. La grande classe monsieur Loevenbruck.



Je me suis vraiment attachée à cette bande de potes, ces loosers, ces marginaux dont personne ne veut, parce qu'on ne tend pas la main à ceux qui ne trouvent pas leur place dans nos société civilisées et bien pensantes. Ok ce ne sont pas des enfants de choeur mais tout n'est jamais tout noir ou tout blanc. Ils sont de ceux qui refusent de rentrer dans le moule et qui dérangent juste parce qu'ils existent. Au lieu de tenter de se fondre dans le décor, et de passer inaperçu pour éviter les coups ils décident de les prendre en pleine face avec tout la haine mais aussi tout l'amour qui va avec. Car il y a aussi beaucoup d'amour dans ces pages qui sont une véritable ode à l'amitié et à la liberté, même si parfois ça dérape.

Je pourrais dire que les personnages sont bien construits et blablabla… mais je trouve que dans ce cas précis ça sonnerait presque comme une insulte. Je suis dans le déni et je veux y rester ! Je veux croire que cette histoire et tous ses protagonistes ont existé pour de vrai. Même si la fin est triste à pleurer, même si pas mal de choses font mal aux tripes parce que la Liberté ça se paie, ça valait le coup d'avaler tous ces kilomètres.



Je ne sais pas si je pourrai encore entendre Bohemian Rhapsody sans avoir une petite pensée pour Bohem et ses potes.

D'ailleurs je laisse le mot de la fin à Freddy Mercury : Anyway the winds blows, doesn't really matter to me (De toute façon le vent souffle, ça ne m'importe pas vraiment, à moi).



Challenge ABC 2018

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Nous rêvions juste de liberté

Je ne voulais pas ça se finisse, pas tout de suite, pas si vite.

Je ne voulais pas quitter Hugo, ni sa bande.

Mais je suis si heureuse d'avoir profité un peu, moi aussi, d'une aventure hors du commun... à la fois extraordinaire et universelle, de cette histoire d'amitié.

C'est un livre qu'on a envie de partager, d'offrir à ses proches, ses amis, des inconnus même, parce qu'un petit bonheur en papier comme celui là, on ne peut pas le garder que pour soi. Il doit profiter à tous.

C'est un livre typiquement babeliesque parce que c'est grâce au site que je l'ai découvert, et surtout grâce aux critiques de mes babeliotes préférés. Et je confirme, il est incontournable. Tout y est, l'amitié, la fraternité, l'amour, l'honneur mais aussi la survie, la trahison, l'injustice.

Un road-trip qui nous triture les méninges et les tripes, une claque.

Inclassable, in-chroniquable.

Juste, lisez-le.
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Nous rêvions juste de liberté

Je suis complétement sonnée, groggy, scotchée ! Je viens de finir ce polar. Si j'ai un conseil à vous donner, si ce n'est pas déjà fait, lâchez tout ce que vous êtes en train de faire, allez chez votre libraire et jetez-vous sur ce livre.



LH&R, trois mots qui résument parfaitement ce livre. Et vous, jusqu'où iriez-vous pour la Liberté ? Un des meilleurs livres que j'ai lu depuis le début de l'année.



Je dois un grand merci à Lehane-Fan et à Tostaky61 pour leurs critiques qui m'ont donné envie de lire ce livre, ainsi qu'à Fannyvincent, qui me l'a également conseillé. Et bien sûr à Babelio d'exister.



Je dois vous laisser… J'ai les larmes aux yeux et la gorge serrée.

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Le Loup des Cordeliers

La France. Paris. La révolution.



Quelques jours avant quelques jours pendant.

Comme balade voyage historique, on peut difficilement faire mieux.



L'idée de découvrir Paris à travers les yeux de Gabriel est la meilleure de toutes.

Son émerveillement quasi enfantin est contagieux et on se prend à rêver, s'imaginer être à sa place.



Découvrir Paris, puante mais colorée, nauséabonde mais vivante, déambuler dans ces rues de métiers, ces rues à thèmes.



Rencontrez ceux qui ont compté, ceux qui ont influé sur l'Histoire de notre pays et sur sa gouvernance, sa culture.

Danton, Robespierre, Mercier..

Des personnages aux nomx célèbres défilent sous nos yeux. Je me suis délectée de tous les rencontrer.

Même les "méchants", ceux qui considéraient cette possible évolution sociale comme un pas en arrière et une trahison des valeurs du royaume.



