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Critiques de Inga Vesper (345)
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Un long, si long après-midi

En cet été 1959, rien ne semble pouvoir troubler la sérénité du riche quartier de Sunnylakes, en banlieue de Los Angeles, où Joyce mène une existence monotone auprès de son mari et de ses deux petites filles. Pourtant, un de ces mornes après-midis où Ruby, leur femme de ménage, vient chez eux pour y effectuer ses tâches habituelles, elle trouve les enfants seules, abandonnées à elles-mêmes. Sa patronne s'est volatilisée, tandis qu'une large tâche de sang macule le sol de la cuisine. Aussitôt désignée à toutes les suspicions par sa peau noire, Ruby fait une coupable idéale avant même que l'enquête ne commence.





Des maisons cossues semées en banlieue sur leurs jolis carrés de pelouse, de grosses voitures pour les relier à de vastes surfaces commerciales, des appareils électroménagers et la mode vestimentaire comme clés du bonheur des maîtresses de maison : l’American way of life présente à Sunnylakes toutes les facettes qui font l’envie du monde en cette fin des années cinquante. Du rêve américain à la réalité, il y a pourtant beaucoup à dire. Racisme et sexisme battent alors leur plein, ouvrant un long chemin pour la lutte des minorités pour leurs droits. Pendant que les Noirs, comme Ruby, se heurtent à une ségrégation et à des préjugés implacables, les femmes vivent sous la tutelle de leurs maris, dans une dépendance, entretenue par les stéréotypes sexués, qui commence par la négation de leurs droits génésiques.





Alors quand Joyce, qui étouffe dans un mariage sclérosant et une maternité non choisie, laisse échapper des réactions non conformes à l’image de réussite si chère à son mari et à sa belle-mère, quand tout le voisinage scrute à la loupe la moindre fausse note qui deviendrait aussitôt scandale, quand finalement les apparences ne suffisent plus à masquer les lézardes de l’intimité, toutes les conditions sont réunies pour qu’un drame éclate et prenne des proportions d’autant plus calamiteuses que seule prévaut la volonté de l’étouffer. Et comme il est impensable pour cette bonne société de se voir confronter à ses propres failles, quel meilleur bouc émissaire que la petite bonne, dont la peau noire attire d’avance, et bien commodément, toutes les vindictes.





Rédigé d’une plume, sans grande aspérité peut-être, mais fluide et efficace, ce premier roman réussit à vous immerger dans son atmosphère poisseuse, au fil d’une lecture captivante aux multiples rebondissements et surprises. Au-delà de l’enquête policière certes parfois un rien caricaturale, c’est l’envers du rêve américain, au travers de la condition féminine et du racisme de 1959, qui vient ajouter l’intérêt à l’agrément du récit.





Un grand merci à Babelio et aux éditions de La Martinière pour cette découverte.


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Un long, si long après-midi

Pfffff, …. Quelle chaleur écrasante à Los Angeles aujourd’hui.

D’un petit coup de pied dans l’eau, j’éloigne du bord de la piscine le matelas en plastique.

Je plonge la main dans l’eau bien fraiche, le ciel est d’un bleu azur sans tache, les murs de la maison d’un blanc immaculé, les grandes baies vitrées reflètent la lumière du soleil. David Hockney, ça vous dit quelque chose ?

Dans ma maison parfaite, avec mes filles parfaites, ma cuisine parfaite, mon mari parfait, le tableau ne pourrait pas être complet sans moi, bien sûr. Vous m’avez reconnue, la femme, l’amante, la mère, l’épouse et la ménagère parfaite. Oui, la ménagère parfaite, vous avez bien lu, car nous sommes en 1958 mes amis, et je ne suis pas une business woman accomplie, non, moi, je veille toute la journée sur ma maison, mes enfants et je donne des ordres à la bonne, car tout se doit d’être imp-pe-ccable, comme la pelouse d’un vert tendre dont pas un brin ne dépasse, quand mon mari rentrera enfin de son dur labeur.

Je ne m’autorise pas d’autre rêve que celui d’aller au centre commercial, sauf que ce centre commercial, je pourrais y aller pour une fois oser m’y acheter un peu de liberté, car la seule passion que je m’autorise, c’est la peinture, ma voisine Genevieve pense même que je pourrais avoir un certain talent. Mais qui cela intéresse-t-il au fond ?

Alors, au cours d’un de ces interminables après-midis, j’ai décidé que cette journée au bord de la piscine serait la dernière, de tout envoyer valser par-dessus-bord et j’ai disparu sans crier gare, non sans avoir arrosé une dernière fois mes géraniums auxquels je tiens tant …

La britannique Inga Vesper m’a emmenée à bord de sa belle Crestliner sous le soleil brulant de Californie et m’a présentée Joyce, la femme blanche parfaite et Ruby sa bonne noire qui trime chez elle pour quelques cents de l’heure. Mais Joyce et Ruby ont un point commun, un secret, qu’elles seules ont partagé. Quelle idée de discuter avec sa bonne, car des amies, Joyce ne semble pas en manquer, mais qui sont-elles vraiment ces Desperate Housewifes des années 50 ?

Inga Vesper brosse un portrait réussi de ces toutes ces femmes. En particulier, de Joyce et Ruby qui rêvent toutes les deux d’une autre vie, l’une pauvre petite fille riche dans sa belle maison, l’autre espérant gagner suffisamment d’argent pour pouvoir faire des études à l’université. Elles se retrouveront toutes deux soumises aux hommes, à leur violence, leurs préjugés. Si bien sûr tout cela est un peu manichéen et la fin un tantinet brouillonne, la critique sociale est bien présente, les personnages ont suffisamment d’épaisseur pour qu’on s’y attache, et, on ne peut être qu’atterré.e de constater que depuis 1958 finalement, malgré de nombreuses avancées, les préjugés ont la dent dure et beaucoup de choses n’ont pas tant évolué. Même si l’on sent le regard parfois un peu trop contemporain sur l’époque de l’auteure, c’est un roman agréable, avec des pointes d’humour bien senties, à lire au bord de l’eau sous le parasol, de quoi ne pas voir passer l’après-midi... Vous reprendrez bien un petit cocktail ?

