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Critiques de Hubert Ben Kemoun (908)
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Arlequin ou les oreilles de Venise

Voici sans conteste l'un des plus beaux albums jeunesse qu'il m'ait été permis de voir ces dernières années.



Tout d'abord, immense coup de chapeau à l'illustratrice Mayalen Goust qui a fait un travail, tant sur Venise (avec une petite tendance andalouse) que sur les personnages, qui est vraiment de toute beauté. Chapeau l'artiste.



Ensuite, il y a ce texte magnifique de Hubert Ben Kemoun qui donne un nouvel habit à Arlequin et une nouvelle corde à son arc, en en faisant un accordeur de génie, convoité des riches et ami des pauvres. Son talent et sa générosité font qu'il a ses entrées partout, dans les plus belles demeures comme dans les obscurs cloaques, si bien qu'il est devenu véritablement " les oreilles de Venise ".



Hubert Ben Kemoun redéfinit également le personnage de Colombine, en en faisant la fille mutique d'un riche marchand qui se désole de ce silence. Celui-ci fait appel à Arlequin, l'homme qui sait redonner de la voix aux plus beaux instruments, pour tenter de faire parler Colombine.



Arlequin, d'abord surpris de cette singulière demande, décide malgré tout de tenter de relever le défi. Mais le mutisme a la vie dure, peut-être que tout son talent ne lui servira à rien ? Que pourraient bien dire les cordes vocales de Colombine si jamais quelqu'un arrivait à les accorder ?



Je conseille sans ambiguïté cet album, par contre je mets une petite limitation quant à l'âge des enfants auxquels on le destine car le texte est assez complexe et résistant. Il prendra sa pleine mesure plutôt pour un public âgé de 8 à 12 ans, pas avant. Mais ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La fille seule dans le vestiaire des garçons

La jolie Marion, l'intello, « celle qui ne fait jamais de vagues, [...] qui sait si bien se faire oublier » a quand même un caractère bien trempé. Pas question pour elle de supporter sans broncher la drague relou d'Enzo, le beau gosse du collège qui se croit tout permis. Oui mais tenir tête à un caïd, surtout si vous l'avez ridiculisé devant des tiers, ça se paie. Marion va en baver, et à l'heure d'internet et de Youtube, les vengeances peuvent être terribles.



Ce roman pour adolescents est aussi noir que réaliste. Moins sombre cependant que peut le laisser craindre le titre.

L'auteur évoque le monde impitoyable du collège, la spirale infernale de la vengeance, l'enfermement dans la haine et la dépression quand on se retrouve seul dans une situation de surenchère qui semble inextricable.

Angoisse et suspense garantis pour le lecteur : une fille solitaire peut-elle avoir le dernier mot (car c'est bien ce qu'on espère) contre un caïd épaulé par ses copains ? Réflexions pertinentes sur les dangers d'internet (encore et toujours), mais aussi - via les comportements de Marion et de sa maman - sur le besoin d'amour à tout âge, et à l'adolescence en particulier : « Est-ce qu'on tombe amoureuse par faim d'amour, pas peur de la solitude ou du grand vide, pour se prouver qu'on peut plaire, enfin tout cela avant de se demander si c'est bien cet autre-là qui nous plaît vraiment ? » (p. 107-108)



Ouvrage percutant et pertinent qui devrait rencontrer des échos chez tous les collégiens, à faire découvrir dès 12-13 ans. La fin m'a un peu déçue mais elle est parfaitement adaptée au public visé.
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La fille seule dans le vestiaire des garçons

Marion, élève de 3e, vit avec son petit frère Barnabé et sa mère. Leur père, informaticien, est parti il y a trois ans apparemment en Amérique du Sud, il devait trouver un logement pour accueillir la petite famille et vivre tous les quatre une nouvelle vie avec ce nouveau travail qui se présentait à lui. Sauf que, le gentil papa a oublié d'envoyer les billets d'avion pour que le reste de sa famille puisse le rejoindre.

Depuis, leur mère cherche un « amoureux », elle passe de l'un à l'autre. Elle chasse sur un site de rencontre, Internet lui prend tout son temps quand elle est à la maison.

Barnabé, lui à huit ans. Il comprend tout, il n'a pas sa langue dans sa poche. Il est un peu en avance à l'école, mais il ne veut pas sauter une classe à cause des copains...



