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Citations de Ilarie Voronca (42)


Ilarie Voronca
Tu étais l’écho
Qu’importe le vent
Le reflet dans l’eau
D’un nageur défunt.
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Ilarie Voronca
Éloge du silence

Loué sois-tu silence qui entoure la pensée
Le mot ne vient qu’après. Mais entre lui et la pensée
Qu’il exprime, il y a cette bande suave de silence
Comme un jardin entre la maison et la haie-vive.

C’est ainsi que le nageur avant de plonger dans l’eau
Emplit ses poumons et retient son souffle
C’est ainsi que l’idée – qui était temps – devient parole – qui est espace
C’est ainsi qu’entre poème et vers se situe le blanc.

Et peut-être qu’autour de la vie même il y a ce silence
Qui la sépare et l’unit à la mort : cette bouche d’air
Entre le corps et le vêtement. Car si la vie
Est la pensée, la mort est le contour qui l’exprime.

Mais si l’oreille entend le mot sans rien savoir
De la muette musique enfermée en ses murs
De la mort chacun sait le glorieux silence
Sans deviner la forme où celui-ci est clos.
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Ilarie Voronca
Car l’ombre nous suit comme une bête fauve
Qui attend un moment de faiblesse pour nous assaillir
Pleine d’amour et de haine, s’accrochant à nos pieds
Pour nous tirer au fond d’un puits de solitude.
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Ilarie Voronca
Piano

Le sang a sonné des heures dans le passé,
Les peupliers se tiennent par la main proverbiale
Pluie élégante dans un cahier anglais
Jusqu'à la pensée la saison est en métal
Tout oiseau est une affiche céleste

Combien cher calendrier compartiment
Dans le tube le champ enroué magistral
Le train courtois a joué au football
Ici la ville s'est ouverte comme un porte-cigarettes

Sur le trottoir tard réverbères n'en font qu'à leur tête
Magnétique le pont au-dessus des maisons noué
Des anges passent au travers du rhumatisme coloré
La voix appelle des gravats À SUIVRE

(traduit du roumain par Vincent Iluțiu)
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Ilarie Voronca
Tu te penches vers toi comme vers l’assiette du ciel peinte
de couleur
Tu rôdes autour de toi comme autour d’une maison dont tu
aurais
Oublié le numéro
Tu sonnes tu cries tu appelles le propriétaire tu lui demandes
si c’est toi qui habites en toi
Panique panique
Le désespoir jette des signaux
L’effroi dénoué coule jusqu’aux chevilles
Tu cherches tes sandales ton souvenir tes épaules
OÙ SUIS-JE ?
Quelle est la longitude de ton cœur ?
Tu essaies de te ramasser toi-même parmi les restes de la
nuit
LE MÊME
UN AUTRE
UN AUTRE
LE MÊME.
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Ilarie Voronca
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde
Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance
Peut enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret,
L’amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde.

Nulle défaite ne m’a été épargnée. J’ai connu
Le goût amer de la séparation. Et l’oubli de l’ami
Et les veilles auprès du mourant. Et le retour
Vide, du cimetière. Et le terrible regard de l’épouse
Abandonnée. Et l’âme enténébrée de l’étranger,
Mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
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Mes amis, mes montagnes
A Claude Sernet.


Extrait 5

Prenez-moi avec amour avec bonté dans vos bras
Et j’aurai du courage
Je frapperai l’océan comme un tambour géant
Je mettrai les poissons à la place des mots
Reluisants silencieux
Les arbres les étoiles traverseront mes larmes
Donnez-moi une grande affection
Amis doux protecteurs invisibles
Vous entendez l’appel vous répondez au charme
Et vous voilà devant moi
Conseillers taciturnes bienveillants énormes
Montagnes.
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Ilarie Voronca
Mais au plus fort de la nuit quand les étoiles éclatent
Et quand leurs feux se croisent dans la pupille du ciel,
De nouveaux univers naissent dans le silence

(" L'apprenti fantôme ", 1938)
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Ilarie Voronca
     
Je parlerai du pied, car c’est là,
Dans la boue, dans la poussière où le soc de la charrue
Coupe le jour en deux comme un ver qui se tord
C’est là dans l’herbe et dans la route qui s’essouffle
C’est bien là que s’arrête mon regard.
     
Que la tête affronte – si elle le veut – les étoiles
Que le front et les tempes se parent de boucles de nuages,
Que tout le corps s’élance en l’air et vacille comme une flamme
Et qu’il veuille s’enfuir et que les bras se tendent
Vers un azur insaisissable ! C’est le pied que je chanterai
C’est lui le sage, l’intrépide, le silencieux, le dénué de parures
C’est lui le rugueux, le tapi dans l’ombre, le frère
De l’écorce de l’arbre et de la fougère et de la pierre
C’est lui qui mieux qu’une oreille reste collée à la terre
Et longuement écoute le parler des profondeurs.
     
