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Citations de Henriette Levillain (15)


Ainsi ne comprend-on réellement les raisons d'une telle insatisfaction chez une auteur à succès comme Woolf que si on mesure son degré d'inquiétude à l'idée de ne jamais parvenir par l'art romanesque au même résultat que la musique, la peinture ou la poésie. Cet obstacle majeur ne trouvera aucun remède avant Jacob's Room où, renonçant définitivement aux formes traditionnelles de la prose impersonnelle et descriptive, elle inaugurera les voies de l'exploration de la conscience intime (stream of consciousness) et s'incarnera dans des figures, féminines le plus souvent.
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Les manuscrits de Saint-John Perse sont composés de feuillets blancs, au format A4 (européen) ou Letter (américain), numérotés de la main du poète. Saint-John Perse écrit à l’encre bleue, noire ou bleu-noir ; de nombreuses corrections et annotations à l’encre noire ou au crayon remplissent les marges et les interlignes. Du brouillon au manuscrit de prépublication, nombreuses sont les étapes créatrices. De façon générale, la composition poétique de Saint-John Perse connaît deux phases créatrices principales, apparaissant souvent à l’intérieur d’un même état manuscrit. La première phase laisse libre cours à l’énergie créatrice, à l’accumulation de mots dans les paradigmes de variantes (palettes). Ce premier temps s’exprime par un tracé précipité et irrégulier, traduisant la spontanéité ou l’hésitation avec lesquelles la plume suit les aléas de l’imagination créatrice. La deuxième phase correspond à une première relecture, critique, de cette matière poétique. Elle détermine le choix de telle ou telle variante, qui, de virtuelle au sein de la palette, est actualisée dans le texte, en une écriture stable et affirmée.

(p.270)
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Idéalement, St-J. Perse a voulu que son oeuvre se referme sur cette affirmation confiante : les mots de la poésie gravent dans la mémoire les choses vues qui, sans lui, disparaîtraient du monde.
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Ma mort me semblait la plus personnelle de mes décisions, mon suprême réduit d’homme libre ; je me
trompais. [...] Je ne veux pas laisser à leur amitié [à mes amis] cette image grinçante d’un supplicié incapable de
supporter une torture de plus. [...] L’existence m’a beaucoup donné, ou, du moins, j’ai su beaucoup obtenir d’elle ; en ce moment, comme au temps de mon bonheur, et pour des raisons toutes contraires, il me paraît qu’elle n’a plus rien à m’offrir : je ne suis pas sûr de n’avoir plus rien à en apprendre.
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... ce roman apporte un démenti formel à la distinction faite entre littérature de savoir et littérature tout court. Marguerite Yourcenar appartient en effet, comme Madame de La Fayette ou Tolstoï, à la lignée des écrivains dont l'imagination est sollicitée par l'exactitude des faits historiques. A l'inverse, il est raisonnable de penser qu'une science humaine comme l'Histoire a besoin d'être complétée par la vision d'un romancier. Autant en effet la science historique contemporaine a été conduite à s'émietter entre des disciplines hautement spécialisées (...), autant la vision d'un romancier est globale ; autant d'autre part, l'historien doit, par honnêteté, se limiter dans la description et l'interprétation des faits aux documents qu'il détient, autant le romancier peut exercer son intuition et se déployer dans le champ du vraisemblable. Soit, comme l'écrit Marguerite Yourcenar elle-même dans une formule condensée : "Refaire du dedans ce que les archéologues du XIX°s ont fait du dehors."

p. 40
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Voici un livre ardu, grave et fort. Que s'abstiennent les lecteurs qui voudraient le survoler hâtivement ou l'avaler sans mâcher. Il s'adresse à ceux qui ne refusent pas les lectures difficiles, sachant qu'elles vous investissent, vous poursuivent et parfois même vous transforment.
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De toute façon, elle ne voulait pas insulter la vie, seulement la quitter.
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Le respect d'un texte est une forme de respect de la vérité. Je suis scandalisée de voir que vous considérez un livre comme un bibelot dont la signification vous importe peu, ou comme jouet que vous pouvez casser comme bon vous semble.
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« Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une œuvre de fiction. »
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Quoi qu'il démonte l'écriture de tous ses artifices, quoi qu'il la dépouille jusqu'à la nudité du granit, Saint-John Perse ne lui fait jamais encourir la menace de la stérilité mallarméenne. A ses yeux, la poésie est, essentiellement, révélatrice d'une réalité absolue transcendante et objective; elle ne se réduit pas à l'exercice d'un langage en quête d'absolu.
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Dès l’âge de douze ans, Kathleen dévora les livres de la bibliothèque de son père. Éclectique, elle passait sans transition de Shakespeare aux contes et nouvelles de Maupassant, admirait la sage perfection des romans de Jane Austen, mais ne s’imaginait pas confinée toute sa vie dans un presbytère. Elle lui préférait le culte du beau poussé jusqu’au tragique chez les poètes romantiques et chez Keats, en particulier, qui deviendra plus tard son confident. À cette époque, entre tous ses dons, elle donna la priorité à la musique. Elle apprit le violoncelle auprès d’un maître, Thomas Trowell, et de Tom et Garnet, ses fils jumeaux, et comprit que l’art devait
être un absolu à côté duquel l’avenir sur le modèle de ses parents – mariage et vie sociale, grossesses à répétition et dévouement à son mari – était une aliénation.
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Etant, comme vous le savez, fondamentalement optimiste, je veux vous faire aimer la vie.
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Et si c'était pour ses réflexions sur la connaissance en général et la science en particulier, ses fins et ses méthodes, sur le statut du chercheur et sa responsabilité, que Saint-John Perse était surtout connu, et non comme poète ? Autrement dit, comme épistémologue. Et si c'était par ces réflexions qu'il y avait une chance qu'il atteigne quelque jour un plus large public ?

Claude Thiébaut
"Dieu que la science est jolie!"
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« Travailler est la seule parade au danger de devenir folle. »
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« Étant, comme vous le savez, fondamentalement optimiste, je veux vous faire aimer la vie. »
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