Tout va se passer un mardi, quand Enzo, caïd du collège, donne un rendez-vous à Marion pendant lequel il veut lui rendre son cahier qu'elle a soi disant perdu et dans lequel elle a noté tous les textes de ses chansons et ses poèmes. Ce caïd lui va jouer un mauvais tour : il l'attire à lui, elle craque totalement, elle est dans ses bras, ils s'embrassent en cinq minutes... Quand Marion s’aperçoit que les copains d'Enzo ne sont pas loin et qu'ils ont tout filmé... Elle sait qu'en quelque instant ce film sera sur youtube et autre réseau, elle ne supporte pas l'humiliation, elle va se venger...



Un livre fort qui fait ressortir les confits que nous retrouvons à l'école à tout âge. Marion tout en étant très réservée et froide, va élaborer une vengeance qui va la mettre en porte à faux vis à vis de ses camarades de classe et de sa famille, mais elle veut aller jusqu'au bout, elle se le doit !!!

On sent bien que quand Marion rentre chez elle, elle ne peut pas trouver d'épaule qui puisse l'écouter, son mal d'être est flagrant. Ce livre a pour thème principal le mal-être et la solitude de l’adolescence. Tout en abordant très justement la vengeance et qu'il faut payer toutes et tous les conséquences de nos actes.



Une lecture très rapide qui laisse le lecteur méditer sur les sujets.

Un livre écrit presque comme un journal intime que Marion aurait pu écrire.

Des pages qui font peur par moment... Je me suis baladée entre ma peur du suicide de Marion et ma peur de ce qu'il pouvait lui arriver après sa vengeance...
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Mercedes cabossée

Parler des violences conjugales à des enfants...il sait le faire.



Une jeune fille, Mercedes, est orientée dans une école spécialisée car elle ne parle plus. Son handicap ne l'empêche heureusement pas d'écrire. Un handicap? Pas vraiment, un blocage, car seule, à la maison, sa mère réussit à la faire parler. Une pauvre mère qui a des bosses sur le corps. Quant à son père, parlons-en, il est à l'origine de tout...



Avec cette histoire, Hubert Ben Kemoun veut s'adresser, à priori à des collégiens, peut-être pas encore à des écoliers car elle est violente et plus sûrement à des adultes, pour parler d'un fait qui a affecté une de ses proches semble-t-il: les violences conjugales.



Cette jeune fille, Mercedes, cabossée par la vie, par un père violent qui lève la main régulièrement sur une mère passive, va trouver un moyen de dire les choses.



Le récit vous prend tout de suite par des mots crus et vous emmène dans le vif du sujet.



C'est un indispensable de cet auteur très prolifique. Lequel va à la rencontre de ses lecteurs et ce fut aussi un plaisir de l'entendre dans une médiathèque car l'homme a du coeur, un talent de conteur et une gouaille incroyables.

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Amour, impératif et pistolet

Une découverte, ces formats "petitepoche". Des histoires pas niaises du tout et courtes. Idéales pour de jeunes lecteurs.

Dans celle-ci, Hubert Ben Kemoun s'illustre dans le domaine de l'humour malgré un contexte de crise. En effet, une prise d'otage a lieu dans une salle de classe alors que les élèves apprennent le présent de l'impératif.

Dans la lignée du Petit Nicolas de Goscinny, il y a Barnabé qu'il me faudra découvrir, à n'en pas douter, dans d'autres aventures.
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Arlequin ou les oreilles de Venise

Arlequin ou les oreilles de Venise... à ne pas confondre avec Harlequin ou les oreilles de Venise. Un album qui vient à point nommé...

Arlequin est doté d'une acuité auditive exceptionnelle. A-t-il l'oreille absolue ? En tout cas, il ressent la vibration des sons, des notes avec une telle justesse qu'il est le meilleur accordeur d'instruments de Venise. Malheureusement, ses oreilles délicates sont également hors-normes, ce qui l'amène à subir chaque jour le fiel de médisances et de quolibets qui circulent en sous-main. Parfois, le simple fait d'exister est une source de contrariétés pour d'autres... et le respect un vœu pieux.