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Un long, si long après-midi

En 1959, la ségrégation n’a plus d’existence officielle. Dans les textes. En pratique c’est une autre histoire. Il suffit d’en parler à Ruby qui pour quelques maigres pièces, fait le ménage dans le quartier huppé de Sunnylakes, à Santa Monica. Mais elle rêve d’aller à l’université, il lui faut pour cela de l’argent.

Ce jour là lorsqu’elle est arrivée chez Joyce, après avoir accompli sa tache chez l’affreuse Mme Ingramm, tout a basculé. Le bébé pleurait dans a couche sale, et Barbara avait essayé d’essuyé de grosses taches rouges dans la cuisine avec un pyjama de nouveau-né… Un tableau de scène de crime n’est pas un endroit adéquat pour une jeune femme noire, et Ruby se retrouve au commissariat. Heureusement un inspecteur fraichement nommé semble un peu moins blasé que ses comparses et va prendre les choses en main, cherchant les failles d’une évidence trop claire pour être honnête.



On est tout de suite séduit par les personnages, que ce soit Ruby, ou cet inspecteur qui ne rechigne pas à manifester son empathie. Certes, les traits sont peut-être un peu forcé et tendent vers la caricature mais l’histoire se tient et l’intrigue tient en haleine jusqu’au dénouement final.

Déjà lu sous d’autres plumes , déjà vu au cinéma, le thème (les dessous du rêve américain, les ghettos) n’est pas original, mais la lecture reste agréable et ce premier roman est prometteur.



Merci à Netgalley et aux Editions La Martinière


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un long, si long après-midi

Par un long, si long après midi , je commencais cette lecture pour laquelle je remercie chaleureusement les Editions de la Martinière et Babelio...

J'aurais voulu étirer cet après-midi, que ma lecture dure longtemps, hélas je lis vite ! D'entrée, j'ai aimé Inga Vesper, l'auteure.



Il fait chaud ( mais pas chez moi...). Laissez-moi rêver que je suis à Los Angeles en 1958, dans un tableau de David Hockney.

Un quartier privilégié de Los Angeles, Madame rêve... Elle rêve d'une autre vie, une vie sans son mari, où elle serait peintre et non, femme au foyer..

Ruby est une jeune femme noire qui franchit la "frontière" chaque jour, pour aller travailler chez des Blancs. Joyce est sa seule patronne sympathique , qui ne s'arrête pas à la couleur de sa peau. Mais un jour, Ruby rentre dans la maison, les deux filles de Joyce sont seules, il y a du sang dans la cuisine, et la parfaite épouse a disparu.

Trois voix pour nous raconter cette histoire, trois Amériques...

Celle de Mick le policier, fraichement muté dans cet endroit si propret. Un homme.

Celle de Ruby , qui aspire à mieux, et qui en attendant aspire les sols des jolies maisons de blancs, en espérant réunir assez d'argent pour payer les frais d'inscriptions d'une université.

Et Joyce , l'épouse, la mère.

Très tôt, Mick se rend compte que Ruby pourrait l'aider, mais Ruby a-t-elle seulement envie d'aider un homme blanc ? On est en 1958 et un gouffre les sépare.

Il y a beaucoup de secrets derrière les palissades blanches et l'eau lisse des piscines.



Entre Mad Men pour l'époque et le portrait qui est fait des femmes au foyer et La Couleur des sentiments, pour la barrière entre les employées de maison noires et leurs patronnes blanches, ce premier roman est une réussite. Dénonçant le racisme, l'ignoble, le peu de place faite aux femmes, l'ennui, à égalité, la plume est tour à tour fluide , "picturale", et caustique.

Ruby est une jeune femme intelligente, volontaire, et fonceuse qui s'en prend pleine la figure tout le temps... Mick est un inspecteur qui n' hésite pas à franchir les lignes que la société édicte. Un peu plus sensible ou intelligent que ses collégues. J'ignore à ce jour, si on reverra ce duo, j'aimerai bien...

Ce roman est presque, presque un coup de coeur.

J'ai été gênée par une seule chose, les mots employés par Ruby lorsqu'elle est avec sa famille. Comme une impression de "non-raccord historique"...

Inga Vesper n'est pas historienne, elle n' a pas vécu les années 50. Elle n'est pas non plus américaine ( allemande vivant en Angleterre) . Son Long, si long après midi est comme un kaleidoscope d'influences diverses et variées complétement assumées. Sa vision d'une Amérique disparue, aux nombreuses fêlures, comme un immense hommage. Et l'on sent dans sa plume, qu'elle n'est pas dupe, qu'elle s'en amuse et ça a fait comme des ricochets sur le lecteur qui a l'impression de voir des gens s'agiter , lors d'un été caniculaire, alors que lui est tranquille installé sur une chaise longue au bord d'une piscine peinte par David Hockney...

Je me suis régalée !
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Un long, si long après-midi

Chaleur accablante d’un été californien dans un quartier bourgeois de LA. Nous sommes en 1959, et la vie est bien tracée pour les femmes qui rêvent d’indépendance, surtout lorsqu’on est noire. C’est cela qui va rapprocher deux femmes que tout sépare : Joyce, la bourgeoise désœuvrée nantie d’un mari, de deux fillettes et d’une belle maison, et Ruby, jeune femme noire qui vient faire le ménage tout en rêvant d’accéder à l’université.