     
« Poème pour glorifier le pied », illustrations avec dix-sept pointes sèches de Madeleine Follain Thinès, La Goutte d’Or, 1971.
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Ilarie Voronca
J’étais des vôtres

C’est vers vous, hommes de l’avenir
Que va ma pensée.
Et je veux que vous vous exclamiez
« Il était des nôtres », quand vous lirez mes poèmes.

Des terrasses claires. Un travail joyeux
Fait pour le bien de tous. Et un amour immense
Comme un fleuve qui mène vers la mer toutes les rivières
Pour réunir les hommes et les peuples sous un même soleil.

Tout est à vous maintenant. Et les vallées et les monts
Parmi lesquels les saisons distribuent leurs forces,
Et l’océan majestueux. Et les aubes. Et les couchants,
Dont seuls quelques-uns pouvaient dire auparavant : « Vous êtes si beaux ».

Se souvient-on encore parmi vous des hommes de mon temps
Qui donnaient leurs yeux, leurs poumons pour un repas et un lit pauvres ?
Leur vue s’en allait avec la fumée par les hautes cheminées des usines
Leur souffle, leur jeunesse se transmuaient en lumières et en cristaux éclatants.

O ! Ils étaient tous loin, tristes, dans les ténèbres
Ils ne prenaient point part aux joies qu’ils avaient créées.
Leur souffrance, leur agonie obscure, pareille aux huîtres
Dont on nourrit la mort pour en extraire des perles.

« Ces avenues somptueuses ! Ces jardins comme des coupes
Où le champagne le plus fin des confidences, mousse.
Et les vitrines si attrayantes comme de vastes timbres-poste
Où tous les climats, toutes les vacances se rencontrent,

N’ont-elles garde nulle empreinte de ces mains âpres,
Douloureuses, des hommes qui n’ont droit à rien ? »
Je disais souvent ces paroles. Mais j’étais pareil à l’étranger
Oui parle au milieu d’une foule, une langue inconnue.

Car j’étais des vôtres, hommes de l’avenir
Et c’est vers vous qu’allait ma pensée
Comme vers l’océan de la soif future
Les chevaux blancs des sources et leurs crinières d’écumes.

***
La Poésie commune (G.L.M, 1936)
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Mon peuple fantôme
A J. Déesse


Extrait 3

Là sur le promontoire j’attendais ces passages
D’îles : oiseaux étranges jaillis d’entre les cordes
Je te reconnaîtrai fantôme entre ces bâches
Des terres nomades. Là près du Peuple Etranger dont la patrie est
  morte
Est ma place. Là sur l’Ile fantôme
Je viendrai avec mes instruments de musique. Avec ma journée
  accomplie.

Temps d’exil ? Non. Fuite à travers les glaciers du "¨sommeil ? Non.
Le ver de la souffrance tordu dans la pomme de cette blessure.

Mais jusqu’alors : sans armes, sans outils, sur cette
Pierre : extrême limite du continent
Entre rochers et flots qui rejettent
Le lait blanc de l’écume jusqu’à ma faim, jusqu’au vent,

Ici. Loin de l’homme implacable. Loin
Des distributeurs de terre. Sans retour. Sans fuite.
La voix oubliée en moi comme une lettre dans un livre
J’attends mon peuple fantôme, mon île-fantôme.
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Au lieu de l’oreille qui entend voudrais-tu être la chose entendue ?
Et au lieu de l’œil qui voit, ce contour qui est vu ?
Non pas le sens, mais l’arome. Non pas
La bouche, mais ce goût amer ou doux, ce goût d’herbes.
     
Il n’y a rien dans cette paume. Il n’y a rien
Sous ce front. Non, il n’y a rien sous l’écorce.
De ces pieds immobiles. Le vivant, le mort
Sont ailleurs. Ils ne sont jamais là, où nous croyons les voir.
     
Une brume douce. Une aube qui se lève.
Et ce moment qui s’enfuit. Et cet appel
Faible d’un oiseau. Très tard quand il fait jour
On se rend compte qu’il a été là comme une aurore déjà lointaine.
     
« Rien de changé ? » Les miroirs, les objets nous retrouvent
« Quelques cheveux gris aux tempes » mais ce n’est rien.
Un sourire plus triste.
Et néanmoins le visage a gardé une empreinte
Comme sur les feuilles, une première rosée à peine visible.
     
(La présence d’un mort, extrait).
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N'entends-tu pas mon âme qui tourne comme une fronde
Liée à mon poignet tout autour de mon front
Les cercles s'élargissent et l'air vibre du son
De leur douleur qui bruit aux limites du monde.