Un jour, Arlequin est appelé dans un palace pour y ré-accorder un instrument particulier. Une voix qui s'est éteinte, celle de Colombine. Pour la première fois, l'oreille aguerrie d'Arlequin peine à trouver le problème jusqu'à ce qu'il bruisse enfin, le sentiment harmonique n'étant pas qu'une affaire d'oreille mais plus largement une affaire de cœur.

Les illustrations sont absolument magnifiques.

Un album très intelligent sur l'intolérance, les jugements à l'emporte-pièce, les lâchetés et le besoin immanent du lien.

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Profession : nain de jardin

J'ai avoué récemment avoir placé une petite figurine décorative dans mon jardin. Allez, soyons honnêtes, appelons un nain de jardin un nain de jardin. Bon, il est tout petit, hein : Ø 7,5 x H. 9 cm. Et sobre, attention : il ne porte pas de brouette et n'est pas atrocement maquillé/coloré (un peu de vert anis brillant sur la terre cuite mate et point barre). Tout mignon, quoi, et il est sur le rebord d'une petite fenêtre - ah bon, c'est pire que sur la pelouse ou dans un massif ? :-/



N'empêche, ça rappelle l'histoire de Boniface imaginée par Hubert Ben Kemoun 'Profession nain de jardin' : sa vie ennuyeuse, son rapt...

Depuis quatre ans qu'il est installé dans ce jardin, Boniface se sent seul, il n'y a que Monique qui s'occupe de lui, qui pense à le remettre debout quand il se retrouve, au gré d'une partie de foot entre gamins, allongé sur le dos ou face contre terre, le nez plongé dans la boue ou la santoline, victime du chat qui lui fait pipi dessus. Jusqu'au jour où il se fait enlever et séquestrer. Et si c'était l'occasion de commencer une nouvelle vie, pleine d'aventures ?



Histoire amusante qui ravira petits et grands lecteurs. Cela m'a donné envie de me replonger dans la vraie 'affaire' qui l'a inspirée* - affaire délirante qui n'est pas sans rappeler celle de 'Zaï, zaï, zaï, zaï' (Fabcaro).

Merci L. pour ce bon moment et pour la surprise !



* voir cet article de David Dufresne (Libération, 11 septembre 1997)

http://www.liberation.fr/france-archive/1997/09/11/les-voleurs-de-nains-de-jardin-aussi-ont-commence-petitsen-juin-1996-les-premiers-nains-de-jardin-et_215795
Lien : http://www.canelkiwi.com/arc..
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Joyeuses Pâques et bon Noël !

Les vieux sont parfois ennuyeux pour les petits-enfants adolescents. Alors, quand il faut passer 4 jours chez sa grand-mère, Barnabé, 12 ans, se dit qu'une demie journée suffira.

4 jours sans tablette, sans portable parce que, bien sûr, la mamie habite dans ce que l'on appelle encore une zone blanche, sans réseau.

Au départ, HBK s'amuse de Barnabé en le décrivant comme le petit con, malpoli vis à vis d'une grand-mère collante et gâteuse. Il faut se mettre à sa place: sa mamie le couvre de bisous, de caresses et de cadeaux, comme s'il avait moins de cinq ans!

Mais il fait évoluer progressivement ses personnages. Quand on referme le livre on se rend compte que 4 jours dans une vie, c'est rien, surtout que c'est peut-être la dernière fois auprès de sa mamie. Mais cette possible dernière fois fait que c'est important.

Encore une mention très bien pour HBK, aussi savoureux dans un exercice d'humour noir qu'émouvant quand il évoque les liens familiaux comme la courroie de transmission dans les (vieilles) voitures.
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La Fille quelques heures avant l'impact

La fille : Annabelle, collégienne de quinze ans, petite copine de Sébastien, grande amie de Fatoumata.

Quelques heures avant... le WE de la Pentecôte, en ce vendredi après-midi caniculaire de mai.

L'impact ? quel impact ? On sait que l'ambiance a été tendue en cours de français, essentiellement entre trois élèves et la prof, et qu'un concert se prépare pour le soir - un groupe local chantera contre les idées extrémistes de la municipalité.



Deux voix off, celles de personnes à l'agonie. Une au féminin, l'autre au masculin. De qui s'agit-il ? Que s'est-il passé ?



