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Critiques de Henri Troyat (901)
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L'Araigne

On ferme « l’araigne » et on respire un grand coup : ouf !

Cela fait du bien de sortir de ce huis-clos oppressant, de cet appartement étouffant gangrené jusqu’en haut des murs par l’acrimonie glauque de Gérard Fonsèque, jeune homme malingre et hypocondriaque, méprisant, imbuvable, pervers manipulateur prêt à tout pour que ne prenne pas fin son règne sur les femmes de sa vie : sa mère et ses trois sœurs.

Une à une, il cherche à les piéger, à contrecarrer leurs choix, à les retenir dans ses rets, afin que jamais elles ne le quittent. Tout sera bon pour ce faire à ce contempteur de la médiocrité bourgeoise comme des bassesses de la chair qu’il exècre autant qu’il les redoute. Mais si son venin arachnéen parvient à corrompre la vitalité de ses proies, il échouera à les empêcher de quitter sa toile morbide et se videra un peu plus de ses forces à chaque départ.

Autant dire que la lumière est rare dans ce roman d’une acuité psychologique acérée, vaguement malsain qui a pourtant séduit le jury du prix Goncourt en 1938.

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L'Araigne

Gérard Fonsèque, jeune homme maladif, vit entouré de sa mère et de ses trois soeurs, Luce, Elisabeth et Marie-Claude. Hypocondriaque et de santé fragile, sa principale satisfaction consiste à se faire plaindre et materner par ces quatre femmes. Lui a une répulsion pour les histoires d'amour qu'il considère comme un mélange de chairs dégoûtant.



Manipulateur, pervers, égoïste, il fera tout pour empêcher le mariage de ses soeurs pour qu'elles se consacrent toutes à lui et à lui seul.



Menteur invétéré, il leur présentera chacun de leur prétendant comme un être veule, idiot, manquant de classe, de finesse, de richesse, bref de tout ce qui pourrait les attirer dans le mariage.



Echouant dans ses projets, il tissera sa toile patiemment comme une araignée allant jusqu'à essayer de dissoudre le mariage de ses soeurs lorsque celui-ci sera finalement accompli.



Machiavélique (il se considère comme le seul être intelligent de la planète),

il n'hésite pas à fouiller dans les chambres de ses soeurs qui, le craignant au départ lui dissimule leurs projets matriarcaux.



Il tissera autour d'elles une gigantesque toile d'araignée dans laquelle, il finira par se prendre lui-même pour le plus grand soulagement du lecteur qui n'a qu'une envie, celle de lui coller une magistrale paire de gifles.



Ce roman malsain est heureusement servi par l'écriture magistrale d'Henri Troyat qui s'y entend comme le maître littéraire qu'il est, à créer des atmosphères confinées et étouffantes où on a réellement l'impression de vivre parmi les personnages.



Lu et relu plusieurs fois avec toujours autant d'intérêt devant tant de maestria. Du grand roman comme presque tous ceux d'Henri Troyat.
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L'Araigne

Goncourt ’38. Tendrement désuet, parfois pathétique, souvent machiste, toujours stylé.



L’Araigne tisse sa toile de maître en camaïeu de bleus à l’âme.



L’écriture fine, fluide et savoureuse d’Henri Troyat est inlassablement ensorcelante.



Gérard Fonsèque règne en maître sur les quatre femmes de la maison et de sa vie.

Trois sont ses sœurs, la quatrième, sa mère. Tout son univers.

« Toute son existence s’était écoulée dans l’appréhension que ses sœurs dussent lui être ravies. »

Gérard est un abominable manipulateur, un odieux misogyne doublé d’un exécrable donneur de leçons. Sa mauvaise foi n’a pas de limite. Pour arriver à ses fins le mensonge n’est en aucun cas une frontière afin d’éviter le départ, le mariage de ses sœurs.

Dès qu’elles font une rencontre, il distille à leur encontre des phrases aigres-douces agencées en petites touches de mots acides qui les déstabilisent et les contraignent. Malingre et souffreteux, sa chambre est son repère où il ourdit ses complots mâtinés de chantages affectifs.

Désintéressé de la gente féminine jusqu’au dégoût, égoïste à l’état pur, il ira au bout de sa logique déprimante.