Le roman ouvre sur une scène de crime, du sang sur le sol de la cuisine mais pas de cadavre. L’épouse a disparu. On ne sait pas si la jolie et dépressive Joyce a fugué pour fuir un mariage étouffant, ou bien si elle a été enlevée. Est-elle encore en vie ? Ruby, la première sur les lieux, est suspecte mais, bien vite, l’inspecteur Mick va l’innocenter et l’écouter car la jeune femme est futée et observatrice. L’amitié, qu’elle éprouve pour sa patronne esseulée la pousse à mener sa propre enquête. Mais cette amitié entre une blanche et une noire n’est-elle pas déplacée ? Et n’est-ce pas dangereux de se mêler des affaires des blancs lorsqu’on est noire ? C’est l’avis de Joseph, son petit ami, et c’est aussi l’époque qui veut ça, car la ségrégation bat son plein. Racisme, humiliation, exploitation sont le lot des noirs, encore plus quand il s’agit des femmes.

Ce thriller nous entraine de révélations en rebondissements sur plusieurs pistes jusqu’à ce que la vérité éclate dans les toutes dernières pages. Du classique, bien ficelé et haletant mais ce que je retiens de l’histoire, au-delà de l’intrigue et enquête policière, c’est l’American way of life des années 50/60, cette vie faite de faux-semblants et de mensonges et qui cache de nombreuses failles. Tous les personnages ont leurs secrets et leurs souffrances qu’ils cachent et tentent d’oublier. Mais cette disparition et les révélations qu’elle entraîne va creuser des fissures dans ces murs de silence. Et cette société blanche, éduquée et riche va révéler peu à peu ses contradictions et sa noirceur dissimulée par cette fausse convivialité entre gens du même monde dans ces maisons coquettes aux cuisines bien équipées, aux pelouses parfaitement tondues et aux barrières peintes de blanc. On est loin de tout cela dans les quartiers noirs ou il faut survivre avec des salaires de misère et où on peut se retrouver à la rue à cause d’un projet d’autoroute qui va détruire le quartier noir.



Derrière le polar on trouve le roman social, celui d’une société en pleine mutation. Il y a les prémices d’une lutte des femmes pour l’égalité des droits et leur indépendance par rapport aux hommes, ainsi que la prise de conscience des noirs qui ne veulent plus subir la ségrégation et la pauvreté.

L’écriture, simple, fluide et bien dialoguée, sert une intrigue bien charpentée. Tout se bouscule à la toute fin, comme dans une série policière, il y en a un peu trop à mon goût, mais l’époque et ses mentalités sont bien restituées, ce qui fait le charme de ce premier roman.



Je remercie Babelio et les éditions de La Martinière pour cette lecture découverte.



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Un long, si long après-midi

Ruby Wright, 22 ans, est femme de ménage dans le quartier blanc, paisible et riche, de Sunnylakes. Après avoir passé plus de quatre heures à astiquer et faire briller, chez Nancy Ingram, elle se rend chez Joyce Haney, qui habite un peu à l'écart de la rue. Aussitôt, elle sent que quelque chose ne tourne pas rond. La porte d'entrée est fermée, les fleurs sont en train de faner sous le soleil et aucun bruit ne lui parvient depuis les fenêtres ouvertes. De plus, la fille aînée des Haney, Barbara, attend dehors madame Kettering. Emmenant la fillette avec elle, Ruby est alertée par les pleurs de Lily. Même si personne ne vient lui ouvrir, elle fonce tout droit dans la chambre des enfants, trouvant la cadette dans une couche trempée. Une fois en bas, elle tente de nettoyer les mains sales et toutes rouges de Barbara. Et elle pousse un cri lorsque, en pénétrant dans la cuisine, elle voit du sang par terre et sur le carrelage mural et des essuie-tout imbibés de rouge. Une fois sur place, la police ne peut que constater la disparition de Joyce et s'empresse d'arrêter Ruby qui sera, très vite, relâchée par l'inspecteur Mick Blanke, en charge de l'enquête. Une enquête qui va quelque peu écailler le beau vernis de ce quartier chic de Los Angeles...



Trois voix vont, tour à tour, donner corps à ce roman choral : Joyce, des quelques jours avant sa disparition jusqu'à ce qu'elle se volatilise, Mick, l'inspecteur fraîchement arrivé depuis Brooklyn et enfin Ruby, une jeune femme de ménage qui va, contre toute attente, aider ce dernier. L'on découvre ainsi les événements qui ont précipité la « disparition » de Joyce Haney, épouse de Franck et mère au foyer qui a, en faveur de ce foyer, laissé sa passion pour la peinture de côté. Mais aussi le déroulement de l'enquête auprès d'un jeune inspecteur qui détonne parmi ses collègues de par sa sensibilité, son empathie et sa largesse d'esprit. D'ailleurs, c'est, étonnamment, auprès de Ruby Wright, jeune femme de ménage noire, qu'il ira chercher de l'aide. Au fil des pages, l'on découvre l'envers du décor de ce quartier cossu où les épouses et mères de famille modèle ne sont peut-être pas aussi heureuses qu'elles veulent bien le (laisser) croire, trop à l'étroit dans leur mariage. Si l'on pressent un changement à venir, notamment avec le Comité des Femmes pour le Progrès ou encore avec Ruby qui veut aller à l'université et être indépendante financièrement, le racisme, l'inégalité homme/femme sont encore bien présents. Sous un soleil caniculaire, Inga Vesper mêle habilement enquête policière et portrait social d'une Amérique en devenir. Les personnages, fouillés et réalistes, sont minutieusement dépeints, les dialogues, enlevés et jouissifs et l'intrigue bien ficelée.

Un premier roman juste et agréable...



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Un long, si long après-midi

Nous sommes en 1959, en Californie, à Sunnylakes, banlieue chic de Los Angeles. Ruby, jeune femme noire, fait le ménage chez les riches, chez les blancs.

Lorsqu'elle arrive, ce matin là chez Joyce, il n'y a personne pour l'accueillir, les enfants sont seules à la maison, la cadette hurle dans son lit, trempée, non changée et l'ainée erre dans le jardin. La cuisine est emplie de traces de sang, sans dessus dessous.