Un roman noir, comme 'La fille seule dans le vestiaire des garçons' du même auteur.

L'image de la vie au collège est sombre : influence des caïds, complicité passive de ceux qui se placent sous leur aile.

L'amour n'est pas gai, non plus, ni pour les adultes, ni pour les ados. Les premiers baisers et premières étreintes sont des exercices "pour apprendre les gestes", et parce que "mieux vaut lui plutôt que personne".

Et les relations familiales, mère-fille en particulier, sont douloureuses.



Et sinon, de quoi est-il question dans cet ouvrage ?

Les mots qui entourent la photo de la couverture résument les sujets évoqués et l'ambiance pesante : colère, dégoût, désir, douleur, égoïsme, faiblesse, fierté, faiblesse, passion, folie, haine, honte, amour, jalousie, joie, peine, peur, regret, révolte, solitude, tendresse, timidité, tristesse, vengeance, amour...

J'ajouterai : politique, racisme, dérapages, mais aussi amitié, solidarité et optimisme. En deux mots : adolescence & vie (avec leur lot de difficultés et de raisons de s'accrocher).



A faire lire dès quatorze ans.
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Pas si bêtes ! Le renne est-il la reine ?

En cette période de Noël, on voit des rennes partout et certains ont des bouilles vraiment sympathiques. C'est sans doute pour cela que ce roman jeunesse m'a attirée à la médiathèque. Mais de Père-Noël et de traîneau, il n'est pas question ici. Ce vieux renne a voulu grimper en haut d'un pin, il a fait une mauvaise chute, et depuis ça ne tourne plus très rond sous ses bois. Il mélange les mots, et les animaux qui se succèdent à son chevet pour lui parler s'en arrachent poils/plumes/écailles.



Roman très drôle qui joue sur l'homonymie, dessins à double sens à l'appui. Les échanges entre le renne et ses visiteurs sont des dialogues de sourds dignes d'un sketch de Raymond Devos. Pour que l'enfant se repère dans les homonymes, ceux-ci sont écrits en italiques. On s'amuse à deviner comment le renne va déformer ce qu'il vient d'entendre - cela suppose que le jeune lecteur ait déjà un vocabulaire assez varié, mais les illustrations aident.



Excellent pour mettre en valeur la richesse et les difficultés du français, "la langue européenne possédant le plus grand nombre d'homonymes". Trois pages en fin d'ouvrage expliquent la différence entre homophones et homographes, soulignant l'importance d'être attentif aux articles, aux ponctuations et au sens de la phrase.
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La fille seule dans le vestiaire des garçons

Marion est une adolescente seule et courageuse. Elle tient tête aux petits caïds du lycée qui tentent de jouer avec elle. Mais humiliés, ces derniers vont tâcher de faire de sa vie un enfer. Reste son petit frère, à la fois attachant et énervant, en tout cas haut en couleur et sa mère qui se débat avec ses propres problèmes. Au-delà, sa seule bouée de sauvetage est la musique et son carnet de morceaux personnels qui l'accompagnent, jusqu'à ce que le livre disparaisse...



Entre harcélement et peur, c'est la rage qui domine chez Marion. Ses sentiments sont tellement forts qu'ils l'empêchent d'avancer. Comment dès lors arriver à se reconstruire, à reformer un sas de confiance ?

Le récit retrace avec justesse les moments forts de solitude et de désespoir que peuvent traverser les jeunes, entre deux âges, entre deux mondes. Un livre réussit à l'écriture vive et incisive.
Lien : http://0z.fr/yZ70p
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La Fille quelques heures avant l'impact

Je ne sais pas si la lecture de La fille seule dans le vestiaire des garçons est conseillée avant celui-là mais je n’ai pas accroché à ce roman jeunesse. Ambiance trop quartier, garçons qui veulent en mettre plus la vue, possédant une haine de son camarade incompréhensible. Ce n’était peut-être pas le bon moment ? pas le moral, c’est les fêtes ? Une décharge de sentiments noirs sauf parfois Annabelle qui rêve sa vie alors que la vraie est difficile entre un père absent et une mère malade.

Le livre relate pourtant bien la vie des adolescents en prise avec le monde qui les entoure mais l’ambiance trop pesante, a eu raison de moi. Auteur à retenter plus tard, dans le bon état d’esprit.