« Il n’avait pas de mal à vaincre le désir de la créature. Mais un autre désir le hantait, la possession des âmes. »



Henri Troyat ne possède pas mon âme quoiqu’il ait le talent de la toucher.

Il faut s’imaginer qu’il n’a que 27 ans quand il écrit ce roman qui fouille au scalpel le comportement de cet homme meurtri, frustré.

Il a déjà une connaissance approfondie de la psychologie tant féminine que masculine pour disséquer les sentiments, les émotions, leurs abus et leurs carences.



Ce roman est à lire pour mesurer l’importance de l’émancipation de la femme face à ce monde tellement macho des années trente. Que l’on pourrait traduire par :

« Le bonheur de l’homme est je veux, le bonheur de la femme est il veut. » Nietzsche.

Sympa, non ?

A découvrir également pour jauger de l’évolution de la famille avec ce décalage de quatre-vingt ans qui a vu l’explosion de cette gangue guindée qui masquait les ressentiments, les impressions.

Et finalement, pour profiter de cette écriture qui coule comme de l’eau claire et qui enchante.

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L'Araigne

Sans ambages, L'araigne est plus un roman sur la difficulté de vivre d'un homme, habitué à vivre entouré des femmes de sa vie ses trois sœurs et sa mère et qui va les voir prendre leur envol les unes après les autres. Malgré qu’il a mis tout en œuvre pour les garder pour lui seul, d’une manière egocentrique, sans se soucier de leur béatitude. Ce pauvre homme n'a jamais su couper la cordelette et a galvaudé et compliqué son existence sa vie autrement dit. Son trépas est sans étonnement mais provoque une certaine ankylose à notre sens moral.

Très beau roman qui concentre la pensé sur la vie et qui nous rend plus complaisant et affable avec les personnes qui ont du mal à ennoblir et grandir.

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L'Araigne

Un bon vieux livre, couverture en papier fort , édition Plon les pages jaunies couleur caramel et découpées à la diable qui crissent sous les doigts avec une délicieuse odeur de renfermé assez prononcée (y’en a qui n’aiment pas pfffft) millésime 1938 donc 83 ans d’âge c’est du sérieux coté extérieur !

Coté intérieur c’est plutôt très vert le temps n’a pas eu de prise sur cette diabolique étude d’un personnage narcissique et pervers. Quel que soit l’époque il existe des êtres possédés par le mal qui cherchent constamment à dominer, prendre en otage les leurs et exercer sur eux une emprise psychologique affective nauséabonde

Une histoire toute simple d’un lettré écrivassier, hypocondriaque souffreteux, tyran domestique de sa famille : ses sœurs et sa mère, qui n’a de cesse de rabaisser les personnes de son entourage et d’exercer une domination de leurs âmes voire leur possession.

Imbu de sa personne et de sa culture , bouffi de suffisance il écrit un essai sur le mal qui n’avance pas.

Affublé d’une libido en berne c’est à dire inexistante et en manque d’amour, incapable lui-même de sentiments, il reporte ses déficiences sur ses proches par une jalousie obsessionnelle et un terrible chantage affectif

Il vit par personnes interposées

Ses sœurs et sa mère ne sont pas dupes mais elles se laissent prendre à ses boniments et ont du mal à s’en détacher Poids d’un individu considéré comme intelligent et cultivé enfermé dans une véritable psychose qui se traduit par un trouble des sentiments

La vie étant ce qu’elle est, il aura le plus grand mal à endiguer l’amour de ses sœurs en âge de convoler en justes noces

Les oiseaux ne se prendrons pas dans le petit filet

Un très bon personnage de méchant certainement l’un des meilleurs de la littérature française. On comprend pourquoi ce livre a été prix Goncourt Il a de très beaux restes et c’est tant mieux On lui souhaite d’étonner et combler les générations futures de lecteurs



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L'Araigne

L’araigne

d’Henri Troyat



La difficulté à vivre quand on ne sait pas aimer.



Epoque, lieu, catégorie sociale. Ils n’ont pas une importance pour la compréhension de ce roman. Date non précisée, peut-être début du XXème siècle. L’histoire se déroule surtout dans l’appartement familial bourgeois du personnage principal, place des Vosges à Paris. Quoiqu’il en soit, cette histoire n’a pas de lien direct avec des événements historiques, sociaux, locaux etc. Il aborde un sujet qui n’a son ancrage que dans la profondeur du personnage qui l’incarne, dans ses émotions, ses pensées, ses luttes intérieures.