Joyce a disparu.

La voisine, qui emploie également Ruby, alertée, appelle la police qui arrête cette dernière et la conduit directement en prison.

La raison étant, ni plus, ni moins, sa couleur de peau. Qui pourrait avoir enlevé ou pire assassiné une mère au foyer blanche si ce n'est une noire?



L'inspecteur Mick Blanke fraîchement arrivé de la côte est, fait libérer Ruby au grand dam de son chef et de ses collègues.

Effectivement il n'y a aucun chef d'accusation contre cette jeune femme.



Commence, alors, une longue et fastidieuse enquête mené par Mick Blanke pour retrouver Joyce.



La période durant laquelle se passe cette histoire, cent ans après l'abolition de l'esclavage par Lincoln, est très trouble quant aux droits des Afro-américains et n'est guère favorable à ces derniers que ce soit au niveau de la justice, de l'éducation et de l'emploi.

Ruby rêve d'université et travaille dur pour aller y étudier, de plus elle subvient aux besoins de la famille, aussi quand l'inspecteur Blanke lui demande de l'aider à résoudre le mystère de la disparition de sa patronne, contrairement à son entourage, elle accepte et contribuera, fortement, à sa résolution.



En marge de l'intrigue, l'autrice peint une Amérique coupée en deux où le noir est porteur de tous les vices alors que le blanc est un parangon de vertus. Cette Ruby, femme combattante et amoureuse, arrive à s'extirper de ce marasme par sa seule volonté de porter sa famille et elle même hors de cette misère.

Elle essaie, aussi, de démontrer que les femmes dans ce monde là montrent l'espoir malgré leur condition, certes plus favorable d'un côté que de l'autre, mais où les épouses blanches n'ont que le rôle de femme au foyer, à élever les enfants, faire la cuisine et attendre le retour du "maître de maison".

Elle, Inga Vesper, y réussit parfaitement et de fort belle façon par ce livre qui se lit avec bonheur, sans à-coup et avec grand intérêt.

Je remercie Babelio pour cette masse critique, l'invitation à la rencontre avec l'autrice, ainsi que les Editions de la Martinière pour l'envoi de ce roman.
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Un long, si long après-midi

- Joyce, jeune dame mère de deux enfants, vit dans la banlieue de Los Angeles en 1959.

Dès le début, elle nous annonce sa disparition.

Mais...cela ne se passera peut-être pas comme elle le pense...

- Ruby , jeune femme de ménage "noire" découvre sa disparition et la flaque de sang qui l'accompagne.

Elle se fait immédiatement arrêter comme suspecte numéro un.

- Mick , l'enquêteur chargé de l'enquête fait libérer Ruby et va même lui proposer de l'aider . En effet, son poste d'observation est idéale et elle est futée Ruby. Une vraie future enquêtrice.

Les points de vue des trois personnages animent beaucoup le suspense.

La vie de Joyce est lourde d'évènements dramatiques et inattendus.

Ruby et le policier se complètent à merveille.

Quand le policier se sent devenir violent, il repense aux paroles de Ruby qui lui a avoué qu'elle ne pourrait tuer personne.

Amours contrariés, maternité niée, cachée, refusée, femmes de la société bourgeoise qui ont parfois une beauté de façade, médicaments pris pour tenir le coup ou pour être plus belle, émancipation difficile de la femme avec la peinture pour Joyce, des études envisagées difficilement pour Ruby.

On s'aperçoit que pas mal de domaines ont évolué depuis. Ouf! Enfin, j'ose le croire.

Des chapitres courts, un beau suspense un peu long vers la fin,une écriture très franche et agréable à lire, une magnifique couverture.

Tout pour me plaire.







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Un destin sauvage, si sauvage

En 1934, Cornelia fuit Boldville, laissant derrière elle des habitants qui la détestent mais aussi sa fille, Geraldine. Son seul espoir, revenir plus forte et leur montrer à tous de quoi elle est capable...

En 1970, Geraldine a repris l'hôtel de sa mère, le Stover's. Bon an mal an, elle essaie de le tenir à flot. Le retour de sa fille, Lauren, surnommée Glitter, accompagnée de sa communauté de hippies et de motards, tous installés sur son terrain, ne va pas vraiment arranger ses affaires. D'autant que, après une soirée, Mike, le cousin de Glitter, est retrouvé mort. De suite, le shérif Nickel suppose qu'il a dû faire une overdose de Quaalude. Une théorie à laquelle la jeune femme ne croit pas, certaine que quelqu'un a joué un rôle dans la mort de Mike... Installée au Stover's depuis peu, Joanna a fui Albuquerque et les coups de son mari, officier de police. Ancienne flic, elle ne peut s'empêcher de roder du côté des hippies, de surveiller les habitants et de poser quelques questions, en toute innocence...



À Boldville, au Nouveau-Mexique, l'on suit le destin de trois femmes, Cornelia dans les années 30 et Glitter et Joanna dans les années 70. Si la première semble avoir disparu de manière étrange, emportant avec elle un secret, devenu presque un conte, les deux autres, malgré leurs différences, vont s'allier pour tenter d'élucider le mystère entourant le meurtre de Mike. Si ce n'est le lien parental qui unit Cornelia et Glitter, rien ne semble affirmer que ces deux histoires sont liées. Et pourtant... Donnant voix à ces trois femmes, Inga Vesper mélange habilement les genres (roman social, policier, historique et un brin de western) et nous plonge dans une ambiance, tantôt hippie, tantôt tragique. Bien qu'ancré dans le passé, ce roman aborde des thèmes toujours d'actualité tels que l'écologie, la violence faite aux femme, la vénalité, le racisme, la place de la femme dans la société, le sexisme... Si l'auteure nous offre de beaux portraits de femmes, à la fois fortes et vulnérables, déterminées et éprises de liberté, et sonde un passé américain pas toujours glorieux, il manque cependant un peu de souffle, de rythme et d'émotion pour rendre cette lecture plus passionnante...



