- L'évêque voulait nous l'interdire. Mais notre professeur était fanatique de foot. Il rédigea à l'intention de l'évêque une thèse théologique dans laquelle il tentait de démontrer le fondement chrétien du jeu de football. Il expliquait que les douze apôtres de Jésus, moins le traître Judas, étaient les onze joueurs. Judas devait toujours jouer le rôle de l'arbitre, contre lequel tout le monde s'énervait. Sa punition éternelle était de ne jamais appartenir à aucune équipe, de ne jamais pouvoir ni perdre, ni gagner. Quelle existence affreuse !
Le jeu est le plus beau cadeau que Dieu ait fait aux hommes. Il n'y a que dans le jeu, que nous soyons tout à fait nous-même. Le jeu nous montre que perdre n'est pas vraiment une défaite et que la victoire ne doit pas nous rendre orgueilleux. Le jeu est un partage communautaire et, pendant 90 minutes, nous avons formé une formidable communauté : les joueurs, les entraîneurs, les spectateurs. Quand Toi Dieu, Tu as sifflé la fin du match, nous étions les plus heureux du monde.
- Vous avez ri à ces dépens! ! Et tu le sais très bien. Ce n'est pas étonnant que les Blancs racontent des choses bizarres sur nous. Ils ne comprennent pas notre humour !
Nous n’avions rien à préparer, le terrain était sans doute aussi parfait que le stade de Dortmund. Aucune vache ne viendrait le traverser. Yakobo allait garder ses chaussures aux pieds. Le public – si on avait du public – serait complètement différent. J’eus une pensée un peu nostalgique pour nos spectateurs de Bagamoyo et notre terrain de foot.
Comme les petits crabes qui sortent du sable, sur la plage, une multitude de problèmes surgissaient maintenant dans ma tête...
Demain, un autocar va arriver de Dar Es Salam. Et qui y aura-t-il dans cet autocar ? [...] Les juniors d'une vraie équipe de football allemande ! Des Allemands qui joueront contre vous dans trois jours, je me suis mis d'accord avec eux à Zanzibar. Ils ont entendu parler de vous : on leur a dit que vous étiez imbattables !
Le remords n'efface pas le péché, au contraire, il est souvent aussi douloureux que du sel sur une plaie.
Au centre culturel de Nkwabi, des centaines de jeunes gens viennent des quatre coins du pays pour apprendre la danse, la musique, le mime et le théâtre. Ils ne font pas ça pour devenir riches mais pour faire passer des messages dans la région où ils habitent. Ils veulent écrire et jouer des pièces de théâtre pour expliquer comment on peut éviter d’attraper le sida. Ou sur les droits des femmes. Ou sur le problème des albinos … Et ce ne sont que des exemples.
- Il ne faut pas appeler les Blancs des « sacs à farine », ajoutai-je. Il y a peut-être des gens, ici, qui comprennent notre langue ! C’est très répandu, le kiswahili ! Après ce sera écrit dans les journaux et on aura bonne mine ! Personne ne nous a encore traités de « sacs à charbon », nous.
Quand on y réfléchit bien, (...)le bonheur nous vient toujours des hommes et non des rêves qui alimentent nos désirs.