Style rédactionnel : Belle écriture. Facilement à comprendre. L’auteur joue avec le rythme, celui-ci retranscrit le tempo des emportements du personnage principal.



Le personnage principal : Gérard Fonsèque. Personnage à la santé chétive, vivant principalement enfermé dans son appartement, lieu où il a toujours vécu avec sa mère et ses 3 sœurs. Travaille –à domicile- à l’écrit d’un essai, fait aussi une traduction de roman. Lire ce livre, c’est découvrir, vivre avec lui, tous les tourments dont il souffre tant dans sa tête que dans son corps.

Personnages secondaires : Ses 3 sœurs, sa mère. Elles sont toutes très attentives à sa santé, leur inquiétude pour lui fait qu’elles ont très souvent tendance à vouloir aller dans son sens. Ne surtout pas lui faire de mal !

Personnages tertiaires : les hommes que ses sœurs vont rencontrer et avec qui elles vont partir pour former un couple. Ils sont pour Gérard de véritables menaces qui écartent ses sœurs de lui, chose qui lui est insupportable.



Il y a aussi d’autres personnages, qui apparaissent rarement ou furtivement, ces sont des femmes ou des amoureux inconnus pour qui Gérard éprouve un dégoût.



Cadrage chronologique de l’histoire

La vie de Gérard bascule dans un désarroi profond lié aux départs successifs de ses sœurs. On note que le roman s’ouvre donc sur le mal-être que ressent Gérard au mariage d’une de ses sœurs, puis il s’amplifie avec le mariage de sa deuxième sœur, enfin le roman se clos de façon funeste sur le mariage de sa troisième sœur. Comme si c’était les mariages successifs de ses sœurs, leur éloignement de lui, qui l’avaient tué.



La difficulté à aimer.

Gérard éprouve une grande répugnance à l’idée du rapprochement des corps, de la chair. Il reproche à ses congénères de se livrer à des actes qui lui paraissent bestiaux, rabaissant. Une sensualité qui lui parait crue.

Cette distance qu’il met avec les autres, fait qu’il ne peut pas s’ouvrir au monde, qu’il a beaucoup de mal à aimer, l’amour lui parait inaccessible. Etant incapable de se créer un entourage affectif par lui-même, il comprend que la perte de ses sœurs le privera d’affection.

Toute l’attention qu’il semble manifester envers ses sœurs n’est pas un amour sincère et désintéressé. Ce n’est pas tant ses sœurs qu’il aime, la preuve est qu’il leur fait du mal en entravant leurs relations amoureuses, il les manipule et peut aller jusqu’à la tyrannie. Il a juste besoin d’elles pour lui, il les veut pour lui, elles meublent son existence. A travers elles, c’est son égoïsme qu’il cherche à calmer, sa peur du vide.



Quand la peur du vide tourne à l’obsession maladive. Gérard éprouve une haine maladive contre tout ce qui pourrait s’interposer entre lui et ses sœurs, et le priver de son droit exclusif qu’elles lui appartiennent. Cette peur de perdre ses proches le rend possessif, égocentrique, cynique, puis manipulateur, maniganceur.



Il trouve plaisir et intérêt à travers le malheur qui peut toucher les autres, surtout les hommes qui s’approchent de ses sœurs. Son mépris pour autrui et son sentiment de supériorité, lui font entretenir un perpétuel combat intérieur.



Il peut être facilement submergé par ses affects. Et sa peur de perdre la face lui donne des accès de mal-être profonds et terriblement chaotiques, à la fois physiques et mentaux (faiblesse, sueurs abondantes etc.).



L’araigne : le piège. J’ai cherché la définition de ce mot : Filet utilisé pour attraper de petits oiseaux. Ce filet c’est aussi tout ce que Gérard manigance pour déjouer les amours de ses sœurs. C’est aussi le filet qui se resserre sur lui au fur et à mesure que sa mère meurt, que ses sœurs se marient. Il se prend lui-même au piège de ce filet à cause de son égoïsme maladif qui le mène à une solitude insupportable.