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La fille seule dans le vestiaire des garçons

Je commencerai ma chronique par dire sincèrement que je n'avais pas été touchée, émue, bouleversée par autant de justesse, par un si joli livre destiné aux adolescents, depuis bien longtemps.

Quel bonheur!

Pour moi ce roman est un très grand coup de cœur!

Ceci étant dit, je vais passer aux choses sérieuses!





J'ai commencé l'histoire de Marion, sans aucune idée préalable, je n'avais jamais lu cet auteur réputé en littérature jeunesse, et je n'ai pas trop l'habitude de me lancer dans ce genre d'histoires réalistes. Oui, on nous assomme de récits imaginaires, fantasy, et autres romances paranormales destinées à faire rêver les ados. Et finalement cela fait un bien fou de se plonger dans la franche réalité de la vie, de l’adolescence, et tout ce que cela comporte...



Ainsi la plume de Hubert Ben Kemoun a fait le choix de l'humour, de la causticité... la triste vérité de certaines situations n'en sont pas moins incisives et bouleversantes. C'est si bien écrit, que je n'ai pu le lâcher si tôt commencé, j'ai avalé l'ouvrage d'une traite.

J'ai souris, j'ai ris, j'ai pleuré, je suis passée par toutes les émotions, et j'ai été véritablement surprise de découvrir un livre si touchant.



Dés les premières pages le ton est donné, Marion, jeune fille maladroite et mal dans sa peau se fait quasi "harcelé" par Enzo, le coq du lycée. Celui qui fait parler de lui et accumule les conquêtes s'est mis en tête de séduire l'intouchable et intello Marion. Sauf que celle-ci est tout sauf séduite, et va lui faire payer ses assommantes assiduités par des coups sévères. Dés lors la guerre est ouverte entre Marion et Enzo, entre Marion et les garçons en général.



Tout est raconté avec un humour jubilatoire. La drôlerie de certaines situations nous rappellent allègrement "du vécu". Le comique des répliques mordantes du petit frère Barnabé, atteint de logorrhée, ne manquera pas de nous faire sourire. Et puis on passe du léger au drame, du rire aux larmes. La bonne guerre du début va prendre des allures de vengeance rageuse. La narration à la première personne, celle de Marion, nous plonge dans les affres de ses douleurs. Et cette narration nous rapproche indubitablement d'elle, cette héroïne si fragile et attachante.



Mais surtout c'est la justesse que j'ai retenue. Tout sonne merveilleusement juste, réel et poignant. On est mal en même temps que Marion, on traverse en même temps qu'elle cette douloureuse étape qu'est l'adolescence. Ce difficile chemin vers la confiance en soi, vers l'acceptation des autres et de soi-même.

C'est si juste que mes larmes coulaient d'elles-mêmes sans s'arrêter... par l'émotion certes, mais par le symbole que représentait Marion, cette difficile étape chez une jeune-fille. Et je m'y suis beaucoup retrouvée sur certains aspects.



Et là je me suis fait la remarque: Hubert Ben Kemoun a été une fille dans une autre vie. C'est impressionnant à quel point son regard trouve le bon angle. De plus, les répliques rageuses de son héroïne, sont justes impeccables, révélant la hargne de la crise d'ado!



En bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré. D'autres thèmes sont abordés, la musique, l'abandon du père, la famille monoparentale autour d'une mère désœuvrée... Et tout se mélange dans un merveilleux récit.
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Terriblement vert !

Samuel a invité son ami Lionel à passer l’après – midi chez lui, et à l’heure du goûter, Lionel déguste quelques bonbons au gout de réglisse qu’il trouve très bons … sauf que ce qu’il a ingéré, ce ne sont pas des bonbons, mais des graines de galéaparsos ramenées d’Argentine par l’oncle de Samuel.

Et Lionel se transforme doucement en arbre. .. la suite est une succession de situations cocasses auxquelles Samuel, malgré lui, va être confronté.

Entre Samuel qui doit agir et nous expose les faits de façon très humoristique , Lionel qui ne peut que subir la transformation et ressent cet état de fait de façon ambivalente (j’ai peur, mais je me sens bien en arbre) et l’oncle à côté de ses pompes, ce roman Jeunesse livre une réflexion sur l’amitié.