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Un destin sauvage, si sauvage

Trois histoires qui se rejoignent, trois femmes, deux temporalités...



On est au Nouveau- Mexique en 1934, et Cornelia, jeune veuve avec une petite fille , tire le diable par la queue. Son hôtel n 'a pas beaucoup de clients, mais parfois il suffit d'en avoir un bon, et celui qu'elle n'aimait pas tellement, meurt en laissant une carte et une pépite d'or dans ses affaires et les affaires de Cornelia, s'en trouveront améliorées, ce qui ne fera pas plaisir aux hommes de la petite ville qui convoiteront son bien...



On est en 1970, et Lauren/Glitter a amené sa communauté hippie sur les terrains qui appartiennent à sa mère (la fille de Cornelia). Leur arrivée ne fait pas plaisir aux habitants de Boldville. Il faut dire qu'ils sont un peu (beaucoup) crasseux, pas mal drogués, et que quelques motards trainent avec eux. Quand elle découvre son cousin Mike, étendu par terre, cela va provoquer toute une avalanche de questions sur sa famille, la disparition de sa grand-mère, la ville...car tout est lié...

Joanna , elle, fuit un mari violent. Un mari flic, comme elle avant qu'elle n'arrête sa formation. Echouée dans l'hôtel dont a hérité la mère de Glitter, elle va observer, déduire, fouiller, fouiner, quitte à attirer son mari et ses collégues...



Trois femmes et trois ambiances différentes même si parfois, leurs voix se mêlent et n'en font qu'une pour raconter au lecteur, la vérité.

La partie sur Cornelia fait très western, elle est très mystérieuse.

Celle concernant Glitter est la plus originale, (pour moi car je n'ai pas trop l'habitude de lire des romans parlant de communautés hippies ) et celle concernant Joanna est plus classique dans le sens roman policier . La jeune femme battue, qui fuit, puis le naturel qui revient au galop et elle va résoudre l'enquête.. Cette partie là manque un peu d'éléments pour comprendre comment une femme au bout du rouleau, trouve l'énergie de s'occuper des autres, alors qu'elle ferait mieux de s'occuper de "son" problème... Alors qu'elle fuit un mari violent, elle ne se cache pas , au contraire, elle s'expose, se montre, donne son nom, tellement elle est persuadée, que son flic de mari a les moyens techniques de la retrouver.

Il est consternant de lire qu'à cette époque une femme ne pouvait rien faire sans l'autorisation de son mari, à commencer par une demande de divorce !

Il est consternant aussi de voir comment Glitter et ses amies, ayant choisi une communauté pour être libres, sont en fait soumises au bon vouloir des hommes. Cette histoire d'amour libre cachait souvent des viols ou, ce qu'on appelle maintenant, des tournantes . Affreux !

C'est un roman dans lequel on aime d'emblée nos héroïnes. On a peur pour elles, on regarde leur rencontre, improbable, tellement elles sont (en apparence ) différentes.

Je me suis sentie bien dans cette histoire, avec ses hôtels délabrés, cette petite ville qui n'en finit plus de péricliter, ses habitants qui se taisent, qui ont un peu peur , on ne sait de quoi ! (du passé, de leur ombre, des ripoux ?), ses hippies qui débarquent un peu comme dans Starmania... ♫ Quand on arrive en ville ♫... , cette femme battue qui a décidé que c'était la fois de trop, ces Native Americans si discrets, sa grotte, son or, la convoitise...

C'est un roman qui fait voyager dans l'espace et dans le temps. Une chouette ballade , très cinématographique.

A quand le film ?
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Un long, si long après-midi

Un premier roman qui sous couvert d’une enquête de police raconte le quotidien des femmes dans un quartier aisé de Los Angeles en 1959 ! De la femme au foyer à l’employée de maison noire, Inga Vesper démonte petit à petit le tableau propret qui se présente !



Joyce s’ennuie dans son rôle de femme modèle et de mère au foyer, ses rêves ont disparu et le lendemain c’est elle qui a disparu. Il ne reste que des traces de sang dans la cuisine et ses enfants ! C’est Ruby, la femme de ménage noire de plusieurs foyers de la rue qui découvre la scène. Sa couleur de peau fait d’elle la suspecte !



Mick, un enquêteur fraichement débarqué de la côte-est va enquêter et se trouver confronter au sexisme ambiant, au racisme omniprésent, aux conflits générés par les luttes sociales, les noirs pauvres et exploités, les blancs aisés et indifférents si ce n’est méprisants ! Difficile d’imaginer deux personnages plus dissemblables mais qui vont se découvrir complémentaires !



Toutes les questions trouveront leurs réponses au fil de cette enquête qui nous peint la situation de l’Amérique de cette époque, celle du rêve américain qui ne fut qu’une façon comme une autre de se voiler la face sur les problèmes raciaux, l’émancipation des femmes et l’égalité des êtres humains.



Un très bon roman avec des personnages attachants ou odieux mais très réels sans outrance. Comme beaucoup j’ai particulièrement apprécié le duo Mick-Ruby avec leurs blessures et leur réalisme, leur humanité et leurs espoirs.



Un roman que je recommande vivement !



#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance



Challenge Multi-Défis 2022

Challenge Plumes Féminines 2022

Challenge Mauvais Genre 2022
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Un long, si long après-midi

Hier, Joyce a embrassé son mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. En réalité, elle a du mal à y croire elle-même. Pourtant, quand elle s’est réveillée ce matin, elle a su que c’était vrai. Mais Joyce a disparu, intrusion dans le domicile, des traces de sang un peu partout dans la cuisine. Ruby, la bonne noire a été arrêtée par mesure de précaution. C’est toujours suspect d’être la première sur les lieux. Aucune mère saine d’esprit n’abandonnerait ses enfants. L’inspecteur Mick Blanke à peine débarquer de New York est chargé de l’enquête.