L’atmosphère ressentie. Le lecteur la ressent surtout à travers Gérard. Sa chambre sentant le malade, son enfermement, sa solitude, ses manigances construisent une atmosphère plutôt malsaine tant physique que mentale. Le dégoût du lecteur est plus grand à la description de l’état de Gérard, surtout pendant ses crises (sueurs gluantes) et de son physique malingre. Sachant l’aversion qu’il ressent pour le corps de l’autre, et toutes les critiques qu’il nourrit à leur encontre, cela peut paraître paradoxal.



Un message philosophique. Un de ses amis l’incite à ne pas s’accrocher aux exigences qu’il a envers les autres, qu’il a envers la vie. Il lui dit « La vie ne s’obtient pas, elle s’accepte ».

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L'Araigne

Le style et l'écriture de ce roman sont très accessibles, j'ai été agréablement surprise ! J'ai été immédiatement embarquée dans l'histoire de Gérard Fonsèque, homme malade, tyrannique avec sa mère et ses sœurs, mais aussi très manipulateur. Il adore faire souffrir sa mère, notamment, avec ses mots, pour ne plus être le seul à souffrir... Il veut garder ses sœurs auprès de lui, mais peu à peu chacune veut se marier et il fait alors tout pour déjouer leurs desseins. Il est machiavélique et il ne veut lui-même pas goûter à l'amour.

J'ai particulièrement aimé la fin qui montre jusqu'où un homme malade peut aller dans sa folie destructrice. C'est un livre que je recommande absolument et dont je vais me souvenir longtemps.
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L'Araigne

Je connaissais Henri Troyat comme biographe et comme historien, mais là je le découvre comme écrivain. Sa plume est acérée, corrosive, la psychologie des personnages est fouillée. Gérard Fonsèque est une araigne, une personnalité toxique, un manipulateur, un pervers narcissique. D’apparence chétive et de santé médiocre, il est devenu un maître dans la manipulation de son entourage, les quatre femmes de sa vie (sa mère et ses trois sœurs), à coups de pointes aigres-douces, de mauvaise foi, de mensonges éhontés ou de chantage affectif. Rien ne l’arrête ! En bon misogyne, il ne veut pas d’autres femmes dans sa vie, et il ne veut pas qu’elles le quittent. C’est un roman très sombre, d’autant qu’il est à la fois critique du personnage de Gérard Fonsèque et critique du milieu dans lequel ce petit monde évolue. Le lecteur peut mesurer le chemin parcouru depuis les années 30, car ce roman donne l’impression que les mœurs n’ont guère changés depuis le 19éme siècle, au moins dans ce milieu petit-bourgeois. Il faut dire que la vision de la femme par le héros, machiste et rétrograde, y contribue d’autant plus qu’il est le seul personnage dont le lecteur a réellement le point de vue. La sensation de piège est renforcée par un quasi huis-clos étouffant (notre antihéros ne sort presque jamais de chez lui). Les différences de personnalité et de comportement de ses trois sœurs montrent à quel point il est difficile d’échapper à un tel individu, même si en fin de compte il échoue assez pitoyablement. Un très bon cru de Goncourt, à lire absolument !
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L'Araigne

Je ne sais pas si c'est parce qu'Henri Troyat est académicien mais sa maîtrise de la langue française m'impressionne. J'aime beaucoup la façon dont il construit ses romans comme "L'araigne" qui lui a permis de recevoir, à juste titre, le prix Goncourt 1938.

Je me demandais ce que voulait dire ce titre et j'imaginais qu'il s'agissait d'une sorte d'araignée pour la métaphore de la toile tissée permettant d'attraper ceux qui se font prendre. Je n'étais pas loin, j'ai lu qu'un ou une "araigne" est un terme ancien désignant un "filet fin et résistant, généralement teint en vert ou couleur de bois, utilisé dans la capture de petits oiseaux" et par extension un manipulateur, un pervers narcissique.

A l'époque les personnes toxiques existaient déjà même si le terme n'était pas utilisé.



Dans ce roman, Gérard est un homme entouré de femmes. "L'araigne" vit avec sa mère et ses trois sœurs qui souvent à son chevet car il a la santé fragile. Si son corps est souffreteux sa tête n'est pas en reste car il est obsédé par sa solitude.