Les illustrations sont originales (un enfant qui se transforme en arbre, c’est sympa à illustrer) et m’ont rappelé les œuvres du douanier Rousseau (peut-être serais-je la seule à fait ce lien !). J’ai beaucoup aimé la représentation de cet oncle que l’on dirait venu de l’époque coloniale.

Là je vous ai livré mon avis d’adulte. Du point de vue des enfants, je pense qu’ils aimeront le côté fantastique, images à l’appui, de cet enfant qui se transforme en arbre, passant de besoins d’humain à des besoins de végétaux, ils apprécieront aussi le côté « grosse-bêtise-comment-réparer-comment affronter-les- adultes ??? » Et puis ils seront captés par l’histoire et le suspens.

Terriblement vert fait partie de la série des « Samuel » qui comporte au moins 8 romans.

Un livre que je recommande aux parents qui cherchent des histoires sympas à lire aux têtes blondes.


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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C'est la vie : Seul contre tous

En plein dans le mille, une fois de plus avec Hubert Ben Kemoun qui cible la rumeur dans cet ouvrage destiné aux écoliers et aux collégiens.

Quand elle se propage, elle provoque un tsunami pour le pauvre Baptiste nouvellement arrivé dans la classe de CM1.

Elle enfle dans la cour de l'école: il y a un voleur parmi les CM1, un dénommé Baptiste. On l'a vu. L'autre jour un vigile l'a chopé au magasin car il avait fait sonner les portiques.

La rumeur atteint un niveau paroxystique quand le pauvre Baptiste est obligé de se cacher dans le local à poubelles parce qu'une dizaine d'élèves en furie veut le lyncher.

Comment a-t-on pu en arriver là? Les mécanismes de la rumeur sont finement décortiqués dans ce récit. Un à deux meneurs et le tour est joué. A qui profite la rumeur?



Même s'il date un peu, le mode opératoire décrit dans le livre est applicable aux nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Pour contrer la rumeur, il faudra beaucoup de courage pour la victime et surtout le positionnement d'un adulte, un représentant de l'autorité, pour recadrer les "belligérants".

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Pas si bêtes ! La rhino est une féroce

J&JR ch. GB rom. poss. BP. PD s'abs.

► Jeune et jolie rhinocéros cherche grosse bête romantique possédant belle plume. Pas doué s'abstenir.



La plus jolie demoiselle du zoo est la rhinocéros. Elle épousera celui qui lui aura fait la plus belle déclaration d'amour en poème. L'élan, l'hippopotame, le grand bison noir, le zébu, le gnou, le gros buffle se succèdent, chacun selon ses compétences - en poésie, en chanson, a capella ou accompagné d'un instrument. Aucun ne trouve grâce à ses yeux et chaque prétendant se fait humilier à tour de rôle par la rhino féroce. L'âne saura mettre fin au casting impossible, et rira bien qui rira le dernier...



Avec cette collection 'Pas si bêtes', Hubert Ben Kemoun fait découvrir aux jeunes lecteurs les subtilités et richesses de la langue française et la façon de jouer avec les mots. Ici, c'est la poésie qui est à l'honneur ; dans 'Le renne est-il la reine', c'était les homonymes.

L'intrigue est amusante, grâce aux rimes rigolotes, aux gentilles moqueries, aux illustrations de Bruno Heitz et à la pirouette finale. Trois pages en fin d'ouvrage donnent quelques rudiments de poésie, et invitent les lecteurs à s'essayer aux rimes, alexandrins, acrostiches...
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Arlequin ou les oreilles de Venise

"Arlequin ou les oreilles de Venise" est un album pour enfants qui va les amener à réfléchir sur la différence, sur l'importance d'écouter l'autre.

Les dessins fins, délicats et l'histoire très poétique en font un album à l'ambiance italienne magnifique.

Arlequin a une ouïe très sensible, et devient l'accordeur d'instruments de musique le plus recherché de Venise mais il est doté aussi de grandes oreilles qui font la risée de la communauté.

Son talent va toutefous l'amener à écouter l'âme de Colombine et à être entendu lui aussi...

C'est un très bel album à lire et faire lire aux petits dès l'âge de 6ans.