Un roman choral où à tour de rôle le lecteur va suivre Joyce, Ruby et Mick. L’auteur nous fait entrer avec bonheur dans un quartier résidentiel de Santa Monica, un quartier calme et paisible où rien ne se passe et pourtant un mari volage trompe sa femme avec la voisine, et le Comité des Femmes pour le Progrès se réunit pour parler de tout et de rien et surtout des autres. Entre dissimulations et simulacres, tout n’est pas aussi serein vu de l’intérieur.

La première partie de ce roman est très agréable avec un duo improbable pour mener l’enquête. J’ai eu l’impression d’être dans un roman sociétal. Inga Vesper évoque la place des noirs dans une société bien-pensante, l’esclavage est terminé, la ségrégation est en train de disparaître et pourtant ce n’est pas mieux, Noirs et Blancs vivent toujours séparés. Inga Vesper aborde aussi la réalité des femmes cantonnées dans leur rôle de mère et d’épouse. Malheureusement dans une seconde partie, l’enquête s’affole avec des situations invraisemblables, même le style devient lourd avec des phrases toutes faites.

Ce roman reste tout de même agréable à lire avec le portrait savoureux de Ruby, une femme courageuse, malicieuse et volontaire. Je remercie les éditions de La Martinière et Babelio pour leur confiance.





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Un long, si long après-midi

« [I]l se demande comment il se sentirait s'il vivait à Sunnylakes et qu'il devait faire face à une journée parfaite de plus, enfermé dans sa cuisine parfaite, attendant que ses enfants parfaits soient couchés afin que son mari parfait puisse lui en faire un autre. […] Cette maison est bizarre. M. Haney, sa mère et Mme Ingram, ils sont tous, comme… – du plastique, dit Joseph. Des mannequins dans une vitrine. Des simulacres. » ● En cet été 1959, à Sunnylakes, une banlieue de Los Angeles, on se croirait presque dans le Truman Show tant tout est parfait : les pelouses bien taillées, les vastes maisons enfouies dans les arbres, les belles voitures qui attendent dans l'allée… Mais ce décor à la Wysteria Lane cache des réalités bien moins belles, et notamment des femmes sous médicaments qui assument toutes les charges domestiques, aidées par des bonnes noires exploitées. Joyce Haney, qui est apparemment une heureuse mère de famille, disparaît soudainement en laissant derrière elle ses deux petites filles, Barbara et Lily, et une grosse trace de sang dans la cuisine. Que s'est-il passé ? Son mari Frank est-il impliqué ? le détective Mick Blanke, un transfuge de la police de New York à la réputation sulfureuse, va devoir enquêter. ● C'était le temps tant honni où le mâle blanc cisgenre dominait tout et pouvait presque tout se permettre. Dans le quartier de Sunnylakes, les femmes, blanches, ne pensent qu'à s'apparier à un homme et à fonder une famille pour pouvoir se conformer à ce qu'on attend d'elles – être piégées dans des rôles domestiques. de l'autre côté, la communauté noire doit subir un racisme exacerbé et une exploitation éhontée qu'il est aujourd'hui difficile de lire tant c'est choquant. ● La construction du récit m'a paru bien maîtrisée, engendrant un suspense qui fait tourner les pages. Il y a une belle tension narrative même si parfois les fausses pistes sont explorées de façon un peu trop longuette. ● Les personnages sont quelque peu caricaturaux ; l'inspecteur de police semble dénué de la moindre jugeote, tandis que Ruby, elle, comprend tout très vite. le contraste est évidemment voulu, mais il m'a paru manquer de nuances. Ne parlons même pas du chef de la police Murphy, qui, lui, est un stéréotype sur pattes, passant son temps à engueuler Mick. ● La fin m'a semblé clownesque. Elle tire le roman vers le bas. ● A la fin on se demande ce qu'a voulu faire l'autrice : un roman dénonçant la société américaine des années cinquante (et, j'imagine, ses répercussions aujourd'hui) ? Un roman policier ? Les deux, sans doute, mais pour un premier roman elle court trop de lièvres à la fois. ● Et que dire de ce que se sent obligée d'ajouter l'autrice dans une « Note » finale pour se conformer à l'évangile woke et éviter l'accusation honteuse d'« appropriation culturelle » : « Je suis douloureusement consciente qu'en tant que Londonienne blanche d'origine germanique, j'ai fait un choix critiquable en imaginant un tel personnage [Ruby, la bonne noire]. » Comment pourrait-on écrire de la fiction en s'interdisant d'imaginer certains personnages ? L'adverbe « douloureusement » me paraît si hypocrite, si lèche-bottes…
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Un long, si long après-midi

« Un long, si long après-midi » d’Inga Vesper m’avait fait de l’œil dès sa parution en 2022 en broché. Quelle joie donc quand il s’est avéré qu’il faisait partie de la sélection en lice pour le Prix du Meilleur Roman des Editions Points ! Et bien, j’ai vraiment bien fait d’attendre car je n’ai pas du tout été déçue. Il est un de mes coups de cœur de l’année 2024 !



Pour les nostalgiques de Desperates Housewives mais avec en prime une disparition mystérieuse et l’enquête en découlant, ce livre est parfait pour vous ! Décollage pour les Etats-Unis…



Bienvenue à Sunnylakes, une banlieue de Santa Monica, au cœur de la Californie. Des maisons chics, des gazons parfaitement entretenus, des habitants riches, bref, un petit paradis à première vue. C’est là que vit Joyce, une trentenaire, femme au foyer et mère de deux adorables petites filles. Un après-midi ensoleillé, Joyce disparait et des traces de sang sont retrouvées dans la cuisine par la femme de ménage, une noire-américaine, en charge de plusieurs maisons dans le quartier. Mais où est donc passée Joyce ? L’enquête démarre alors.