Il est convaincu de sa supériorité intellectuelle (il tente d’écrire un essai sur le mal !) et se répète qu'il ne peut exister sans elles, qu'il a besoin d'elles. Son seul désir, celui qui le hante, est la possession des âmes auquel il ne peut se soustraire.

Alors quand ses sœurs veulent vivre leurs vies, se marier, Gérard refuse de partager leur joie et agit en douce pour qu'elles culpabilisent de l'abandonner.

Il est machiavélique comme toute personne haineuse qui cherche à contrôler leur entourage. Il manipule sa mère pour mieux atteindre ses sœurs et les faits se succèdent l'air de rien pour les surveiller, tout cela dans l'atmosphère sclérosée d'un appartement bourgeois parisien.



Henri Troyat sait mettre la tension qu'il faut dans cette histoire intemporelle qui a bien vieillit.





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Challenge Multi-défis 2024

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L'étage des bouffons

J'ai emprunté ce livre car il s'agissait d'un livre de Troyat et que la quatrième de couverture m'avait appâtée. mais quelle déception. c'est un roman très court surr la vie d'un nain engagé comme bouffon auprès de la tsarine. j'ai trouvé que l'histoire n'avait pas été suffisamment fouillée et manquait de rythme.
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L'étage des bouffons

Agréable à lire.



Par rapport à d'autres œuvres intéressantes de Troyat sur les tsars, celle-ci est légère, courte et très facile à lire.



Le personnage principal, un nain, apparaît tantôt comme un être respectable, comme tout un chacun, et tantôt juste comme un bouffon, du fait de son physique, c'est l'époque qui veut ça, le nier serait impossible…



C'est parfois à la limite pour être politiquement correct aujourd'hui mais ça passe. Soyons respectueux de tous, bien sûr, quel que soit l'aspect physique mais ne soyons pas anachroniques.

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L'Eternel contretemps

Henry Troyat a publié une centaine d'oeuvres : romans, théâtre, récits historiques, biographies...

L'Eternel contretemps est un recueil de sept nouvelles aussi extravagantes les unes que les autres : le peintre Arcimboldo, la Vénus hottentote, les bourreaux Sanson... " Laissant libre cours à son imagination, il galope dans les directions les plus saugrenues et démontre au passage que, à toutes les époques et en toute circonstance, les hommes ont été soumis à la loi d'un éternel contretemps. En vérité, le plus clair de leur vie, ils le jouent inconsciemment à qui perd gagne".

Beau livre, intéressant et, souvent, amusant.
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L'étrange destin de Lermontov

Lermontov fut un admirateur et un ardent défenseur de Pouchkine qu’il prit pour modèle toute sa vie, et, il est étrange de constater que beaucoup d’éléments les rapprochent, il semble cheminer côte à côte.

A la mort de Pouchkine, Lermontov écrit un poème qui lui vaudra la disgrâce et l’exil dans le Caucase dont il chantera les beautés. Il est alors surnommé le « poète du Caucase ». René Cagnat nous dit : « si Gogol s’est écrié en 1837 : « La Russie sans Pouchkine… Comme c’est étrange » on pourrait dire la même phrase pour Lermontov et le Caucase. »

Etrange destin ! Très tôt il perd sa mère, et, séparé de son père par une grand- mère autoritaire et hyper protectrice, il est choyé et reçoit une excellente éducation.

Il devient officier de la garde de Saint-Pétersbourg. Mais, il est proscrit de la haute société aristocratique pour ses écrits acerbes, ces idées libérales, son attitude hautaine et provocatrice. Il est envoyé dans les montagnes du Caucase infestées de rebelles, pour servir dans un régiment de dragons. Tremblante de peur, sa grand-mère avec un amour sans faille, défendra et plaidera sa cause durant toute sa vie pour solliciter le pardon auprès de l’Empereur ; elle l’obtiendra, uniquement pour rapatrier sa dépouille.

Toute l’œuvre de Lermontov se nourrit de sa vie, tel le récit« Un héros de notre temps ».

Sous la plume sobre et efficace de Troyat cette autobiographie où le réel et l’imaginaire se mélangent intimement, nous emporte dans la société aristocratique russe aux convenances rigides et futiles. Lermontov faisait figure de provocateur et railleur et pourtant ils étaient nombreux à tomber sous « son charme poétique ».