Gabriel est journaliste, et imprimeur, écrivain, correcteur, enquêteur.

Cet homme a tellement de casquettes qu'il lui faudrait plusieurs têtes.

Gabriel se prend de passion pour le coupable de plusieurs attaques violentes ayant causé la mort de plusieurs hommes.

Son instinct, son sens inné de l'observation vont lui permettre de découvrir ce qu'il recherche et plus encore.

Gabriel est le personnage principal de ce livre mais Paris y tient le premier rôle.

Une grande réussite pour moi.

Je n'ai qu'une hâte : lire la suite.



L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ? Et avez-vous lu la suite ?
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Nous rêvions juste de liberté

• En épigraphe du roman : un joli vers du grand Paul Eluard.

• Dans les toutes dernières pages : un final aussi poignant qu'inattendu, qui donne tout son sens à la citation mentionée plus haut, et qui m'aurait sans doute arraché quelques larmichettes si je n'étais parvenu, au prix d'un effort surhumain, à colmater les fuites et à masquer mon trouble auprès des autres voyageurs apahtiques de mon RER francilien bondé.

• Entre les deux : un road-movie brillant, riche en émotions et en rebondissements, une virée à moto à travers les Etats-Unis menée tambours battants par Hugo (dit Bohem) et sa bande de bikers un peu paumés. Les membres fondateurs du MC (comprendre "Motorcycle Club") cherchent par tous les moyens à fuir la misère de leur ville natale, à laisser loin derrière eux une enfance lourde d'ennui et d'injustices.



Bientôt le groupe s'étoffe, et Loevenbruck nous offre une belle galerie de personnages, fêlés mais vaillants, gentils loubards comme on les aime.

Bien sûr, la route est semée d'embuches, et nos pirates de l'asphalte franchiront plus d'une fois la ligne jaune, mais quelle importance, quand seuls comptent les rires des frangins, le vent dans les cheveux, et cette amitié indéfectible qui éclabousse chaque page ?

Des hauts, des bas, l'ivresse métaphorique de la liberté mais aussi celle plus sordide des pires excès, des accolades et des bastons, des engueulades et des trahisons, de belles rencontres et de monstrueuses désillusions : la vie, quoi !



Alors c'est vrai, tout n'est pas rose au long de ces 400 pages, mais on ressort de cette lecture avec une furieuse énergie, une foi en l'amitié et la toute-puissance des liens de fraternité, une envie folle de ne vivre qu'au présent et, vaille que vaille, de surmonter les chutes pour se remettre en selle !

Poignée dans l'angle, et chaud devant !
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Les disparus de Blackmore

Le sujet (enquête policière), l'époque (1925) , le décor , une petite île anglaise pas loin de Guernesey, la comparaison avec Agatha Christie : tout cela m'attirait comme une guêpe avec un pot de miel et au final, un bilan un peu mitigé...



J'ai aimé le début, pour le cadre, la rencontre entre les deux personnages: Lorraine Chapelle, jeune française, première diplômée femme de l'Institut de criminologie de Paris et Edward Pierce, britannique, spécialisé dans les sciences de l'oculte , détective de l'étrange, "introverti" (comprenez homosexuel). L'amitié est immédiate et l'association professionnelle coule de source. Elle a été mandatée par un ami de sa défunte mère, dont la nièce a disparu ; lui est sans nouvelle d'un ami.



J'ai aimé ce duo improbable, bien que lui soit plus en retrait, la personnalité de Lorraine occupant tout l'espace. Elle est un peu dévérouillée( limite syndrôme de la Tourette !), elle dit et fait tout ce qu'elle pense.

J'ai aimé cette ambiance historique et ces gens de l'île un peu (et même carrément ) hostiles, renfermés sur eux-mêmes, toutes les descriptions qui permettent de bien s'imprégner de l'ambiance, de visualiser parfaitement..;



Et puis, je n'ai plus aimé les descriptions quand il s'agissait de religion, superstition, etc... J'ai trouvé ça long, maintes fois, mes yeux ont eu envie de lire en diagonale.

Et puis je n'ai plus aimé l'histoire dés que le tournant "étrange" est arrivé. Une pincée d'"étrangeté", une de fantastique, un brin gothique, Ce n'est pas un genre littéraire que j'affectionne, d'autres apprécieront, car l'auteur est sérieux.

Et c'est là, que je n'ai pas compris la comparaison avec Agatha Christie (j'ai lu toute son oeuvre ) et dés les 200 premières pages, j'ai trouvé qu'on en était loin. A moins d'être très superficiel et d'aditionner : l'Angleterre/ le roman policier/ l'enquêteur à moustaches ! / 1925 ...