Le décor vous fera directement penser à plusieurs séries ou films américains, où tout semble être parfait. Pourtant, si on gratte un peu le vernis, on se rend compte que la vie n’y est pas forcément toute rose…. Les apparences sont souvent trompeuses et les coups bas ne sont pas en reste…



Inga Vesper signe ici un premier roman extrêmement riche en qualités. Son écriture est très fluide et agréable à lire. Le décor de son récit placé en 1959, c’est un bond dans le passé que le lecteur fait où aucun élément n’est oublié. J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver tant dans les lieux que dans le temps. La minutie des descriptions va jusque dans les détails et c’est comme si l’autrice y avait elle-même vécu alors qu’elle est allemande, vit en Ecosse et surtout bien trop jeune pour avoir connu les années 50 !



C’était le temps où les noirs-américains étaient traités comme des gens inférieurs, où les ghettos selon les origines étaient encore plus marqués, où la police avait encore plus la gâchette et les coups faciles, où la femme était d’office un être inférieur par rapport à l’homme, … Bref, toute l’histoire a été parfaitement recherchée et travaillée.



Ce livre se dévore en peu de temps, tellement il tient son lecteur en haleine. Les pistes sont nombreuses quant à la disparition de Joyce et pourtant, on peut se tromper à chaque fois qu’une porte se ferme pour en ouvrir une autre.



Comme vous l’aurez compris, j’ai littéralement adoré ce livre et il me tarde de découvrir le second roman de cette autrice : « Un destin sauvage, si sauvage » paru également aux Editions de La Martinière.


Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Un long, si long après-midi

Une lecture bien sympathique offerte par NetGalley et les Editions La Martinière.



Attirée par cette couverture à l'allure vintage et par les thèmes, j'ai postulé pour avoir cette lecture en partenariat et je l'ai obtenu. Merci ♥



C'est une écriture très visuelle qui s'est offerte à moi avec cette lecture.



Une écriture fluide, avec des chapitres courts, alternants les 3 personnages principaux : Joyce, Ruby et Mick.



Tiens, je remarque que dans le résumé on ne parle pas de lui… Etonnant, car il a une place importante dans cette enquête et dans cette histoire et j'ai d'ailleurs bien aimé ce personnage qui écoute les femmes et leur donne leur chance.



Cette enquête pousse la porte d'un univers qui semble lisse et sans histoire. Là, où il est important de sauver les apparences et où chacun joue le rôle qui lui est dévolu.



J'ai apprécié le combat de ces femmes qui se démènent dans cet univers macho et raciste.



Le personnage de Ruby, cumule les deux désavantages, en étant un femme et en étant noire.



A tout moment au cours du livre je me suis attendue à ce qu'elle soit jugée coupable.



Je trouve que l'auteur n'a pas été très agréable avec l'inspecteur Mick. Pourtant celui-ci n'a pas été, ni macho, ni raciste… Je l'ai bien aimé cet inspecteur moi.



Une lecture sympathique et fluide que je verrais bien adaptée au cinéma, par contre je ne trouve pas que nous soyons dans la même veine que les deux films cités...



Alors chers amis je vous invite à un long si long après-midi en lecture,



celui-ci passera très vite à coup sur !
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Un long, si long après-midi

Fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du Val de Sully (2/6)



Un portrait réaliste d’une époque où le racisme déchaînait la haine et le machisme monnaie courante.



Ruby est une jeune fille noire de 21 ans. Elle fait le ménage dans deux familles d’un quartier huppé de Santa Monica.

Joyce est une mère au foyer. Elle a deux enfants. Elle est une des deux patronnes de Ruby.



Alors que Ruby entre chez Joyce pour prendre son service, elle découvre du sang partout dans la cuisine. Nancy, voisine et seconde patronne de Ruby, accourt alertée par les cris de la jeune femme de ménage.



Elle appelle la police qui arrête immédiatement Ruby. Mick Blanke, nouvel inspecteur intervient et fait libérer la jeune fille convaincu de son innocence après un interrogatoire.



Une question se pose : qu’est-il arrivé à Joyce



Voilà un premier roman qui frappe un grand coup.



Nous sommes en 1959 à Santa Monica (Californie). D’une part, malgré le « Civil Rights Movement » et les manifestations pacifistes lancées par Martin Luther King, les actes racistes perdurent. (Toujours d’actualité d’ailleurs).

D’autre part, c’est aussi le début de mouvement de libéralisation de la femme.

(Toujours d’actualité d’ailleurs - tiens, j’ai l’impression de me répéter).



L’auteure nous trace au fil des pages des moments de racisme très durs et des réflexions machistes qui feraient bondir « Les chiennes de garde ».



Le livre, organisé en chapitres assez courts, met en évidence chacun des protagonistes et leur différentes interactions pendant l’enquête et donne une excellente dynamique au texte.



Une originalité : la victime nous raconte par petites touches ce qui s’est passé durant ce « long, si long après-midi ».



Les personnages sont très bien campés. Ruby, consciente de sa condition mais qui veut en sortir…

Ses amis noirs qui luttent pour faire valoir leurs droits…

Le policier qui a été muté parce qu’il est un peu borderline…



La fin est absolument addictive.

Pour moi, un coup de cœur !!!
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Un long, si long après-midi



J'avais vu passer il y a quelques temps de nombreuses critiques de ce livre. Je l'ai trouvé à la médiathèque. Et je ne regrette pas ce choix!



L'auteure qui vit en Ecosse signe un premier roman fort réussi, pour plusieurs raisons.



D'abord, si le récit a au départ des allures de " Desperate Housewifes" transplanté dans les années 50, il prend très vite une dimension plus profonde. Des thèmes comme le racisme, le féminisme, les violences faites aux femmes sont ici abordés, à travers les personnages.



C'est l'autre atout essentiel de l'histoire. On aime d'emblée Ruby, bonne noire qui aimerait tant faire des études. On s'indigne du mépris des femmes blanches envers cette domestique juste tolérée pour les basses besognes dans les maisons chics d'épouses si parfaites. Ou plutôt si parfaitement hystériques pour certaines d'entre elles... Son esprit vif sera une aide pour l'inspecteur Blake, personnage attachant également.