Henri Troyat ressuscita de nombreux empereurs et poètes russes et cette biographie m’a ravie, je l’ai lu avec bonheur et intérêt, découvrant le Caucasse et ce poète dont la vie fut trop courte.

La fin du récit est beau, magnifique, pathétique … Un poète est mort, « Il savait que la marque de son destin n’était pas le triomphe du mal sur le bien, mais le dédoublement perpétuel, l’oscillation vertigineuse entre ces deux patries spirituelles. »

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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Ce bouquin est une petite merveille! A part quelques longueurs au milieu du livre, ça se lit très très vite.



L'auteur décrit parfaitement les sentiments, j'avais l'impression de ressentir la souffrance, la peine, la joie... Enfin, tout!



Un livre vraiment prenant, dans un style d'écriture classique sans être lourd, très agréable!
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Un petit livre sans prétention qui raconte le destin de Ludmilla Arbatova, jeune élève du célèbre Marius Petipa. Le sujet aurait mérité un vrai développement, on reste un peu déçu que plus de 50 ans d'une vie qui connaît beaucoup de rebondissement tant personnels (l'évolution de la petite fille de 9 ans qui passe son examen jusqu'à la professeur de danse à Paris) qu'historiques : la première guerre mondiale, la chute des Romanov... se déroulent en 150 pages.

Malgré cela, c'est une lecture plaisir, agréable.
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Henri Troyat est véritablement un écrivain que j'apprécie chaque jour un peu plus. Son style est d'une pureté que tout à chacun lui envierait sûrement, et ses récits si brillants, si étincelants, si véridiques. Troyat, un Russe exilé qui dans Aliocha fait l'éloge de son pays d'adoption et dans ce roman décrit une Russie majestueuse, une Russie romantique, et l'envol des rêves des exilés, l'ascension du bolchevisme et la création d'une nation à laquelle Ludmilla se sent étrangère...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Acheté en coup de vent, le résumé promettait un bon moment à passer.

Il est vrai que Mr Troyat a un style d'écriture agréable. ça se lit tout seul. A peine commencé, vite refermé.



Mais c'est peut-être ça le hic, ça va trop vite. Les évènements, plutôt rares d'ailleurs, s'enchaînent en quelques lignes. L'histoire reste un peu fade, tout comme la vie de notre héroïne.

C'est ce qui en fait un livre assez moyen, malgré la promesse du résumé...
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

La Russie; la danse classique, un monde qui fait rêver beaucoup de jeune fille et la plume de l'auteur sont les ingrédients qui m'ont fait tomber sous le charme de cette magnifique histoire. Ludmilla est une jeune fille qui n'aspire qu'à être danseuse et qui le deviendra. L'histoire de la Russie aura sa place. La Russie est un pays qui me fait sincèrement rêver
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Il est clair qu'Henri Troyat connait bien son sujet. Que ce soit à propos de la danse ou de la Russie, on apprend beaucoup de choses. Mais pour un roman, je trouve que cette histoire est bien trop succincte. Un peu comme nos cours d'histoire où on nous alignait date après date sans beaucoup plus d'explication.



Dans ce roman, on suit la vie de Ludmilla, jeune fille, qui va devenir une élève de Marius Petipa. Petit à petit, elle va faire sa place dans le monde du ballet et dans la famille Petipa. Cinquante ans de vie se déroulent sous nos yeux, en quelques pages, en un éclair, tellement vie qu'on a du mal à réaliser. On la découvre à 9 ans, puis d'un coup elle en a 20, puis 30, 50. Difficile dans ces conditions de s'attacher à qui que ce soit. Dommage, ça aurait pu être un beau roman.
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La ballerine de Saint-Pétersbourg

Henri Troyat, comme toujours, semble se mettre dans le corps et l'âme de Ludmilla, enfant puis jeune femme passionnée par son art et son attachement à son maitre Marius Petipa. Les sentiments d'arrachement et de trahison envers son père.

Puis la découverte de l'amour avec Boris qui lui est arraché par la guerre.

Sa nouvelle vie d'émigrée qui parvient à trouver une nouvelle patrie et un espoir renaissant avec sa classe de danse et ses élèves qui lui tendent un peu le miroir de sa jeunesse.

Même en ayant lu maints ouvrages sur le même sujet, on entre facilement, comme en pays connu et aimé, dans ce petit livre si attachant.
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