Mais au loin, toi aussi, l'âme comme un faucon
Liée à ton poignet t'en vas à ma recherche
Et nos songes-deux voyageurs dans une auberge-
Se croisent et s'honorent à l'insu de nos corps.

Chacun de nous ainsi creuse dans la distance
Comme un sculpteur la forme adorée de l'absent
L'espace est la statue limpide de ta hanche
Où comme un sel marin se dépose le temps.

Qu'importent les années ! L'oiseau est plein de vols,
De chants le coquillage, et de l'amant l'amante,
Ta présence partout s'arrondit comme un golfe
Où s'endort la tourmente.

Des gisements ténébreux de charbon
surgit le diamant de ton image
De la fleur péri, le parfum voyage
Le parfum embelli du visage c'est l'âme
qui voyage à la gloire du corps

Si nous avons pleuré, nos pleurs sont les sillons
Plus merveilleux autour de nos têtes en flammes
L'air labouré de mes sombres chansons,
Qui font monter le blé de tes regards, Ô femme !
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Mais le trouble qui s'empare de moi…
 
 
Mais le trouble qui s'empare de moi
Lorsque ton visage découvert se montre
Femme où se confondent le rêve et le réel
Ne vient-il pas du fait que dans une autre vie
Sur quelque glorieux nuage dans une fête solennelle
Un autre visage dont le tien n'est qu'un reflet
M'a déjà ébloui


p.138
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Ilarie Voronca
Le bal des coraux

le sommeil prodigue ses rubis sur les feuilles des yeux
quelle flamme la voix qui tout à coup éclate,
bleue au-dessus de l'urne qui recèle les côtes,
la sève du sang se lève de la broussaille des ombres
les forêts creusent en arcs-en-ciel des cascades,
par les fenêtres des narines les intestins de la terre se montrent :
ce sont des poissons tranchants aux ailes entaillées par le noir
parmi les longues fibres d'eau leur bouche comme une pelote
les tiges des serpents balancent dans la saison le sable,
parfois le bal des coraux s'ouvre en argent,
groseilles perles et sur les rameaux les globules de sang,
l'archet des requins monte sur les violoncelles liquides
l'automne des profondeurs envoie l'or des poissons dans les feuillages
quelles boucles les méduses comme elles penchent
semblable aux serviettes de thé de liseré velouteux des poissons torpilles
un courant on dirait un arôme parcourt les phalanges,
sur les lèvres de boue le baiser des huîtres,
les animaux sont autant de rubans dans la chevelure des eaux,
les éponges déplacent les ombres les entraînent dans les profondeurs
comme des armées les baleines et les serpents des algues,
approchent
les poissons phosphorescents pareils aux affiches lumineuses.

(traduit du roumain par Dan Ion Nasta)
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Ilarie Voronca
La présence d’un mort

Parfois on reconnaît la présence d’un mort.
Il n’a ni mains ni visage. Il est ce brouillard
Qui enveloppe doucement les maisons, les objets, les visiteurs
Réunis là. Il est peut-être cette lumière qui filtre de la chambre à côté.

Ni signes. Ni voix. Mais un espoir indéfini.
Qui annonce un monde meilleur. Cette présence
D’un mort bienveillant comme un nom qu’on voudrait dire
Mais qu’on a oublié. Ou comme une écriture secrète
qu’on ne sait plus faire réapparaître.

Non, il n’a que faire de nos sens. Invisible ? Visible ?
Mais il nous oblige à parler bas. Il nous approche
Les uns des autres. « N’ayez pas peur ». Il se tient là
Avec cette bonté immense dont il voudrait nous faire part.

Au lieu de l’oreille qui entend voudrais-tu être la chose entendue
Et au lieu de l’œil qui voit, ce contour qui est vu ?
Non pas le sens, mais l’arôme. Non pas
La bouche, mais ce goût amer ou doux, ce goût d’herbes.

Il n’y a rien dans cette paume. Il n’y a rien
Sous ce front. Non, il n’y a rien sous l’écorce
De ces pieds immobiles. Le vivant, le mort
Sont ailleurs. Ils ne sont jamais là, où nous croyons les voir.

Une brume douce. Une aube qui se lève.
Et ce moment qui s’enfuit. Et cet appel
Faible d’un oiseau. Très tard quand il fait jour
On se rend compte qu’il a été là comme une aurore déjà lointaine.

« Rien de changé ? » Les miroirs, les objets nous retrouvent
« Quelques cheveux gris aux tempes » mais ce n’est rien. Un sourire plus triste.
Et néanmoins le visage a gardé une empreinte
Comme sur les feuilles, une première rosée à peine visible.