L'enquête mêle habilement fausses pistes, apparences et vérité. L'ensemble est prenant, la psychologie des protagonistes passionnante à observer. Ce fut une lecture très agréable. Je poursuivrai certainement ma découverte de l'auteure avec son deuxième roman.
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Un long, si long après-midi

Un bon point pour la couverture colorée de ce roman sorti au début du mois de mars. C’est clairement ce qui m’a attirée, peut-être même plus que le résumé lui-même, la tache de sang et l’assiette brisée faisant incontestablement le job. Concernant l’histoire, on est en 1959, à Sunnylakes, dans la banlieue de Los Angeles. C’est l’été, la chaleur accablante envahit les jardins et les maisons de ce quartier calme et huppé où les familles semblent couler des jours heureux, dans un entre-soi qui ne semble perturbé que par les apparitions d’êtres à la marge, comme Ruby, modeste femme de ménage de couleur noire. Mais voilà qu’un matin Joyce, la discrète mère au foyer chez qui elle travaille, disparaît et c’est Ruby elle-même qui constate la disparition en retrouvant dans la maison les deux petites filles du couple, livrées à elles-mêmes. Ruby troque alors son balai et ses chiffons pour un costume qu’on veut lui imposer, celui de coupable idéale. L’inspecteur Michael Blanke de la police de Santa Monica n’a cependant pas la même promptitude que les autres à accuser au hasard et entend bien mener une enquête de fond pour découvrir la vérité…

Un long, très long après-midi est un roman que j’ai aimé découvrir pour son ambiance et la critique sociale sous-jacente. Le personnage de Ruby est attachant et intéressant à suivre. Passé la mise en place de l’intrigue et les premiers éléments de l’enquête, j’ai toutefois eu l’impression que l’ensemble s’essoufflait un peu. Même si l’alternance entre les différents personnages et leurs points de vue est restée pertinente, je n’ai pas été spécialement séduite par les rebondissements et j’irais même jusqu’à dire que je n’ai pas été surprise par le dénouement.

Je remercie Babelio et Editions de la Martinière pour cette découverte !


Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Un long, si long après-midi

L'herbe n'est pas forcément pas plus verte ailleurs même dans le quartier réputé de Sunnylakes... surtout en ce chaud été de l'année 1959 à Los Angeles...



Alors que la jeune Ruby va faire le ménage chez l'une de ses clientes, elle est loin de s'imaginer la scène qu'elle s'apprête à decouvrir... Joyce, mère de deux enfants a disparu dans de troublantes circonstances... Tout porte à croire que le pire s'est passé dans cette maison cossue. Avant même que l'enquête ne soit ouverte, Ruby se retrouve derrière les barreaux. La raison? Sa couleur de peau... Nick, un inspecteur fraîchement muté dans la brigade va alors être mis sur l'affaire et va tenter de résoudre le mystère découlant de cette inquiétante disparition....



Dès les premières pages j'ai été happée par l'histoire qui par certains côtés nous fait penser à la série "desperate housewives". On se retrouve dans un quartier tranquille à la pelouse bien entretenue mais où bien des secrets sont bien gardés derrière les portes des foyers. Je tiens à féliciter Inga Vesper qui nous offre ici un premier roman très abouti que l'on ne peut lâcher tant que l'on n'en connaît pas son dénouement... Tour à tour on alterne le point de vue de ces trois personnages ce qui rend le récit vivant et qui permet également d'aborder de nombreux thèmes comme les droits de la femme, le racisme et la ségrégation...



J'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman découvert sur Netgalley aux personnages attachants et je tiens à remercier Inga Vesper et les Éditions La Martinière pour m'avoir offert cette belle opportunité livresque...
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Un long, si long après-midi

Lorsque Ruby arrive chez sa patronne, elle découvre des traces de sang dans la cuisine et une fillette en pleur dans le jardin, mais, aucune trace de la maîtresse de maison.

Où est Joyce ? Si elle a été assassinée, son corps demeure introuvable.

Franck, son mari arrivé sur les lieux ne comprend pas. Il prétend que l’entente était parfaite dans le couple, ce dont Ruby ne semble pas convaincu.

Elle se garde bien de donner son avis car que vaut la parole d’une femme de ménage noire dans un quartier résidentiel de Los Angeles en 1959 ?

Seul l’inspecteur Mick Blanke qui prend la direction de l’enquête semble éprouver un peu de considération et d’intérêt pour Ruby lors de sa déposition.

Inga Vesper, en choisissant de donner, à tour de rôle la parole aux principaux protagonistes, donne du nerf à son histoire. Le mystère s’épaissit, les éléments sont distillés au compte-gouttes, ce qui rend la lecture addictive.

Il serait cependant réducteur de qualifier ce roman de thriller, il est bien plus que ça.

L’auteure met en avant la condition féminine dans les années 50.

Elever les enfants, tenir la maison, être dévouée à son mari était la norme pour être considérée comme respectable et gare à elles si elles osent se plaindre :

« Elles ont tout ce dont elles ont besoin, les plus belles robes, une gamme sans fin de produits diététiques et les mixeurs les plus chers qu’on puisse s’offrir. Et pourtant, elles souffrent de terribles maladies, anxiété, dépression, crises de panique, hystérie. »

Le personnage de Ruby m’a semblé particulièrement intéressant. Comme la plupart des femmes noires, elle fait le ménage et élève les enfants des familles blanches les plus huppées. Les relations sont tendues entre domestiques et employeuses : le moindre faux pas et c'est le renvoi.

Malgré tout, la jeune femme va au bout de ses convictions avec courage.

Ce premier roman est à mon sens très intéressant tant il aborde de sujets.

Une belle découverte et assurément, une auteure à suivre.

Merci à NetGalley et aux Editions de la Martinière.

#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance

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