Loevenbruck traite le factuel, ce qui est visible mais passe un peu vite sur les tourments psychologiques, ne s'attarde pas sur les présentations des personnages, et moi, c'est ce que je préfére dans les romans policiers... frustration!



J'ai souligné le sérieux et le travail de l'auteur qui est remarquable (en plus de sa capacité à changer de genre littéraire, comme de pays où placer ses histoires...), j'aimerai aussi souligner le soin qu'il apporte au vocabulaire en allant chercher des expressions désuettes qui donne beaucoup de charme au roman. "Carnebidouille ! ," "Foutre-Dieu !" ," Saperlotte !" : sont autant de perles qui sortent de la bouche de Miss Chapelle ...



Si vous aimez les légendes celtiques, un peu l'épouvante et l'horreur, l'étrange, l'historique, le mystère, alors vous aimerez Les Disparus de Blackmore, moi je suis passée un peu à côté, uniquement parce que ce n'est pas un genre littéraire que j'affectionne...





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J'irai tuer pour vous

Henri Loevenbruck propose un thriller d’espionnage à la française, fortement inspiré par les évènements autour des attentats de 1985-86 et des enlèvements de ressortissants français au Liban qui eurent lieu à la même période.



Marc Masson est un déserteur de l’armée française, un peu idéaliste, qui baroude de pays en pays en Amérique du Sud. Un gars qui suit son instinct et va devoir fuir d’un pays à l’autre face aux problèmes que sa propension à la violence lui crée. Arrivé plus mort que vif en Guyane après une très longue marche dans la forêt amazonienne, il est récupéré par l’armée française. Les services vont lui proposer une alternative aux poursuites : devenir agent clandestin pour la DGSE.

En 1985 commence une campagne d’attentats visant les principaux lieux publics de Paris. La DST et la DGSE s’interrogent sur les auteurs de ces attentats. Peu d’information, des fausses pistes. Un pseudo groupe terroriste revendique ces actes lâches. La terreur met la pression sur les dirigeants français.

Dans le même temps, au Liban, des citoyens français, personnel d’ambassade, journalistes, sont enlevés. Ils ont pour nom : Marcel Carton, Marcel Fontaine, Jean-Paul Kauffmann, Michel Seurat. Philippe Rochot, Georges Hansen, Aurel Cornéa et Jean-Louis Normandin. Leurs noms et leurs visages vont venir ouvrir chaque journal télévisé d’Antenne 2 pendant de long mois.

Le groupe fondamentaliste chiite Hezbollah est suspecté d’avoir organisé ces rapts pour le compte de l’Iran et d’utiliser les otages comme contrepartie au remboursement d’une dette d’État, contractée par la France avec les Iraniens du temps du Shah d’Iran pour le projet nucléaire Eurodif.

Olivier Dartan, l’officier de la DGSE en poste à Beyrouth, s’affaire pour tenter de localiser les otages, ballottés de cachots en geôles dans des sous-sols croupis. Ses découvertes vont l’amener à faire un lien avec les attentats de Paris.



A partir de faits réels, parfaitement remis dans leur chronologie, Loevenbruck créée un thriller prenant. Les chapitres alternent entre le climat de quasi guerre civile au Liban, avec la violence à chaque coin de rue, la formation de Marc Masson, qui se jette à corps perdu dans l’aventure, les attentats, et le quotidien effroyable des otages.

La construction du récit est remarquable. Elle emporte le lecteur dans ces recoins cachés de l’Histoire. Les pages consacrées à la vie des otages sont impressionnantes. L’incertitude est leur quotidien, avec des parodies d’exécution menées par des psychopathes drapés de religion. Le fonctionnement des services secrets est un peu dévoilé, même si on devine que beaucoup reste tu. Loevenbruck met l’accent sur l’abnégation des soldats qui s’engagent dans ces services. Ce qu’il écrit est inspiré, d’après ses commentaires, de ce que lui a livré un ex-agent clandestin de la DGSE. A l’arrivée, le tout est fortement romancé (notamment les scènes de torture dans un pays européen, qui paraissent peu crédibles dans le contexte du livre).

Plus le livre avance, plus la (mauvaise) part du monde politique se montre. Les arrières pensées des politiques face aux échéances électorales les conduisent à jouer contre la libération des otages par calcul électoral. Les divisions entre services ne jouant pas la même partition apparaissent. Pas étonnant que les gouvernements successifs n’aient eu de cesse d’unifier le renseignement et la lutte anti-terroriste...