C’est ainsi que parfois dans la rue il arrive
Que l’on sente avoir rencontré quelqu’un. On le cherche
Du regard au-dessus de la foule. Il n’y a personne. Et pourtant
On est sûr qu’un ami est là. Et l’on éprouve tout à coup
une gêne, une tristesse indéfinissable.

Qu’avait-il à nous dire, ce mort cher ? Quel navire
Perdu loin sur les mers ? Quels peuples
Nous faisaient signe par sa voix ? Mais les mailles
De nos paroles furent trop larges pour retenir son silence.

Cette fumée qui plane au-dessus de nos têtes. Ce vol
Comme un bruit qui s’efface. Et les ombres amicales
Et ces hymnes pour saluer une terre libre.
Cette douce protection, sans paroles, d’un mort.

Ne sont-ce pas les murs qui s’étendent comme des ailes ?
N’est-ce pas cette chambre qui se donne au brouillard ?
Et l’homme jeune sur l’épaule duquel le vieillard s’appuie
Et le temps nouveau qui mène vers l’amour tous les mots anciens.

Nous allons tout à l’heure nous mêler nous aussi aux brumes,
Au bruissement imperceptible de ce fantôme vaste,
Et nous serons nous-mêmes la présence d’un mort
Qui veillera près des hommes, heureux, de l’avenir.

***
La Poésie commune (G.L.M, 1936)
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Que saura-t-on de tout ce qui chantait en moi ?
Comme on enlève à un violon cassé les cordes
Pour les tendres sur un autre violon, prenez mes chants
Et tendez-les au coeur d'un enfant heureux.

Quelle est donc cette musique que j'entends
Et qui ravit mes sens et me donne la joie
Ne fait-elle que surgir comme cet arbre unique
Au désert annonçant le salut de l'errant ?

Peut être planait-elle toujours autour de moi
Mais j'étais pareil au bois que les mains du luthier
N'a pas encore béni et seuls les cris des foules
La pluie et la tourmente traversaient cette écorce.

N'as-tu pas porté mon corps comme un violon
Sous ton bras ? Il y' avait ton corps ailleurs
Qui approchait le mien et l'allumait
De ce sang qui chante sur les cordes des veines.
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Ilarie Voronca
Ici se fait entendre la prière des framboisiers parmi les pierres couvertes de mousse,
Des trains d’arbres voguent vers le couchant des rivières et, ciseaux, la voix
Coupe l’odeur des sapins. Le paysage commun châle transylvain,
Dans le vert de cet instant jouons au billard avec nos cœurs.

Je t’invite, agriculteur de la moelle et de mes nerfs,
Laboure-moi, moissonne-moi, sème-moi, pluie-moi,
Ouvre, soupape de sûreté, mon aorte.
Voici : la nuit entre dans la pièce avec toute l’estime.

(fin du poème Invitation au bal, 1925)
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Et ce fut alors que mon âme
Tournant sa face vers toi t'a reconnue
Elle a secoué sa torpeur et a allumé tous ses feux.
Droite et muette, elle s'est dressée et mon corps
était petit à côté d'elle. Géant qui se lève
Elle avait commencé à douter
Que tu viendrais jamais. Et maintenant tu étais là [...]
Je voudrais cesser d'être un et devenir une foule une
armée
Dont ton visage serait la bannière flottant au vent
Et qu'une ferveur sans bornes pousseraient vers
le triomphe
Je voudrais être un navire cahoté entre les pierres des tempêtes
Et toi, l'Ile qui surgit ensoleillée.

Quelle est la partie de moi-même qui te rejoint la première ? Car j'accours avec tant de hâte vers toi que je me défais
Comme les pétales d'une fleur emportée par l'orage
Je pourrais être celui qui est assis au milieu d'un campement
Et qui écoute, rêveur, les rires, les chuchotements
Et soudain, lorsqu'il commence à raconter, tous se taisent
Car il parle d'une femme incomparable, torche ou météore ou foudre.

Ce n'est qu'en cet âge où l'homme est à la plénitude
De sa force que tu pouvais m’accueillir: l'enfant, l'homme jeune, désœuvré.
Ceux là ne sont pas encore préparés à te reconnaître
Mais l'homme qui, en te voyant, sait que rien ne pourra t'en éloigner
Celui là est digne de toi, à genoux
Il te laisse essuyer sur sa face les traits qui lui sont étrangers
Et les donner à lui même et au monde.

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Ilarie Voronca
La mission du poète

C’est alors, quand le temps de la justice et de la joie sera venu
Que sur les places publiques on lira de belles chansons
Et moi aussi je lirai mon poème où je dirai l’amour merveilleux
Qui m’unissait à la femme qui m’attendait dans un pays lointain.

***
Extrait de « La mission du poète », inédit, 1943, in Les Hommes sans Épaules n°21, 2006
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