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Le Noël de maître Belloni

En cette veille de Noël, « le givre [a] dessiné des étoiles bizarres sur les vitres sales de l’atelier de Maitre Belloni. » Au fond de son lit, le marionnettiste fiévreux semble tout près de rendre l’âme. Le froid a eu raison du feu de cheminée, envahissant l’âtre et l’ensemble de la pièce.



Quand elle se réveille, la Belle au bois dormant réalise que le vieil homme n’a même plus la force de bouger. Inquiète, elle réveille Blanche Neige et les sept nains, le petit Chaperon rouge, Mère-Grand et le loup, la magicienne Uzi et tous les autres. Que faire ? Si ce n’est quelques copeaux, il n’y a plus de bois pour alimenter le feu !



N’y tenant plus, prête à tout pour sauver son créateur, la Belle au bois dormant s’arrache un bras, le dépose sur un petit tas de copeaux dans la cheminée froide, puis la Princesse Aurore une jambe, qui une main, qui une épaule… Quand Pinocchio propose son nez, Cendrillon a la bonne idée de lui dire de raconter un mensonge et son nez se transforme en « une belle et grosse buche de châtaigner. »



« Ce fut un feu magnifique. Il fredonna toute la nuit son ardente chanson et il chantait toujours, lorsqu’au matin, Maitre Belloni s’éveilla guéri. »



Stupéfait en découvrant ses marionnettes mutilées, le vieux marionnettiste comprend vite ce qui s’est passé. Saisissant sa hache, il part en forêt chercher du bois pour tous les réparer. De retour, il s’attèle à la tâche tandis que le nez de Pinocchio brule toujours dans la cheminée. Ses marionnettes reconstituées, toutes installées autour de la table, le vieil homme réalise qu’avec tout ça, il n’a pas pu préparer le repas de Noël. La magicienne Uzi s’empare alors du nez du pantin, le dépose au centre de la table, le caresse de sa main et le transforme en une succulente buche parfum chocolat châtaigne.



« On dit que c’est en souvenir de cette nuit étrange et belle, qu’on mange une buche à Noël et que, parfois, elle a goût si agréable, si délicat, de la châtaigne. »



J’ai beaucoup aimé ce joli conte de Noël, d’où mon envie de vous le raconter dans sa totalité. Une histoire touchante, agrémentée de quelques jolies tournures. S’il existe deux versions de ce livre, dont une plus récente illustrée par Olivier Desvaux aux Éditions de l’Élan vert, ma préférence va à celle illustrée par Isabelle Chatellard dans la petite collection Castor Poche de Flammarion.



Joyeux Noël à toutes et à tous !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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L'oeuf du coq

Les animaux de ce zoo aiment accueillir de nouveaux arrivants. Mais le dernier en date ne manque pas d'arrogance et agace vite tout le monde. C'est un coq gaulois, borgne, qui, du haut de sa "souche", prétend apprendre et imposer un français pur. C'est une blague ? Une grande partie de notre vocabulaire est d'origine étrangère. Quelques exemples ici avec des mots simples bien connus des enfants - animaux, aliments...



Un album amusant qui peut se lire au premier degré. Mais très intéressant aussi pour expliquer aux enfants qu'un peuple se construit au fil du temps grâce à des panachages, des apports humains et culturels étrangers - si tant est que ce mot ait un sens puisque les frontières des pays sont mouvantes. L'occasion pour les adultes, donc, d'évoquer l'absurdité de certaines formes de nationalisme.

En prime, cet album montre que l'étymologie, c'est amusant et passionnant.



A partir de 7-8 ans.



--- Merci Juin, pour l'idée.
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Soir de rage

Les adultes ne comprennent pas l'importance du mot "sauvegarde"... alors c'est bien normal qu'Alex déteste son père, ce soir, lui qui a volontairement éteint la console car ils étaient soi-disant en retard... tout ça pour un fichu spectacle de fin d'année, en plus.



---



Court récit pour la jeunesse, pas sûr que ce roman soit un remède aux crises de haine ou de violence des gamins, mais il permettra peut-être de faire relativiser les enfants quant à l'importance ou la futilité de certaines choses (ici on oppose jeu vidéo et famille, on confronte l'enfant à la perte potentielle de son père, et à la démesure de ses réactions épidermiques).
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