Reste un thriller brillant, haletant, qui est aussi un éclairage sur toute une époque. Celle des ouvertures de journaux télévisés avec le décompte des jours d’enfermement des otages.



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Nous rêvions juste de liberté

Je viens de refermer le livre et les potes me manquent déjà : Hugo, Freddy, Mani, Sam...

Des copains avec qui j'aurais partagé des fiestas d'anthologie et que j'aurais bien envie d'appeler "allez, on remet ça quand ?"

Et puis ce roman m'a fait poussé des envies tout à fait bizarres.

Comme de partir sur une bécane, cheveux aux vents, sur des grandes routes poussiéreuses. Moi qui n'ait pas dépassé le stade bicyclette au niveau 2 roues et qui ait du prendre un ouvre-boîte pour desserrer ma mâchoire les rares fois où je suis montée sur une moto.

Comme de me lancer dans une baston, en frappant avec mes petits points et même filer un ou deux coups de boules. J'ai toujours rêvé de filer un bon coup de boule.

Comme de partager un ptit pétard en refaisant le monde jusqu'au bout de la nuit. Mais j'ai arrêté de fumer depuis plusieurs années, alors le pétard, c'est foutu.

Comme de me faire tatouer 1% sur le bras et le garder au chaud sous un blouson qui sent le vieux cuir et le cambouis. Mais j'aime pas les tatouages et j'ai même pas de blouson de cuir.

Comme de vivre au jour le jour, sans trop savoir où dormir, quoi manger, qui on va rencontrer. Pourquoi pas, mais si je ne mange pas, je vous promet je deviens méchante...

En bref on se prend une bonne grosse dose de liberté.

Mais c'est quoi la liberté au final ? C'est choisir sa vie en respectant au mieux les valeurs que l'on s'est appropriées.

Et ce roman traite pas mal des limites de la liberté : quand les personnages s'enferment dans leur envie de ne pas s'arrêter de rouler, de ne pas s'arrêter de consommer des substances aliénantes, quand leur mode de vie les obligent à commettre des larcins plus ou moins répréhensibles. Et quand la violence défendant la liberté totale mène à l'enfermement lui aussi total.



Bref, ce sont de mauvais garçons, mais je les ai vraiment adorés. Et l'univers qui va avec. ça sent bon les années 70 et je crois que je ne m'en lasserai jamais.



Dernier compliment et après j'arrête : le champ lexical utilisé est savoureux, bien choisi, un peu argotique, un peu mal parlé, juste ce qu'il faut pour que l'on ait l'impression d'entendre les phrases et les pensées des protagonistes plutôt que de les lire.



Alors faut-il le lire ? Oui. Énorme oui. A défaut de blouson de motard, je vais ressortir une vieille jupe à fleurs et m'écouter la BO de Sugar Man et Bohemian Rapsody.
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Nous rêvions juste de liberté

Titre : Nous rêvions juste de liberté

Année : 2015

Auteur : Henri Loevenbruck

Editeur : Flammarion

Résumé : Hugo vit dans une roulotte dans la petite ville de Providence. Son quotidien est amer entre un père silencieux et une mère alcoolique jamais remise de la mort de sa fille Vera, renversée par une moto sous ses yeux. L'adolescent est taciturne et bagarreur, son changement d'établissement scolaire va lui permettre de faire une rencontre qui bouleversera son existence. Bientôt incorporé dans la bande à Freddy, aux côtés d'Alex et d'Oscar, celui qu'on surnomme à présent Bohem va découvrir l'amitié, la fraternité mais aussi connaître la prison pour mineur avant de se lancer sur la route au guidon de son chopper. Laissant Freddy derrière eux, le trio va se lancer dans une odyssée parfois sanglante où les mots de liberté, d'honneur et d'amitié prendront tout leurs sens. 

Mon humble avis : Tout à été dit sur le dernier roman de Loevenbruck. Ode à la liberté, épopée sauvage, roman d'amitié, le succès de ce roman est tel que j'avais presque l'impression de l'avoir lu sans même avoir entamé sa lecture. Il est toujours ardu de tenté d'avoir un oeil neuf sur un roman ayant provoqué un tel engouement et je me lançais donc dans cette lecture avec curiosité mais aussi un peu d'appréhension tant j'ai parfois tendance à être déçu par des textes auréolés d'une réputation élogieuse. Et puis j'ouvrais l'ouvrage et en l'espace d'une trentaine de pages je tombais sous le charme grâce à une écriture instinctive à la fluidité presque irréelle, aux trouvailles stylistiques brillantes et surtout grâce à une galerie de personnages attachants qu'on aurait envie de suivre jusqu'au bout du monde. Le roman de Loevenbruck est divisé en trois carnets, je dois avouer une énorme préférence pour le premier qui est, à mon humble avis, un petit bijou d'humanité. Les pérégrinations de ces quatre gamins cabossés par la vie touche au coeur le lecteur et l'amitié qui les lient procure un plaisir de lecture rare. A la manière de Fante et de son incomparable Bandini, l'auteur parvient à pénétrer au coeur de chacun de ses personnages et c'est un tour de force que peu d'auteurs peuvent se targuer d'avoir réussi. Chapeau bas Mr Loevenbruck. Et puis l'odyssée, la route, l'initiation au monde des motards dans le deuxième carnet. Même si j'avoue que cette partie m'a paru moins emballante, il n'en reste pas moins des images qui resteront longtemps gravées dans ma mémoire. Les thèmes abordés sont nombreux : la liberté évidemment, l'initiation, la fidélité à ses principes, la quête, les regrets, la remise en cause de ses idéaux... Et si l'auteur n'évite pas certains écueils dans cette deuxième partie : redondance, quelques passages caricaturaux, des clichés, le tout est balayé par un souffle qui emporte le lecteur et l'empêche de refermer le bouquin jusqu'au troisième carnet, plus grave, où le désenchantement et la perte des illusions précede un final dont je ne révèlerais rien mais qui restera pour moi un moment d'émotion comparable à celui que j'avais ressenti en refermant les pages du superbe papillon de nuit de RJ Ellory, comparaison ô combien flatteuse pour votre serviteur ! Le bouquin de Loevenbruck n'est pas sans défauts mais la sincérité et l'émotion présente dans cette ouvrage en font un objet rare et précieux. A ce titre je ne peux que recommander sa lecture.

J'achète ? : Je pense que tu n'as pas attendu cette chronique pour te procurer ce roman, alors profite de cette lecture qui te procurera certainement un énorme  plaisir de lecture. Si le propos n'est pas original et peut paraître parfois un peu caricatural, j'espère que tu loueras comme je l'ai fais la sincérité de son propos et l'émotion qui s'en dégage.


Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Nous rêvions juste de liberté

Après un éclairage de l'environnement familial des personnages, Loevenbruck déroule l'asphalte d'un road movie de chevaliers bikers. Les bobines des références cinématographiques défilent : easy rider, l'équipée sauvage.



Bien sûr, les amateurs de motos type Hells Angels Motorcycle Club seront aux anges; les autres, comme moi, sauront apprécier la route et ce style de vie.



L'écriture à la "va comme j'te parle" sied bien à l'histoire de Bohem et de ses comparses de chevauchée.

Pas un temps mort dans ce roman mené sur un rythme de chopper avec la recherche de soi et de liberté en filigrane.



Un livre qui file un putain de coup de poing dans la vie.

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J'irai tuer pour vous

Quel genre d’homme sont-ils, ces agents « alpha » rattachés aux services secrets français ? De quelles qualités faut-il disposer pour accepter, sans état d’âme, des missions officieuses de « neutralisation » discrète d’ennemis de la République, en général des assassins : des terroristes ou leurs commanditaires ?



Le romancier Henri Lœvenbruck a croisé la route d’un tel homme et il est devenu son ami. Dans son dernier livre, J’irai tuer pour vous, l’écrivain, qui se plait à explorer avec succès diverses voies offertes par la littérature, a romancé l’histoire authentique de cet homme qui vécut pendant deux années une expérience de tueur au service de la France. Un homme au profil étonnant, marqué à jamais par l’épreuve, ancré dans des principes moraux auxquels il n’aura jamais dérogé, parce que sa seule motivation était la défense de la France, de ses valeurs et de son peuple. Prêt à aller tuer pour nous.



La bonne idée de l’auteur est d’avoir situé le parcours de son héros dans l’histoire de notre pays entre décembre 1985 et mai 1988. Une période marquée par des tensions conflictuelles très vives entre la France et la République islamique d’Iran, cette dernière se livrant à des chantages diplomatiques sans limites, soutenus par des actions terroristes menées par le Hezbollah et le Djihad islamique : attentats à la bombe à Paris, enlèvements et séquestration de diplomates, de journalistes et de chercheurs français au Liban. Celles et ceux de ma génération n’ont pas oublié leur calvaire.



Le livre montre les atermoiements de la diplomatie et des services secrets français, dans une période de forte concurrence politique entre la droite de Jacques Chirac et les soutiens du Président Mitterrand. Les hommes politiques et les principaux hauts fonctionnaires sont cités sous leur vrai nom, à l’exception d’un intermédiaire atypique, proche du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, d’origine corse comme lui, et que ceux qui se souviennent de l’affaire identifieront aisément. Les chausse-trappes volent bas, la liberté des otages et la sécurité de la population française semblant parfois moins compter que les enjeux électoraux.



La publication du livre revêt un éclairage tout particulier dans le contexte actuel d’escalade entre les États-Unis et l’Iran. Les méthodes de la République islamique n’ont pas changé en trente-cinq ans. Pourquoi faudrait-il que la tolérance et la patience soient toujours dans le même camp, face à la haine, à la surenchère et aux appels au meurtre des fous d’Allah ?



Je reste impressionné par le travail considérable que ce livre a exigé de son auteur : trois ans et demi pour écrire les 640 pages de l’ouvrage, composé de 200 chapitres très courts, qui sont autant de chroniques au jour le jour. Des petits chapitres qui donnent du rythme à la lecture. On passe de Paris à Beyrouth, ou, dans Paris, d’un lieu de pouvoir à l’autre. Une très intéressante reconstitution.



L’écriture est inégale. De très beaux passages, notamment des descriptions de paysages. Des chapitres romanesques émouvants, les agents secrets n’en étant pas moins des hommes. Des pages moins brillantes, dans le style de thrillers de bas étage, mais peut-être était-ce intentionnel de la part de l’auteur. Et puis quelques passages très détaillés, étirés en longueur, pour raconter les interventions-chocs de l’agent sur le terrain, une sorte de narration au ralenti ; en fait, un procédé littéraire un peu téléphoné, dont l’objet est d’intensifier l’intérêt du lecteur et de le mettre en suspens en le faisant attendre un prochain chapitre pour connaître l’issue de l’action en cours. Pas sûr que ça marche à tous les coups.



La vocation historique de l’ouvrage m’a passionné, mais sa partie romanesque a peiné à me séduire.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Nous rêvions juste de liberté

Jeudi 16 août 2018. Il est 2h10 du matin et je suis en larmes. En larmes ? Que dis-je ? En sanglots, plutôt.





J’ai vécu plusieurs vies avec Bohem et ses frangins. Oui, c’est vrai, ce ne sont pas des enfants de chœur. Pourtant, notre héros nous a livré son cœur dans cette histoire et le mien n’a pas résisté.





Ce livre est resté longtemps dans ma PAL. Je l’avais acheté après avoir lu de belles critiques sur Babelio. Je ne me décidais pas à le lire, je me disais qu’une histoire de motards, ce n’était pas pour moi.





C’est une vie remplie d’excès que ces garçons ont eue. Et pourtant, je les ai suivis sur les routes. Je n’étais pas d’accord avec toutes leurs actions, mais je continuais à rouler avec et pour eux.





« Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté. » Ainsi commence cette histoire d’amitié masculine, de fraternité. Bohem nous raconte de quelle façon, ils ont suivi leur rêve. C’est vrai, notre voyou au grand cœur utilise ses mots à lui, surtout ses gros mots, mais il sait nous parler. S’il utilise ses poings pour cogner, c’est son livre qui a percuté mes émotions.





J’ai eu de nombreux coups de cœur dans ma vie de lectrice, mais Nous rêvions juste de liberté me rappelle pour quelles raisons, j’aime lire. Cette claque que j’ai prise, je ne l’oublierai jamais. J’ai la sensation d’avoir des nœuds dans le cœur, j’ai envie de crier qu’il faut lire ce roman qui vous marquera à jamais. Il est d’une intensité extraordinaire, c’est un chef-d’œuvre.





Conclusion





Bohem, si j’avais été ta mère, tu aurais peut-être moins rêvé de liberté, mais je t’aurais serré dans mes bras, mon grand. Regarde, Christmas, du Gang des rêves, te fait une place à côté de lui. Vous êtes, tous les deux, au même niveau dans mon cœur. Respect à toi et c’est un honneur de t’avoir connu.



Mes larmes coulent toujours...


Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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